mardi 28 juin 2011

Une promesse

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Une promesse,

Sorj Chalandon,

Ed. Grasset, 2006

Mot de l'éditeur :

Nous sommes en Mayenne, une maison à l'orée d'un village. Tout est silencieux, les volets fermés et la porte close.
Nuit et jour pourtant, sept amis en franchissent le seuil. Les uns après les autres, chacun son tour et chacun sa tâche. S'accomplit ainsi le serment de sept âmes vives à deux âmes sombres : la parole donnée pour retarder le deuil.
Voici l'histoire d'un mystère et d'une fraternité.

Toujours dans mon envie de lire de la belle littérature, j'ai pris ce roman au hasard. Hasard, pas tout à fait, sa couverture jaune légendaire de Grasset, ainsique que son bandeau rouge "Prix Médicis" m'ont attirée. Je ne savais pas à quoi m'attendre, mais a priori, je ne pouvais pas vraiment être déçue.

Et...bonne pioche !

Je ne connaisais pas Sorj Chalandon (j'en ai quand même pris deux dans les étalages de la bibliothèque) et ce fût une belle découverte ! Moi qui voulait de jolis mots, de belles phrases : me voilà servie !

Difficile de résumer ce roman sans trahir sa véritable âme, mais il parle de deuil, de fidélité, de loyauté, d'amitié, d'amour, ...

Résumé concis et énigmatique, certes, mais réussira-t-il à vous convaincre ? Je l'espère...pour vous ! ^^

lundi 20 juin 2011

Zazie dans le metro

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Zazie dans le metro,

Clément Oubrerie,

Ed. Gallimard, 2008

Mot de l'éditeur :

Zazie débarque à Paris pour la première fois chez son tonton Gabriel. Le Panthéon, les Invalides et le tombeau véritable du vrai Napoléon, elle s'en contrefiche. Mais kesski l'intéresse alors, Zazie, à part les bloudjinnzes ?
Le métro. Et quand elle apprend que ses employés sont en grève, les injures fusent. C'est qu'il vaut mieux pas la contrarier, la mouflette !



J'avais lu l'orignal de Raymon Queneau il y a fort longtemps, honteuse, déjà à l'époque, de ne pas avoir lu le fameux Zazie dans le metro. Mais j'en avais été terriblement déçue.

J'ai donc lu cette BD pour me réconcilier avec le roman : pas concluant !

Et...je suis déçue d'être déçue à nouveau !

dimanche 19 juin 2011

Un soupçon légitime

uslsz.jpgUn soupçon légitime,

Stefan Zweig,

Ed. Grasset, 2009

Mot de l'éditeur :
Il est difficile d'établir avec précision quand fut écrite cette nouvelle, publiée 1984 dans le volume Praterfrühling. Nous savons juste que Stefan Zweig, fuyant le régime nazi, s'était exilé à Londres en 1935, et qu'il emmenagea à Bath en juillet 1939 avec Lotte Altmann, sa secrétaire qui allait devenir sa seconde épouse.

Betsy et son mari, couple de jeunes retraités, mènent une existence solitaire et tranquille jusqu’au jour où emménagent leurs nouveaux voisins, les Limpley. John Charleston Limpley est un homme débordant d’enthousiasme, bavard et expansif, qui attire immédiatement la sympathie. Cette vitalité se révèle pourtant vite épuisante, y compris pour sa propre femme. Pour la réconforter, Betsy lui offre un chiot, Ponto.
Limpley se prend d’une passion dévorante pour l’animal. Les rôles s’inversent et Ponto devient le maître, habitué à voir ses moindres caprices satisfaits. Betsy ne supporte pas cette tyrannie, et ses relations avec les Limpley se refroidissent. C’est alors que Mrs. Limpley tombe enceinte.
Limpley oublie son chien et, toujours dans la démesure, se consacre tout entier à sa femme et à sa fille. Ponto, délaissé, ne comprend pas cette indifférence et éprouve bientôt une rancœur grandissante à l’égard de son maître et de l’enfant…

Désireuse de lire de la bonne littérature, j'ai emprunté cette nouvelle de Zweig à la bibliothèque.

