mercredi 4 septembre 2024

Pourquoi j'ai mangé mon père

Pourquoi j'ai mangé mon père,

Roy Lewis,
Ed. Actes Sud, 1990
(Edition anglaise : 1960)


Mot de l'éditeur :

Approchez Homo sapiens! Ce livre vous fera hurler de rire! Faites la connaissance d'une famille préhistorique: Edouard, le père, génial inventeur qui va changer la face du monde en ramenant le feu Vania, l'oncle réac, ennemi du progrès; Ernest, le narrateur, un tantinet benêt; Edwige, Griselda et autres ravissantes donzelles...

Ces êtres délicieux font le monde autour d'un feu en dégustant des os à moelle. Regardez-les découvrir l'amour, s'essayer à la drague, se battre avec l'évolution...

Situations rocambolesques, personnages hilarants d'un monde où l'homme est pourtant déjà homme: batailleur, jaloux, ingrat et aussi rétrograde. Un miroir à consulter souvent. Pour rire et réfléchir.


Dealer : Boite à livres


Ma lecture :

J'ai trouvé ce roman dans une boîte à livres, et ce petit homme préhistorique m'a intriguée... 

lundi 2 septembre 2024

Sale temps pour les faisans

La bande de l'abribus,

T2 : Sale temps pour les faisans,
Luce Michel,
Ed. Black Label, 2024


Mot de l'éditeur :

« James savait. Le lièvre était levé. Les carottes cuites. Enfin, si on peut dire, puisqu’il s’agissait en fait d’une histoire d’hippopotames. »

Après un séjour rocambolesque en clinique psychiatrique, Yves et Céline sont désormais installés dans le Var, à Hyères, pour profiter du calme et du soleil. Ayant appris que le riche propriétaire de la Villa Larsen recherchait un couple de gardiens, ils n’ont pas hésité une seule seconde. Et ils ont invité le reste de la bande de l’abribus à y venir pour de joyeuses retrouvailles. Tout se passe pour le mieux, jusqu’à ce qu’Yves découvre des faisans auxquels on a crevé les yeux dans le jardin de la Villa. Faisans qui lui rappellent amèrement les sangliers morts de la clinique…

En face, sur l’île du Levant, le groupe Amabed observe. Quatre universitaires ont découvert une falsification des écrits de Voltaire dont l’auteur n’est autre que le propriétaire de la Villa Larsen, Yann Williamsburg, grand spécialiste de Voltaire. Si le faussaire en a profité pour s’en mettre plein les poches, ces légères modifications ont coûté leurs carrières universitaires aux membres du groupe Amabed. Yann Williamsburg doit payer, et au prix fort !


Dealer : SP


Ma lecture :

J'ai reçu la semaine dernière le tout dernier roman de Luce Michel, la suite des aventures de la Bande de l'Abribus : Sale temps pour les faisans. 

La fine équipe de l'abribus de la clinique psychiatrique des Trois-Saintes a terminé sa cure et est retournée à une vie normale mais différente de celle d'avant. Aussi, Yves et Céline, personnages clés de ce tome, se sont reconvertis en gardiens de villa dans le  Sud de la France. Cuisine, jardin, bricolage et farniente en bord de mer, belle reconversion, n'est-ce pas ? Mais le domaine est bientôt la cible de détracteurs. Un serpent, un faisan ou encore un paon sont retrouvés massacrés. Que cache Yann, leur maître de maison, universitaire spécialiste de Voltaire ?  Et quel est cet aréopage littéraire du nom d'Amabed qui rôde ? Et pourquoi une tête de veau flotte-t-elle sur le rivage. Une tête de veau, vraiment ?

Ce tome départagera-t-il la bataille déloyale qui oppose la Bande de l'Abribus à la Bande d'Amabed ? Une chose est sûre, c'est la faute à Voltaire, tout ça !

J'ai beaucoup aimé, une fois de plus, la plume acérée et croustillante de Luce Michel. Armée d'un couteau taché de sang, et d'un humour corrosif, elle emmène personnages et lecteurs dans un cosy mystery déjanté.
Vous l'aurez compris, Sale temps pour les faisans est un polar à l'humour grinçant où tout ne finit pas toujours bien, au contraire, mais où le lecteur s'en prend plein la panse !



Autres romans de l'autrice :


mercredi 28 août 2024

Les plus beaux jours de nos vies

Les plus beaux jours de nos vies,

Lucy Diamond,
Ed. Charleston, 2024


Mot de l'éditeur :

Le jour où Leni McKenzie, 35 ans, meurt dans un accident de vélo, c’est la vie de toute sa famille qui bascule.

