vendredi 30 décembre 2022

Vivre vite

Vivre vite,

Brigitte Giraud,
Ed. Flammarion, 2022

 

Mot de l'éditeur :

"J'ai été aimantée par cette double mission impossible. Acheter la maison et retrouver les armes cachées. C'était inespéré et je n'ai pas flairé l'engrenage qui allait faire basculer notre existence.Parce que la maison est au coeur de ce qui a provoqué l'accident."En un récit tendu qui agit comme un véritable compte à rebours, Brigitte Giraud tente de comprendre ce qui a conduit à l'accident de moto qui a coûté la vie à son mari le 22 juin 1999. Vingt ans après, elle fait pour ainsi dire le tour du propriétaire et sonde une dernière fois les questions restées sans réponse. Hasard, destin, coïncidences ? Elle revient sur ces journées qui s'étaient emballées en une suite de dérèglements imprévisibles jusqu'à produire l'inéluctable. À ce point électrisé par la perspective du déménagement, à ce point pressé de commencer les travaux de rénovation, le couple en avait oublié que vivre était dangereux. Brigitte Giraud mène l'enquête et met en scène la vie de Claude, et la leur, miraculeusement ranimées.

 

Ma lecture :

Je termine l'année par la lecture du Goncourt 2022. Il était sur ma to-read-list ;)

Brigitte Giraud revient sur l'accident de moto qui a coûté la vie à son mari, Claude, vingt ans auparavant. Dans cette exercice d'écriture, elle examine chaque détail des dernières journées, des derniers éléments de sa vie. Quel grain de sable a pu tout faire basculer ? Elle raconte la nouvelle maison qu'ils venaient d'acheter dans le quartier lyonnais de la Croix-Rousse et des projets dont ils l'inondaient déjà, de son absence ce fameux 22 juin 1999, retenue à Paris par son éditeur, de l'appel qu'elle n'a pas passé, de cette fameuse moto, la Honda 900 CBR Fireblade, trop nerveuse pour la ville. Et de son dernier vrombissement. Elle imagine : et si elle n'était pas partie ? et si elle n'avait pas insisté cette maison-là ? et pourquoi a-t-il emprunté la moto trop puissante de son frère ? Elle remet en scène les derniers instants de leur vie commune comme pour conjurer l'inéluctable. 

J'ai aimé son procédé d'écriture qui examine quel élément perturbateur a emmené son mari vers la mort. Point après point, elle triture les détails, s'en obsède, s'en impatiente. Sa plume l'est aussi : entêtée, fiévreuse, acérée, sans jamais tomber dans le pathos.
J'ai particulièrement aimé les dernières pages, où elle abandonne les "si...", lâche prise et accepte cet insoutenable. Elle offre de la poésie à ses derniers mots, les mots du deuil dompté, et démontre les pouvoirs de l'écriture salutaire.

L'exercice est maîtrisé et réussi. Bravo !

jeudi 29 décembre 2022

Ce qu'elle a laissé derrière elle

Ce qu'elle a laissé derrière elle,

Ellen Marie Wiseman,
Ed. Faubourg-Marigny, 2022


Mot de l'éditeur :

1995. Dix ans auparavant, la mère d'Izzy Stone a tué son mari d'un coup de fusil, alors qu'il dormait. Dévastée par la folie de sa mère, Izzy, qui a maintenant 17 ans, refuse de lui rendre visite en prison. Elle a depuis été accueillie par une famille d'accueil. Ses « parents » travaillent pour le musée local et décident d'inscrire la jeune fille dans leur groupe. Sa mission : les aider à cataloguer les objets trouvés dans un asile abandonné depuis des années. Et au milieu de monceaux d'affaires, Izzy va découvrir des lettres jamais ouvertes, un vieux journal intime... et une fenêtre vers son propre passé.
1929. Clara Cartwright a 18 ans. La jeune femme est prise en étau entre ses parents autoritaires et son amour pour un jeune immigrant italien. Furieux qu'elle ait rejeté un mariage arrangé, son père l'envoie dans une chic résidence pour « malades nerveux ». Mais les Cartwright perdent leur fortune lors du krach boursier qui va suivre. Ne pouvant plus payer les soins de Clara, la jeune femme est transférée à l'asile public... Même si Izzy fait face aux défis d'un nouveau départ, l'histoire ne cesse de l'entraîner dans le passé. Reconstituer le destin de Clara va obliger à réexaminer ses propres choix, avec des résultats... inattendus. 

 

Dealer : Espace Culturel Quéven (56) 

 

Ma lecture :

J'avais déjà croisé ce roman et la rencontre de trois lectrices Faubourg-Marigny m'a poussé à me l'offrir et à le lire. 

lundi 26 décembre 2022

Christmas Pudding

Christmas Pudding,

Nancy Mitford,
Publié en1932,
Ed. Christian Bourgeois, 2014

 

Mot de l'éditeur :

Un Noël à la campagne dans le Gloucestershire. La perspective est séduisante pour un groupe de jeunes mondains, un peu las de la routine londonienne, qui décident de séjourner à proximité du domaine de Lady Bobbin et de ses enfants.
Multipliant péripéties invraisemblables et dialogues mordants, Nancy Mitford dresse un portrait décalé de la société anglaise dans les années 1930.  

 

Dealer : d'occasion


Ma lecture :

Un Noël dans la campagne anglaise de l'entre deux-guerre : le principe me plaisait bien !

mardi 20 décembre 2022

25 Faubourg des étoiles

25 Faubourg des étoiles,

Laetitia Arnould,
Ed. Twinkle, 2022


Mot de l'éditeur :

La fin de l'automne marque un tournant dans la vie d'Avril Renard. Fraîchement débarquée de sa campagne périgourdine pour gérer le triplex que sa grand-tante lui a légué près de Montmartre, la jeune femme a décidée de rouvrir les portes du Faubourg des étoiles, la boutique désuète qui faisait partie de l'héritage. Tout est prêt, excepté une couronne de Noël récalcitrante. Déjà, Avril imagine un tas d'articles cosy à mettre en vente, dont la collection de bougies parfumées qu'elle réalise elle-même. Elle se sent galvanisée par l'approche des fêtes et par les encouragements de sa locataire et amie, la pétillante Québécoise Violette Pelletier.

Toutefois, une savoureuse pâtisserie, un parfum de noisettes et des flocons de neige vont entraîner une série de quiproquos et pousser Devon Francoeur et Auguste Fontaine, deux mystérieux hommes d'affaires, à entrer dans le petit commerce d'Avril. Dès lors, le Faubourg des Étoiles va devenir le théâtre de rencontres, des facéties canines d'un shiba nommé Sherwood, des chants de Noël, des créations d'Avril et d'un tourbillon d'émotions.

 

Dealer :  Campagne participative


Ma lecture :

C'est la première fois que je participe à une campagne d'autofinancement sur Ulule. Avec ce roman de Noël à la couverture soyeuse, j'ai voulu me faire plaisir et encourager une jeune auteur.

mardi 13 décembre 2022

Petits réveillons entre amis

Petits réveillons entre amis,

Collectif,
Ed. Charleston, 2021


Mot de l'éditeur :

Des toits de Montmartre à un hôtel perdu dans la montagne enneigée, de New York à la Bretagne, d’une cellule de garde à vue à un grand magasin de luxe, d’un ascenseur à une cure détox, d’un wagon d’Eurostar à un cabinet de psy…
Les héroïnes et héros de ces 25 histoires iront de surprise en surprise, et vivront le Noël le moins traditionnel, mais le plus mémorable de leur vie !
Avec la #TeamRomCom, découvrez un calendrier de l’Avent littéraire et romantique, à offrir ou à s’offrir, pour des fêtes magiques et féeriques !
L’intégrale de Noël de la #TeamRomCom… avec une nouvelle inédite !

 

Dealer : d'occasion (ce n'est pas l'occasion qui fait le chapon ?) 


