mardi 27 octobre 2015

La nuit de Bombay






La nuit de Bombay,
Michèle Fitoussi,
Ed. Fayard / Versilio, 2014


Mot de l'éditeur :
« Tu verras, l'Inde est un pays imprévisible. »
Ces mots sont les derniers que Michèle Fitoussi entend prononcer par son amie Loumia Hiridjee, le 26 novembre 2008. Quelques heures plus tard, Bombay est paralysée par une série d'attentats d'une violence sans précédent, un massacre qui fait 165 morts et plus de 300 blessés. 

Loumia et son mari Mourad comptent parmi les premières victimes. 
Ce livre retrace l'histoire de destins qui n'auraient jamais dû se croiser. Celui de la lumineuse Loumia Hiridjee, créatrice avec sa sœur Shama de la marque de lingerie Princesse tam.tam ; ceux de dix terroristes pakistanais venus semer la mort en martyrs. 
Après deux ans d'enquête sur les traces de Loumia, Michèle Fitoussi rapporte un récit dense et
bouleversant, qui se dévore comme un roman à suspense.

 Michèle Fitoussi a été longtemps éditorialiste et grand reporter au magazine ELLE. Elle est l'auteur de nombreux romans, essais, documents, couronnés en France et à l'étranger. Elle écrit aussi pour la télévision et le théâtre. 




Dealer : Bibliothèque de Saint-Pol-de-Léon



Ma lecture :
Cela faisait quelques années que je n'avais pas lu Michèle Fitoussi, pour tout vous dire, depuis qu'elle n'écrit plus ses billets d'humeur dans Le Télégramme, je l'avais un peu oubliée. J'ai trouvé ce récit, La nuit de Bombay dans les nouveautés de la Médiathèque : c'est un peu comme tomber sur une vieille amie au détour d'une rue.
Bref, La nuit de Bombay est l'histoire de Loumia et Mourad, les fondateurs de la marque de lingerie Princesse tam.tam qui ont péri dans les attentats qui ont secoué la ville le 26 novembre 2008. Michèle Fitoussi avait brièvement rencontré la créatrice à Paris, et cette dernière, toujours enthousiaste, l'avait vite invitée à la rejoindre en Inde où elle vivait depuis quelques années. En novembre 2008, elle est en Inde pour le retrouver. C'est aussi l'histoire d'une amitié avortée entre les deux femmes si différentes, si identiques.
Michèle Fitoussi revêt ici sa casquette de grand reporter et mène une enquête pour, d'abord, savoir qui était la discrète et excentrique Loumia Hiridjeee, créatrice de l'une des plus grandes marques de lingerie françaises. Puis de comprendre l'incompréhensible, son destin tragique dans un restaurant de Bombay. L'auteur essaie de retranscrire ses dernières heures de plusieurs points de vue : le sien, celui de Loumia, celui de ses proches, et celui des terroristes. Elle essaie de mêler ses destins qui n'auraient pas dû se croiser.
Ce récit est ficelé comme un thriller dont on connait déjà la funeste issue, mais les péripéties parviennent à nous émouvoir.
Mais je crois que c'est surtout un besoin pour Michèle Fitoussi de faire le deuil de cette amitié interrompue trop tôt avec cette femme qu'elle connaissait, finalement peu. Elle répare ce que les terroristes lui ont volé et rend ainsi un bel hommage à l'image de Loumia: lumineux et discret.
A lire !

lundi 26 octobre 2015

La petite mort

La petite mort,
Davy Mourier,
Ed. Delcourt, 2013


Mot de l'éditeur :
La Petite Mort vit des jours heureux avec Papa et Maman Mort. Il va à l'école, tombe amoureux d'une fille de sa classe et essaie de se faire des amis. Bref, à quelques détails près, la Petite Mort est un enfant comme les autres, si ce n'est qu'il a un avenir tout tracé : quand il sera grand, il reprendra le travail de Faucheuse de son père. Ce qui tombe mal, car la Petite Mort veut être fleuriste !


Dealer : Bibliothèque de Saint-Pol-de-Léon, ils ont une belle table de nouveautés BD pertinentes !


