jeudi 30 avril 2020

Les Bourgeois

Les Bourgeois,

Alice Ferney,
Ed. Actes Sud, 2017


Mot de l'éditeur :

Ils sont Bourgeois de père en fils parce que c’est (aussi) leur patronyme. De la Première Guerre mondiale à nos jours, Alice Ferney explore les destinées des enfants de cette famille conservatrice, leurs aspirations et leurs engagements. Ils partagent des valeurs, le sens du devoir, ont fait carrière dans l’armée ou dans la marine, se sont voués aux affaires, à la médecine, au barreau… – acteurs de l’histoire nationale et de la légende de leur lignée. Par leur entremise, Alice Ferney revisite les grandes ou déshonorantes heures de notre passé : tout un siècle français passé au tamis du roman familial.


Dealer : Librairie Livres-in-room, à Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :

Pendant le confinement, j'ai demandé à ma librairie un petit colis surprise. Me voilà donc avec Les Bourgeois entre les mains. C'est drôle, je suis persuadée de l'avoir déjà eu entre les mains, mais que la rencontre, inopinée probablement, n'était pas allée plus loin.
Auteur inconnu, roman inconnu : belle perspective pour la curieuse littéraire que je suis !

Alice Ferney livre là une saga familiale lumineuse et éclairée. Elle commence avec Henri et Mathilde Bourgeois, nés à la fin du XIXème siècle, passant leur enfance à cheval entre deux siècles, et incarnant la génération qui aura vu le plus de révolutions : sociales, culturelles, historiques, ... Henri le patriarche, père de dix enfants nés sur vingt ans. Comme son patronyme l'indique, il fait partie des bourgeois : parisien, engagé, catholique, fortuné, le cœur à droite. A travers cette famille, ces générations, c'est l'Histoire de France qui défile : la guerre des tranchées, les mutilés, la guerre de 40, les conséquences terribles, l'Algérie, ... jusqu'aux attentats de 2015. Les personnages traversent les années, les décennies, les contextes historiques et sociaux. C'est fascinant et vraiment bien documenté.

Ce n'est pas une saga familiale à l'eau de rose avec rebondissements et trahisons. C'est une saga familiale cousue d'Histoire, de mariages, de naissances, de décès. L'écriture d'Alice Ferney est juste et délicate, son point de vue est pertinent. Pertinent car éclairé. Comme le le dit, on connaît l'avenir du passé, mais le présent nous laisse désarmé, sans recul possible. Quand elle évoque les guerres et les interrogations de ses personnages, Alice Ferney incarne le narrateur omniscient car, évidemment, elle a le recul de l'historien sur l'Histoire. Elle saute d'une époque à l'autre et remet toujours tout en perspective, recadre les contextes. C'est magistral, que voulez-vous que je vous dise de plus ?

Frappez à la porte des Bourgeois, et c'est l'Histoire, notre Histoire, qui vous ouvrira la porte !

Merci Livres-in-room pour cette géniale découverte !


vendredi 24 avril 2020

Le ghetto intérieur

Le ghetto intérieur,

Santiago H. Amigorena,
Ed. POL, 2019


Mot de l'éditeur :

"Vicente Rosenberg est arrivé en Argentine en 1928. Il a rencontré Rosita Szapire cinq ans plus tard. Vicente et Rosita se sont aimés et ils ont eu trois enfants. Mais lorsque Vicente a su que sa mère allait mourir dans le ghetto de Varsovie, il a décidé de se taire.
Ce roman raconte l’histoire de ce silence – qui est devenu le mien."



