mardi 30 octobre 2007

Apollinaire en Pléiade

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Oeuvres poétiques ;
Oeuvres en prose complètes, T1

Guillaume Apollinaire
Ed. de la Pléiade / Gallimard
1965





Je viens de recevoir, pour mon anniversaire, deux  recueils d'Apollinaire en Pléiade. Etant mon poète préféré, je suis rudement fière de les avoir  !
Alors j'en profite pour parler un peu de ce fantastique poète.














Biographie :

Guillaume Apollinaire, pseudonyme de Wilhelm Albert Vladimir Apollinaris de Wąż-Kostrowitcky (26 août 1880, Rome – 9 novembre 1918, Paris) est un des principaux poètes d'expression française des premières décennies du XXe siècle, auteur notamment du Pont Mirabeau. Il écrit également des nouvelles et des romans érotiques (Les Onze Mille Verges, 1907). Il pratique le calligramme (terme de son invention). Il est le chantre de toutes les avant-gardes artistiques (les Peintres cubistes, 1913) et, poète (Alcools, 1913 ; Calligrammes, 1918) ou théoricien (l'Esprit nouveau et les poètes, 1917), un précurseur du surréalisme (les Mamelles de Tirésias, 1917) dont il a forgé le nom.

Il naît à Rome d'une mère issue de la noblesse polonaise, Angelica Kostrowicka, et de père inconnu, peut-être un officier italien. Il arrive en 1887 à Monaco, puis poursuit des études aux lycées de Cannes et de Nice. En 1899, il passe l'été dans la petite bourgade wallonne de Stavelot, un séjour quitté à « la cloche de bois » : ne pouvant payer la note de l'hôtel où Apollinaire réside avec son frère et sa mère, la famille doit quitter la ville en secret et à l'aube. L'épisode wallon féconde durablement son imagination et sa création. Ainsi de cette époque date le souvenir des danses festives de cette contrée (« C'est la maclotte qui sautille ... »), dans Marie, celui des Hautes Fagnes, ainsi que l'emprunt au dialecte wallon.
En 1901 et 1902, il est précepteur dans une famille allemande. Il tombe amoureux de la gouvernante anglaise Annie Playden, qui ne cessera de l'éconduire et lui inspirera La Chanson du mal-aimé. C'est la période « Rhénane » dont ses recueils portent la trace (La lorelei, Schinderhannes). Lorsque Annie quitte la famille allemande, excédée par les assauts incessants du jeune Guillaume, il la suit en vain jusqu'en Angleterre, et elle part pour l'Amérique en 1904, s'éloignant définitivement de lui. Le poète célébrera sa relation avec Annie et la douleur de la rupture dans de nombreux poèmes, dont Annie et surtout La Chanson du mal-aimé.
Entre 1902 et 1907, il travaille pour divers organismes boursiers et commence à publier contes et poèmes dans des revues. En 1907, il rencontre le peintre Marie Laurencin, avec laquelle il entretiendra une relation pleine d'émulation et d'orages. Il décide de vivre de sa plume. Il se lie d'amitié avec Picasso (il lui avait d'ailleurs dit : « tu vois, moi aussi je suis peintre » à cause de son travail sur les calligrammes), Derain, Edmond-Marie Poullain , de Vlaminck et le douanier Rousseau, se fait un nom de poète, de journaliste, de conférencier et de critique d'art. En septembre 1911, soupçonné dans le vol de la Joconde au Louvre, il est emprisonné durant une semaine à la prison de la Santé ; cette expérience le marquera. En 1913, il publie Alcools, somme de son travail poétique depuis 1898.
Peu avant de s'engager dans l'armée française en décembre 1914, il tombe amoureux de Louise de Coligny-Châtillon, rencontrée à Nice, qu'il surnomme « Lou ». Mais la jeune femme ne l'aimera jamais, ou du moins, pas comme il le voudrait ; bien qu'elle le rejoigne au régiment pendant une semaine (il connaîtra dans ses bras un érotisme violent qui marquera à jamais sa plume), ils rompent en mars 1915. Il part avec le 38e régiment d'artillerie de campagne pour le front de Champagne en avril 1915. Malgré les vicissitudes du front, il écrit dès qu'il le peut pour tenir et rester poète (Case d'Armons, et une abondante correspondance avec Lou, Madeleine et ses nombreux amis dont André Salmon). La guerre est pour lui l'occasion de se déclarer « vrai Français », de servir sa patrie. En 1915, dans un train, il rencontre Madeleine Pagès avec laquelle il se fiancera. Transféré sur sa demande au 96e régiment d'infanterie avec le grade de sous-lieutenant en novembre 1915, il est blessé à la tête par un éclat d'obus le 17 mars 1916, alors qu'il lit le Mercure de France dans sa tranchée. Évacué sur Paris, il est trépané en mai 1916. Après une longue convalescence, il se remet progressivement au travail, fait jouer sa pièce Les Mamelles de Tirésias en juin 1917 et publie Calligrammes en 1918. Il épouse Jacqueline (la « jolie rousse » éponyme du poème) à qui l'on doit de nombreuses publications posthumes.
Affaibli par sa blessure et les gaz de combat, Guillaume Apollinaire meurt le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris alors que, dans les rues, les Parisiens célèbrent la fin de la guerre.
Son nom est cité sur les murs du Panthéon de Paris dans la liste des écrivains morts sous les drapeaux pendant la guerre 1914-1918.