Ma lecture :
Oh qu'elles sont noires ces pages, oh que c'est osé de donner la parole à l'Ankou-fils (oui, ici, en Bretagne, on dit l'Ankou, enfin, on évite plutôt de le dire, façon Voldem*rt, voyez ?), mais, oh, qu'est-ce que c'est drôle ! Le graphisme est superbe, le code a changé, l'auteur a choisi d'imprimer blanc sur noir pour être plus dans le thème. Beaucoup de réussites dans cet album.
Bref, une histoire sympa sur l'éducation de La Petite Mort à prendre la digne succession de son père, la grande Faucheuse.
Une belle découverte !

vendredi 23 octobre 2015

Fox-trot

Lu en partenariat avec les Editions Héloïse d'Ormesson. Octobre 2015




Fox-trot,
Michel Quint,
Ed. Héloise d'Ormesson, 2015


Mot de l'éditeur :
Février 1934. Tandis que les gramophones jouent Deux sous de fleurs, l’affaire Stavisky éclabousse la classe politique française. De violentes émeutes menées par les ligues d’extrême droite éclatent. Malgré ces troubles, le spectacle continue. Le haut du pavé se presse pour admirer Lisa Kaiser qui se produit au « Sphinx », un cabaret lillois. Mais la trapéziste est sauvagement assassinée. Assiste-t-on à une contagion de la violence ? Charles, qui en pinçait pour la voltigeuse, va mener l’enquête tout en acceptant d’être la taupe du maire socialiste, Roger Salengro, chez les Croix-de-Feu. Un jeu qui s’avère dangereux.
Entre music-hall, effroi et paranoïa, Fox-trot est un roman sur une époque où pointe en tout la barbarie. L’intrigue policière, implacable, est portée par un rythme martelé comme des pas de danse sur un vieux plancher.



Ma lecture :
J'ai déjà lu quelques Michel Quint par le passé : Effroyables jardins, Aimer à peine, ... titres qui m'avaient fait chavirer, par leur ton poétique probablement et ses références à Apollinaire (ici aussi d'ailleurs !). Mais je ne connaissais pas Michel Quint en auteur de polar, Fox-trot n'est pourtant pas son premier.
Bref, me voilà avec ce fameux Fox-trot entre les mains...
Dès les premières pages, ce qui m'a frappé, c'est le verbe, propre aux années 30. J'entendais parfaitement Jean Gabin (ou, plus contemporain, André Dussolier) me raconter l'histoire avec cette voix rocailleuse et ce vocabulaire quelque peu argotique. Le ton était donné, on faisait un saut dans le temps, direction le Lille des années 30 : cabarets, gares, vélos, pardessus, ... Vous y êtes ? Moi en tout cas, j'y étais !
Bref, nous voilà donc à Lille, en 1934 plus  exactement, ville qui voit la violence grandir. En effet, le climat social est tendu, la classe politique perd sa crédibilité, des ligues d'extrême droit en profitent pour montrer au front et créer des émeutes. Dans ce même temps, Lisa Kaiser, une danseuse de cabaret est assassinée. Lisa Kaiser qui, d'un regard, a énamouré Charles, jeune instituteur. Apprenant sa mort sordide, il veut à tout prix savoir ce qu'il s'est passé, quitte à sacrifier son autre amour Nelly, quitte à sacrifier ses opinions, quitte à se sacrifier, lui-même. Le voici au cœur des émeutes lilloises, prêt à en découdre.
Un roman policier à l'ancienne, où on imagine bien pardessus et borsalinos ; Jean Gabin et Arletty dans une ruelle brumeuse... Le climat social de l'époque ne semble, malheureusement pas, désuet et a une résonance quelque peu terrifiante aujourd'hui. Michel Quint nous fait voyager dans le temps mais nous amène inconsciemment à réfléchir sur notre climat social actuel.
Bien ficelé, j'ai bien aimé ce roman. Même si je connaissais l'auteur, pas sûr que je l'aurais lu de moi-même. Belle découverte, donc, de ce Michel Quint polariste !


Un grand merci aux Editions Heloise d'Ormesson pour ce roman !

mercredi 21 octobre 2015

Geronimo

Geronimo (3T),
Davodeau & Joub,
Ed. Dupuis, 2007

Mot de l'éditeur :
Ben, Malo et Virgile se connaissent depuis tout petits. Lors d'une balade, ces trois inséparables rencontrent "l'indien", un homme qui a décidé de vivre en autarcie. À la suite d'une course-poursuite avec lui, l'indien a un accident et doit être hospitalisé. En son absence, la petite bande décide d'explorer la ferme. Mais ils tombent alors sur un jeune homme, caché dans la maison, sous l'escalier. Ce garçon de leur âge s'appelle Geronimo, il n'est jamais sorti de la ferme de son oncle. Tous les quatre, en quelques mois, vont tourner la page de leur adolescence. Les grandes questions, choix de société, indépendance, se mêlent aux petits moments, les virées en scooter, l'amour, les filles...