Sa petite sœur d’abord, Alice, dont elle était si proche, qui ne sait plus où elle en est. Après avoir quitté son petit ami et son travail, elle veut découvrir ce que faisait Leni les semaines avant sa mort et qui est le mystérieux Josh noté sur son agenda.

De son côté Will, le petit frère d’Alice et de Leni, choisit de prendre la fuite et part en Thaïlande. Sur une plage paradisiaque où il vend des lunettes de soleil et des tongs aux touristes, il tente d’oublier son chagrin et sa culpabilité car il est persuadé d’être responsable de la mort de Leni.

Quant à leur mère, Belinda, elle trouve du réconfort chez une voyante qui affirme être en communication avec Leni. Son compagnon, Ray, a beau lui dire qu’il s’agit d’une arnaque, elle ne veut rien entendre. D’autant qu’avant son décès Leni avait fait resurgir un vieux secret de Belinda...


Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :

Je n'avais encore jamais lu de roman de Lucy Diamond, cette lecture d'été d'une amie m'a poussée à franchir le pas.  

vendredi 23 août 2024

Le Comte de Monte-Cristo

Le Comte de Monte-Cristo,

Alexandre Dumas,
1846


Mot de l'éditeur :

Comment devenir comte de Monte-Cristo quand on est simple marin ? Ce roman est le récit d'une transformation, de celles qui affectent les créatures acculées au changement : la métamorphose. Espérant modestement devenir capitaine, Edmond Dantès se heurtera pourtant à la conspiration la plus lâche. Dans les geôles du château d'If, où il a été injustement jeté, Edmond entame la mue d'un être rivé à la plus dévorante des passions : la vengeance. Innocent décrété coupable par les calculs de ses ennemis et le cynisme de toute une époque, Dantès ne s'en laissera plus compter : à lui intrigues et dissimulation. Pour faire tomber les masques il lui faudra s'en forger un, pétri dans la rancoeur des années perdues. Palpitant roman d'aventures, devenu le modèle du genre, cette traversée épique du XIXᵉ siècle précipitera les personnages de Marseille à Paris en passant par Rome et la Méditerranée. Le Comte de Monte-Cristo répond aux mesquineries du siècle par le souffle d'une odyssée.


Ma lecture :

J'ai profité de la sortie du film, Le Comte de Monte-Cristo interprété par Pierre Niney pour lire le roman d'Alexandre Dumas. Et j'ai même voulu m'offrir l'édition Folio en deux volumes arborant l'affiche du film comme couverture. Problème : nouvelle couverture, mais mise en page ultra vieille, police minuscule et serrée : très peu engageant pour la lecture. Et c'est vraiment dommage car cette nouvelle adaptation cinématographique était une motivation pour bon nombre de lecteurs pour se plonger ou se replonger dans ce classique. Heureusement, la liseuse arrive en sauveuse ! ^^

Bref, cet été, j'ai lu Le Comte de Monte-Cristo.

Dès les premières pages, je me suis laissée prendre au jeu : faire le connaissance de ce jeune marin, Edmond Dantès, issu d'une famille plus que modeste à qui soudain, tout réussi. A son retour de marée, le voilà promu Capitaine, ce qui lui permet d'organiser son mariage avec sa fiancée, la belle Mercédès. Mais pendant le repas de noce, le voilà arrêté pour conspiration bonapartiste. Ses rêves et sa vie se brisent : Dantès, trahi par ses proches, est enfermé au Château d'If. Le roman d'aventure commence alors : il parvient à entrer en contact avec son voisin de cellule, un abbé supposé fou qui lui parle d'un trésor enfoui sur l'ilot rocheux de Monte-Cristo. L'abbé Faria instruit le jeune homme, creuse une sortie vers la liberté et commence à mettre en place la vengeance d'Edmond.

Je ne vais pas raconter le roman, vous l'avez, pour la plupart, lu ou vu des adaptations au cinéma ou à la télé. Mais je peux vous dire que j'ai adoré ce côté grand roman d'aventure où tout est possible. J'ai parfois été perdu au moment de sa vengeance proprement dite mais j'arrivais à reprendre le fil.
C'est un grand et beau roman sur l'émancipation, la trahison, la vengeance, l'amour. Mais à quoi mène la vengeance, finalement ? Apporte-t-elle liberté et sérénité ?

Je ne savais pas à quoi m'attendre avec la plume de Dumas, mais elle est fluide et captivante. Ce roman-feuilleton était d'ailleurs destiné à un public populaire.