Ma lecture :

Cette année, je me suis enfin laissée tenter par le recueil de nouvelles de Noël des éditions Charleston. 25 comédies romantiques écrites par six autrices de la maison pour patienter jusqu'au 25 Décembre. Difficile de se contenter d'une histoire, comme les chocolats ;)  

samedi 10 décembre 2022

Blackwater

Blackwater,

T1 : La crue,
Michael McDowell,
Ed. Monsieur Toussait  Louverture, 2022


Mot de l'éditeur :

Alors que les flots sombres et menaçants de la rivière submergent Perdido, une petite ville du sud de l’Alabama, les Caskey, une riche famille de propriétaires, doivent faire face aux innombrables dégâts provoqués par la crue.
Mené par Mary-Love, la puissante matriarche, et par Oscar, son fils dévoué, le clan s’apprête à se relever.
Mais c’est compter sans l’apparition , aussi soudaine que mystérieuse, d’Elinor Dammert, jeune femme séduisante au passé trouble, dont le seul dessein semble être de s’immiscer au cœur de la famille Caskey.

 

Dealer : Lecture Commune

 

Ma lecture : 

Comment ne pas succomber à ces couvertures hypnotiques, presque d'un autre âge ? En 1983, Michael McDowell publie sa saga Blackwater en 6 tomes, 6 feuilletons, à raison d'un par mois, de janvier à juin. Ce n'est qu'en 2022 que Blackwater est traduit en français.

Me voici donc sur cette déferlante hors norme, direction Perdido, Alabama, au début du XXème siècle, un temps où la ségrégation était de coutume et où les femmes murmuraient de prendre, bientôt, la parole publique.
Et ça commence doucement, sur une barque explorant les dégâts de la crue de la rivière Perdido. Deux hommes : un fils d'une riche famille et son domestique rencontrent une jeune femme inconnue, coincé dans l’hôtel inondé. Qui est-elle, et que fait-elle là ? L'arrivée d'Elinor bouleverse la ville et les cœurs des habitants. Et surtout le clan Caskey : le fils, Oscar en tombe amoureux. Cette saga familiale montre les tensions des personnages parfois prêts à tout pour tenir leur rang, comme la mère Caskey, qui dirige sa famille d'une main de maître.
Un peu comme dans Stranger Things, l'histoire s'implante dans un milieu ordinaire mais, lentement, des effluves fantastiques transpercent l'ordinaire pour le rendre, bientôt, extraordinaire.

La fin de ce premier tome me donne envie de poursuivre l'aventure et je suis contente de m'être... jetée à l'eau !

dimanche 4 décembre 2022

Les presque soeurs

Les presque sœurs,

Cloé Korman,
Ed. Seuil, 2022


Mot de l'éditeur :

Entre 1942 et 1944, des milliers d’enfants juifs, rendus orphelins par la déportation de leurs parents, ont été séquestrés par le gouvernement de Vichy. Maintenus dans un sort indécis, leurs noms transmis aux préfectures, ils étaient à la merci des prochaines rafles.
Parmi eux, un groupe de petites filles. Mireille, Jacqueline, Henriette, Andrée, Jeanne et Rose sont menées de camps d’internement en foyers d’accueil, de Beaune-la-Rolande à Paris. Cloé Korman cherche à savoir qui étaient ces enfants, ces trois cousines de son père qu’elle aurait dû connaître si elles n’avaient été assassinées, et leurs amies.
C'est le récit des traces concrètes de Vichy dans la France d’aujourd’hui. Mais aussi celui du génie de l’enfance, du tremblement des possibles. Des formes de la révolte.


Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :

J'avais vu passer ce roman de Cloé Korman dans la vague de la rentrée littéraire et j'avais très envie de le lire.

L'autrice-narratrice évoque les trois cousines de son père, Mireille, Jacqueline et Henriette, petites filles juives durant la Seconde Guerre mondiale. Toutes les trois seront déportées et assassinées. Après l'arrestation de leurs parents, cette fratrie sera ballotée entre plusieurs structures d'internements, de Beaune-la-Rolande, à des foyers d'accueils, jusqu'au dernier train direction Auschwitz.
L'enquête de Cloé Korman met en lumière ces enfants juifs devenus orphelins après les rafles de leurs parents et dont le gouvernement de Vichy ne savait que faire. Si certains ont été sauvés par des Justes, d'autres ont  fait très tôt l'expérience des camps. C'est dans une maison d'accueil de l'UGIF que les trois sœurs Korman rencontrent les sœurs Kaminisky. Elles veillent les unes sur les autres, se soutiennent et arpentent la guerre comme elles peuvent. Ce sont des presque sœurs, une famille d'enfants dans la barbarie.

Ce n'est pas un roman mais une enquête familiale afin de retracer les derniers mois des soeurs Korman que personne ne reverra. L'écriture de Cloé Korman est journalistique, sans fioriture mais avec une sincérité émue. Un épisode m'a touché plus particulièrement : la montre Mickey de la petite Jacqueline qui, avec ses bras et ses jambes, égraine les minutes puis les heures. Cette petite souris, symbole de l'enfance et de la liberté continue de battre des bras dans la tourmente. Et elle continuera encore quand la petite fille la laissera derrière elle...

Un sujet difficile, des destins tragiques pris dans les tourbillons enrayés de l'Histoire. Ce n'est pas un énième récit sur la Shoah car il aborde le thème précis des orphelins juifs dans la guerre et le sort que leur réserve le gouvernement français, et c'est assez effarant...

Donner un avis sur ce genre d'ouvrage reste complexe et peut être maladroit. Mais je n'ai pas été happée par cette enquête, et il s'agit pourtant de mon sujet de prédilection et j'essaie toujours de lire des témoignages plutôt que des histoires romancées. Mais je ne sais pas, quelque chose m'a gênée. J'ai eu du mal à saisir la pertinence de mêler la vie personnelle de l'autrice dans son enquête familiale. Ici, le passé se suffisait à lui-même. Je n'ai pas compris sa position, entre son style d'écriture détachée (pertinent et nécessaire, pour le coup) et l'invitation de son présent dans le récit.

En lisant ce livre, j'ai évidemment penser à La carte postale, d'Anne Berest, qui m'avait beaucoup touchée.



vendredi 25 novembre 2022

Les combattantes

Les combattantes,

Adeline Fleury,
Ed. Michel Lafon, 2022

 

Mot de l'éditeur :

Le livre adapté de la série événement !
Septembre 1914. Depuis six semaines, la guerre fait rage. Dans les Vosges, les forêts sont le terrain de sanglantes batailles. Face à l'afflux incessant de blessés, quatre femmes que tout oppose sont réunies au sein d'un couvent transformé en hôpital de campagne pour leur porter secours. Agnès, la mère supérieure, Marguerite, une prostituée sur les traces de son passé, Caroline, l'épouse d'un riche industriel, propulsée à la tête de l'entreprise familiale, et Suzanne, jeune infirmière recherchée pour meurtre... Toutes quatre ont chacune à leur façon, avec leurs armes et leurs histoires, un rôle à jouer dans cette folie menée par des hommes. Elles sont la deuxième ligne, de redoutables combattantes contre l'ennemi allemand et la société patriarcale qui les oppresse.


Ma lecture :

La série Les Combattantes me fait de l’œil depuis quelques semaines, mais je dois venir à bout de The Good Doctor  et de Stranger Things d'abord. Alors quand j'ai vu qu'il existait une version roman, j'ai sauté sur l'occasion.

Ce qu'il faut savoir avant de se lancer dans cette lecture, c'est que le roman a été écrit d'après la série TF1/Netflix, et non l'inverse comme c'est habituellement le cas. Personnellement, je ne m'en suis rendue compte qu'en cours de lecture. Et ceci dit, dans un sens ou dans l'autre, peu importe, pourvu que le plaisir soit là.

Le sujet, des femmes au coeur de la Première Guerre mondiale, m'intéressait vivement. C'est un bon point. Un très bon, même puisque le roman dresse le portrait de femmes issues de conditions sociales différentes : de la prostituée, à l'épouse d'un riche industriel, en passant par une religieuse et une infirmière rêvant de devenir chirurgien. On y parle patriarcat et émancipation, maternité et féminisme.
J'ai adoré entendre le voix d'Audrey Fleurot dans les dialogues de Marguerite, la prostituée à la chevelure rousse flamboyante. Elle a un timbre et une intonation superbes.

Mais... j'ai manqué d'émotions. Les mots s'enchaînaient trop vite pour créer cette émotion tant attendue. J'ai eu l'impression de lire une synthèse de la série : tout y était, ce n'était pas si mal écrit, mais je n'ai pas trouvé d'âme dans ces personnages. Difficile, dans ce cas de s'y attacher. C'est d'autant plus frustrant car j'étais ravie de commencer le roman, mais il ne s'est rien passé. Un rendez-vous manqué ?
En tout cas, je regarderai quand même la série car, restant sur ma faim, je compte sur les acteurs, les images et la musique pour me procurer ces émotions.

