mardi 28 juin 2022

Dessous les roses

Dessous les roses,

Olivier Adam,
Ed. Flammarion, 2022


Mot de l'éditeur :

- Tu crois qu'il va venir ? m'a demandé Antoine en s'allumant une cigarette.J'ai haussé les épaules. Avec Paul comment savoir ? Il n'en faisait toujours qu'à sa tête. Se souciait peu des convenances. Considérait n'avoir aucune obligation envers qui que ce soit. Et surtout pas envers sa famille, qu'il avait laminée de film en film, de pièce en pièce, même s'il s'en défendait.- En tout cas, a repris mon frère, si demain il s'avise de se lever pour parler de papa, je te jure, je le défonce.- Ah ouais ? a fait une voix derrière nous. Je serais curieux de savoir comment tu comptes t'y prendre...Antoine a sursauté. Je me suis retournée. Paul se tenait là, dans l'obscurité, son sac à la main. Nous n'avions pas entendu grincer la grille. J'ignore comment il s'y prenait. Ce portillon couinait depuis toujours. Aucun dégrippant, aucun type d'huile n'avait jamais réussi à le calmer. Mais Paul parvenait à le pousser sans lui arracher le moindre miaulement.

 

Dealer : SP de l'auteur, merci, merci !  :)

 

Ma lecture :

Antoine et Claire se retrouvent dans la maison de leur enfance. Leur père vient de mourir, on l'enterre demain. Leur petit frère Paul, l'arrogant auteur de théâtre et de cinéma viendra-t-il, lui qui a tant critiqué sa famille et utilisé leurs failles pour s'installer dans son succès ?

mardi 21 juin 2022

Demain les chats

Demain les chats,

Bernard Werber,
Ed. Albin Michel, 2016


Mot de l'éditeur :

A Montmartre vivent deux chats extraordinaires. Bastet, la narratrice qui souhaite mieux communiquer et comprendre les humains. Pythagore, chat de laboratoire qui a au sommet de son crâne une prise USB qui lui permet de se brancher sur Internet. Les deux chats vont se rencontrer, se comprendre s’aimer alors qu’autour d’eux le monde des humains ne cesse de se compliquer. A la violence des hommes Bastet veut opposer la spiritualité des chats. Mais pour Pythagore il est peut être déjà trop tard et les chats doivent se préparer à prendre la releve de la civilisation humaine.


Dealer : Avec l'auteur au Salon du Livre de Vannes, 2022


Ma lecture :

Il y a quelques années, jadis ou bien naguère, j'avais lu et adoré la pentalogie du ciel (Les Thanatonautes et Nous les dieux) de Bernard Werber. Récemment, un peu plus tôt qu'hier, j'ai réitéré l'expérience avec Les fourmis mais elle n'a guère été concluante. La venue de l'auteur au salon Livr'àVannes m'a pousssée à tenter la trilogie des chats qui s'ouvre par Demain les chats.  

Le narrateur de ce roman est un chat, et le point de vue est donc celui d'un chat. D'un chaton qui découvre le monde, le sien et celui des humains. Au début il s'étonne de sa servante (oui, j'ai bien écrit, comme Bernard Werber, servante, et non maîtresse) qui passe beaucoup de temps assise dans le canapé à regarder un rectangle noir fixé au mur. Celui-ci diffuse des images de guerre que Bastet, la chatte-narrateur, a déjà vues dehors. Pourquoi les humains s'entretuent-ils ? Et elle a beau ronronner et se concentrer sur l'émission de ses vibrations, sa servante ne la comprend pas, pas plus que le poisson rouge dans son bocal. Il faudra attendre sa rencontre avec Pyhagore, le siamois des voisins équipé d'une mémoire reliée à Internet, pour comprendre le monde et l'univers qui l'entoure. En parallèle à l'initiation de Bastet, la guerre des humains prend une tournure post-apocalytique et des hordes de rats se ruent sur les humains et les autres animaux. Ne survivent bientôt que quelques spécimens qui vont tenter de s'allier, de survivre, et faire barrage contre ces rats...