Dealer : Bibliothèque de Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :
J'ai emprunté ces trois tomes de Geronimo, suite à ma découverte de l'auteur Etienne Davodeau. J'avais lu Les mauvaises gens il y a quelques semaines, avec Geronimo, le ton est plus léger, moins lourd. C'est l'histoire d'un groupe d'adolescents qui rencontrent un autre adolescent, un "indien" qui a vécu toute son enfance coupé du monde. Ou c'est l'histoire de Geronimo, un "indien" qui a vécu toute son enfance coupé du monde, qui rencontre un trio d'adolescents avec qui il va découvrir la vraie vie. Voici donc le mythe de l'enfant sauvage revisité, cet enfant sauvage confronté aux questions de ce monde "civilisé". Mais être libre, finalement, était-ce vivre en autarcie dans la pampa du Val de Loire ; ou est-ce vivre dépendant de la société moderne ?
Un bel ouvrage qui soulève de nombreuses questions, et fort heureusement, ne répond pas à toutes !
Bonne lecture !

PS : Une suite à ces trois tomes est sortie en 2014 : Il s'appelait Geronimo. Je vais tâcher de
le dégoter... :)

vendredi 16 octobre 2015

Au bonheur des lettres


Lu en Partenariat avec les Editions Livre de Poche. Octobre 2015





 Au bonheur des lettres,
Shaun Usher,
Ed. Sous-sol, 2014
Ed. Livre de Poche, 2015


Mot de l'éditeur :
AU BONHEUR DES LETTRES EST UN RECUEIL DE PLUS DE CENT LETTRES DE TOUS HORIZONS. PASSIONNANTES, ORIGINALES ET INSPIRANTES, ELLES SONT TIRÉES DE LETTERS OF NOTE, SITE INTERNET, VÉRITABLE MUSÉE DE LA CORRESPONDANCE QUI A DÉJÀ ATTIRÉ PLUS DE SOIXANTE-DIX MILLIONS DE VISITEURS. DE LA LETTRE DE SUICIDE DE VIRGINIA WOOLF À LA RECETTE DES DROP SCONES QUE LA REINE ELIZABETH II ADRESSE AU PRÉSIDENT EISENHOWER, EN PASSANT PAR LA PREMIÈRE UTILISATION ATTESTÉE DE L’EXPRESSION « O.M.G. » DANS UN COURRIER À WINSTON CHURCHILL, L’APPEL AU CALME DE GANDHI À HITLER, LA LETTRE DE CONSEILS D’IGGY POP À UNE JEUNE FAN EN DÉTRESSE OU LA CANDIDATURE DE LÉONARD DE VINCI, AU BONHEUR DES LETTRES EST UN HOMMAGE À LA CORRESPONDANCE, OÙ SE REFLÈTENT LES JOIES, LES DRAMES ET LES PÉPITES DE NOTRE QUOTIDIEN.





Ma lecture :

Les éditions du Livre de Poche, qui sortent ton ouvrage de près de 400 pages cette semaine, a gentiment voulu me l'envoyer. Je ne m'attendais pas à un tel florilège de lettres ! A l'heure où la correspondance postale est en réelle voie de disparition et à l'heure, où, pire encore, la correspondance réfléchie se perd, ton recueil est un rayon de soleil. C'est vrai, Shaun, aujourd'hui, on vit dans l'immédiateté, on tweet, on like, mais on ne prend plus le temps de se poser devant un joli papier à lettre, de prendre son stylo plume, et de poser les mots, poser son âme.
Des lettres, tu en as amassé des tas, et pas des moindres. Je te remercie de rentrer dans le quotidien intime, qu'oblige la correspondance, de personnalités ayant marqué leur époque, ou d'inconnus nous marquant encore aujourd'hui. Comment as-tu réussi à te procurer la recette des scones que la reine Elizabeth II envoyait à Eisenhower en 1960, ou celle du dessinateur Kricfalusi qui livre un véritable cours de dessin à son jeune fan de 14 ans en 1998 ? Et tu joins à chacune, son fac similé, sa petite histoire, pour avoir tous les éléments et lire la missive comme il se doit. Comme j'ai été attendrie en lisant les conseils du petit Denis à l'équivalent de la Nasa australienne concernant la fabrication d'une fusée, lettre et croquis réalisés en 1957 qui obtiendront une réponse près de quarante ans plus tard ! C'est là aussi la magie de la correspondance ! Je ne vais pas toutes les citer car, vraiment, quasiment toutes m'ont émues et ouvert le cœur. L'amour, la peur, la mort, l'envie, la rupture, l'attente, la joie : la vie, tout simplement font partie intégrante de ces lettres. Elles éclairent aussi la grande Histoire et les petites histoires de chacun. Mais elles m'ont aussi frustrée car, vraiment, elles appartiennent à un monde passé où la correspondance était un art (art littéraire mais art de vivre également) ; aujourd'hui, les nouvelles technologies l'ont malheureusement et diaboliquement dépassée. Je crains qu'on ne puisse plus assister à ces magies de nos jours.
Permets-moi, Shaun, de laisser trainer ton ouvrage dans ma maison afin que chacun, à tout moment, puisse l'ouvrir, le feuilleter et prendre le même plaisir que j'ai eu en le lisant. Je tiens à te remercie pour tous les sourires qui ont traversé mon visage en parcourant ton ouvrage.