Je n'aime pas faire de mauvaises critiques, mais je donne mon avis, et celui-ci n'est pas excellent.
J'avais peut-être de trop hautes attentes ? Ce goût de trop peu me reste en bouche.

L'avez-vous lu, et qu'en avez-vous pensé ?



vendredi 18 novembre 2022

Sous un ciel étoilé

Sous un ciel étoilé,

Clarisse Sabard,
Ed. Charleston, 2022


Mot de l'éditeur :

Après une rupture aussi douloureuse qu'inattendue, Chloé trouve refuge à Vallenot, le village de son enfance, pour les fêtes de fin d'année. L'occasion pour elle de souffler et de profiter d'un peu de tranquillité ? Pas si sûr ! Il lui faudra composer avec sa sœur jumelle Albane qui, après un burn-out, vient de se séparer de son mari, l'arrivée de Théo, qui ressemble en tous points à l'homme idéal, et Matthew, qu'elle ne parvient pas à se sortir du cœur... Entre les disparitions mystérieuses de nains de jardin et les concours de pulls moches, le Noël de Chloé s’annonce bien mouvementé !

 

Dealer : Livres in room, Saint-Pol-de-Léon 


Ma lecture :

Une année sur deux, Clarisse Sabard nous offre un comédie de Noël. Un événement qui donne envie, déjà, de sortir les décorations, de lancer les playlists, et de cuisiner Noël.
Cette année, je m'initie aux lectures communes. Il s'agit de lire le roman à plusieurs, et d'en discuter après chaque partie soigneusement découpée au préalable. C'était plutôt chouette de partager nos émotions et nos suppositions...

Nous voilà donc de retour à Vallenot, théâtre des tribulations de la famille de Valentine, Albane et Chloé. L'intrigue est justement tournée du côté de cette sœur fraichement débarquée de New-York après avoir vécu deux ruptures : amoureuse et professionnelle. L'occasion pour elle de se ressourcer au pied des montagnes enneigées, de renouer avec ses sœurs, et pourquoi pas, de laisser son coeur, à nouveau, s'emballer. Ca, c'est pour la carte postale.

Par-dessus, vous ajoutez divers ingrédients comme un Mister Sourire éconduit, une disparition de nains de jardins, une chute de scooter des neiges, un divorce, une avalanche, et un karaoké. De quoi nourrir et sublimer une comédie romantique de Noël ! Clarisse Sabard ne lésine pas sur les épices sucrées : de l'humour corsé, des pastilles nostalgies et des paillettes verbales.Ce que j'aime par-dessus tout, ce sont ses pastilles nostalgie qui ancrent ses personnages dans une génération : la mienne, celle de la team 84 ! Chanter Céline Dion dans un karaoké ne nous fait absolument pas peur !

J'ai la sensation d'avoir lu un délicieux sucre d'orge au coin d'un sapin de Noël resplendissant. Et je ressors de là les joues rouges, impatiente de mettre un pas dans l'Avent ! Evidemment, j'ai un peu triché en préparant du lait de poule et des sablés de Noël pour le gouter ! Le plaisir de la lecture !

Sous un ciel étoilé ? Plus qu'un coup de coeur, un baume au coeur !

mardi 1 novembre 2022

Quand tu écouteras cette chanson

Quand tu écouteras cette chanson,

Lola Lafon,
Ed. Stock, 2022


Mot de l'éditeur :

Le 18 août 2021, j'ai passé la nuit au Musée Anne Frank, dans l'Annexe. Anne Frank, que tout le monde connaît tellement qu'il n'en sait pas grand-chose. Comment l'appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment? Est-ce un témoignage, un testament, une œuvre?
Celle d'une jeune fille, qui n'aura pour tout voyage qu'un escalier à monter et à descendre, moins d'une quarantaine de mètres carrés à arpenter, sept cent soixante jours durant. La nuit, je l'imaginais semblable à un recueillement, à un silence. J'imaginais la nuit propice à accueillir l'absence d'Anne Frank. Mais je me suis trompée. La nuit s'est habitée, éclairée de reflets; au cœur de l'Annexe, une urgence se tenait tapie encore, à retrouver.

 

Ma lecture :

En voyant passer ce roman de Lola Lafon à la Rentrée Littéraire, j'avais le pressentiment que j'avais rendez-vous avec cette lecture. Le thème, bien sûr, m'attirait puisqu'il évoquait Anne Frank.

jeudi 27 octobre 2022

Mémoires de la forêt

Mémoires de la forêt,

Mickaël Brun-Arnaud,
Ed. L'école des loisirs, 2022


Mot de l'éditeur :

Dans la forêt de Bellécorce, au creux du chêne où Archibald Renard tient sa librairie, chaque animal qui le souhaite peut déposer le livre qu'il a écrit et espérer qu'il soit un jour acheté. Depuis que ses souvenirs le fuient, Ferdinand Taupe cherche désespérément à retrouver l'ouvrage qu'il a écrit pour compiler ses mémoires, afin de se rappeler les choses qu'il a faites et les gens qu'il a aimés. Il en existe un seul exemplaire, déposé à la librairie il y a des années. Mais justement, un mystérieux client vient de partir avec... À l'aide de vieilles photographies, Archibald et Ferdinand se lancent sur ses traces en forêt, dans un périple à la frontière du rêve, des souvenirs et de la réalité.


Dealer : Livres in room, Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :

Ce livre aux lettres dorées me fait de l’œil depuis sa sortie de la librairie d'Archibald Renard.

Archibald Renard, c'est le libraire de Bellécorce, un quartier de la forêt où vivent Ferdinand Taupe, Phinéas Tortue et bien d'autres animaux hauts en couleurs. Et dans ses étagères, se logent les mémoires et manuscrits de habitants de la forêt, dans l'espoir d'être lus un jour. Quand Ferdinand Taupe, auteur de ses Mémoires d'Outre-Terre vient le voir afin de retrouver son livre, et sa mémoire, voilà le renard libraire bien embêté : il vient d'être acheté par un client inconnu. Pauvre Ferdinand, atteint de la maladie de l'Oublie-Tout, orphelin de mémoire et de racines. Il ne sait plus qui il est et pourquoi il est si triste. Et où a bien pu passer Maude, son épouse ?
Les deux compères, renard et taupe, vont partir à l'aventure aux quatre coins de la forêt pour tenter de retrouver ce fameux livre et redonner le sourire à Ferdinand.

Quelle belle image, cette maladie de l'Oublie-Tout, plus douce approche que l'Alzheimer. Mickaël Brun-Arnaud traite avec une tendre poésie de sujets graves, telle que la maladie et la mort, dans un contexte forestier où les personnages sont des animaux humanisés. Le sombre devient plus doux, presque lumineux. Le roman aborde également des thèmes plus joyeux comme l'amitié, la compassion, la solidarité. Mémoires de la forêt est une magnifique histoire sur le temps qui s'effiloche. Au creux des arbres se nichent des émotions qui ne demandent qu'à être ressenties, des larmes peuvent couler, mais si on les caresse, c'est comme un baume au coeur...

Et que dire des illustrations de Sanoe ? Des bonbons pour les yeux !


 


 

 


mardi 25 octobre 2022

Entrez dans la danse

Entrez dans la danse,

Jean Teulé,
Ed. Julliard, 2019


Mot de l'éditeur :

Une étrange épidémie a eu lieu dernièrement
Et s'est répandue dans Strasbourg
De telle sorte que, dans leur folie,
Beaucoup se mirent à danser
Et ne cessèrent jour et nuit, pendant deux mois
Sans interruption,
Jusqu'à tomber inconscients.
Beaucoup sont morts.
Chronique alsacienne, 1519 

 

Dealer : Livres in room, en présence de l'auteur 


Ma lecture :

Jean Teulé était venu à Livres in Room il y a quelques années pour un apéro littéraire. L'occasion de faire signer quelques uns de ses romans. Une semaine après sa disparition, je viens de terminer Entrez dans la danse. Un  hommage à sa gouaille légendaire...

vendredi 21 octobre 2022

Fragile réputation

Fragile réputation,

Sarah Vaughan,
Ed. Préludes, 2022


Mot de l'éditeur :

Votre réputation. Il vous faut des années pour la bâtir, mais seulement quelques minutes pour qu’on vous la détruise. Votre réputation ne dépend pas de vous : elle dépend des autres. Si vous êtes une femme, protégez-la. Et n’oubliez jamais : ce n’est pas ce que vous êtes réellement qui importe, mais ce que les autres pensent que vous êtes. La question n’est pas de savoir si vous avez ou non tué un homme.
La question est de savoir ce que les autres croient.
Un nouveau roman à suspense, magistral, sur l’ambition féminine et ce qu’il peut en coûter à celles qui en font preuve, par l’autrice des best-sellers La Ferme du bout du monde et Anatomie d’un scandale, adapté en série sur Netflix.