Ma lecture :

Cette année encore, je ne participe pas au Prix France Inter du Livre. Mais comme le roman de Santiago H. Amigorena m'attirait, j'ai décidé de le lire malgré tout.

mercredi 22 avril 2020

Gabriële

Gabriële,

Anne et Claire Berest,
Ed. Stock, 2017


Mot de l'éditeur :

Septembre 1908. Gabriële Buffet, femme de 27 ans, indépendante, musicienne, féministe avant l’heure, rencontre Francis Picabia, jeune peintre à succès et à la réputation sulfureuse. Il avait besoin d’un renouveau dans son œuvre, elle est prête à briser les carcans : insuffler, faire réfléchir, théoriser. Elle devient «  la femme au cerveau érotique  » qui met tous les hommes à genoux, dont Marcel Duchamp et Guillaume Apollinaire. Entre Paris, New York, Berlin, Zürich, Barcelone, Étival et Saint-Tropez, Gabriële guide les précurseurs de l’art abstrait, des futuristes, des Dada, toujours à la pointe des avancées artistiques. Ce livre nous transporte au début d’un xxe  siècle qui réinvente les codes de la beauté et de la société.
Anne et Claire Berest sont les arrière-petites-filles de Gabriële Buffet-Picabia.



Dealer : Prêté par une copine avertie ;)


Ma lecture :

Je viens de refermer le roman et de lancer un grand "waw !".
Ma chronique sur Gabriële pourrait s'arrêter là, ne sentez-vous donc pas l'enthousiasme criant ?

vendredi 17 avril 2020

Chambre 128

Chambre 128,

Cathy Bonidan,
Ed. La Martinière, 2019


Mot de l'éditeur :

Un roman peut parfois changer une vie...
Qui n'a pas rêvé de voir survenir un petit grain de sel romanesque dans sa vie ? Un peu de merveilleux pour secouer la routine et oublier les ennuis de bureau ? Quand Anne-Lise réserve la chambre 128 de l'hôtel Beau Rivage pour de courtes vacances en Bretagne, elle ne sait pas encore que ce séjour va transformer son existence.
Dans la table de chevet, elle découvre un manuscrit sur lequel figure juste une adresse où elle décide de le réexpédier. Retrouvera-t-elle son auteur ? La réponse, qui lui parvient quelques jours plus tard, la stupéfait...
Au point qu'Anne-Lise va tenter de remonter la trace de tous ceux qui ont eu ce livre entre les mains. Chemin faisant, elle va exhumer histoires d'amour et secrets intimes. Pour finalement peut-être se créer une nouvelle famille...



Ma lecture :

En 2017, je lisais totalement par hasard, Le parfum de l'Hellébore, de Cathy Bonidan. L'institutrice bretonne signait là son premier roman. Roman que j'ai particulièrement aimé. J'ai longtemps mis la lecture de son second roman, Chambre 128 à plus tard...

mercredi 15 avril 2020

La part du fils

La part du fils,

Jean-Luc Coatalem,
Ed. Stock, 2019


Mot de l'éditeur :

Longtemps, je ne sus quasiment rien de Paol hormis ces quelques bribes arrachées.
« Sous le régime de Vichy, une lettre de dénonciation aura suffi. Début septembre 1943, Paol, un ex-officier colonial, est arrêté par la Gestapo dans un village du Finistère. Motif : “inconnu”. Il sera conduit à la prison de Brest, incarcéré avec les “terroristes”, interrogé. Puis ce sera l’engrenage des camps nazis, en France et en Allemagne. Rien ne pourra l’en faire revenir. Un silence pèsera longtemps sur la famille. Dans ce pays de vents et de landes, on ne parle pas du malheur. Des années après, j’irai, moi, à la recherche de cet homme qui fut mon grand-père. Comme à sa rencontre. Et ce que je ne trouverai pas, de la bouche des derniers témoins ou dans les registres des archives, je l’inventerai. Pour qu’il revive. »



Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :

// Défi confinement : découvrir un nouvel auteur //

Jean-Luc Coatalem n'est certes pas un nouvel auteur dans le paysage littéraire français, mais dans le mien, si ! Et pour cette rencontre, je ne prends pas de risques car on y parle Seconde Guerre Mondiale et Finistère...

mardi 14 avril 2020

Les victorieuses

Les victorieuses,

Laetitia Colombani,
Ed. Grasset, 2019


Mot de l'éditeur :