Influencé par la poésie symboliste dans sa jeunesse, admiré de son vivant par les jeunes poètes qui formèrent plus tard le noyau du groupe surréaliste (Breton, Aragon, Soupault — il est à noter qu'Apollinaire est l'inventeur du terme « surréalisme »), il révéla très tôt une originalité qui l'affranchit de toute influence d'école et qui fit de lui un des précurseurs de la révolution littéraire de la première moitié du XXe siècle.
Apollinaire se caractérise par un jeu subtil entre modernité et tradition, par un renouvellement formel constant (vers libre, monostiche, création lexicale, syncrétisme mythologique), et par une imprégnation de tout ce début de XXe siècle, période de renouveau pour les arts et l'écriture, avec l'émergence du cubisme dans les années 1910, du futurisme italien en 1909 et du dadaïsme en 1916. Apollinaire entretient des liens d'amitié avec nombre d'artistes et les aide dans leur parcours artistique ("la phalange nouvelle").
Le spécialiste incontesté et brillant d'Apollinaire est - était - feu Michel Décaudin, auteur fin, drôle, pédagogue, de nombreuses critiques, dossiers, articles, préfaces et éditions du poète, ainsi que d'une thèse indispensable, La crise des valeurs symbolistes. M. Décaudin est décédé en 2005. À sa suite, Mmes Claude Debon et Laurence Campa assurent l'actualité de la recherche sur Apollinaire.





Mon poème préféré :


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1] Apollinaire récite son poème        2] Marc Lavoine le met en chanson





***

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine.

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

***




N'hésitez pas à ouvrir un recueil d'Apollinaire. Grand témoin de son temps (début du 20ème) c'est un artiste complet. Il met les mots dans tous les sens pour en faire resortir leur beauté. Il réussit aussi bien des poèmes en alexandrins que ses famueux calligrammes.
Il déjoue les règles de la poésie française pour en devenir un grand maître.
Bref, Apollinaire est de loin mon poète préféré, c'est même mon homme de Lettres préféré.
Il a tous les talents pour ! ;)





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jeudi 25 octobre 2007

Max et Lili

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Max et Lili est une série de bande dessinée réalisée par l'illustrateur Serge Bloch et l'auteure Dominique de Saint-Mars. Commencée en 1992, la série, éditée chez Calligram dans la collection Ainsi va la vie, compte 81 tomes en octobre 2007.
Max et Lili sont frère cadet et sœur aînée. Chaque tome porte sur un thème (autour de l'école, la famille, la vie sociale etc.) vécu par les enfants ou un de leurs proches, puis résolu ou du moins discuté avec leurs parents. L'ouvrage se termine toujours par quelques pages de questions pour l'enfant. Le caractère enfantin du trait et l'humour des histoires permettent de traiter en douceur des thèmes parfois difficiles : mort d'un grand-père, divorce, racket...



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J'ai découvert cette série quand je travaillais à la bibliothèque. Elle fait fureur auprès de 7-10 ans.
Cela met en scène deux frères et soeurs autour d'un problème, petit ou gros. Et c'est très bien fait.
Des petits livres éducatifs traitant de nombreux thèmes variés.
Il y a peu, aux puces, j'ai trouvé un petit lot, pour les faire lire à mes enfants !  ;)
A conseiller donc !


