samedi 30 juillet 2011

La mauvaise rencontre

lmrpg.jpgLa mauvaise rencontre,

Philippe Grimbert,

Ed. Grasset, 2009

Mot de l'éditeur :

Loup, le narrateur de La Mauvaise rencontre, va connaître ses premiers émois et ses premiers deuils aux côtés des trois personnages à qui ce livre est dédié : la tendre Nina et la fantasque Gaby, les " deux " mères qu'il s'est choisies, et Mando, l'ami de cœur, avec qui, depuis la petite enfance, il a tout partagé. C'est seulement à la conclusion de cette histoire que Loup comprendra les ressorts cachés du sentiment que lui vouait ce compagnon de tous les moments importants de sa vie. La révélation des abîmes que cette amitié recouvrait fera vaciller son existence. Il connaîtra la blessure inguérissable des promesses non tenues : cette lourde chaîne qui, à jamais, nous attache à nos fantômes.

Ce roman fait encore partie de ma pile des lectures d'été.

Philippe Grimbert est un auteur que j'affectionne beaucoup, cette lecture me présageait un bon moment.

La mauvaise rencontre, est un roman sur l'amitié, vu par l'écrivain-psychanalyste qu'est Grimbert.

Loup et Mando sont amis à la vie à la mort, deux alter ego, deux amitiés vraies. Pourtant, en grandissant, chacun va prendre un chemin différent, jusqu'à ce que ces deux inséparables finissent par se séparer. Sans violente dispute, sans un mot de trop, chacun va s'effacer de la vie de l'autre. Pourquoi ? Comment une si belle amitié peut se terminer comme ça, sans raison apparente ?

C'est un beau roman sur l'amitié, sur ce que l'Ami (celui avant un grand A) représente dans notre vie et dans sa vie, sur l'idéalisation qu'on peut en faire, les non-dits qu'on concède à maintenir pour préserver cette amitié, sur ce qu'on ne veut pas voir et assumer.

Ce n'est pas mon roman préféré de Philippe Grimbert, mais le thème est intéressant, et la manière de le traiter aussi, parfois osée, même...

A l'Amitié !

jeudi 28 juillet 2011

Suite française

sfin.jpg

Suite française,

Irène Némirovsky,

Ed. Denoël, 2004

Mot de l'éditeur :

Ecrit dans le feu de l'Histoire, Suite française dépeint presque en direct l'Exode de juin 1940, qui brassa dans un désordre tragique des familles françaises de toute sorte, des plus huppées aux plus modestes.

Avec bonheur, Irène Némirovsky traque les innombrables petites lâchetés et les fragiles élans de solidarité d'une population en déroute. Cocottes larguées par leur amant, grands bourgeois dégoûtés par la populace, blessés abandonnés dans des fermes engorgent les routes de France bombardées au hasard...

Peu à peu l'ennemi prend possession d'un pays inerte et apeuré. Comme tant d'autres, le village de Bussy est pays alors contraint d'accueillir des troupes allemandes. Exacerbées par la présence de l'occupant, les tensions sociales et frustrations des habitants se réveillent...

Roman bouleversant, intimiste, implacable, dévoilant avec une extraordinaire lucidité l'âme de chaque Français pendant l'Occupation (enrichi des notes et de la correspondance d'Irène Némirovsky), Suite française ressuscite d'une plume brillante et intuitive un pan à vif de notre mémoire.

J'ai longtemps vu ce roman sur les étagères des bibliothèques ou des librairies sans jamais le prendre. Alors que j'ai beaucoup lu sur le thème de la guerre, ce roman-là ne m'a jamais attirée. Néanmoins, je me suis décidé à l'emprunter pour les vacances. Mais...malheureuse déception !

Pourtant ce roman, Suite française, a une histoire extraordinaire. En pleine guerre, l'écrivain Irène Némirovsky entreprend cette saga pour raconter le quotidien des français durant l'Occupation, notamment l'exode. Le récit s'arrête brutalement (et n'a donc pas de fin) car elle se fait arrêter et déporter à Auschwitz où elle mourra rapidement.

Je m'attendais à un grand roman, bien écrit, je suis restée sur ma fin ! J'ai d'ailleurs interrompu la lecture, chose que je déteste faire. Certes, ce que j'ai lu sur l'exode était intéressant, mais je ne sais pas, je m'attendais vraiment à mieux. A trop entendre parler d'un roman sans le lire ne fait qu'augmenter nos attentes, et par conséquent, augmenter les facteurs de déception...

