Les heures souterraines,
Delphine de Vigan,
Ed. JC Lattès, 2009
Mot de l'éditeur :
Chaque jour, Mathilde prend la ligne 9, puis la ligne 1, puis le RER D jusqu'au Vert-de-Maisons. Chaque jour, elle effectue les mêmes gestes, emprunte les mêmes couloirs de correspondance, monte dans les mêmes trains. Chaque jour, elle pointe, à la même heure, dans une entreprise où on ne l'attend plus. Car depuis quelques mois, sans que rien n'ait été dit, sans raison objective, Mathilde n'a plus rien à faire. Alors, elle laisse couler les heures. Ces heures dont elle ne parle pas, qu'elle cache à ses amis, à sa famille, ces heures dont elle a honte.
Thibault travaille pour les Urgences Médicales de Paris. Chaque jour, il monte dans sa voiture, se rend aux adresses que le standard lui indique. Dans cette ville qui ne lui épargne rien, il est coincé dans un embouteillage, attend derrière un camion, cherche une place. Ici ou là, chaque jour, des gens l'attendent qui parfois ne verront que lui. Thibault connaît mieux que quiconque les petites maladies et les grands désastres, la vitesse de la ville et l'immense solitude qu'elle abrite.
Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser. Un jour de mai. Autour d'eux, la ville se presse, se tend, jamais ne s'arrête. Autour d'eux s'agite un monde privé de douceur.
Les heures souterraines est un roman sur la violence silencieuse. Au coeur d'une ville sans cesse en mouvement, multipliée, où l'on risque de se perdre sans aucun bruit.
Ce livre fait toujours partie de ma PAL enpruntée à la bibliothèque pendant sa fermeture annuelle.
J'avais déjà lu No et moi de l'auteur, et ce roman m'avait bien plu : ma chronique.
J'ai aussi bien aimé Les heures souterraines, on retrouve un peu d'Olivier Adam dans ces deux personnages, Mathilde et Thibault, à deux doigts du désespoir, que tout oppresse, et que tout rabaisse, et que rien ne semble les tirer vers la lumière. C'est vrai que c'est un roman triste, où on aimerait voir au loin une lueur d'espoir, mais ce la semble difficile. Dire que j'ai passé un bon moment en compagnie de Mathilde et Thibault serait faux car leur quotidien est tellement dur que j'étais bien mieux sur le banc du pignon de ma maison au soleil avec ma tasse de thé à portée de main. Cependant c'est un très bon roman !
Petit bémol, Mathilde et Thibault ne se connaissent pas, se croisent au hasard du métro parisien, mais aucun n'accroche l'autre, tellement perdus dans leur sombre univers.... Aucun ne sait voir en l'autre la bouée de sauvetage qu'ils représentent. Le mal est fait, le mal est là, le mal semble les avoir vaincus...
Cela dit, j'ai vraiment bien aimé ma lecture et je ne regrette pas mon choix ! :)