dimanche 13 mars 2011

Les aventures de Tintin au pays des Soviets

topds.jpgLes Aventures de Tinti au pays des Soviets,

Hergé,

Casterman, 2000

Première édition, Le Petit Vingtième, 1930

Mot de l'éditeur :
Tintin a 70 ans ! Afin de fêter cet anniversaire, les éditions Casterman ont eu l'heureuse idée d'éditer, sous une forme accessible au grand public, le premier épisode des ses aventures. Jusqu'à présent en effet, les tribulations de Tintin au pays des Soviets, parues pour la première fois le 10 janvier 1929, à raison de deux pages par semaine dans le journal "Le petit Xxème", n'étaient accessibles qu'aux collectionneurs tintinophiles, via surtout les Archives d'Hergé.
Outre qu'il est le point de départ d'une création éditoriale énorme, cet album est fétiche pour plusieurs raisons : il est le seul à ne pas avoir été remanié pendant la guerre pour paraître comme les autres en couleurs, il a fait l'objet également de très nombreuses versions pirates, et enfin, de façon anecdotique, il lui a longtemps manqué une page, la page 99, par rapport à l'original d'Hergé.
Il compte aussi, contrairement aux autres, 140 pages. Il a été dessiné en une année. Du coup, les dessins évoluent nettement entre la première page, assez sommaire, et la dernière, plus aboutie, plus claire, plus précise et lisible. L'histoire est bien sûr celle d'un reporter du Petit Xxème et de son fox-terrier partis ausculter la société bolchevique. Les rebondissements se succèdent à un rythme (trop) effréné, Tintin est décidément un bagarreur - rien ne l'arrête, ours, grand costaud, etc.-, un briseur de véhicules - tout y passe, voiture, train, avion - et un débrouillard à l'efficacité redoutable - il se déguise rapidement, regorge d'idées -, Milou lui donne une réplique régulière, le scénario est linéaire et sans surprises.
La nouveauté est surtout dans la peinture politique et sociale radicale qui y est faîte de la société soviétique : dans l'enfer rouge, le pays du grand mensonge, Tintin est constamment poursuivi par les agents de la Guépéou, les gens sont affamés et exploités. Le message est clair.
Cet album est véritablement une curiosité.

Ce premier album des aventures de Tintin date des années 1929, 1930 où il est d'abord publié par épisodes dans le journal Le Petit Vingtième.
Par la suite, Hergé n'a jamais voulu que cet ouvrage soit publié par Casterman avec les autres aventures, il voulait conserver une place à part pour cette première aventure. Il a été très vite indisponible, les collectionneurs se l'arrachaient. Puis, à l'occasion des 70 ans de Tintin en 2000, Casterman a enfin osé publier les Aventures au pays des Soviets, contre la volonté et après la mort d'Hergé...

Et comme je reste pieds et poings liés à France Loisirs pour me faire la collection Tintin, j'ai enfin lu ce premier ouvrage ! Mais...quelle déception ! On remarque bien qu'Hergé débute : les dessins ne sont pas agréables, ne parlons même pas des dialogues, l'intrigue est brouillon (sûrement dû à sa parution en épisodes), ... Tintin semble avoir des pouvoirs hors-du-commun : il est le seul rescapé d'un train explosé ; transformé en bloc de glace, Milou le sauve en trouvant un sac de sel au milieu de nulle part ; il scie entièrement un tronc d'arbre avec un simple canif, ...

Bref, étant enfant, j'ai adoré lire toutes les aventures de Tintin mais celle-là vient de briser le charme... C'est dommage ! Je ne sais plus trop quoi en penser, de Tintin avec certaines polémiques qu'il y a pu avoir autour, notamment avec Tintin au Congo...

Résolument, lire enfant des ouvrages destinés aux enfants et aux adultes, n'a pas le même impact quand on les lit adulte. Ici, cela laisse un arrière goût amer.

jeudi 3 mars 2011

Article 03-03-2011

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Indignez-vous !