Ton recueil, Shaun, pour ne pas paraphraser un célèbre film, c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quel plaisir délicieux on va tomber !

Transmets mes amitiés au Livre de Poche,


Je demeure, Monsieur, votre très obligé serviteur,

 Bibliza

mercredi 14 octobre 2015

Enfant 44 : le film


Enfant 44
De Daniel Espinosa
2015
Avec : Tom Hardy, Noomi Rapace, Gary Oldman, Vincent Cassel



Mon mari ne lisant pas, j'aime lui faire regarder les adaptations de certains romans que je lis, surtout ceux que j'ai aimé.
Hier, nous avons donc regardé Enfant 44. Quelle déception ! Le film fait trop de raccourcis, ne rentre pas assez dans l'âme des personnages et perd ainsi quasiment toute son essence. Il est difficile à comprendre sans avoir lu le livre, c'est dommage. On perd toujours en passant du roman au film, mais là c'est catastrophique.
Je ne vous conseille donc pas le film, malheureusement !

J'avais chroniqué ma lecture ici ;)

mardi 13 octobre 2015

Boomerang




Boomerang,
Tatiana de Rosnay,
Ed. Héloïse d'Ormesson, 2009


Mot de l'éditeur :
Sa sœur était sur le point de lui révéler un secret… et c’est l’accident. Elle est grièvement blessée. Seul, l’angoisse au ventre, alors qu’il attend qu’elle sorte du bloc opératoire, Antoine fait le bilan de son existence : sa femme l’a quitté, ses ados lui échappent, son métier l’ennuie et son vieux père le tyrannise. Comment en est-il arrivé là ? Et surtout, quelle terrible confidence sa cadette s’apprêtait-elle à lui faire ?
Rattrapé par le passé, Antoine Rey vacille. Angèle, une affriolante embaumeuse, lui apportera une aide inattendue dans sa recherche de la vérité.

Entre suspense, comédie et émotion, Boomerang brosse le portrait d’un homme bouleversant, qui nous fait rire et nous serre le cœur.


Dealer : Bibliothèque de Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :
Depuis Elle s'appelait Sarah, je n'ai jamais osé lire un autre roman de Tatiana de Rosnay, de peur de briser le charme. La sortie de son adaptation cinématographique m'a poussée à lire le roman.
Boomerang c'est qui, c'est quoi ? C'est une famille, les Rey. Il y a Antoine et Mélanie, frères et sœurs ; leur père François ; et leur mère Clarisse, morte dans leur enfance. Un mystère plane autour de cette mort, de cette mère dont on ne parle plus. A l'occasion d'un séjour entre frère et soeur à Noirmoutier, station balnéaire de la famille Rey, les souvenirs, embrumés, affluent. Mélanie s'est souvenue de quelque chose. Au moment de le dire, sur la route du retour, c'est l'accident.
Commencent alors une histoire d'amour ;  une enquête, une quête sur cette mère qui va révéler un secret inattendu. Pris dans l'engrenage, on aurait aimé plus de réponses, que les personnages aillent au bout de leurs émotions. C'est cela qui rend les personnages plus humains, ce ne sont pas des super héros qui combattent avec force et courage les non-dits, ce sont juste des hommes et des femmes qui apprennent à vivre avec.
Un beau roman, donc, sur les secrets de familles, sur l'amour, sur la vie !
A conseiller :)

vendredi 9 octobre 2015

Même pas peur !