Je ne suis pas déçue : intrigue bien menée, de belles lettres.

C'est l'histoire d'un couple qui, ne pouvant pas avoir d'enfant, adoptent un chien et le chérissent comme leur enfant. Le chien est roi dans la maison. Puis un jour, le miracle se produit : la femme tombe enceinte. La vie du couple change et  tous ne parlent avec délectation que du bébé à venir et délaissent le cher animal. Le chien fait tout pour attrier l'attention, mais rien n'y fait, et il finit par se rendre compte que ce bébé est à l'origine de tous ses problèmes.

Un drame, alors, survient...

jeudi 16 juin 2011

Un cirque passe

ucppm.jpgUn cirque passe,
Patrick Modiano,
Ed. Gallimard, 1992



Mot de l'éditeur :
« Place du Châtelet, elle a voulu prendre le métro. C'était l'heure de pointe. Nous nous tenions serrés près des portières. À chaque station, ceux qui descendaient nous poussaient sur le quai. Puis nous remontions dans la voiture avec les nouveaux passagers. Elle appuyait la tête contre mon épaule et elle m'a dit en souriant que "personne ne pourrait nous retrouver dans cette foule". À la station Gare-du-Nord, nous étions entraînés dans le flot des voyageurs qui s'écoulait vers les trains de banlieue. Nous avons traversé le hall de la gare et, dans la salle des consignes automatiques, elle a ouvert un casier et en a sorti une valise de cuir noir. Je portais la valise qui pesait assez lourd. Je me suis dit qu'elle contenait autre chose que des vêtements. »
Cela fait, vous l'aurez remarqué, quelques semaines que je n'ai plus d'appétit de lecture.
A la mort, récente, de Jorge Semprun, je suis allée à la bibliothèque de ma ville pour emprunter un ouvrage de lui que je n'aurais pas lu : il n'y en a aucun ! Je me suis donc rabattue sur une valeur sûre : Modiano.
Avec Modiano, il n'y a pas de surprises, il nous emmène toujours dans les rues brumeuses de Paris, dans ses Cafés d'un autre temps, où passé, présent et futurs se cotoient sans frontières connues. C'est la même chose à chaque fois, mais c'est toujours un réel régal !
En lisant, j'entendais un voix nasillarde des années 50-60 me raconter l'histoire.
Un bon moment, encore, passé avec Patrick Modiano !

mardi 14 juin 2011

L'écriture ou la vie

L'écritleolajs.jpgure ou la vie,

Jorge Semprun,

Ed. Gallimard, 1994

Mot de l'éditeur :

Déporté à Buchenwald, Jorge Semprun est libéré par les troupes de Patton, le 11 avril 1945. L'étudiant du lycée Henri-IV, le lauréat du concours général de philosophie, le jeune poète qui connaît déjà tous les intellectuels parisiens découvre à Buchenwald ce qui n'est pas donné à ceux qui n'ont pas connu les camps : vivre sa mort. Un temps, il va croire qu'on peut exorciser la mort par l'écriture. Mais écrire renvoie à la mort. Pour s'arracher à ce cercle vicieux, il sera aidé par une femme, bien sûr, et peut-être par un objet très prosaïque : le parapluie de Bakounine, conservé à Locarno. Dans ce tourbillon de la mémoire, mille scènes, mille histoires rendent ce livre sur la mort extrêmement vivant. Semprun aurait pu se contenter d'écrire des souvenirs, ou un document. Mais il a composé une œuvre d'art, où l'on n'oublie jamais que Weimar, la petite ville de Goethe, n'est qu'à quelques pas de Buchenwald.

