mercredi 15 avril 2015

Churchill m'a menti

coup de coeur bibliza blog chronique critique avis littéraire


Churchill m'a menti,
Caroline Grimm,
Ed. Flammarion, 2014


Mot de l'éditeur :
C'est une histoire vraie et oubliée. Celle de l'île de Jersey, abandonnée par Churchill en juin 1940, envahie par les Allemands deux mois plus tard. Comment vont survivre les habitants de l'île livrés à l'ennemi ? Pour qui les nazis font-ils construire les seuls camps de concentration de l'Europe de l'Ouest ? Des centaines de Français y seront déportés. Pourquoi Churchill n'en a-t-il jamais parlé ? Ces années de lutte, Caroline Grimm les raconte en suivant le quotidien palpitant de personnages qui n'ont eu d'autre choix que de collaborer avec l'ennemi ou de résister. Un roman passionnant et bouleversant sur un chapitre ignoré de la Seconde Guerre mondiale.


Ma lecture :
J'ai entendu parler de ce roman sur Europe 1. Les vedettes Rameau, heu, les termes : guerre 39-45 et Jersey ont fait un immense tilt dans ma tête ! Sauf que j'étais en voiture, et au volant, pas de quoi noter. Du coup, le temps de retrouver le titre, de le réserver en ligne sur le catalogue de la bibliothèque, de le lire au soleil avec une cup of tea, me voici !
Ce roman (français), traite d'une histoire, d'une Histoire, méconnue de Jersey : celle de l'invasion des Allemands sur l'île (et les autres îles anglo-normandes), de l'abandon de Churchill, et l'existence de camps de concentration pour demi-juifs. L'auteur, la narratrice, se plonge alors au coeur de l'Histoire, revient sur les lieux comme le Jersey Tunnel War ou la place de l'Hotel Pomme d'Or. Elle se fait ensuite oublier pour laisser témoigner ses personnages. On suit l’Occupation puis la Liberation grâce à eux, un peu à la manière du Cercle littéraire des amateurs des épluchures de patates (lu ici).
Je n'ai pas été trompée par les thèmes alléchants, et j'ai passé un moment saisissant. L'Histoire peine parfois à nous cacher des choses, que les histoires savent délier...
A lire sans faute !

Bon, du coup : grosse envie de retourner à Jersey ! Je suis tombée amoureuse de cette île et ai visité le fameux Tunnel War déjà deux fois :) D'ailleurs, un autre roman qui traite du lieu : Hopital Souterrain, d'Hervé Jaouen.



Jersey Tunnel War


samedi 11 avril 2015

Gendarme et Résistant sous l'Occupation

Gendarme et Résistant sous l'Occupation,
Jean-François Derrien,
Ed. Jean-François Derrien, 1994,
Imprimerie Keltia Graphic
ISBN 2-9508164-6-0


Mot de l'éditeur :
Jean-François Derrien est né en 1917 à Mespaul, dans le Finistère.
En 1941, il est affecté à la Gendarmerie de Lannilis. A 26 ans, en 1943, il entre dans la Résistance.
Dans ce livre, il rapporte son témoignage émouvant. Il raconte les activités mouvementées de son bataillon FFI dans le mouvement "Défense de la France" et de son groupe de Résistance "Jade Fitzroy", dans le Nord Finistère sur le secteurs de Lannilis, Landéda, Plouguerneau, puis du Conquet et Brest...