J'ai adoré le point de vue adopté par l'auteur. Un chaton qui découvre le monde des humains et des relations inter (et intra) espèces est tout à fait intéressant et Bernard Werber, comme à son habitude, amène des réflexions philosophiques fantastiques. Le savoir relatif et absolu d'Edmond Wells (dans ses précédents romans) est ici transmis par le chat de laboratoire Pythagore : cette idée est, elle aussi, tout à fait fascinante !

Je lis souvent avec mon chaton ronronnant sur mes genoux, et cette histoire de ronrons m'a presque fait frissonner. Je regarde, à mon tour, mon chat différemment ! J'en ai presque peur, c'est vous dire !
Demain les chats est franchement un coup de cœur et même si je ne lirai la suite demain, j'ai hâte de découvrir les autres opus de la trilogie !

mercredi 15 juin 2022

Désenchantées

Désenchantées,

Marie Vareille,
Ed. Charleston, 2022


Mot de l'éditeur ;

La disparition de Sarah Leroy, quinze ans, a bouleversé la petite bourgade de Bouville-sur-Mer et ému la France entière. Dans chaque foyer, chaque bistrot, on élaborait des hypothèses, mais ce qui est vraiment arrivé, personne ne l’a jamais su.
Vingt ans plus tard, Fanny revient sur les lieux de ce drame qui a marqué sa jeunesse. Et c’est tout un passé qu’elle avait préféré oublier qui resurgit... Car l’histoire de Sarah Leroy, c’est aussi un peu la sienne, et celle d’une bande de filles qui se faisaient appeler les « Désenchantées ». Une histoire qui a l’odeur des premières cigarettes et du chlore de la piscine municipale, des serments d’amitié et surtout, des plus lourds secrets.
Avec finesse et un vrai sens du suspense, Marie Vareille met à nu les rouages de l’amitié féminine dans un roman d’apprentissage captivant et rempli d’émotion.

 

Dealer : avec Marie Vareille au Salon du Livre de Vannes (Juin 2022) 


Ma lecture :

Je n'avais encore jamais lu Marie Vareille et j'ai profité de sa présence au Salon du Livre de Vannes pour m'offrir son dernier roman. Le résumé, qui fleurait bon les secrets et les années 90, m'a mis l'eau à la bouche...

Nous sommes dans un petit bourg de la côte d'Opale qui a vu grandir Angélique et Sarah. Les deux enfants se sont rencontrées dans un cimetière à 8 ans et sont devenues les meilleures amies du monde. Jusqu'à une dispute. Jusqu'à un drame. Et jusqu'à la disparition de Sarah.
Vingt ans plus tard, Fanny, la grande sœur d'Angélique, en froid avec sa famille, revient sur les lieux de son enfance pour réaliser un reportage pour le journal où elle travaille, un reportage sur cette disparition qui a secoué la petite ville. Elle doit faire face à ses démons et renouer avec sa sœur qu'elle a toujours cru complice de ce drame pendant qu'un innocent croupit en prison. Elle reprend chaque élément de l'enquête et de sa mémoire les uns après les autres. Que s'est-il vraiment passé cet été là ?

Sous ses airs de thriller, au passage véritable page turner, Marie Vareille signe un roman sensible qui aborde les thèmes de la condition féminine et de la sororité, du deuil, de la famille et de la belle-famille, de l'identité et du secret. J'ai été bouleversée par cette histoire, servie par la plume fluide et enjouée de l'auteur. La construction qui défie les lois de l'espace-temps offre un rythme dynamique et rend la lecture addictive. J'ai aussi été embarquée dans l'époque des années 90-2000 grâce aux références culturelles qui ont marqué ma propre adolescence. Désenchantée sait cultiver cette nostalgie et cette adolescence tâchée par l'ombre des drames et des secrets.