Le petit hic de ma lecture, c'est que j'entendais et voyais Gérard Dépardieu en Edmond Dantès et...heu...c'est pas super glamour, surtout en ce moment ! La faute à Josée Dayan et son téléfilm que j'avais beaucoup aimé en 1998.
Et puisqu'on parle d'adaptations, la série américaine Revenge est, elle aussi, une libre adaptation moderne du mythe de Monte-Cristo.

Alors, vous l'avez lu ?
Vu dans sa version Niney ? Depardieu ?
Série avec Emily Van Camp ?

jeudi 22 août 2024

Et cetera, et cetera

Julien Soulié Et cetera orthographe projet certificat Voltaire langue dictée Vannes

Et cetera, et cetera,

La langue française se raconte,
Julien Soulié & M. la Mine


Mot de l'éditeur :

Découvrez l'histoire de la langue française dans une bande dessinée pleine d'humour !

Comment est né le français, et quelles évolutions ont mené à notre manière de parler ?

Quel est le rôle de l'Académie française ?

Comment le français s'est enrichi de ses échanges avec l'italien, l'arabe, l'anglais ?

Pourquoi l'orthographe française est-elle si compliquée ?

L'irrésistible duo Julien Soulié-M. La Mine vous raconte l'histoire facétieuse de la langue française dans une bande dessinée passionnante et drôlissime !


Dealer : Salon du livre de Vannes


Ma lecture :

Lors de mes pérégrinations dans les allées du salon du livre de Vannes, un livre arborant fièrement le blason du Certificat Voltaire a attiré mon attention. Cela va bientôt faire un an que j'ai passé l'examen d'ailleurs. Enfin bref, j'ai alors rencontré Julien Soulié. 

mardi 20 août 2024

Plus grand que le ciel

Plus grand que le ciel,

Virginie Grimaldi,
Flammarion, 2024


Mot de l'éditeur :

Elsa et Vincent se croisent chaque mercredi dans la salle d'attente de leur psychiatre.
Elle est écorchée et mordante.
Il est rêveur et intranquille.
Elle est conseillère funéraire.
Il est romancier.
Elle vient de perdre son père.
Il cache sa plus grande blessure.
Elle est en retard. Il est en avance.
Ils ont pourtant rendez-vous.
Entre deux éclats de rire, Virginie Grimaldi compte ces instants fragiles où l'empreinte des souvenirs se mêle aux promesses d'une rencontre.


Ma lecture :

C'était la lecture bonbon des vacances !

On colle aux autrices feel good une image de romans faciles et un peu mièvres. A tel point que j'y vais parfois en mode "plaisir coupable". Mais la lecture ne doit pas être un exercice contraignant, au contraire, elle doit être un moment à soi, un moment cocooning. Et c'est, je l'assume enfin, exactement pour ça que j'ai choisi de lire le dernier roman de Virginie Grimaldi : pour me faire du bien.

Bref, il faut que je vous raconte un peu de quoi parle le roman.
Il met en scène Elsa, mère divorcée qui vient de perdre son père ; et Vincent, auteur à succès qui n'arrive pas à se remettre d'une blessure. Ils se rencontrent dans la salle d'attente de leur psy. Evidemment, le dénouement est couru d'avance : ces deux-là finiront ensemble. Mais ce qui compte est le chemin parcouru, leur thérapie amoureuse.
Virginie Grimaldi est aussi sur un chemin thérapeutique : elle aussi se remet d'un deuil paternel et son succès littéraire lui vaut pléthore de critiques faciles. C'est donc un roman intime qui ne triche pas.

Ce que j'aime dans les romans de l'autrice, c'est sa façon de traiter les émotions fortes et difficiles : avec tendresse et humour.
Elle dresse une histoire d'amour entre Elsa et Vincent, sans chichis mais avec tout ce qu'il faut : de l'évidence, une fuite, un hasard, des retrouvailles. Et si ça devenait mièvre, Virginie Grimaldi se chargerait d'un pet bien gras pour offrir de la légèreté au moment crucial. Et c'est tout le talent et l'originalité de l'autrice.

Merci pour ce coup de cœur !


mardi 13 août 2024

Le coeur de mon père

Le coeur de mon père,

Antonin Malroux,
Ed. Calmann-Lévy, 2019


Mot de l'éditeur :

Les filles aiment-elles parfois trop leur père ? En cette fin 1914, à la ferme des Quatre-Vents dans le Cantal, François Montfernac, son épouse Madeleine et leur fille Violette, forment une famille unie. Surtout depuis que le fils, Mathieu, a quitté les lieux à la suite d'un drame dont il est interdit de parler... La mobilisation de François, inattendue compte tenu de son âge, est une déchirure. Violette voit partir ce père qu'elle aime par-dessus tout et qu'elle devine inconsolable de la brouille avec Mathieu. N'est-elle pas coupable de n'avoir rien tenté pour les réconcilier ? Hantée par le sort de son père emporté dans la tourmente meurtrière, Violette ira, pour se racheter, jusqu'au plus singulier des sacrifices...