À 40 ans, Solène a tout sacrifié à sa carrière d’avocate  : ses rêves, ses amis, ses amours. Un jour, elle craque, s’effondre. C’est la dépression, le burn-out.
Pour l'aider à reprendre pied, son médecin lui conseille de se tourner vers le bénévolat. Peu convaincue, Solène tombe sur une petite annonce qui éveille sa curiosité  : «  cherche volontaire pour mission d’écrivain public  ». Elle décide d'y répondre.
Envoyée dans un foyer pour femmes en difficulté, elle ne tarde pas à déchanter. Dans le vaste Palais de la Femme, elle a du mal à trouver ses marques. Les résidentes se montrent distantes, méfiantes, insaisissables. A la faveur d'une tasse de thé, d'une lettre à la Reine Elizabeth ou d'un cours de zumba, Solène découvre des personnalités singulières, venues du monde entier. Auprès de Binta, Sumeya, Cynthia, Iris, Salma, Viviane, La Renée et les autres, elle va peu à peu gagner sa place, et se révéler étonnamment vivante. Elle va aussi comprendre le sens de sa vocation : l’écriture.

Près d’un siècle plus tôt, Blanche Peyron a un combat. Cheffe de l'Armée du Salut en France, elle rêve d'offrir un toit à toutes les exclues de la société. Elle se lance dans un projet fou  : leur construire un Palais.

Le Palais de la Femme existe. Laetitia Colombani nous invite à y entrer pour découvrir ses habitantes, leurs drames et leur misère, mais aussi leurs passions, leur puissance de vie, leur générosité.



Dealer : Médiathèque de Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :

Il y a déjà deux ans que j'ai lu le très beau roman de Laetitia Colombani, La tresse. Une nouvelle fois, l'auteur donne la parole aux femmes...

samedi 11 avril 2020

Figurec

Figurec,

Christian de Metter,
d'après le roman de Fabcaro,
Ed. Casterman, 2007


Mot de l'éditeur :

- J'ai passé de très bons moments, vraiment. Je serais ravie de retravailler avec vous si vos affaires s'arrangent...
- Travailler ?
- Je comprends ce que vous ressentez, c'est fréquent, c'est le syn...
- Syndrôme mon cul !!! Tania, tu peux pas effacer ce qu'on a vécu !
- Je ne m'appelle pas Tania.




Dealer : Médiathèque de Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :

On ne présente plus Fabcaro, le roi de l'absurde, mais si vous voulez voir d'autres albums, cliquez ici, ou .

dimanche 5 avril 2020

Questions de caractère

Questions de caractère,

Tom Hanks,
Ed. Le Seuil, 2017


Mot de l'éditeur :

Que se passe-t-il quand un jeune homme nonchalant tombe fou amoureux d'une femme hyperactive ? Quand deux hommes ayant débarqué ensemble sur les plages de Normandie se retrouvent trente ans plus tard, l'un comblé, l'autre brisé par la vie ? Quand un jeune acteur qui fait ses grands débuts au cinéma se retrouve perdu dans Paris en pleine tournée promotionnelle ? Quand quatre amis décident de construire leur propre fusée et de voyager jusqu'à la lune ?
Que se passe-t-il quand l'un des plus célèbres acteurs hollywoodiens, collectionneur depuis sa plus tendre enfance de vieilles machines à écrire, décide de faire crépiter les touches de sa Remington pour coucher sur le papier toutes les histoires qu'il a dans la tête ?
En littérature comme au cinéma, tout est question de caractère... Tom Hanks révèle ici le sien : fantasque et virevoltant, généreux, enthousiaste et fraternel, animé par une foi contagieuse en l'humanité.
Un écrivain est né.
Tom Hanks est acteur. Questions de caractère est son premier livre.