Quant à la fin, ces terribles dernières pages qui mettent un terme aux doutes et qui closent les secrets, elle est totalement chavirante ! Un feu d'artifice d'émotions qui laisse sans voix, les yeux un peu humides. Et si un roman a le pouvoir de faire naître les larmes, c'est que l'auteur a su convaincre et toucher le cœur du lecteur. Une chose est sûre : Marie Vareille m'a convaincue !


 Marie Vareille, Vannes, Juin 2022



lundi 6 juin 2022

Sous un même ciel

Sous un même ciel,

Soazig Leblanc,
Auto-édition, 2021


Mot de l'éditeur :

La Baule, 1938. Station balnéaire bretonne qui attire les vedettes parisiennes en quête de dépaysement. L’océan, les pins, le doux climat, c’est le cadre tranquille et protégé où Joseph a grandi. Son père, la guerre le lui a pris, alors il vit sa vie avec toujours plus d’intensité.
Entre son travail et ses amis, Joseph ne manque de rien, sauf peut-être de l’amour. Gabrielle, jeune orpheline, quitte ses parents adoptifs pour réaliser son rêve, vivre et travailler près de cet océan qui semble si vaste et ouvre tant de possibles. Un peu partout en Europe, la menace allemande se répand et sème la terreur. Peut-on encore connaitre la guerre alors que les blessures de la précédente ne sont toujours pas refermées ? L’armée allemande ne viendra jamais jusqu’en Bretagne…
Joseph et Gabrielle devaient se rencontrer. L’amitié, l’amour, la peur et l’impossible, c’est le décor de leur histoire.

 

Dealer : Achat auprès de l'auteur au Salon du livre de Guilers (29) 


Ma lecture :

La couverture de Sous un même ciel m'avait tapé dans l’œil il y a déjà quelques mois. Ces photos anciennes, ce carnet et ces tickets de rationnement fleuraient déjà bon la Seconde Guerre Mondiale et ses histoires...

Soazig Leblanc nous livre l'histoire de Joseph et Gabrielle. Lui, le petit bonhomme à l'apparence timide mais sûr de ses sentiments pour la jeune femme qui ne se risque pourtant pas à lui jeter un seul regard. Mais à l'aube de la Seconde Guerre Mondiale, leur amour va finir par devenir une évidence et Gabrielle va doucement tomber son armure pour céder à la bonne humeur de Joseph. La Baule est bientôt occupée par l'armée allemande et le quotidien des deux tourtereaux est bouleversé. L'hôtel balnéaire où travaille Gabrielle est occupé par des soldats anglais, tandis que l'imprimerie de Joseph doit imprimer des tracts pour les allemands. La ville devient étouffante et il choisit vite la Résistance, refuse le STO et doit fuir la station avec celle qui deviendra son épouse.
Mais peut-on construire un couple et une famille au cœur de la guerre ?

J'ai beaucoup aimé le contexte historique du roman bien sûr, avec ses anecdotes locales. La plume de Soazig Leblanc est pudique et maîtrisée, presque trop ? Soyons clair, je n'aime pas les romances guimauveuses et ce roman relève plus du roman historique que de la pure romance historique, mais la lectrice diabétique que je suis a toujours besoin d'un peu de sucre pour toucher au merveilleux d'un roman. Il m'a manqué de ces soupçons d'emphases et de ces quelques pincées de poésie. Mais à lire les remerciements en fin d'ouvrage, je comprends pourquoi l'auteur est restée pudique dans ses mots. Le révéler ne gâchera rien à votre lecture : Soazic Leblanc a raconté l'histoire de ses grands-parents qui ont grandi en pleine Seconde Guerre Mondiale entre Résistance et trahisons dans une Baule méconnaissable. Et la plume pudique mais authentique de l'auteur a rendu hommage à ses aïeux et à la terrible période qu'ils ont traversé ensemble, envers et contre tout. Bravo, donc !

J'ai déjà hâte de découvrir un autre roman de l'auteur :)

 

 


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