La scène des souvenirs,
Kate Morton,
Ed. Presses de la cité, 2013
Mot de l'éditeur :
Quand le rideau se lève sur les souvenirs enfouis...
La
célèbre actrice Laurel Nicolson se rend dans le Suffolk, au chevet de sa
mère mourante. En feuilletant un album de famille, la comédienne
découvre une photographie qu'elle n'avait encore jamais vue. Datée de
1941, celle-ci montre sa mère aux côtés d'une inconnue – une certaine
Vivien, comme Laurel ne tarde pas à l'apprendre. Ce prénom, étrangement
familier à ses oreilles, la ramène brusquement cinquante ans en arrière,
au cœur d'un après-midi d'été étouffant. L'adolescente rêveuse qu'elle
était alors avait assisté à un événement tragique qu'elle avait ensuite
tout fait pour oublier.
Hantée par ce souvenir, Laurel décide de
fouiller dans le passé de sa famille. L'histoire secrète qu'elle exhume
la plonge dans Londres, en pleine Seconde Guerre mondiale.
Ma lecture :
Je vais vous le dire sans détour : je trouve la couverture vraiment moche et peu représentative du roman, qui lui, est magnifique. Désolée pour l'absence de suspens dans cette chronique, mais
La scène des souvenirs, de
Kate Morton est un véritable coup de cœur ♥
Dolly, la mère de Laurel, est en fin de vie. A la toute fin. Actrice de renom, sa fille fait une pause dans sa carrière pour rester auprès d'elle, et regarder encore une fois, ses albums photos auxquels elle tient tant. Un jour, Laurel tombe sur une photo inédite, trouvée dans un vieux livre, celle de Dolly et son amie Vivien en 1941. Vivien ? Jamais sa mère n'en a parlé.
A partir de cette photo, des souvenirs morcelés et secrets de sa mère, des archives, ... Laurel va mener une enquête, une quête, dans le passé de sa mère. J'aime beaucoup ce genre de romans, là où l'enquête et la quête se confondent et font resurgir des souvenirs et secrets enfouis... Bref, sa quête prend source dans le Londres du Blitz, le Londres des années 40...
J'ai aimé beaucoup de choses dans ce roman, vraiment.
J'ai aimé, au début du roman, quand Laurel, enfant, est dans la torpeur de l'été, cachée dans sa cabane, à observer le paysage. Le langueur y est très bien décrite, sans aucune longueur, d'ailleurs. L'ambiance est bien amenée et le lecteur est tout de suite embarquée. De cette cabane, d'ailleurs, à l'été 1961, Laurel va assister à un drame qu'elle évoquera bien plus tard avec sa mère.... Cet été-là, un homme est arrivé à la ferme familiale, pourquoi ? Chut...
J'ai aimé aussi la psychologie des personnages, qui s'étoffe au fil des pages. Cela apporte son lot de révélations et de fausses routes et donne un réel suspens au roman. Les personnages de dessinent petit à petit et les intrigues se nouent et se dénouent en fonction de leurs psychologies. L'effet est remarquable.
J'ai évidemment aimé le Londres du Blitz : le quotidien des habitants abandonné au sort de la guerre. Une anecdote m'a interpellé : les appels aux dons de tissus, comme nous le faisons aujourd'hui pour la fabrication des masques ou de blouses dans la pandémie du Covid-19. Bref, le contexte historique est maîtrisé.
Enfin, j'ai aimé ne pas avoir deviné le fin mot de l'histoire, et être accrochée à ce roman jusqu'à la fin ! Et quels frissons, mesdames, messieurs !
Des émotions, du suspens, des sentiments, une quête familiale, de la psychologie, des rebondissements, des fausses routes, des révélations, ... Tels sont les ingrédients de ce roman de
Kate Morton : sucrés et épicés.
Je repose le livre sur la table, regardant au loin dans le vague de mon jardin, la gorge nouée, un sourire aux lèvres avec le sentiment d'avoir découvert une auteur à la hauteur de mes attentes de lectrice. Merci à la littérature et à la lecture d'offrir cette magie...