 

Dealer : SP des éditions Préludes

 

Ma lecture :

Que seriez-vous prêt à faire pour redresser votre réputation ?

Emma Webster, jeune députée en pleine ascension découvre sa Une du Guardian, célèbre tabloïd britannique. Son heure de gloire ? Pas tout à fait. La voilà jugée sur les réseaux sociaux et dans la presse à cause de cette photo qui remue tous les chiens haineux. Trop sexy pour une députée. Trop sexy pour être honnête. Trop sexy pour être crédible.
Dans le même temps, sa fille adolescente, Flora, noyée dans la houle du collège, perd pied et envoi par SMS, une photo de son ancienne amie, partiellement nue, à un garçon plus âgée. Une vengeance dont elle paiera le prix cher.

Fragile réputation aborde le thème de la réputation mise à mal sur les réseaux sociaux, sur le web et dans la presse. Emma, qui a gravi tous les échelons pour devenir députée perd toute crédibilité à cause de cette Une jugée trop sexy. Elle est trop femme pour être entendue. L'auteur et ancienne journaliste Sarah Vaughan pointe du doigt ces femmes anglaises qui réussissent sous le regard médusé et jaloux des hommes habitués du pouvoir. Pouvoir que ces femmes osent leur prendre. Alors tout est bon pour entacher leur image de femmes parfaites, combattant sur tous les fronts et remportant victoires après victoires.

Et quand un journaliste est retrouvé mort au pied de l'immeuble d'Emma, la situation s'envole complètement. L'a-t-elle tué ? Est-elle victime d'une machination ? A-t-elle perdu pied face à l'acharnement de la presse et des réseaux ?

Sarah Vaughan nous entraine dans un thriller haletant, dans les coulisses et les entrailles des femmes de pouvoir où la misogynie rime avec harcèlement.
J'ai eu du mal à rentrer dedans puis j'ai eu du mal à lâcher. Pari réussi ! Et je me suis laissée avoir par cette fin !
Un thriller comme je les aime, dans la psychologie, dans les rouages des vices et des âmes, et avec une autrice qui emmène ses lecteurs exactement où elle veut.


 

mardi 18 octobre 2022

La place

La place,

Annie Ernaux,
Ed. Gallimard, 1983


Mot de l'éditeur :

"Enfant, quand je m'efforçais de m'exprimer dans un langage châtié, j'avais l'impression de me jeter dans le vide.Une de mes frayeurs imaginaires, avoir un père instituteur qui m'aurait obligée à bien parler sans arrêt en détachant les mots. On parlait avec toute la bouche.Puisque la maîtresse me "reprenait", plus tard j'ai voulu reprendre mon père, lui annoncer que "se parterrer" ou "quart moins d'onze heures" n'existaient pas. Il est entré dans une violente colère. Une autre fois : "Comment voulez-vous que je ne me fasse pas reprendre, si vous parlez mal tout le temps !" Je pleurais. Il était malheureux. Tout ce qui touche au langage est dans mon souvenir motif de rancœur et de chicanes douloureuses, bien plus que l'argent."


Dealer : Livres in room, Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :

Mon choix de lecture n'est pas très original : je découvre Annie Ernaux, nouvelle Prix Nobel.
Je me suis beaucoup attachée à l'écriture de ce roman court. Le style est épuré, raboté pour ne garder que l'essentiel. La lecture reste, pour autant, tout à fait fluide.
Le thème de ce roman est l'élévation sociale des enfants par rapport aux parents. En effet, à la mort de son père, cafetier dans un petit village normand, la narratrice, Annie Ernaux, sort de sa bourgeoisie parisienne pour revenir sur les lieux de son enfance et se prend une gifle. Pas la gifle de la condition modeste de ses parents, mais la gifle d'avoir oublié d'où elle venait, maintenant bien installée dans la classe sociale supérieure. Peut-on sortir de son rang ? Quitter sa place ?

J'ai aimé me confronter à cette Prix Nobel, en tant que lectrice, il est normal de s'y frotter :)
Je n'ai pas détesté, je n'ai pas adoré. La rencontre n'a, je crois, pas eu lieu. Nous pourrons nous redonner rendez-vous plus tard...


lundi 12 septembre 2022

Un miracle

Un miracle,

Victoria Mas,
Ed. Albin Michel, 2022


Mot de l'éditeur :

Religieuse chez les Filles de la Charité, soeur Anne reçoit d’une autre de ses congénères une singulière prophétie : la Vierge lui apparaîtra en Bretagne.
Envoyée en mission sur une île du Nord Finistère, elle découvre qu’un adolescent prétend avoir eu la vision qu’on lui avait annoncée.
Face à un événement que personne ne peut prouver, c’est tout un pays qui s’en trouve bouleversé : de la petite Julia, qui voit son mal d’enfance revenir, à Bourdieu, père de famille ayant toujours craint les textes prophétiques, en passant par Isaac, un adolescent qui n’énonce jamais ce qui lui apparaît.
Au fil des pages et des événements, les relations entre les êtres se modifient, les blessures refont surface, les lignes bougent, chacun se voit contraint de modifier son rapport au monde, et quand les éléments s’en mêlent le drame devient inévitable.


Dealer : Livres-in-room, Saint-Pol-de-Léon (29)

 


Ma lecture :

J'avais eu un terrible coup de cœur pour le premier roman de Victoria Mas, Le bal des folles. Alors la sortie de son deuxième roman, trois ans plus tard, me faisait déjà saliver, d'autant plus qu'il était question d'une île du Finistère Nord...

mardi 30 août 2022

C'est pour la vie ou pour un moment ?

C'est pour la vie ou pour un moment ?

Nadine Trintignant,
Ed. Bouquins, 2021


Mot de l'éditeur : 

Nadine Trintignant raconte pour la première fois, dans ce livre lumineux et bouleversant, son histoire d’amour avec Jean-Louis Trintignant, son premier mari.
C’est avec l’accord de l’acteur qu’elle livre aujourd’hui ce témoignage. « Écris-le, lui a-t-il dit, tu es la seule à me connaître en profondeur. La seule à avoir compris. » Elle révèle, au fil de ses souvenirs, des éléments de leur correspondance amoureuse, reflet de leur passion réciproque.
Le récit de cette relation, dont elle ne cache aucune des péripéties, est jalonné de confidences de Jean-Louis sur lui-même, son enfance, sa carrière. Nadine Trintignant, qui fut de son côté réalisatrice de films célèbres (Défense de savoir, Ça n’arrive qu’aux autres, Colette), nous plonge au coeur d’une aventure artistique qui lui a permis de côtoyer les plus grands. De Jules Dassin, Marlon Brando, Jacques Prévert, Catherine Deneuve et Marcello Mastroianni à Yves Montand,
Simone Signoret, Louis Malle, Claude Lelouch, Costa-Gavras et tant d’autres. Figures d’une époque exceptionnelle dans l’histoire du cinéma français, dont nous gardons tous la nostalgie.
Entre ombres et lumières, Nadine Trintignant revient sur la mort tragique de Marie et celle, prématurée, de sa seconde fille, Pauline. Deux épreuves partagées avec un homme lui-même aujourd’hui aux prises avec la maladie, dont elle montre l’admirable dignité dans le grand âge. 


