mercredi 27 mai 2020

Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins

Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins,

Alejandro Palomas,
Ed. Cherche Midi, 2020


Mot de l'éditeur :

C'est l'histoire d'un petit garçon débordant d'imagination qui voue un amour sans bornes à Mary Poppins. L'histoire d'un père un peu bougon, qui vit seul avec ce fils sensible et rêveur dont il a du mal à accepter le caractère. D'une institutrice qui s'inquiète confusément pour l'un de ses élèves qui vit un peu trop dans ses rêves. D'une psychologue scolaire à qui on envoie un petit garçon qui a l'air d'aller beaucoup trop bien.
Quel mystère se cache derrière cette apparence si tranquille, et pourtant si fragile ?
Un roman choral aussi tendre que bouleversant, qui emprunte à l'enfance toute sa sincérité désarmante pour dire l'amour, le vide, le rêve et la puissance de l'imaginaire.


Ma lecture :

La couverture du roman, très réussie, ne me laissait pas indifférente quand je la voyais passer sur certains groupes de lecture, alors, je me suis lancée à la découverte de cet auteur espagnol, Alejandro Palomas. Soit dit en passant, lire sur liseuse a certains avantages pratiques, mais brise le charme de la couverture... Bref !

C'est l'histoire de Guillermo, qu'on appelle plus sympathiquement Guille. A 8 ans, c'est un as à l'école, il est hypersensible, réservé et rêve de devenir Mary Poppins quand ses camarades ne jurent que par Iniesta. Le problème n'est pas qu'il veuille être comme la nanny londonienne et chantonnante, non, le problème est qu'il veut vraiment être magique comme Mary Poppins pour pouvoir réparer certaines choses qui vont de travers avec sa formule Supercalifragilisticexpialidocious. Mais que souhaite-t-il réparer, au juste ? Tout semble aller bien dans la vie de Guille. Sauf que...
Sauf qu'il se réfugie dans un monde magique pour échapper à sa réalité quotidienne avec un père qui pleure chaque soir devant l'ordinateur et une mère absente qui lui écrit une fois par semaine. Quel est le secret de la famille de Guille ? Son institutrice et la psychologue scolaire, attendries et intriguées  par cet enfant vont démêler le vrai de la magie...

Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins est d'une tendresse infinie ! Le style d'écriture est un peu fou et naïf, à la Romain Puertolas ou Olivier Bourdeaut, mais jamais mièvre. Alejandro Palomas aborde des sujets graves et sensibles, que je préfère taire pour ne pas spoiler votre lecture.
C'est court, beau, intense, magnifique. Comment puis-je vous présenter autrement ce dernier coup de cœur de Mai ? Ah si, avec ce dernier mot : Supercalifragilisticexpialidocious !


lundi 25 mai 2020

Les roches rouges

Les roches rouges,

Olivier Adam,
Ed. Robert Laffont, "R", 2020


Mot de l'éditeur :

– Faut qu'on se tire d'ici.
– Et on ira où ?
– Je sais pas. T'inquiète. On trouvera.
– Et s'il revient ?
– Eh ben il reviendra.
– S'il s'en prend à tes parents ?
– C'est pas après eux qu'il en a.Qu'est-ce que Leila fout avec moi ?

J'ai tout juste dix-huit ans. Je vis chez mes parents. Je vais plus au lycée et j'ai pas de boulot. Je picole trop et je me bourre de médocs. Comment peut-elle croire que je suis capable de la protéger, de lui offrir quoi que ce soit de plus ou de mieux que son mec ?
Depuis qu'on roule elle m'a pas posé la moindre question. Elle m'a même pas demandé où on allait exactement. Je lui ai juste dit que je connaissais un endroit où on serait pénards. Et ça a semblé lui suffire...



Dealer : SP Robert Laffont 😙


Ma lecture :

Olivier Adam est un auteur que j'affectionne particulièrement, qu'il écrive pour les adultes ou les ados. Cette lecture-ci est destinée aux ados...

Les roches rouges est un roman de fuite. Antoine, Leila et Lise ont fait ce choix de la fuite en avant pour fuir le passé et ne pas regarder en arrière. Ils fuient une union ratée, un avenir perdu d'avance, un enfant perdu, la banlieue grise, eux-mêmes. Malmenés ou brisés par la vie, les voilà à Agay, face à la mer, face aux roches rouges. Tout y est plus lumineux, la vie y est plus douce. Mais même dans une carte postale, les démons rôdent toujours...
Olivier Adam s'emmène pas ses personnages sur sa côte d'Emeraude comme il en a l'habitude, mais sur la côte d'Azur. Antoine, Leila et Lise y mettent leur vie en pause. Une accalmie entre deux tempêtes. Chacun doit faire face à ses démons et les combattre. Même si le prix à payer est élevé...
Je ne peux pas trop en dire, au risque de briser le suspens. Mais une chose est sûre, il n'y aura pas de happy end pour tous !

