Mot de l'éditeur :
Marre des Bridget Jones et consoeurs qu’on nous sert partout ? Dépassé
le stade des bébés avec biberons et couches-culottes ? Pas encore tout à
fait « Desperate Housewives » ? La BD d’Angry Mum est faite pour vous
!Voici une maman pas ordinaire qui a une façon toute personnelle de
réagir aux petits et grands désagréments quotidiens. La vie de couple,
les enfants qui grandissent, le petit coup de vieux de la quarantaine,
les autres mères, les potes qui s’embourgeoisent, tout y passe ! Son ton
ironique qui sent le vécu plaira à un large public, de l’ado aux maris
en passant bien sûr par les mamans qui se sentiront soudain moins
seules...
Ma lecture :
J'ai emprunté cette BD, pour faire une pause, surtout que je viens de lire deux bons romans assez durs. Mais je n'ai pas accroché aux dessins ni au texte, je n'y ai pas trouvé d'intérêt. La BD est issue d'un blog (http://www.angrymum.com) qui parait plus sympathique.
Mot de l'éditeur : " Nous marchons, suivies par la foule, têtes rasées parmi les décombres
de l'avenue janvier, de la rue Saint-Hélier dévastée, criblée de béances
et d'immeubles en ruine, pendant des semaines c'étaient des gravats
enchevêtrés de poutres, de meubles brisés, chambres, cuisines, salles à
manger réduites en poussière, éclats de verre, j'imagine que c'était
comme ça, tout est déblayé et vide maintenant, je trébuche sur des
souvenirs que je n'ai pas, les bombardements ont eu lieu sans moi,
j'étais terrée dans un couvent mais je sais tout, ils m'ont lait ce que
la guerre leur a fait. "
L'échappée ou le destin d'une jeune paysanne bretonne coupable d'avoir
aimé un pianiste allemand pendant l'Occupation. Avec ce quatrième roman,
Valentin Goby signe un livre tragique et puissant sur l'identité et la
liberté.
Ma lecture :
Je suis entrée dans une librairie, à la recherche d'un roman bien écrit, sur la guerre 39. Après m'avoir énuméré des livres que j'avais déjà lu, cette période étant mon thème de prédilection, elle m'a parlé de Valentine Goby et de son Echappée. L'histoire se passe en majeure partie à Rennes : vendu !
Je viens donc de terminer ce roman, vraiment bien écrit, il est vrai ! J'avais été attirée par le fait de découvrir Rennes, ville où j'ai vécu quelques années, sous l'Occupation, mais finalement, on ne l'évoque que très vaguement, puisque même la ville de cette paysanne, Madeleine, Moermel, est inventée. Mais tout le reste : sa petite histoire d'amour avec ce pianiste allemand, cet enfant né de cette brève union, et les désastres de la Libération. Les désastres de la Libération dont on parle très peu à l'époque, sujet tabou, quoique un peu plus évoqué aujourd'hui. En effet, Madeleine finira tondue et humiliée, pour avoir aimé un pianiste allemand, nazi, à seize ans, alors qu'elle ne comprenait pas grand chose à la guerre. Cette passion et cette humiliation la hantera toute sa vie, elle et sa fille d'ailleurs qui est troublée par ses origines secrètes.
Un très bon roman sur un destin tragique, une identité à construire, une liberté à retrouver.
Adieu, vive clarté...
Jorge Semprun,
Ed. Gallimard, 1998 Mot de l'éditeur :
«Ce livre est le récit de la découverte de l'adolescence et de l'exil,
des mystères de Paris, du monde, de la féminité. Aussi, surtout sans
doute, de l'appropriation de la langue française. L'expérience de
Buchenwald n'y est pour rien, n'y porte aucune ombre. Aucune lumière non
plus. Voilà pourquoi, en écrivant Adieu, vive clarté..., il m'a semblé
retrouver une liberté perdue, comme si je m'arrachais à la suite de
hasards et de choix qui ont fini par me composer une sorte de destin.
Une biographie, si l'on préfère moins de solennité.Même si le hasard ou
la chance m'avaient évité de tomber dans le piège de la Gestapo, même si
mon maître Maurice Halbwachs n'avait pas agonisé dans mes bras, au
block 56 de Buchenwald, j'aurais été ce garçon de quinze ans qui
découvrait l'éblouissante infortune de la vie, ses joies aussi, inouïes,
à Paris, entre les deux guerres de son adolescence. M'y voilà de
nouveau.» Jorge Semprun.