Dealer : Librairie de la Place aux Herbes, Uzès


Ma lecture :

Comme vous le savez maintenant, j'aime beaucoup la famille Trintignant, alors quand j'ai vu cet ouvrage bien placé sur les étals de la librairie d'Uzès, j'ai craqué. A Uzès, vous comprenez ? Nous avions rendez-vous... Et je ne pouvais pas le rater.

lundi 29 août 2022

La boîte à magie

La boîte à magie,

Camilla Lackberg et Henrik Fexeus
Ed. Actes Sud, 2022


Mot de l'éditeur :

Qu'est-il arrivé à Tuva, une mère célibataire dont le corps dénudé et transpercé d'épées est retrouvé dans une boîte ? Alors que la scène de crime laisse penser à un tour de magie qui aurait tourné au drame, Mina Dahbiri, détective de renommée et hypocondriaque est dépêchée sur cette affaire des plus burlesques. Nouvelle arrivée dans une équipe de la brigade criminelle de Stockholm, elle ne parvient pas à dénicher la moindre piste intéressante.
Pour multiplier ses chances de résoudre ce crime infâme, elle décide de faire appel à Vincent Walder, la star mentaliste qui affole le petit écran et la scène suédoise avec ses shows surdimensionnés.


Dealer : Médiathèque de Plouescat


Ma lecture : 

Après avoir dévoré sa série des Enquêtes d'Erica Falck, j'avais un peu laissé tomber la reine du polar suédois, Camilla Lackberg.

dimanche 28 août 2022

La libraire de la place aux herbes

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La libraire de la place aux herbes,

Eric de Kermel,
Ed. Eyrolles, 2017


Mot de l'éditeur :

La librairie de la place aux Herbes à Uzès est à vendre ! Nathalie saisit l'occasion de changer de vie pour réaliser son rêve. Devenue passeuse de livres, elle se fait tour à tour confidente, guide, médiatrice... De Cloé, la jeune fille qui prend son envol, à Bastien, parti à la recherche de son père, en passant par Tarik, le soldat rescapé que la guerre a meurtri, et tant d'autres encore, tous vont trouver des réponses à leurs questions.
Laissez-vous emporter par ce voyage initiatique au pays des livres...

 

Dealer : Seconde main


Ma lecture : 

Chaque été, j'aime lire un roman en rapport avec mon lieu de vacances. Nous sommes passés par Uzès et sa place aux herbes. Le choix a été rapide ! 

La libraire de la place aux herbes, roman d'Eric de Kermel, se loge au cœur d'Uzès, au coin de la place aux herbes. Et je peux vous dire qu'au fil des pages, on entend le murmure de la place, on sent les odeurs du marché du samedi, on entend les roues de vélo glisser sur les pavés, on sent le vent imprégné de lavande. L'auteur a parfaitement retranscrit l'âme de la ville et sa place aux platanes. J'ai eu un véritable coup de cœur pour cette ville et ce fut un plaisir de lire ce même engouement.

Mais le roman est surtout un hymne à la lecture et à la littérature, un hommage aux passeurs de livres, qu'ils soient libraires ou bibliothécaires. La libraire de la place aux herbes, Nathalie, voit passer des centaines de lecteurs, mais certains ont laissé leur empreinte. Cloé par exemple, cette adolescente à qui sa mère impose ses lectures et qui, un jour, vient seule à la librairie pour s'offrir un livre. En cachette, pour un plaisir secret. Nathalie l'accompagne dans ses choix et lui ouvre les portes de la littérature, libérée de ses carcans. Elle rencontre ainsi neuf autres lecteurs, neuf histoires, neuf empreintes. Celles de Tarik, de Bastien, de Jacques, de Leïla ou encore de Sœur Véronika.

En fait, ce livre se lit comme un recueil de contes initiatiques, un recueil de poésie, odes à la lecture, un recueil de chemins de vie. Il incarne complètement la notion de bibliothérapie : grâce aux livres, Nathalie et ses lecteurs s'ouvrent au monde. J'aime beaucoup l'idée de partage, de transmission, d'éveil de soi dans la lecture. Eric de Kermel partage aussi cette philosophie et le démontre dans son ouvrage. Il replace le livre au centre de la vie.
Bref, on s'y sent bien dans cette librairie cachée sous les arcades de la place aux herbes, comme dans un cocon. C'est comme lire sous la couette !

Cerise sur le gâteau, l'auteur a listé à la fin tous les romans conseillés par Nathalie. De quoi remplir sa PAL avec délectation !


 



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dimanche 21 août 2022

Frangines

Frangines,

Adèle Bréau,
Ed. Lattès, 2020


Mot de l'éditeur :

Mathilde, Violette et Louise sont sœurs. Depuis l’enfance, elles vivent leurs plus belles heures à La Garrigue, une bâtisse que leurs parents ont achetée autrefois à Saint-Rémy-de-Provence. Tout les oppose et pourtant rien ne peut séparer Mathilde, éblouissante et dominatrice, Violette, qui a grandi dans l’ombre de son aînée, et Louise, la benjamine, née des années plus tard. Cet été, les frangines se réunissent dans la demeure familiale pour la première fois depuis le drame de l’année précédente. Entre petites exaspérations et révélations inattendues, ces retrouvailles vont bouleverser à jamais leur vie. Car les murs de La Garrigue, gardiens des secrets de trois générations, ne les protégeront peut-être plus.
Avec délicatesse et humour, Adèle Bréau nous plonge dans une histoire de famille qui pourrait être la nôtre et nous fait passer du rire aux larmes.

 

Dealer : Livres in room, Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture : 

Dans un cadre provençal où la lavande sème son parfum et où les cigales chantent la beauté du paysage, se terre La Garrigue, la maison familiale des frangines. Cette année encore, elle passeront quelques semaines en Provence. Mathilde viendra avec mari et enfants, Violette avec sa fille, Clarisse, qu'elle élève seule, et Louise, la petite dernière installée à deux pas, continuera d'assurer sa tournée d'infirmière tout en partageant ces retrouvailles familiales. Jeanne, la mère, est ravie de retrouver ses filles qu'elle n'a pas vu réunies depuis l'été dernier. Depuis le grand bouleversement.
La Garrigue, sous ses airs de farniente estivale, est aussi le théâtre de secrets et de règlements de comptes. Le lecteur est l'invité privilégié de cette maison où ces femmes taisent leurs tourments et finissent par les cracher sans fard ou les délivrer à mi-mots. Et comme dans une pièce de théâtre, il y a des invités surprises que l'on n'attendait pas...

Frangines est un roman choral où chacune s'exprime pour que, peu à peu, la vérité apparaisse. Les personnages sont attachants grâce à leurs histoires fortes et leurs problématiques à résoudre. Adèle Bréau distille les infos une à une, laissant aux personnages et au lecteur le temps de se tromper...  

Un beau roman où la sororité triomphe de l'adversité.
Un beau roman qui fleure bon la lavande et l'huile d'olive. Entendez-vous les cigales ?
Un beau roman. Un point c'est tout !

mercredi 27 juillet 2022

Après l'océan


Après l'océan,

Laurence Peyrin,
Ed.Calmann-Levy, 2022


Mot de l'éditeur :

Rescapées du Titanic, que deviendront les deux sœurs Alistair, seules dans un New York inconnu ?
En ce printemps 1912, parmi d’autres naufragés hagards tirés de l’océan, Letta Alistair, 24 ans, serre contre elle sa petite soeur Molly en regardant approcher la statue de la Liberté.
Elles sont les deux seules survivantes de leur famille, engloutie comme 1491 personnes avec « l’insubmersible » Titanic.
Les soeurs Alistair ont tout perdu. Leur père, Charles, dit le roi de la tourte, célèbre pour ses pâtes brillantes, ses viandes moelleuses mêlées d’oignons caramélisés,
avait embarqué famille et biens pour développer son savoir-faire à New York. Letta ne peut même pas s’autoriser le désespoir, car Molly l’inquiète, plongée depuis le drame dans un profond mutisme.
Le naufrage du Titanic est un événement majeur qui secoue toute l’Amérique, et les victimes sont prises en charge, logées à l’hôtel, examinées à l’hôpital.
Et après ? Letta va devoir puiser très loin en elle pour survivre dans ce New York qu’elle n’aime pas et qu’elle ne comprend pas.
Et se battre pour sauver sa petite soeur bientôt qualifiée de « folle » dans un siècle qui traite mal les fous...
Une atmosphère à la Downton Abbey vue d’Amérique : New York en 1912, la fin flamboyante d’une époque.

 

Dealer : Médiathèque de Plouescat

 

Ma lecture :

Je crois que toutes les filles de ma génération, enfin les filles et les garçons, sont montées sur le Titanic. Avec DiCaprio, bien sûr, mais on y était !
Alors ce roman, Après l'océan, m'a tapé dans l’œil.