Si vous l'avez lu, n'hésitez pas à me laisser des commentaires pour me livrer vos impressions.

vendredi 22 juillet 2011

Oh les filles !

olfbd.jpgOh les filles,

Lepage & Michel,

Ed. Futuropolis, 2009  [2 tomes]

Mot de l'éditeur :

Trois filles. Trois destinées croisées, et une même amitié complice. Une vie au quotidien, que traversent drames et bonheurs dans une symphonie de rires et de pleurs.
Elles s¹appellent Chloé, Leila et Agnès. Elles sont nées la même année, le même jour peut-être. L¹une s¹embrase comme un feu follet, l¹autre aborde le rivage d¹une mer du sud, la troisième apparaît dans les cris, déjà, du sentiment d¹abandon. L¹une est fille de fille-mère, l¹autre de jeune Maghrébine, l¹autre encore de bourgeoise pressée. Et les pères ? Ils esquivent, de gré ou de force, les tout premiers regards que leurs filles ne demandent qu¹à fixer sur eux.
Les hasards et les nécessités d¹un sourire, d¹une grimace, d¹un regard ou d¹un silence font se rencontrer les trois filles, à quatre ans, dans un même quartier d¹une capitale, Paris sans doute. Elles vivent leur enfance les yeux levés dans la quête d¹un sourire maternel, les yeux baissés dans l¹incompréhension ‹ parfois, souvent ‹ du monde si étrange des adultes, les yeux humides d¹un bonheur vécu comme une récompense, les yeux secs d¹une rage qui enfle, les yeux noyés dans le chagrin d¹un drame incompréhensible. Mais toujours, toujours, les yeux de l¹une plongés dans les yeux de l¹autre dans la reconnaissance de la seule fratrie qu¹elles se désirent, celle de l¹amour partagé. Elles ne se quitteront plus...

Cette petite série, deux tomes, était mis en avant, dans ma bibliothèque, dans une sélection "Cap BD".

Je m'y suis donc risquée, et j'ai passé un plutôt bon moment en compagnie de Chloé, Leila et Agnès. On voit grandir ces trois fillettes que rien ne liait, et pourtant, au fil des années, ces filles devenues femmes deviendront inséparables.
Une belle histoire de filles, à se prêter de filles en filles ! ^^

vendredi 15 juillet 2011

La fortune de Sila

La fortune dlfdsfh.jpge Sila,

Fabrice Humbert,

Ed. Le Passage, 2010

Mot de l'éditeur :

Paris, juin 1995. Dans un grand restaurant, un serveur est violemment frappé par un client. Autour de lui, personne n’intervient. Ni le couple russe qui contemple cette scène avec des sentiments mêlés, ni la femme du client en colère, ni les deux jeunes gens, deux Français, venus fêter une première embauche à la banque.
Une simple anecdote ? Pas même un fait divers ?
Dans le cours des vies, aucun événement, si minime soit-il, n’est anodin. Et la brutalité de l’un, l’indifférence ou la lâcheté des autres vont bientôt se révéler pour ce qu’elles sont vraiment : le premier signe de leur déclin.
De la chute du mur de Berlin à la crise financière de 2008, dans un monde façonné par l’argent, les destins croisés des acteurs de cette scène inaugurale, de l’oligarque russe au financier français en passant par le spéculateur immobilier, tissent peu à peu une toile. Et au centre de la toile, Sila, le serveur à terre, figure immobile autour de laquelle tout se meut.

Après L’Origine de la violence, Fabrice Humbert signe avec La Fortune de Sila un roman captivant, une véritable fresque contemporaine de nos sociétés mondialisées.

Ce roman était en présentation dans ma bibliothèque. C'est le bandeau "par l'auteur de L'origine de la violence" qui m'a attirée, roman que j'avais lu et chroniqué en 2009 ici (clic).

Celui-ci, La fortune de Sila me laisse perplexe par la difficulté à en donner un résumé !
Des personnages inconnus les uns des autres vont se retrouver dans un grand restaurant parisien et vont asister ou participer à une scène de violence impulsive, gratuite. Cette scène les laisse indifférents, nul ne s'oppose. Pourtant, chacun, au plus profond de soi, va se voir transformé.