Jorge Semprun est mort il y a une semaine. L'occasion pour moi de repenser à ce grand homme que j'admire. J'ai eu l'occasion de le suivre en conférence, en colloque lors d'un week-end consacré à Semprun à Rennes, en 2007. j'en avais d'ailleurs parlé Ici (désolée, les illustrations n'ont pas l'air d'avoir survécu au temps). Et l'occasion pour ce blog de me rendre compte que je n'avais pas fait d'article sur son oeuvre magistrale : L'écriture ou la vie. Ma dernière année à la fac de Lettres s'était terminée par un module consacré aux univers concentrationnaires, j'ai donc pu étudier Semprun en profondeur, c'est là que mon admiration est née.

Dans cet ouvrage, Semprun revient sur, confit-il, la période la plus importante de sa vie : l'épisode Buchenwald. Il va plus loin que raconter son quotidien concentrationnaire. Il évoque sa difficulté à écrire sur cette période, il se passera presque vingt ans avant qu'il écrive Le grand voyage.

L'homme de Lettres et de Philosphie livre alors une oeuvre remarquable sur ce thème : Le grand voyage, Quel beau dimanche ! , L'écriture ou la vie.

La fiction ravive les souvenirs, ou l'inverse ? Toujours est-il que Semprun, un peu à la manière de Modiano, nous entraîne dans l'ombre des camps, dans l'ombre de sa vie.

Je ne saurai que trop vous conseiller la lecture de L'écriture ou la vie, l'approche de cet homme de combat, qui, dès la libération de Buchenwald, reprenait clandestinement ses activités au Parti Communiste espagnol.

vendredi 10 juin 2011

A vos risques et périls

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A vos risques et périls,

Pascale Meret,
Ed. Thierry Magnier, 2007
Roman Ado

Mot de l'éditeur :
Un nouveau concept de téléréalité : une île déserte, six adolescents livrés à eux-mêmes sous l'oeil des caméras, tenus de garder la cohésion du groupe pour gagner…Six adolescents ont été soigneusement choisis par Grave Production pour répondre à un panel établi. Trois garçons : le beur de service (beau et paresseux), le Français moyen (terne et invisible), l'aristo décadent (scout toujours). Trois filles : la bimbo (qui veut faire carrière au cinéma), la black (sportive et secouriste), la grosse (mais très intelligente). Les six membres du « Commando Hibiscus », qui se croient en compétition avec d'autres équipes, doivent surmonter les épreuves ensemble. Mais l'île déserte, au large d'une dictature, n'est pas si déserte et les voilà kidnappés par une troupe de rebelles opposante à la junte militaire. Bien évidemment la production n'avait pas prévu cela, quoique ce ne soit pas si mal pour l'audimat… Pas prévu non plus que les six jeunes deviendraient proches de leurs ravisseurs, qui ne sont pas très âgés non plus ! L'assaut final est donné par l'armée et les rebelles sont abattus froidement (sauf un)… Au bout du compte nos héros auront surtout gagné en maturité, solidarité… et humanité ! Aucun d'entre eux ne sera plus le même qu'au départ. Rythme, humour, dialogues savoureux… Le texte alterne les voix des ados, le discours cynique de la production, avec celui d'un narrateur omniscient. Plus qu'explorer les dessous de la téléréalité, le roman évoque surtout un vrai parcours initiatique à travers le portait de filles et de garçons sur qui pèse le poids des ambitions parentales.

D'abord désolée pour cette absence ces dernières semaines !

A vos risques et périls, remake pour adolescents de Koh Lanta, l'émission de télé-réalité où des individus sont jetés sur une île "déserte" et filmés 24h/24 (donc pas si déserte que ça, l'île !).
Sont donc mis en pâture six adolescents d'horizons différents : Samir, Aphrodite, Vanessa, Mickaël, Bernadette et Charles. Ils jouent le jeu de survivants et manipulent leur image avec brio, jusqu'au jour où la vraie aventure commence : ils sont enlevés par une guerilla. Chacun redevient soi-même, plus humain. Hors camera, hors scénario, la notion de survie devient réelle.

Comment ces six adolescents que tout séparait s'en sortiront-ils...s'ils s'en sortent ?

Une belle satire de la télé-réalité.

A conseiller vivement !

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