En 1912, Charles Alistair, le roi de la tourte de Portsmouth (Angleterre), vend la boulangerie familiale et met toutes ses économies dans un aller simple pour New-York avec toute sa famille. Ils vont grossir leur fortune en Amérique, un investisseur les y attend.
Le 18 Avril 1912, Letta et Molly débarquent à New-York. Les deux sœurs viennent de voir sombrer leurs parents, leur frère, et le jeune mari de l'aînée. Ainsi que leurs rêves. Au plus profond de l'océan. Letta, orpheline et veuve, doit prendre en charge sa petite sœur, choquée par le drame. L'enfant est éteinte, ne parle plus : elle souffre de neurasthénie sévère. Les rescapés du Titanic ne sont pas pris en charge correctement, personne ne s'attarde sur ce qu'on appellera plus tard les syndromes post-traumatiques. Molly est droguée au Laudanum et est envoyée dans un hôpital psychiatrique d'où sa grande sœur parvient à l'extraire avant qu'il ne soit trop tard. Pendant ce temps, Letta parvient à se reconstruire en travaillant dans une pharmacie, se découvre des amies et fait jouer ses relations. Va-t-elle rester à New-York finalement, cette ville et ses espoirs qui ont fait sombrer sa famille ?

Après l'océan est un roman sur la reconstruction après un drame comme le naufrage du Titanic. Letta et sa famille ont embarqué pour réaliser leurs rêves, mais c'est veuve et orphelines qu'elles débarquent, sa jeune sœur et elle, à New-York, ville si éloignée culturellement de Portsmouth.
C'est aussi un roman sur les combats de jeunes femmes face à l'adversité : Letta qui doit faire preuve de résilience pour avancer et puiser en elle la force de vivre cette aventure américaine seule. Natalie, cette New-yorkaise qui a réussi à faire Médecine quand l'époque ne voulait pas de femme dans les universités, et qui voit sa vie basculer lorsqu'elle perd sa jambe dans un accident de tramway.
C'est un roman de combats personnels, quotidiens, qui œuvrent tous pour l'émancipation féminine et, plus largement, individuelle comme les personnes en situation de handicaps physiques ou de défaillances psychologiques. 

Bref, Laurence Peyrin signe là un beau roman où, malgré l'adversité, rêves et espoirs conservent une chance de se réaliser si on se donne la peine de se battre pour eux. Le roman de la résilience.
Je n'avais jamais lu, encore, de roman de cette auteur et j'ai aimé son écriture, fluide, belle, et juste.

 

mercredi 20 juillet 2022

La chambre aux papillons

La chambre aux papillons,

Lucinda Riley,
Ed. Charleston, 2020


Mot de l'éditeur :

Dans la campagne de Suffolk, Admiral House trône. C'est la maison de famille de Posy Montague, l'endroit où elle a passé son enfance à courir après les papillons avec son père, avant d'y élever ses propres enfants. A près de 70 ans, elle doit pourtant se résoudre à se séparer de cette demeure qui a abrite ses plus grandes joies et ses plus grandes peines.
Mais la réapparition soudaine de Freddie, son amour de jeunesse qui lui a brisé le cœur cinquante ans auparavant, va tout bouleverser. Car il se pourrait bien qu'Admiral House n'ait pas encore révélé tous ses secrets....
Une captivante fresque multigénérationnelle, combinant personnages inoubliables et secrets déchirants, comme Lucinda Riley en a fait sa spécialité.


Dealer : Médiathèque de Plouescat


Ma lecture :

En allant à la Médiathèque, je n'ai pas su résister à ce roman de Lucinda Riley, alors que des tomes des 7 Soeurs m'attendent toujours patiemment dans mon salon ;)

mercredi 13 juillet 2022

Lutetia

Lutetia lecture teatime palace Paris Pierre Assouline

Lutetia,

Pierre Assouline,
Ed. Gallimard, 2005


Mot de l'éditeur :

Tapi dans les recoins les plus secrets du Lutetia, un homme voit l'Europe s'enfoncer dans la guerre mondiale. Edouard Kiefer, Alsacien, ancien flic des RG. Détective chargé de la sécurité de l'hôtel et de ses clients. Discret et intouchable, nul ne sait ce qu'il pense. Dans un Paris vaincu, occupé, humilié, aux heures les plus sombres de la collaboration, cet homme est hanté par une question : jusqu'où peut-on aller sans trahir sa conscience? De 1938 à 1945, l'hôtel Lutetia - l'unique palace de la rive gauche - partage le destin de la France. Entre ses murs se succèdent exilés, écrivains et artistes, puis officiers nazis et trafiquants du marché noir, pour laisser place enfin à la cohorte des déportés de retour des camps. En accordant précision biographique et souffle romanesque, Pierre Assouline redonne vie à la légende perdue du grand hôtel, avec un art du clair-obscur qui convient mieux que tout autre au mythique Lutetia.

 

Dealer : D'occasion

 

Ma lecture :

Lors de ma dernière escapade parisienne, je me suis offert le luxe d'un tea-time au Lutetia. J'avais choisi ce palace pour son rapport à l'Histoire puisqu'en 1945, après avoir hébergé les services de renseignements allemands, elle a servi de base d'accueil lors des rapatriements des déportés.

Le roman de Pierre Assouline se compose de trois parties : le monde d'avant, pendant ce temps, et la vie après. Le narrateur, Edouard Kiefer, est le détective de l'hôtel chargé de la sécurité des pensionnaires. Il expose, de l'intérieur, toutes les facettes du Lutetia : le côté palace des années 30 et ses célébrités de l’époque comme James Joyce et Thomas Mann, pour parler des écrivains. Puis la déclaration de guerre et la fuite des locataires, suivie de près par la mise en place de l'Occupation et l'installation de l'Abwehr (service de renseignement de l'état-major allemand) boulevard Raspail. Et enfin en 1945, la réquisition de l’hôtel pour organiser et accueillir le retour des déportés. Certains personnages vont et viennent au gré des parties, avant/pendant/après guerre et j'ai aimé suivre leur parcours dans les drames de l'Histoire. Et le personnage le plus important, le Lutetia lui-même, vibre de cette Histoire et de ces histoires.

C'est exactement le genre de roman que j'avais besoin de lire avant mon passage au Lutetia car l'auteur, avec son narrateur terriblement attachant, nous délivre les secrets et les murmures du palace par des histoires autour des pensionnaires, emblématiques ou anonymes. Je ne connaissais pas Pierre Assouline et j'ai adoré sa plume, à la fois concise et pertinente, mais aussi sensible et poétique.

« Si les murs pouvaient parler …. Ils suintent, murmurent, hurlent parfois mais ne parlent pas. A Lutetia, la musique de fond est faite de chuchotements, ceux de leur colloque ininterrompu depuis un demi-siècle. Car si tout grand hôtel est un lieu hanté, celui-ci l'est plus que d'autres. »
Cet extrait résume vraiment la manière de toucher l'âme du Lutetia. 

❤ Un gros coup de cœur pour ce roman dont j'ai pu prendre le temps de lire quelques pages sur un fauteuil du Lutetia, sous la voûte lumineuse et colorée du salon Saint-Germain.

mardi 5 juillet 2022

Ecrire c'est respirer

Ecrire c'est respirer,

Susie Morgensten,
Ed. Le Robert, 2022


Mot de l'éditeur :

Une plongée réjouissante dans les secrets d'écriture de Susie Morgenstern !
Susie Morgenstern a publié plus de cent cinquante titres, dont de nombreux best-sellers primés et encensés par la critique. Dans ce livre, véritable hymne à l’écriture, l’autrice nous entraîne avec humour et poésie dans les coulisses de la création. Les grands (comme les plus jeunes) y trouveront leur bonheur grâce à des ateliers inspirants et des conseils qui donnent envie d’écrire !
« Écrire c’est de l’archéologie intime. On fouille avec le stylo à la recherche de soi-même. On plonge dans les profondeurs d’une mer inconnue pour pêcher des poissons qui nagent à l’intérieur de nous. C’est la mine qu’on descend pour chercher l’or. C’est la cave à vieilles bouteilles de vin. C’est un chemin de pèlerinage, la chasse aux trésors, l’éternelle quête de soi-même. »

 

Dealer : Rakuten

 

Ma lecture :

Je viens de me rendre compte qu'enfant ou ado, je n'ai pas lu un seul roman de Susie Morgenstern, ou alors je ne m'en souviens pas et c'est encore plus terrible ! 