Dealer : seconde main


Ma lecture : 

A chaque départ en vacances, je mets un point d'honneur à lire un roman qui se déroule dans mon lieu de villégiature. C'est mon petit plaisir et je fais souvent de belles découvertes ! 

lundi 15 juillet 2024

L'Incroyable Histoire de la littérature française

L'Incroyable Histoire de la littérature française,

Catherine Mory et Philippe Bercovici,
Ed. Les Arènes BD, 2022


Mot de l'éditeur :

" C'est drôle, érudit, dense, scrupuleusement juste et documenté... Jubilatoire. " La Vie

Savez-vous que :

Hugo faisait tourner les tables ?
Balzac a pensé devenir cultivateur d'ananas ?
Voltaire appelait ses contes des couillonnades ?
Pascal a inventé la première calculette ?
Baudelaire se teignait les cheveux en vert ?
Duras a caché un résistant nommé François Mitterrand ?

Au diable statues vermoulues, perruques poussiéreuses et pourpoints défraîchis : L'Incroyable Histoire de la littérature française raconte, à travers des anecdotes truculentes, la vie et les oeuvres des plus grands auteurs français du XVIe au XXe siècle. Cet album passionnant s'adresse aussi bien aux novices qu'aux férus de littérature. Il transformera à jamais votre vision des écrivains qui, bien que géniaux, restent avant tout... des êtres humains.

Quand une BD s'empare avec humour des classiques et nous présente les génies français dans leur plus simple appareil...
Un livre qui donne envie d'en ouvrir beaucoup d'autres !


Dealer : Livres in room, Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :

L'Incroyable Histoire de la littérature française retrace, comme son titre l'indique, l'histoire de la littérature française, du XVIème au XXème siècles, à travers une trentaine d'auteurs classiques, c'est-à-dire étudiés en classe. Et les auteurs étudiés en classe sont, par définition, souvent soporifiques car lus sous la contrainte à un âge où ne comprend pas tout à faire la dimension de l'œuvre, à moins d'avoir des professeur géniaux. J'ai ai eu parfois, d'ailleurs ;)

Tout ça pour dire que Catherine Mory, professeur de lettres, s'associe au dessinateur Philippe Bercovici, pour nous reparler des grands auteurs et de leurs grandes oeuvres en dehors du carcan de l'école et avec beaucoup d'humour et de second degré. Victor Hugo, Balzac ou Flaubert ne passaient pas leur vie attablés devant leurs manuscrits, une plume à la main. Ils étaient avant tout des être humains avec, finalement, quelques travers croustillants. La littérature et ses auteurs sont descendent de leurs piedestaux, sans trahir leur génie, mais pour redevenir des hommes des hommes ordinaires.

J'ai pris beaucoup de plaisir à redécouvrir certains romans. En effet, chaque auteur a son chapitre biographique qui contient quelques résumés d'oeuvres comme Thérèse Raquin, Bel Ami, ou encore le poème Le dormeur du Val, d'Arthur Rimbaud. 

Une bande dessinée où humour et érudition font un mariage d'amour : celui de la littérature française !
A faire lire à ceux qui ont quitté les bancs de l'école et à ceux qui les usent encore, pour démystifier les auteurs étudiés en classe.

A noter que la collection "L'incroyable histoire de" propose une farandole de thématiques : la médecine, le vin, la mythologie, la cuisine, de quoi rassasier moultes appétits !

vendredi 12 juillet 2024

Stoner

Stoner,

John E. Williams,
Ed. Le Dilettante, 2011
(Version originale, USA, 1965)


Mot de l'éditeur :

Fils de paysan, William Stoner débarque à l'université du Missouri en 1910 pour y étudier l'agronomie. Délaissant ses cours de traitement des sols, il découvre les auteurs, la poésie et décide de se vouer à la littérature, quitte à décevoir les siens. Devenu professeur alors que la Première Guerre mondiale éclate, cet homme solitaire et droit traversera le siècle et les tumultes de sa vie personnelle avec la confiance de celui qui a depuis longtemps trouvé son refuge : les livres.

“Un livre à l'amertume intense, économe de ses mots et d'un pessimisme implacable. C'est un diamant noir.ˮ
L'Express

PRIX MÉMORABLE DES LIBRAIRES INITIALES 2011
Traduit de l'anglais [États-Unis] par Anna Gavalda.