Martine : un classique de la littérature de jeunesse

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Qui ne connaît pas la série de livres pour enfants Martine ?
Beaucoup lue il ya quelques années, cette série semble aujourd'hui désuète, même s'il en sort quand même un album chaque année. Quand j'en parle, en effet, autour de moi, très peu de personnes partagent mon enthousiasme.
Martine, c'est la petite fille modèle élevée pour être une bonne mère (voyez Martine petite maman), qui est résponsable, ne fait pas de bétîses, ...
Je serai contente que mes enfants lisent ma collection de Martine ! Je les ai quasiment tous, sauf les tout derniers sortis.



La liste des Martine :

# Martine à la ferme (1954)
# Martine en voyage (1954)
# Martine à la mer (1954)
# Martine au cirque (1956)
# Martine à l'école (1957)
# Martine à la foire (1958)
# Martine fait du théâtre (1959)
# Martine à la montagne (1959)
# Martine fait du camping (1960)
# Martine en bateau (1961)
marti1.jpg# Martine et les 4 saisons (1962)
# Martine au zoo (1963)
# Martine à la maison (1963)
# Martine fait ses courses (1964)
# Martine en avion (1965)
# Martine monte à cheval (1965)
# Martine au parc (1965)
# Martine petite maman (1968)
# Martine fête son anniversaire(1969)
# Martine embellit son jardin (1970)
# Martine fait de la bicyclette (1971)
# Martine petit rat de l'opéra (1972)
# Martine à la fête des fleurs (1973)
# Martine fait la cuisine (1974)
# Martine apprend à nager (1975)
# Martine est malade (1976)
# Martine chez tante Lucie (1977)
# Martine prend le train (1978)
# Martine fait de la voile (1979)
# Martine et son ami le moineau (1980)
# Martine et l'âne Cadichon (1981)
# Martine fête maman (1982)
# Martine en montgolfière (1983)
# Martine découvre la musique (1985)
# Martine a perdu son chien (1986)
# Martine dans la forêt (1987)
# Martine et le cadeau d'anniversaire (1988)
# Martine a une étrange voisine (1989)
# Martine, un mercredi pas comme les autres (1990)

# Martine, la nuit de Noël (1991)
# Martine va déménager (1992)
# Martine se déguise (1993)
# Martine et le chaton vagabond (1994)
# Martine, il court, il court le furet (1995)
# Martine, l'accident (1996)
# Martine baby-sitter (1997)
# Martine en classe de découverte (1998)
# Martine, la leçon de dessin (1999)
# Martine au pays des contes (2000)
# Martine et les marmitons (2001)
# Vive la rentrée (2002)
# La surprise (2002)
# L'arche de Noé (2003)
# Martine princesses et chevaliers (2004)
# Martine, drôles de fantômes ! (2005)
# Martine à l'cinse (Martine à la ferme en Ch'ti) (2006)
# Un amour de poney
# J'adore mon frère

 

Plus de cinquante ans d'aventures, et Martine n'a toujours pas pris une ride !
Pour casser l'image de la petite fille parfaite vivant dans un monde des années cinquante, on voit, dans les derniers albums, que l'image se modernise. Les tenues et coiffures de Martine évoluent au fil du temps.
Allez, ouvrez vos vieilles armoires, trouvez-y un vieux Martine qui sent bon le vieux livre, et feuilletez le, vous retomberez certainement sous le charme !

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Mes préférés :
Martine est malade
Martine petite maman
Martine va à l'école
Martine au parc