Dans Ecrire c'est respirer, qui vient de paraître, elle revient sur ses amours avec les mots. D'abord en tant que lectrice puis en tant qu'auteur. Avec beaucoup d'humour qui ne cache pas sa sincérité, elle se livre sur son activité d'écrivain. Américaine d'origine, elle arrive en France à 22 ans et écrit en français, totalement consciente de ses lacunes. Mais écrire est un jeu, les mots sont des cartes, et en lançant son grand dé de l'imagination, elle crée des histoires autour du quotidien. Elle sait s'émerveiller de tour, prendre le temps de raconter le moment présent avant qu'il ne s'envole, fugace, vers un passé déjà flou. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre et les défis d'écriture que l'auteur propose à ses lecteurs. J'aimerai prendre le temps d'y jouer.

Merci Susie Morgenstern pour cet aparté dans votre intimité, je me suis presque imaginé en chat ronronnant sur votre épaule, savourant chaque mot qui défile sur votre écran, prête à les attraper au vol !



 

mardi 28 juin 2022

Dessous les roses

Dessous les roses,

Olivier Adam,
Ed. Flammarion, 2022


Mot de l'éditeur :

- Tu crois qu'il va venir ? m'a demandé Antoine en s'allumant une cigarette.J'ai haussé les épaules. Avec Paul comment savoir ? Il n'en faisait toujours qu'à sa tête. Se souciait peu des convenances. Considérait n'avoir aucune obligation envers qui que ce soit. Et surtout pas envers sa famille, qu'il avait laminée de film en film, de pièce en pièce, même s'il s'en défendait.- En tout cas, a repris mon frère, si demain il s'avise de se lever pour parler de papa, je te jure, je le défonce.- Ah ouais ? a fait une voix derrière nous. Je serais curieux de savoir comment tu comptes t'y prendre...Antoine a sursauté. Je me suis retournée. Paul se tenait là, dans l'obscurité, son sac à la main. Nous n'avions pas entendu grincer la grille. J'ignore comment il s'y prenait. Ce portillon couinait depuis toujours. Aucun dégrippant, aucun type d'huile n'avait jamais réussi à le calmer. Mais Paul parvenait à le pousser sans lui arracher le moindre miaulement.

 

Dealer : SP de l'auteur, merci, merci !  :)

 

Ma lecture :

Antoine et Claire se retrouvent dans la maison de leur enfance. Leur père vient de mourir, on l'enterre demain. Leur petit frère Paul, l'arrogant auteur de théâtre et de cinéma viendra-t-il, lui qui a tant critiqué sa famille et utilisé leurs failles pour s'installer dans son succès ?

mardi 21 juin 2022

Demain les chats

Demain les chats,

Bernard Werber,
Ed. Albin Michel, 2016


Mot de l'éditeur :

A Montmartre vivent deux chats extraordinaires. Bastet, la narratrice qui souhaite mieux communiquer et comprendre les humains. Pythagore, chat de laboratoire qui a au sommet de son crâne une prise USB qui lui permet de se brancher sur Internet. Les deux chats vont se rencontrer, se comprendre s’aimer alors qu’autour d’eux le monde des humains ne cesse de se compliquer. A la violence des hommes Bastet veut opposer la spiritualité des chats. Mais pour Pythagore il est peut être déjà trop tard et les chats doivent se préparer à prendre la releve de la civilisation humaine.


Dealer : Avec l'auteur au Salon du Livre de Vannes, 2022


Ma lecture :

Il y a quelques années, jadis ou bien naguère, j'avais lu et adoré la pentalogie du ciel (Les Thanatonautes et Nous les dieux) de Bernard Werber. Récemment, un peu plus tôt qu'hier, j'ai réitéré l'expérience avec Les fourmis mais elle n'a guère été concluante. La venue de l'auteur au salon Livr'àVannes m'a pousssée à tenter la trilogie des chats qui s'ouvre par Demain les chats.  

Le narrateur de ce roman est un chat, et le point de vue est donc celui d'un chat. D'un chaton qui découvre le monde, le sien et celui des humains. Au début il s'étonne de sa servante (oui, j'ai bien écrit, comme Bernard Werber, servante, et non maîtresse) qui passe beaucoup de temps assise dans le canapé à regarder un rectangle noir fixé au mur. Celui-ci diffuse des images de guerre que Bastet, la chatte-narrateur, a déjà vues dehors. Pourquoi les humains s'entretuent-ils ? Et elle a beau ronronner et se concentrer sur l'émission de ses vibrations, sa servante ne la comprend pas, pas plus que le poisson rouge dans son bocal. Il faudra attendre sa rencontre avec Pyhagore, le siamois des voisins équipé d'une mémoire reliée à Internet, pour comprendre le monde et l'univers qui l'entoure. En parallèle à l'initiation de Bastet, la guerre des humains prend une tournure post-apocalytique et des hordes de rats se ruent sur les humains et les autres animaux. Ne survivent bientôt que quelques spécimens qui vont tenter de s'allier, de survivre, et faire barrage contre ces rats...

J'ai adoré le point de vue adopté par l'auteur. Un chaton qui découvre le monde des humains et des relations inter (et intra) espèces est tout à fait intéressant et Bernard Werber, comme à son habitude, amène des réflexions philosophiques fantastiques. Le savoir relatif et absolu d'Edmond Wells (dans ses précédents romans) est ici transmis par le chat de laboratoire Pythagore : cette idée est, elle aussi, tout à fait fascinante !

Je lis souvent avec mon chaton ronronnant sur mes genoux, et cette histoire de ronrons m'a presque fait frissonner. Je regarde, à mon tour, mon chat différemment ! J'en ai presque peur, c'est vous dire !
Demain les chats est franchement un coup de cœur et même si je ne lirai la suite demain, j'ai hâte de découvrir les autres opus de la trilogie !

mercredi 15 juin 2022

Désenchantées

Désenchantées,

Marie Vareille,
Ed. Charleston, 2022


Mot de l'éditeur ;

La disparition de Sarah Leroy, quinze ans, a bouleversé la petite bourgade de Bouville-sur-Mer et ému la France entière. Dans chaque foyer, chaque bistrot, on élaborait des hypothèses, mais ce qui est vraiment arrivé, personne ne l’a jamais su.
Vingt ans plus tard, Fanny revient sur les lieux de ce drame qui a marqué sa jeunesse. Et c’est tout un passé qu’elle avait préféré oublier qui resurgit... Car l’histoire de Sarah Leroy, c’est aussi un peu la sienne, et celle d’une bande de filles qui se faisaient appeler les « Désenchantées ». Une histoire qui a l’odeur des premières cigarettes et du chlore de la piscine municipale, des serments d’amitié et surtout, des plus lourds secrets.
Avec finesse et un vrai sens du suspense, Marie Vareille met à nu les rouages de l’amitié féminine dans un roman d’apprentissage captivant et rempli d’émotion.

 

Dealer : avec Marie Vareille au Salon du Livre de Vannes (Juin 2022) 


Ma lecture :

Je n'avais encore jamais lu Marie Vareille et j'ai profité de sa présence au Salon du Livre de Vannes pour m'offrir son dernier roman. Le résumé, qui fleurait bon les secrets et les années 90, m'a mis l'eau à la bouche...

Nous sommes dans un petit bourg de la côte d'Opale qui a vu grandir Angélique et Sarah. Les deux enfants se sont rencontrées dans un cimetière à 8 ans et sont devenues les meilleures amies du monde. Jusqu'à une dispute. Jusqu'à un drame. Et jusqu'à la disparition de Sarah.
Vingt ans plus tard, Fanny, la grande sœur d'Angélique, en froid avec sa famille, revient sur les lieux de son enfance pour réaliser un reportage pour le journal où elle travaille, un reportage sur cette disparition qui a secoué la petite ville. Elle doit faire face à ses démons et renouer avec sa sœur qu'elle a toujours cru complice de ce drame pendant qu'un innocent croupit en prison. Elle reprend chaque élément de l'enquête et de sa mémoire les uns après les autres. Que s'est-il vraiment passé cet été là ?