Stéphane Hessel,

Ed. Indigène, 2010

Mot de l'éditeur :

" 93 ans.
La fin n'est plus bien loin. Quelle chance de pouvoir en profiter pour rappeler ce qui a servi de socle à mon engagement politique : le programme élaboré il y a soixante-six ans par le Conseil National de la Résistance ! " Quelle chance de pouvoir nous nourrir de l'expérience de ce grand résistant, réchappé des camps de Buchenwald et de Dora, co-rédacteur MO de la Déclaration universelle des Droits de l'homme de 1948, élevé à la dignité d'Ambassadeur de France et de Commandeur de la Légion d'honneur ! Pour Stéphane Hessel, le " motif de base de la Résistance, c'était l'indignation.
" Certes, les raisons de s'indigner dans le monde complexe d'aujourd'hui peuvent paraître moins nettes qu'au temps du nazisme. Mais " cherchez et vous trouverez " : l'écart grandissant entre les très riches et les très pauvres, l'état de la planète, le traitement fait aux sans-papiers, aux immigrés, aux Roms, la course au "toujours plus", à la compétition, la dictature des marchés financiers et jusqu'aux acquis bradés de la Résistance - retraites, Sécurité sociale...
Pour être efficace, il faut, comme hier, agir en réseau : Attac, Amnesty, la Fédération internationale des Droits de l'homme... en sont la démonstration. Alors, on peut croire Stéphane Hessel, et lui emboîter le pas, lorsqu'il appelle à une " insurrection pacifique ".

Je voulais l'acheter, ai eu du mal à le trouver, et l'ai finalement trouvé à la bibliothèque.

Aussitôt pris, aussitôt lu, d'un bras, pendant un don de plasma, pour la petite histoire.

Un appel de 13 pages exactement d'un homme de 93 ans, grand homme lié à la Résistante, à l'élaboration de la Déclaration des Droits de l'Homme de 1948, ...

Un appel aux nouvelles générations, embourbées dans une société de consommation qu'on comprend de moins en moins mais dans laquelle nous vivons tous et avec laquelle nous composons tous.

Un appel à "une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse, le mpéris des plus faibles et de la culture, l'amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous."

Avec  cette citation, tout est dit. Il est bon d'entrendre ce discours de temps en temps pour replacer les choses. Qu'est devenu le monde d'après-guerre, a-t-on vraiment tiré les erreurs du passé ? Et que pouvons-nous faire, chacun, individuellement pour lutter ? Pas si simple de sortir du rang.

A lire, oui, mais je ne comprends pas forcément tout le succès médiatique qu'il y a eu autour de ces 13 pages.

mercredi 2 mars 2011

La Cucina

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La Cucina,

Lily Prior, [ITA]

Ed. Grasset, 2002

Mot de l'éditeur :

La cucina, c'est la cuisine ; le cœur de la vie, le témoin privilégié de tous les évènements familiaux, des naissances et des morts comme des fornications.
A chaque occasion, Rosa Fiore s'y réfugie. Entre orgasme et fettucine, difficile de ne pas saliver à la lecture de cette histoire d'amour torride.

J'avais reçu ce roman de Mélanie, via le swap autour de la cuisine. Et...joli choix en effet !

C'est l'histoire de Rosa Fiore (prononcez le à l'italienne et vous entendrez les cigales et sentirez les oliviers) qui passe son temps à cuisiner. On la suit, autour de sa cuisine, enfant dans la ferme familiale. Et quelle famille ! Celle où les péripéties et les scandales s'enchaînent à tour de bras. Puis Rosa quitte le hameau pour Palerme où elle devient bibliothécaire et continue à cuisiner pour son quartier. Là, elle rencontre le mystérieux Inglese. Véritable coup de foudre où les plaisirs de la chair s'entremêlent. La cuisine culmine au plus haut point de l'érotisme.

Je n'en dis pas plus pour ne pas dévoiler les ingrédients secrets de cette recette fondante.

A déguster, à saliver sans gêne mais avec un bonne assiette de spaghettis !

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