Un roman également sur notre société régie par l'argent, sur ces individus, eux, moi, vous, nous, les autres, prisonniers de cette société...ou pas ?

Un roman où l'on s'interroge !

Vraiment, Fabrice Humbert est un auteur à suivre !

dimanche 3 juillet 2011

Lydie

ljlz.jpg

Lydie,

Jordi Lafebre & Zidrou,

Ed. Dargaud, 2010

Mot de l'éditeur :

Avez-vous déjà entendu parler de "l'impasse du bébé à moustache" ? Ne cherchez pas ce bout de rue sur un plan, vous perdriez votre temps ! Seuls Zidrou et Jordi Lafebre peuvent vous y conduire ! Les habitants de l'impasse, les "moustachus", partagent les joies et les peines du quotidien sous le regard d'une statuette de madone à l'enfant Jésus. Alors quand Camille, jeune femme simple d'esprit, perd sa petite Lydie tout juste née, tous les habitants la soutiennent. Ils sont solidaires à nouveau lorsque Camille leur annonce le retour miraculeux de sa petite fille. Mieux vaut un joli mensonge qu'une vilaine vérité, pensent-ils tous. Seulement qu'arrive-t-il quand la vérité reprend ses droits ?

J'ai emprunté cette BD par hasard et j'ai passé un bon moment en la lisant.

C'est l'histoire de Camille et de Lydie, et puis de tout un quartier, celui de l'impasse du bébé à moustache. Drôle de nom de quartier, drôle d'histoire. Camille, femme simplette à qui la vie n'a jamais fait de cadeau, accouche d'un bébé sans vie, Lydie. Mais dans son esprit, Lydie est bien vivante. Tout le quartier va alors vivre dans l'illusion, dans le mensonge autour de Lydie...

Très beau !

Les dessins, le texte, l'époque me font penser à Magasin Général.

Article 03-07-2011

lldnpsc.jpgLa légende de nos pères,

Sorj Chalandon,

Ed. Grasset, 2009

Mot de l'éditeur :

Après avoir été journaliste à la Voix du Nord, Marcel Frémaux est devenu biographe familial. " Toute vie mérite d'être racontée ", disent ses publicités, et c'est pour cela que ses clients se confient à lui. Il les écoute, met en forme leurs souvenirs, les rédige puis fait imprimer un livre destiné aux amis ou au cercle familial.
Un matin, Lupuline Beuzaboc se présente au biographe.
Tescelin, le père de Lupuline, ancien cheminot du Nord de la France, était un Résistant, un partisan de l'Armée des ombres. Dédaigneux des hommages, il n'a raconté sa bravoure qu'à sa fille. Alors, pour ses 85 ans, Lupuline veut offrir à son père les mémoires de son combat. Elle veut ramener son passé glorieux en pleine lumière. Le vieil homme est réticent. Embarrassé. En colère même de tout ce tapage. Et puis il accepte.
Marcel Frémaux va s'atteler à cet ouvrage avec passion. Pierre Frémaux, son père, fut un Résistant. Comme le vieux Beuzaboc, un partisan de l'Armée des ombres, silencieux et dédaigneux des hommages. Mais son père n'a jamais rien raconté. Et il est mort, laissant son fils sans empreinte de lui. En écoutant Beuzaboc, c'est son père que le biographe veut entendre. En retraçant sa route, il espère enfin croiser son chemin. Mais rien ne se passe comme il le pensait. Et plus Beuzaboc raconte, plus le doute s'installe. C'est par une poignée de mains, que le biographe et le vieil homme avaient scellé leur pacte de mémoire. Ensemble, ils franchiront les portes de l'enfer.

Encore un Sorj Chalandon ? Et oui, j'avais eu le flair et en avais emprunté deux d'un coup !

Et là encore, quel régal ! Le meilleur compliment que je puisse faire sur ce roman, et qui le résume aussi bien est : c'est un Modiano Lillois, à la recherche de la vérité dans la fiction.

Peu de temps après avoir enterré son père, Marcel Frémaux, biographe, accepte d'écrire le récit de Résistance de l'énigmatique Beuzaboc. En écoutant ce vieil homme, il entend la voix de son propre père, Résistant pendant la guerre. Les voix se superposent, se confondent, s'écartent.
Qu'a vraiment à dire ce Beuzaboc ?

Suivantes Précédentes Accueil