Sous ses airs de thriller, au passage véritable page turner, Marie Vareille signe un roman sensible qui aborde les thèmes de la condition féminine et de la sororité, du deuil, de la famille et de la belle-famille, de l'identité et du secret. J'ai été bouleversée par cette histoire, servie par la plume fluide et enjouée de l'auteur. La construction qui défie les lois de l'espace-temps offre un rythme dynamique et rend la lecture addictive. J'ai aussi été embarquée dans l'époque des années 90-2000 grâce aux références culturelles qui ont marqué ma propre adolescence. Désenchantée sait cultiver cette nostalgie et cette adolescence tâchée par l'ombre des drames et des secrets.

Quant à la fin, ces terribles dernières pages qui mettent un terme aux doutes et qui closent les secrets, elle est totalement chavirante ! Un feu d'artifice d'émotions qui laisse sans voix, les yeux un peu humides. Et si un roman a le pouvoir de faire naître les larmes, c'est que l'auteur a su convaincre et toucher le cœur du lecteur. Une chose est sûre : Marie Vareille m'a convaincue !


 Marie Vareille, Vannes, Juin 2022



lundi 6 juin 2022

Sous un même ciel

Sous un même ciel,

Soazig Leblanc,
Auto-édition, 2021


Mot de l'éditeur :

La Baule, 1938. Station balnéaire bretonne qui attire les vedettes parisiennes en quête de dépaysement. L’océan, les pins, le doux climat, c’est le cadre tranquille et protégé où Joseph a grandi. Son père, la guerre le lui a pris, alors il vit sa vie avec toujours plus d’intensité.
Entre son travail et ses amis, Joseph ne manque de rien, sauf peut-être de l’amour. Gabrielle, jeune orpheline, quitte ses parents adoptifs pour réaliser son rêve, vivre et travailler près de cet océan qui semble si vaste et ouvre tant de possibles. Un peu partout en Europe, la menace allemande se répand et sème la terreur. Peut-on encore connaitre la guerre alors que les blessures de la précédente ne sont toujours pas refermées ? L’armée allemande ne viendra jamais jusqu’en Bretagne…
Joseph et Gabrielle devaient se rencontrer. L’amitié, l’amour, la peur et l’impossible, c’est le décor de leur histoire.

 

Dealer : Achat auprès de l'auteur au Salon du livre de Guilers (29) 


Ma lecture :

La couverture de Sous un même ciel m'avait tapé dans l’œil il y a déjà quelques mois. Ces photos anciennes, ce carnet et ces tickets de rationnement fleuraient déjà bon la Seconde Guerre Mondiale et ses histoires...

Soazig Leblanc nous livre l'histoire de Joseph et Gabrielle. Lui, le petit bonhomme à l'apparence timide mais sûr de ses sentiments pour la jeune femme qui ne se risque pourtant pas à lui jeter un seul regard. Mais à l'aube de la Seconde Guerre Mondiale, leur amour va finir par devenir une évidence et Gabrielle va doucement tomber son armure pour céder à la bonne humeur de Joseph. La Baule est bientôt occupée par l'armée allemande et le quotidien des deux tourtereaux est bouleversé. L'hôtel balnéaire où travaille Gabrielle est occupé par des soldats anglais, tandis que l'imprimerie de Joseph doit imprimer des tracts pour les allemands. La ville devient étouffante et il choisit vite la Résistance, refuse le STO et doit fuir la station avec celle qui deviendra son épouse.
Mais peut-on construire un couple et une famille au cœur de la guerre ?

J'ai beaucoup aimé le contexte historique du roman bien sûr, avec ses anecdotes locales. La plume de Soazig Leblanc est pudique et maîtrisée, presque trop ? Soyons clair, je n'aime pas les romances guimauveuses et ce roman relève plus du roman historique que de la pure romance historique, mais la lectrice diabétique que je suis a toujours besoin d'un peu de sucre pour toucher au merveilleux d'un roman. Il m'a manqué de ces soupçons d'emphases et de ces quelques pincées de poésie. Mais à lire les remerciements en fin d'ouvrage, je comprends pourquoi l'auteur est restée pudique dans ses mots. Le révéler ne gâchera rien à votre lecture : Soazic Leblanc a raconté l'histoire de ses grands-parents qui ont grandi en pleine Seconde Guerre Mondiale entre Résistance et trahisons dans une Baule méconnaissable. Et la plume pudique mais authentique de l'auteur a rendu hommage à ses aïeux et à la terrible période qu'ils ont traversé ensemble, envers et contre tout. Bravo, donc !

J'ai déjà hâte de découvrir un autre roman de l'auteur :)

 

 


mercredi 18 mai 2022

Liens de sang

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Liens de sang,

Karen M. McManus,
Ed. Nathan, 2022


Mot de l'éditeur :

Vous ne verrez plus jamais votre famille de la même façon...
Milly, Aubrey et Jonah sont cousins, mais ne se connaissaient pas jusqu'à recevoir une mystérieuse invitation. Pour la première fois, leur grand-mère, richissime, leur propose de passer l'été sur une île dont elle est propriétaire. Ils n'ont qu'une chose en tête : percer à jour les secrets de famille qui ont poussé la vieille femme à déshériter leurs parents. Mais les cousins ne s'attendaient pas à découvrir des meurtres non élucidés... qui menacent de nouveau l'île.


Dealer : SP Nathan


Ma lecture : 

Lorsque les éditions Nathan m'ont proposé ce roman ado, je n'ai pas hésité longtemps : des secrets, une famille, une île... De quoi me mettre en appétit !

jeudi 12 mai 2022

Qu'une parenthèse

Qu'une parenthèse,

Gaëlle Ausséré,
Auto-édition, 2019


Mot de l'éditeur :

Paris, printemps 1960.
Hélène, quinze ans, découvre des lettres adressées à sa mère, Solange, pendant la guerre. Toutes les certitudes qu’elle a sur sa famille sont remises en question. Solange fait alors à sa fille le récit émouvant d’un épisode de sa vie qu’elle souhaitait oublier. 

En 1938, Solange est une jeune étudiante en médecine indépendante et solitaire lorsqu’elle fait la connaissance d’une famille qui va transformer son existence. Quand la guerre éclate, elle découvre l’Occupation, la peur, les arrestations, et, malgré tout, des amitiés inattendues. Au cœur de cette période troublée, elle est également contrainte de faire la paix avec son passé. Au travers des yeux de Solange, les secrets entourant sa vie se dévoilent peu à peu.Ce roman retrace l’histoire bouleversante d’une jeune femme poussée par la guerre dans ses retranchements, amenée à faire des choses dont elle se pensait incapable afin de protéger ceux qu’elle aime.


Dealer : Salon du livre (Guilers, 29)


Ma lecture : 

Cela doit faire un an ou deux que j'avais repéré ce roman à la couverture si douce et pourtant si pleine de secrets. Et il aura fallu un salon du livre à Guilers (29) pour me pousser à me l'offrir. Enfin.

samedi 7 mai 2022

Tout ce que le coeur n'oublie jamais

Tout ce que le cœur n'oublie jamais,

Kelly Rimmer,
Ed. Charleston, 2021


Mot de l'éditeur :

Depuis la naissance de son deuxième enfant, la vie d’Alice a complètement basculé. Face à ce garçon qui ne sera jamais comme les autres, tout le reste passe au second plan, y compris sa fille aînée et son mari. Mais quand Hanna, sa grand-mère adorée, est hospitalisée à la suite d’un AVC, elle ne peut lui refuser sa dernière volonté : se rendre en Pologne et retrouver les traces des êtres chers que son aïeule a perdus dans sa fuite sous l’occupation nazie.

Alice fait ses valises et, dévorée par l’angoisse, se sépare pour la première fois de son fils. Armée pour seuls indices d’une liste de noms et de quelques mots en polonais dans un pays dont elle ignore tout, elle se lance dans une quête pour combler les silences de sa douloureuse histoire familiale.

Entre la Pologne occupée et la frénésie de la vie moderne, un roman historique poignant sur les vérités que l’on ne peut dire et leurs conséquences dévastatrices.

 

Dealer : Père Noël 

 

Ma lecture :

J'ai résisté quelques mois, depuis Noël, à lire ce roman qui m'attendait sagement sur ma commode de lecture. Et c'est comme retrouver un chocolat de Noël, encore emballé dans son papier doré, au fond d'un tiroir...

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