Encore une fois, Olivier Adam reprend ses ingrédients fétiches : une banlieue amère que des personnages en dérive fuient pour se retrouver face à la mer. Mais les embruns peuvent-ils soigner les âmes tourmentées ?
Coup de cœur pour ce roman sombre qui évoque le deuil et la violence, mais qui montre aussi que  l'amour et la résilience ont ce don d'offrir la lumière qui manque à certaines âmes pour s'épanouir encore.

mercredi 20 mai 2020

La Reine des lectrices

La Reine des lectrices,

Alan Bennett,
Ed. Gallimard, 2018


Mot de l'éditeur :

Que se passerait-il outre-Manche si Sa Majesté la Reine se découvrait une passion pour la lecture ? Si, d'un coup, rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne à négliger ses engagements royaux ?
C'est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçant des comiques anglais. Henry James, les sœurs Brontë, Jean Genet et bien d'autres défilent sous l'œil implacable d'Elizabeth, cependant que le monde so British de Buckingham Palace s'inquiète. Du valet de chambre au prince Philip, tous grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l'implacable protocole de la maison Windsor.
Un succès mondial a récompensé cette joyeuse farce qui, par-delà la drôlerie, est aussi une belle réflexion sur le pouvoir subversif de la lecture.



Ma lecture :

Un roman qui réunit la lecture et la Reine d'Angleterre : Great !
En effet, un jour où la bibliobus s'arrête au Palais, la Reine s'y attarde quelques instants, plus par courtoisie que par intérêt, et se retrouve à emprunter un livre et à le lire. Grande première dans les activités de la Reine qui se trouve alors une nouvelle passion : la lecture ! Cela change ses habitudes pour elle-même mais également son rapport avec ses sujets.
Alan Bennett a une plume teintée d'humour anglais, qui va si bien à ce roman évidemment très british.
Somme toute, malgré le sujet original, je n'ai pas été conquise... Damned !



mardi 19 mai 2020

Manderley for ever

Manderley for ever,

Tatiana de Rosnay,
Ed. Albin Michel / Héloïse d'Ormesson, 2015


Mot de l'éditeur :

Tatiana de Rosnay et Daphné du Maurier : deux femmes prises par une même passion romanesque. Depuis longtemps fascinée par l'auteur de Rebecca, l'auteur du best-seller Elle s'appelait Sarah, lue dans le monde entier, a voulu percer le mystère de cette jeune fille à l'allure sage dont l'univers si particulier l'a marquée, comme des milliers de lecteurs, et a inspiré à Alfred Hitchcock ses plus grands films.
Car, à l'image de ses personnages, Daphné du Maurier cultivait le secret et le trouble : issue d'une famille d'artistes, elle doit affronter son père, célèbre acteur de l'époque, et son grand-père, romancier et ami d'Henry James, pour réaliser son désir d'écrire dans la pudique Angleterre victorienne. Un désir qu'elle accomplira en s'affranchissant de sa famille et en exprimant toute l'ambiguïté de sa personnalité au fil de romans qui sont autant de chefs-d'oeuvre.
De Mayfair à Kilmarth, la maison du bord de l'océan, en passant par Menabilly, manoir de Cornouailles pour lequel la romancière nourrissait une passion dévorante, Tatiana de Rosnay, elle-même d'origine anglaise, s'est littéralement mise dans la peau de Daphné du Maurier. Plus qu'une simple biographie, son livre est une rencontre où s'opère toute la magie du roman : Manderley for ever..


Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :

Je viens tout juste de lire Rebecca et de découvrir Daphné du Maurier, et cette biographie tombe à point entre mes mains...

mardi 12 mai 2020

Rebecca

Rebecca,

Daphné du Maurier,
Ed. Albin Michel, 1939


Mot de l'éditeur :

Une longue allée serpente entre des arbres centenaires, la brume s'accroche aux branches et, tout au bout, niché entre la mer et les bois sombres, un château splendide :
Manderley, le triomphe de Rébecca, la première Mme de Winter, belle, troublante, admirée de tous.
Un an après sa mort, le charme noir de Rébecca tient encore en son pouvoir le domaine et ses habitants. La nouvelle épouse de Maxim de Winter, jeune et timide, pourra-t-elle échapper à cette ombre inquiétante, à son souvenir obsédant qui menacent jour après,jour de plonger Manderley dans les ténèbres ?
Le chef-d'oeuvre de Daphné du Maurier, immortalisé au cinéma par Alfred Hitchcock, a fasciné depuis sa parution plus de trente millions de lecteurs à travers le monde. Comme Les Hauts de Hurlevent ou Jane Evre, Rebecca est devenu un des plus grands mythes de la littérature mondiale.