Ma lecture :

Cela faisait longtemps que j'avais repéré ce recueil de nouvelles de Tom Hanks. Quoi ? Tom Hanks joue les écrivains ? Je vous avoue, j'aime beaucoup Tom Hanks : Forrest Gump, Il faut sauver le soldat Ryan, Nuits blanches à Seattle, Big font partie de mes films favoris. Il a également produit la série Band of borthers, que j'avais beaucoup aimé, évidemment. Bref, Tom Hanks écrivain ? Je demandais à voir...

mercredi 1 avril 2020

Un manoir en Cornouailles

Un manoir en Cornouailles,

Eve Chase,
Ed. du Nil, 2018



Mot de l'éditeur :

Cornouailles, 1968. Pencraw, un grandiose manoir en ruine dans lequel les Alton élisent domicile l'été. Le temps semble s'y être arrêté et défile sans encombre. Jusqu'au drame qui vient bouleverser leurs vies et arrêter le temps à jamais.
Cinquante ans plus tard, avec son fiancé Jon, Lorna roule à la recherche du manoir des Lapins noirs, cette maison où elle a séjourné enfant. Elle rêve d'y célébrer son mariage. Tout dans cette vieille demeure l'appelle et l'attire. Mais faut-il vraiment déterrer les sombres mystères de ce manoir en Cornouailles ?
Eve Chase nous entraîne dans une passionnante spirale unissant deux femmes séparées par les années, mais que la force de l'amour et le poids des secrets réunissent en une seule voix, mélancolique et entêtante.



Ma lecture :

Soyez en certains, Instagram est une mine d'or pour découvrir de nouvelles lectures ! C'est ainsi que j'ai décidé de rester en Angleterre, après La femme au manteau violet. Direction les Cornouailles anglaises...

Une fois poussé le portail en fer forgé qui délimite l'entrée de Pencraw, vous ne voudrez plus en sortir. En tout cas, moi, j'ai eu du mal ! Quoique...
Nous sommes à l'été 1968 et la famille Alton vient de débarquer en Cornouailles, depuis Londres, pour passer les vacances de Pâques. C'est le Manoir familial qui les attend à chaque vacances. Ici, le temps s'arrête, le luxe et les convenances aussi. Place à la liberté heureuse, aux repas partagés, à la lecture de vieux romans, à la cohésion familiale. Pencraw était tout bonnement la maison du bonheur pour les enfants Amber, Toby, Kitty et Barney. Etait. Car un jour d'orage, Nancy la maman meurt.
Jamais la famille ne s'en remettra...

Quelques dizaines d'années plus tard, Lorna va se marier avec Jon. Pour cela, le couple londonien cherche un bel endroit, charmant et authentique. Lorna a un penchant pour la Cornouailles, souvenir d'enfance avec sa défunte mère, et les voilà qui écument les propriétés...jusqu'à arriver à un vieux manoir envahi par les herbes : Pencraw. Elle est attirée par le lieux. Envôutée. Pourquoi cette attraction si forte ? Jon, lui, ne voit qu'un tas de vieilles pierres, une maison abandonnée.

Nous avons deux héroïnes : Amber en 1968-69, et Lorna en 2018. Des décennies les séparent et pourtant, leurs destins sont liés à Pencraw. Amber subit un drame familial : la perte de sa mère ; Lorna aussi vient de perdre sa mère, il y a peu. Peut-on se reconstruire après cela ?
L'écriture d'Eve Chase est fabuleuse : languissante, joyeuse lors de ses vacances de Pâques, puis saccadée, étouffante après le drame. Peu à peu une intrigue se noue, le rythme s'étoffe, le cœur bat plus fort, la main qui tourne la page devient tremblante.
Un manoir en Cornouailles contient tout ce que j'aime : des vieilles pierres du thé, des secrets, un charme so british, deux époques liées, des scones, des personnages bien campés dans une histoire folle et envoutante.

Un coup de cœur ? Oh que oui !
Un coup de cœur et une envie de me plonger dans d'autres romans anglais, entre tea time, secrets de famille et suspens psychologique.








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