Dealer : Livre surprise, Espace Culturel Plougastel (29)


Ma lecture :

J'ai découvert ce roman tout à fait par hasard. J'ai tout bonnement acheté un des livres surprise que propose l'Espace Culturel de Plougastel (29) avec pour seules indications, quatre mots-clés : histoire de vie, université, amour impossible, bouleversant. Une fois l'emballage ouvert, le titre et l'auteur se révèlent : Stoner, de John Williams. Je n'en avais jamais entendu parler.
Et pour cause, sorti aux Etats-Unis en 1965, sans grand bruit, mais en le qualifiant de trésor caché de la littérature américaine, il n'a été traduit, par Anna Gavalda, qu'en 2011 !

Bref. Lecture à l'aveugle.
L'aventure, quoi !

Début du XXème siècle.
Stoner est voué à reprendre la ferme familiale dans le Missouri. Il n'a, d'ailleurs, jamais réfléchi à autre chose. Mais quand l'Université de Colombia ouvre une section d'agronomie, le conseiller rural le pousse à s'inscrire. Et son destin bascule. Une option de littérature anglaise va le faire tomber amoureux des lettres. Il n'étudiera plus l'agronomie mais va se révéler dans la littérature qu'il étudiera jusqu'à devenir, lui-même, professeur d'université. Rien que ça.

Et entre temps, il va épouser une femme dont il se rendra compte, dès la nuit de noce approximative, que son mariage est voué à l'échec. Ils resteront malgré tout ensemble, par convenance et praticité et élèveront discrètement leur fille. Stoner est un roman d'histoire de vie, proche de l'autobiographie. Et son personnage éponyme est tout à fait intéressant, tantôt héros puisqu'il sort de sa voie toute tracée pour expérimenter une nouvelle destinée, tantôt antihéros puisque, somme toute, il ne s'implique pas assez dans cette destinée, comme s'il vivait à côté de sa vie. Il est attachant, énervant, passif, maladroit, touchant, triste. C'est ça, William Stoner est triste, ce qui recouvre d'un voile triste le roman tout entier. Mais n'est-ce pas là, le génie ? Dans ce roman triste, Stoner brille par son amour de la littérature à qui il vouera sa vie entière, quitte à être un mari transparent, victime de sa femme elle aussi transparente en plus d'être acariâtre. Ses maladresses apportent, malgré lui, des touches d'humour et d'émotions au roman. De plus, retrouver les bancs de l'université ne fût pas pour me déplaire. 

Bref, merci Espace Culturel pour la découverte de cette plume oubliée et de la littérature américaine.
Une écriture faussement simple au service d'un héros, lui aussi, faussement simple. 
Impossible à oublier tant ce roman est bouleversant !

mercredi 10 juillet 2024

125 et des milliers

125 et des milliers,

125 personnalités racontent 125 victimes de féminicides,
Dirigé par Sarah Barukh,
Ed. Harper Collins, 2023


Mot de l'éditeur :

125 personnalités racontent 125 victimes de féminicides

Salomé avait 21 ans, était étudiante en sociologie et anthropologie, et voulait devenir institutrice.
Marie-Alice, 53 ans, était chercheuse en biotechnologie et féministe convaincue.
Myriam, 37 ans, était championne d’équitation, diplômée de Saint-Cyr et mère d’un bébé de 14 mois.
Gülcin, 34 ans, mère de quatre enfants, avait déposé plainte et écrit au procureur de la République.

Et pourtant…

En France, une femme est assassinée par son compagnon ou ex-compagnon tous les deux jours et demi, soit en moyenne 125 femmes par an.
Qui sont-elles ? Quelle est leur histoire ? Comment en sont-elles arrivées là ?
Pour une fois, les victimes ont un visage. 125 personnalités de la littérature, des mondes politiques et artistiques, prennent la plume pour raconter ces vies détruites et ce que les chiffres ne disent pas.
À travers l’analyse de son parcours de femme touchée par la violence et ses entretiens avec des policiers, psychiatres, avocats, associations, philosophes…, Sarah Barukh cherche à comprendre l’emprise, les schémas communs aux féminicides et le rôle de la société dans ces assassinats.
Un livre hommage pour se souvenir et faire réfléchir à notre implication à tous, collectivement. 125 voix et des milliers se lèvent pour que ces meurtres cessent.


Dealer : Dialogues, Brest


Ma lecture :

L'autrice Sarah Barukh a réuni 125 personnalités pour évoquer le destin de 125 femmes victimes de féminicides. 

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