Ma lecture :

Voici exactement le genre de roman, que, quand j'arive à la fin, au dernier mot, je referme la couverture, je la regarde intensément, et je dis : waw. En effet, waw ! La littérature a cela de magique, il y a toujours des merveilles à découvrir ! Ma passion pour les scones et l'Angleterre m'ont amenée à lire des romans anglais, et ces romans anglais contemporains m'ont amenée à frapper la porte de Manderley et de Daphné du Maurier...


 Rebecca.., cela sonne roman à l'eau de rose en cadeau du Nous Deux de Juillet-Août 1987, mais en fait, il faut remonter plus loin que 1987, jusqu'en 1938, date de sa parution anglaise. Et nous sommes loin du roman à l'eau de rose....

La narratrice, jeune femme de chambre peu sûre d'elle, on ne connaît d'ailleurs pas son nom, rencontre dans un hotel le charmant Maxim de Winter. Une amitié, une attirance ce créent entre la jeune fille et le jeune veuf. Très rapidement, il l'épouse, il la veut avec elle à Manderley, sa propriété de Cornouailles. Difficile pour la nouvelle Madame de Winter de s'imposer quand tout le manoir n'a qu'en tête le charme de Rebecca, la défunte épouse. Rebecca faisait ceci, Rebecca préférait ces fleurs, Rebecca avait l'habitude de, Rebecca, Rebecca, Rebecca.... L'intendante, Mme Danvers, est encore plus plus impitoyable que les autres domestiques avec la jeune femme qui, pour elle, se ne sera jamais aussi belle et intelligente que Rebecca. Elle commence d'ailleurs à douter... Maxim l'aime-t-il vraiment ? Le compare-t-il pas tout le temps avec Rebecca ? Ne la considère-t-il pas comme une enfant, avec leurs vingt ans d'écart ? Beaucoup de questions se tissent autour de Rebecca, personnage clé du roman qui plane, tel un fantôme, sur le manoir....
Je ne vais pas en dire plus, ce serait rompre la magie de l'intrigue. Je peux juste vous dire, que pendant tout le roman, je m'attendais à ce que Rebecca soit réellement un fantôme : pas du tout !
Je peux vous dire que Mme Danvers est exécrable, et son personnage est génial !
Et enfin, je peux vous dire que Daphné du Maurier signe là un thriller psychologique intense. Au début tout est calme : le manoir, le bord de mer, le thé, ... Puis quelque chose est découvert. Et tout  s'accélère jusqu'à la dernière page. La toute dernière.

Je suis comblée d'avoir découvert Daphné du Maurier, et entre et Kate Morton, de belles lectures m'attendent ! Les auteurs classiques font toujours un peu peu, mais je vous invite à découvrir Daphné du Maurier, son écriture n'est pas vieillotte mais possède un doux et envoûtant charme britannique !

mardi 5 mai 2020

Victoire

Victoire ou la douleur des femmes Marie Trintignant Schlogel roman téléfilm film adaptation avortement

Victoire ou la douleur des femmes,

Gilbert Schlogel,
Ed. Fayard, 1996


Mot de l'éditeur :

Victoire Dambreville, jeune Normande de vingt ans, est emmenée de force par sa mère chez une " faiseuse d'anges ". Ce moment d'horreur la traumatise à jamais.
Devenue gynécologue, Victoire consacre sa vie à lutter pour que les femmes obtiennent le droit à la contraception et à l'avortement. Cet engagement bouleverse une existence que rien ne prédisposait à un tel combat.
Dans ce roman de l'amour blessé, où, dans une même famille, s'entrecroisent trois générations de femmes éprises de liberté, toute l'histoire du féminisme se profile devant nos yeux durant un demi-siècle et nous rappelle les étapes d'une conquête sans cesse recommencée.



Ma lecture :

Je crois que je n'ai jamais relu un roman déjà lu. Jamais. Je suis plutôt contre car il  y a de nombreux risques, dont la magie rompue. Mais j'ai changé de Freebox et d'ordinateur pour des modèles plus performants mais...dénués de lecteurs DVD. Et chaque année, j'aime regarder mon film, pardon, mon téléfilm, préféré de tous les temps, Victoire ou la douleur des femmes. Sorti il y a vingt ans, vous vous en souvenez peut-être, Victoire étant interprétée par Marie Trintignant. Bref, faute de moyens techniques, voici deux ans que je manque mon rendez-vous, alors j'ai décidé de relire le roman...
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