mercredi 24 octobre 2007

Patrick Modiano

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modiano1.jpgPatrick Modiano est né d'un père de confession juive d'origine italienne (Albert Modiano) et d'une mère belge, débarquée à Paris en 1942 (Louisa Colpijn mieux connue sous son nom d'actrice de cinéma belge Louisa Colpeyn)[1]. Ses parents se sont rencontrés dans le Paris occupé et ont vécu le début de leur relation dans une semi-clandestinité.
Son enfance se déroule dans une atmosphère particulière : entre l'absence de son père — au sujet duquel il entend des récits troubles — et les tournées de sa mère, il effectue sa scolarité de collège en pension. Cela le rapproche de son frère, Rudy, qui meurt de maladie à l'âge de 10 ans (les ouvrages de Patrick Modiano lui sont dédiés de 1967 à 1982). Cette disparition annonce la fin de l'enfance de l'auteur, qui gardera une nostalgie marquée de cette période.
Il fait ses études à l'école du Montcel à Jouy-en-Josas, au collège Saint-Joseph de Thônes (Haute-Savoie), puis au lycée Henri-IV à Paris. Ayant pour professeur particulier de géométrie Raymond Queneau, un ami de sa mère qu'il rencontre alors qu'il a 15 ans, il décroche son baccalauréat à Annecy mais n'entreprend pas d'études supérieures.
Sa rencontre avec l'auteur de Zazie dans le métro est cruciale. Introduit par lui dans le monde littéraire, Patrick Modiano a l'occasion de participer à des cocktails donnés par les éditions Gallimard. Il y publiera son premier roman en 1967, La Place de l'Étoile, après en avoir fait relire le manuscrit à Raymond Queneau. A partir de cette année, il ne fait plus qu'écrire.
Le 12 septembre 1970, Patrick Modiano épouse Dominique Zerhfuss. « Je garde un souvenir catastrophique de la journée de notre mariage. Il pleuvait. Un vrai cauchemar. Nos témoins étaient Queneau, qui avait protégé Patrick depuis son adolescence, et Malraux, un ami de mon père. Ils ont commencé à se disputer à propos de Dubuffet, et nous on était là comme devant un match de tennis ! Cela dit, ça aurait été amusant d’avoir des photos mais la seule personne qui avait un appareil a oublié de mettre la pellicule. Alors il ne nous reste qu’une seule photo, de dos et sous un parapluie !' » (Interview à Elle, 6 octobre 2003) De cette union naîtront deux filles, Zina (1974) et Marie (1978).

La littérature modianienne est d'abord construite à partir de deux thèmes majeurs : la quête de l'identité (la sienne et celle de son entourage), ainsi que l'impuissance à comprendre les désordres, les mouvements de la société. Ce qui produit un phénomène où le narrateur se trouve presque toujours en observateur, subissant, et essayant de trouver un sens aux nombreux évenements qui se montent devant lui, relevant des détails, des indices, qui pourraient éclaircir et constituer une identité. Modiano (ou son narrateur) se montre parfois comme un véritable archéologue de la mémoire, relevant et conservant le moindre document, insignifiant au premier abord, afin de réunir des informations à propos de lui même, de proches ou bien d'inconnus. C'est pour cela que certaines pages semblent être travaillées à la manière d'un détective ou bien d'un historiographe.
Autre obsession modianienne, la période de l'Occupation allemande. Né en 1945, il ne l'a évidemment pas connue, mais il s'y réfère sans cesse à travers le désir de cerner la vie de ses parents durant cette période au point de se l'approprier et d'y plonger certains de ses personnages. L'évidente duplicité de la position idéologique de ses parents tend ainsi à faire émerger dans ses oeuvres des protagonistes à la situation floue, aux limites et profils mal définis (notamment dans la première trilogie, dite "de l'Occupation", composée de ses trois premiers romans).

Le thème du père et de la paternité est à part chez Patrick Modiano. D'abord parce qu'il constitue l'épicentre de tout un réseau de thèmes secondaires variables (l'absence, la trahison, l'hérédité...), mais aussi parce qu'il s'agit d'un élément d'autofiction influençant l'ensemble de l'univers se dégageant des écrits. Ce thème est ainsi majoritairement présent en tant que toile de fond aux récits de Patrick Modiano.
Albert Modiano reste une énigme par divers points et l'écriture permet à l'auteur de les développer de façon libératrice. De sa jeunesse, on ignore quasiment tout, hormis sa participation à quelques trafics. Durant l'Occupation, il vit dans l'illégalité complète et utilise une fausse identité (Henri Lagroux) qui lui permet de ne pas porter l'étoile jaune. Mais le plus troublant reste un épisode dans lequel, après avoir été pris dans une rafle, Albert Modiano est emmené à Austerlitz pour un convoi. De façon surprenante, il sera rapidement libéré par un ami haut placé. L'identité de cet individu demeure floue. On suppose qu'il s'agit d'un membre de la bande de la rue Lauriston, c'est-à-dire la Gestapo française.
Ayant pour habitude de rencontrer son fils dans des lieux hautement fréquentés, comme les halls de gares et d'hôtels, Albert Modiano est toujours préoccupé par de mystérieuses affaires. Patrick décide à l'âge de 17 ans de ne plus le revoir. Il apprendra sa mort (jamais élucidée) sans jamais connaître le lieu de l'inhumation.