Ma lecture :
Après avoir lu beaucoup de fictions sur le thème de la guerre 39-45, j'ai voulu lire un récit sur le ressenti local. J'ai donc trouvé cet ouvrage dans ma bibliothèque. Dans la préface, il est écrit que Jean-François Derrien, l'auteur et héros, relatait ces épisodes "comme un rapport de gendarmerie". C'est tout à fait vrai et cela rend le récit à la fois très intéressant pour appréhender la guerre dans ma région, avec des lieux connus, ... Il réussi à apporter du suspens quant aux issues de ses missions. Mais d'un autre côté, c'est presque trop fourni en précisions et on s'y perd parfois un peu. L'écriture est cependant facile à lire, riche et l'expression "comme dans un rapport de gendarmerie" prend tout son sens. L'auteur ne parle que des faits, il ne va pas beaucoup plus loin, n'apporte pas de réelle réflexion. Sommes toutes, il a réalisé là un beau travail, et en empruntant ce livre, je ne cherchais pas à lire un bon roman, mais à avoir des informations sur la guerre dans ma région. L'objectif est donc atteint : j'ai appris des choses, je ne me suis pas ennuyée, j'ai juste été mi-amusée, mi-agacée par le côté, je me répète, "rapport de gendarmerie". Cet ouvrage lui tient compte de mémoires, publiées à compte d'auteur. C'est une beau témoignage local à conserver dans les bibliothèques du coin, c'est certain !

mercredi 8 avril 2015

Malavita




Malavita,
Tonino Benacquista,
Ed Gallimard, 2008


Mot de l'éditeur :
" Ils prirent possession de la maison au milieu de la
nuit. Une autre famille y aurait vu un commencement. Le premier matin de tous les autres. Une nouvelle vie dans une nouvelle ville. Un moment rare qu'on ne vit jamais dans le noir. "
Une famille d'Américains s'installe à Cholong-sur-Avre, en Normandie. Fred, le père, se prétend écrivain et prépare un livre sur le Débarquement. Maggie, la mère, est bénévole dans une association caritative et se surpasse dans la préparation des barbecues. Belle, la fille, fait honneur à son prénom. Warren enfin a su se rendre indispensable pour tout et auprès de tous. Une famille apparemment comme les autres en somme. Une chose est sûre, s'ils emménagent dans votre quartier, fuyez sans vous retourner...



Ma lecture :
Tout  est parti du film, ça faisait longtemps qu'il me narguait dans le catalogue de VOD, mais je ne sais pas, je n'ai jamais sauté le pas. Et puis, j'ai voulu faire une pause dans mes lectures de guerre, et je suis tombé sur ce roman poche que j'avais sur mes étagères. Il a une étiquette sur le coin droit, 1€, j'ai dû l'acheter à un bouquiniste : où, quand, que sais-je ! Et j'ai fait le lien entre ce poche et ce film qui me narguait. Bon, Malavita, ça fait plusieurs fois qu'on se croise, voyons ce que tu peux bien raconter !
Malavita, donc, nom à la fois du chien du héros, et surnom donné à la Cosa Nostra, autrement dit encore, la Mafia. Je n'avais jamais lu ce genre de roman, même au cinema, ce n'est pas mon thème de prédilection, peut-être même que je l'évite un peu. Mais...quelle découverte (comme quoi, je suis souvent surprise quand je sors de mes sentiers battus) ! C'est l'histoire d'une famille, les Blake, ou les Brown, ou les Manzoni, bref, des Américains qui s'installent dans une petite ville Normande. Pourquoi ? Parce qu'ils ont dû fuir Nice, et avant ça, Paris, et encore avant, les Etats-Unis. Pourquoi ? Parce que le père, Giovanni Manzoni, grand mafieux, a vendu ses chers collègues, ses meilleurs amis au FBI. Du coup, le FBI lui assure à lui et à sa famille, la célèbre protection des témoins, une nouvelle identité, une nouvelle vie, bref, lui offre le repentir. Mais les Giovanni (ou les Blake, comme vous voudrez) ont du mal à se faire discrets car ils ont un mode efficace et bien à eux de rendre leurs comptes ; et de l'autre côté les anciens amis du père sont prêts à tout pour leur faire la peau. mélangez le tout et cela donne un final explosif !

En cadeau, voici la bande-annonce du film.
Pour que ce cadeau soit un cadeau, n'oubliez : lisez le roman avant de regarder le film. Dans les deux cas, vous passerez un bon moment. Personnellement, j'ai regardé le film le soir où j'ai lu la dernière page, et j'ai trouvé l'adaptation fidèle et éblouissante, même si j'avais hâte de voir la scène finale àç l'écran, et c'est un des rares passages qui a été modifié.

En vous souhaitant une belle lecture et un bon visionnage !



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