Même pas peur,
Quentin Greban,
Ed.Mijade, 2014


Mot de l'éditeur :
Volets qui claquent, vent qui hurle, je suis une maison à faire peur... Tourne les pages, si tu oses ! 






Ma lecture :
Voici un bel album pour Halloween !
Une histoire de maison hantée, toute en douceur, avec une extraordinaire originalité : quelques pages transparentes rouges, qui font apparaître, ou pas, plante monstrueuse ou crocs acérés. Le concept est génial.
A lire à partir de 5-6 ans je pense, selon la sensibilité des enfants.
Belle découverte en tout cas !

dimanche 4 octobre 2015

Le quatrième mur

Le quatrième mur,
Sorj Chalandon,
Ed. Grasset, 2013


Mot de l'éditeur :
" L'idée de Samuel était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé. Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre, à moi, le petit théâtreux de patronage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre brutalement la sienne."


Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :
J'ai déjà lu quelques romans de Sorj Chalandon, et je ne suis jamais déçue. Cet auteur puise dans ses forts souvenirs de grand reporter les racines de ce livre. Et il va y mettre ses tripes.
C'est l'histoire de Samuel -Sam- et de Georges qui, ensemble, vont essayer de monter la pièce d'Anouilh, Antigone, sur une scène improvisée au cœur du Liban et de sa guerre avec des acteurs, eux aussi improvisés, eux aussi au cœur de la guerre parce que chrétiens, palestiniens, druzes, chiites, et qui plus est, réunis par un juif. Une trêve, un oasis de paix, un rayon de lumière dans l'enfer. Mais c'est bel et bien la guerre, et Georges, Sam, leurs acteurs, et nous, lecteurs, la prenons en pleine face. D'une telle violence...
Le quatrième mur est plus que bouleversant, c'est un électrochoc de lire ses pages, assise dans mon fauteuil confortable au coin du feu, à l'abri de cette pluie d'automne. Et comme c'est un électrochoc, on n'en sort pas tout à fait indemne.

vendredi 2 octobre 2015

Cet été-là

Cet été-là,
Jillian & Mariko Tamaki,
Ed. Rue de Sèvres, 2014



Mot de l'éditeur :
Rose et Windy se connaissent depuis l’enfance. Elles se retrouvent chaque été au lac Awago où leurs familles louent des cottages. Cet été là, elles ont 13 ans et 11 ans et demi, passent leurs journées à se baigner, à faire des barbecues en famille et regardent des films d’horreur en cachette. Mais surtout, elles partagent les mille questions de l’entrée dans l’adolescence. Une étroite différence d’âge, suffisante à cet étape charnière pour que leurs préoccupations diffèrent : Rose suit avec beaucoup d’intérêt les démêlés d’un groupe d’ados plus âgés, Windy aime encore jouer. Chacune d’elle se débat en parallèle avec ses problématiques familiales. Une plongée toujours fine et juste dans l’adolescence. 





Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :
En général, je lis les romans pendant la journée, et le soir est plutôt réservé aux BD pour une lecture plus relaxante. Je ne les chronique pas toutes, notamment les séries connues comme Léonard, Garfield, ...
Ici, c'est peut-être plus roman graphique que BD puisque l'ouvrage en question pèse plus de 300 pages. C'est l'histoire d'un été où, comme chaque été, Rose et Windy, amies de vacances, se retrouvent à la station balnéaire (station balnéaire, en fait, je n'en sais rien, je m'avance peut-être) d'Awago Beach. Cet été-là, Rose et Windy, jusqu'alors plutôt des enfants, vont entrer dans l'adolescence et prendre en pleine tronche, en pleine face, en pleine gueule, de plein fouet, les problèmes des ados et des adultes. Une nouvelle réalité s'impose, s'offre à elles. La maman de Rose passe son été à déprimer : pourquoi ? Que se passe-t-il autour du jeune loueur de DVD ? Pourquoi Rose a-t-elle parfois honte de Windy ? Beaucoup de questions, quelques réponses, mais surtout une belle retranscription de ce passage particulier qu'est la pré-adolescence, au sortir de l'enfance et à l'aube de l'adolescence.
Un bel ouvrage, d'une belle sensibilité.
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