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La seemaine dernière, France5  diffusait un documentaire sur Modiano. En effet, Pivot rencontrait l'auteur qui se promenait dans le Paris de ses romans, dans le Paris de sa vie.
Modiano, je l'ai découver lors de ma première année de lettres, à Brest. Le prof nous en parlait avec passion et nous racontait tous les détails nous permettant de comprendre le roman étudié : Livret de famille. Comme beaucoup de ses romans, le personnage est à la recherche de son père. Il y parle d'une époque d'après-guerre, et s'est beaucoup documenté sur rues, les habitants, les faits divers. L'auteur est d'avord un archiviste minutieux, pour lui permettre de se remémorer et imaginer l'ambiance. Né en 1945, la Guerre est une période ominiprésente dans ses romans, période qu'il n'a donc pas pu connaître directement.


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Modiano a un univers particulier, clairsemé de brouillard puis de lumière. Une quête identitaire, les zones mystérieuses de l'après-guerre, il nous emmène avec lui dans ses récits.
Et il fait romancier parisien, la ville lui appartient, et dans cette ville, naissent ses personnages souvent perdus qu'on veut aider à retrouver leur chemin...
Si vous n'avez jamais lu de Modiano, laissez vous séduire, essayez-en un !
Je vous conseille Livret de famille, La place de l'Etoile, Voyage de noce, ou Des inoconnues.
Vous verrez, c'est...modianesque !






Bibliographie
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    * 1968 : La Place de l'Étoile (Prix Roger Nimier)
    * 1969 : La Ronde de nuit
    * 1972 : Les Boulevards de ceinture (Grand prix du roman       de l'Académie française)
    * 1974 : Lacombe Lucien
    * 1975 : Villa triste
    * 1977 : Livret de famille
    * 1978 : Rue des boutiques obscures (Prix Goncourt)
    * 1981 : Une Jeunesse
    * 1982 : De si braves garçons
    * 1984 : Quartier Perdu
    * 1986 : Dimanches d'août
    * 1988 : Remise de Peine
    * 1989 : Vestiaire de l'enfance
    * 1990 : Voyage de noces
    * 1991 : Fleurs de Ruine
    * 1992 : Un Cirque passe
    * 1993 : Chien de printemps
    * 1996 : Du plus loin de l'oubli
    * 1997 : Dora Bruder
    * 1999 : Des inconnues
    * 2001 : La Petite Bijou
    * 2003 : Accident nocturne
    * 2004 : Un pedigree
    * 2007 : Dans le café de la jeunesse perdue





** Modianesque :
« Situation ou personnage clair-obscur ni logique ni absurde, entre les deux, entre l'ombre et la lumière, entre chien et loup. » (Pivot)
♪♪ Le baiser Modiano, Vincent Delerm


mardi 23 octobre 2007

Le lâcher de livres

Comme tous les ans, à Rennes, a lieu le lâcher de livres.
Le principe : récupérer un livre dans la ville, le lire, et en donner son avis.
Ce ne sont pas des livres au hasard, ce sont tous des Goncourables !



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L'opération "Lâcher de livres", basée sur le principe du "bookcrossing" revient à Rennes pour la 2e année consécutive. Organisée conjointement par la Ville de Rennes et la FNAC, elle s'inspire d'un mouvement désormais mondial, lancé en 2001, qui a pour ambition de faire circuler des livres en les libérant dans la nature pour qu'ils puissent être retrouvés et lus par d'autres personnes, qui les relâcheront à leur tour.

A Rennes, cette opération démarre le 17 octobre. Le principe : 600 exemplaires des 15 ouvrages sélectionnés pour le 20ème Goncourt des Lycéens vont être disséminés sur le territoire de la ville. Les Rennais qui souhaitent participer à l'opération sont invités à lire ces oeuvres, puis à les commenter soit sur rennes.fr, ici,  soit sur le site de la Fnac avant de les "relâcher" dans la ville pour que d'autres lecteurs perpétuent la chaîne.

Sur Rennes.fr, vous pouvez :
- consulter la liste des livres qui vont être disséminés.
- consulter les lieux où ces ouvrages seront disséminés.
- commenter le livre que vous vous serez empressé d'adopter...
- et, surtout,  laisser une indication du lieu où vous aurez relâché l'ouvrage.



Voici donc la liste de ces livres :

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A vos livres, prêts, feu, lisez !
 

vendredi 19 octobre 2007

Exposition : La Bibliothèque rose

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Il y a quelques mois,  aux Champs-Libres,  on pouvait voir une expo sur la Bibliothèque Rose.
On pouvait voir l'évolution des couvertures, et par là, l'évolution des techniques de reliure, de mise en page, ... 