Ma lecture :
J'avais envie de lire un roman bien écrit. Avec Semprun, pas de surprises ! Enfin... si, et de belles autour de l'écriture et de la lecture justement. J'avais l'impression de l'avoir en face de moi, de me revoir sur les bancs de l'université de Rennes où il avait été invité (et célébré) à parler de lui, de son écriture, de son histoire, de son Histoire. Bref, j'ai passé un bon moment en sa compagnie, entre nostalgie, espoir, désillusion.Jorge Semprun revient sur son exil, il a fuit avec sa famille l'Espagne franquiste, il devient alors, à quinze ans un simple immigré dans cette France qui le prend de haut, avec son accent espagnol. La littérature, française, espagnole, allemande, gravée dans sa mémoire d'étudiant, le sauve. Il revient donc sur sa jeunesse dans ce nouveau pays, dans ce monde à l'aube, toute proche, de l'horreur. Mais ici, il n'évoquera pas Buchenwald. Il restera à discuter, avec ses pérégrinations dans sa mémoire, si propres à lui et si touchantes, de sa jeunesse.
J'ai déjà lu de lui "L'écriture ou la vie" : à lire absolument ; et "Quel beau dimanche" : ma découverte avec Semprun, oeuvre obligatoire dans mon cursus universitaire. Du coup, comme dans ses romans, Semprun, à la Modiano, mélange un peu les lieux, les époques, la fiction, la réalité, ses propres romans, je n'arrive pas à savoir si j'ai lu "Le grand voyage". Alors je crois que je vais le lire, ou peut-être le relire très prochainement ! Je suis retournée dans ma phase littérature concentrationnaire ou, plus largement, de la période 39-45. Il y a tellement de belles œuvres nées de cette période, en même temps cette période, par toutes ces facettes, est un berceau dramatique par excellence.
Je ne saurais que vous conseiller, si vous ne connaissez pas Semprun, de vous y essayer. A lire, c'est d'une beauté, d'une puissance, et en même temps, son langage coule naturellement.
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres : Adieu, vive clarté de nos été trop courts !
J'ai retrouvé, pour ceux que ça intéresse, une vidéo de Jorge Semprun qui discute avec des élèves de la littérature concentrationnaire. Cela donne des idées de lecture !
Je vous présente ici deux albums sur le thème des monstres. Ils sont tous les deux incontournables.
Va t'en, Grand Monstre Vert, Ed Emberley, Ed.L'école des loisirs, 1996 Pour faire apparaître le grand monstre vert, il suffit de tourner les
pages : un jeu de découpages fait surgir le visage en commençant par les
yeux, puis le nez, puis une grande bouche rouge avec des dents blanches
et pointues... jusqu'à obtenir une tête de monstre, plus drôle
qu'effrayante. Surtout qu'il suffit de continuer à tourner les pages
pour la faire disparaître graduellement. On peut recommencer à l'infini
pour jouer à se faire peur et se rassurer. Un cauchemar sur mesure,
parfaitement maîtrisable, idéal pour dédramatiser et contrôler les
frayeurs irraisonnées des enfants entre 3 et 6 ans.
Papa ! Philippe Corentin, Ed. L'école des loisirs, 2002 Dans une chambre d'enfant, dans un petit lit, se trouvent un petit
garçon et une sorte de jeune saurien : alternativement, tous les deux se
réveillent et appellent leur papa en invoquant la même raison: "Il y a
un monstre dans mon lit !" Chacun est invité, tour à tour, à aller voir
sa maman pour chasser ce vilain cauchemar. Et finalement, tous deux se
rendorment, ensemble, parce que c'est la nuit et qu'ils sont fatigués.
Un joli jeu entre rêve et réalité, une histoire amusante illustrée de
dessins fort drôles, pour rire de ce qui fait peur : le meilleur des
antidotes pour les petits (dès 3 ans).
Deux albums fort sympathiques à lire aux petits qui on peur (ou pas) des monstres cachés sous le lit !
Les enquêtes de John Doeuf, Tristan Pichard & Christophe Boncens, Ed. Locus Solus, 2013
Mot de l'éditeur...non, mieux : de l'auteur ! " Quelques précisions, j'étais aux premières loges. Une des contrainte
de la série que nous nous sommes imposés avec Christophe Boncens,
l'illustrateur, était de glisser des références au policier en
conservant un message clair pour les enfants qui ne connaissent pas les
codes du genre. Il y a bien un double niveau de lecture, Ginette la
femme fatale, le chien qui représente l'ordre mais n'est pas aussi malin
que le détective privé, le méchant désigné en la personne du renard
Goupil et ainsi de suite... Pour autant, aucun de ces clins d'œil ne
freine l'enfant dans sa découverte du récit et dans ses réflexions pour
découvrir le fin mot de l'affaire.
"
Ma lecture : Les éditions Locus Solus et Tristan Pichard étaient présents au Salon du Livre de Sibiril, en Novembre dernier. Je connaissais l'illustrateur Christophe Boncens par ses séries d'albums sur la Bretagne. Je trouvais le concept de baby polar plutôt intéressant, et bien ficelé. A la lecture, on ne s'ennuie pas, l'enfant non plus car, selon son âge, il peut participer lui aussi à l'enquête, il y a toujours des détails à remarquer dans les illustrations. Une belle découverte pour cette maison d'éditions et ces auteurs bretons...finistériens, même ! A offrir aux lecteurs en herbe !
Le petit plus, la version coffret avec 4 albums, un poster, la carte de détective. La panoplie, quoi !