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Les 150 ans de la Bibliothèque Rose

[Les Champs Libres : Histoire ]


La Bibliothèque rose est née en 1856, à l'occasion d'une rencontre dans un train, lors de l'inauguration de la ligne Paris-Strasbourg, entre Louis Hachette et le comte de Ségur. Ce dernier lui confie que sa femme Sophie écrit des récits pour ses petits-enfants. Les chemins de fer étant en plein développement, l'éditeur venait d'avoir la bonne idée de vendre dans les gares une collection bon marché, la Bibliothèque des chemins de fer, classés par couleur : rouge pour les guides de voyageurs, crème pour la littérature française, jaune pour les littératures étrangères, rose pour les livres illustrés pour les enfants..

Ces récits ont accompagné des générations d'enfants qui ont, ainsi, pris goût à la lecture.

L'exposition fait revivre, entre autres, les Nouveaux contes de fée, la Petite Jeanne, Oui-Oui, et bien sûr, le Club des cinq, Fantômette. Un moment de nostalgie à découvrir et à partager.

Les bibliothèques qui le souhaiteront auront la possibilité d'accueillir tout ou partie de cette exposition après sa présentation aux Champs Libres.






Effectivement, la Bibliothèque Rose sent bon les souvenirs d'enfance. Je me souviens lire Le Club Des Cinq, lovée dans un fauteuil.
Ou à descendre un matin, vers 6 ans, fière de moi car le soir précédent, j'avais lu d'une seule traite un Oui-Oui, Oui-Oui et le chien qui saute.
Bref, pour tout le monde, cette collection évoque des souvenirs !



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Voilà quelques photos de La Comtesse de Ségur (à gauche) et du Club des Cinq (à droite).

Ce sont deux grandes figures de la collection qui ont contribué à
sa prospérité...pour la postérité !



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Enyd Blyton

1897 - 1968
Angleterre









Enid Mary Blyton (° 11 août 1897 à Londres, dans le faubourg d'East Dulwich, † 28 novembre 1968 à Hampstead, dans la banlieue nord de Londres) était une romancière britannique, spécialisée dans la littérature pour enfants. On lui doit entre autres Le Club des Cinq (the Famous Five en anglais), Le Clan des Sept (The Secret Seven), Oui-Oui (Noddy). Ses romans, connus dans le monde entier, ont été vendus à plus de 400 millions d'exemplaires : en 2006, Enid Blyton est le cinquième auteur le plus traduit[1] avec 3300 traductions dans plus de quarante langues différentes, derrière Lénine mais devant Barbara Cartland.


Biographie

Enid Blyton était la fille aînée de Thomas Carey Blyton (1870–1920), coutelier de son état, et de Theresa Mary, née Harrison (1874–1950). Elle publia son premier livre, un recueil de poèmes intitulé Murmures d'enfant (Child Whispers) en 1922. De 1907 à 1915, elle fréquenta St. Christopher's School à Beckenham, où elle fut toujours la première de sa classe. Elle adorait le sport et la littérature, et n'aimait pas les mathématiques. Elle apprit à jouer du piano et y montrait des dispositions, mais abandonna ses études musicales lorsqu'elle suivit sa formation d'enseignante.
Nommée pendant cinq ans institutrice à Bickley et Surbiton, elle consacrait ses loisirs à l'écriture. Après la Première Guerre mondiale (1924), elle épousa Hugh Alexander Pollock (1888–1971), un héros de la guerre, qui dans le civil était responsable de collection chez son éditeur, George Newnes. Le couple déménagea dans le Buckinghamshire et finalement acquit une propriété nommé "Green Hedges" dans le Beaconsfield. Enid eut deux filles : Gillian Mary Baverstock (née en 1931) et Imogen Mary Smallwood (1935).
Au milieu des années trente, Enid Blyton fut tentée de se convertir à la foi catholique, mais y renonça devant les contraintes que cela lui paraissait comporter sur sa vie. Bien qu'elle allât elle-même rarement à l'église, elle veilla à donner à ses filles une éducation religieuse.
Au début de l'année 1938, son mari, atteint de pneumonie, dut être hospitalisé pendant plusieurs mois. Enid Blyton fit la connaissance d'un chirurgien, K. Darrell Waters (1892–1967), divorça de H. Pollock en 1941, et se remaria en 1943. Elle fit d'ailleurs prendre à ses deux enfants le nom de Darrell Waters. Pollock, mobilisé dès 1940, s'était remarié de son côté. C'est au cours des vingt-cinq années qui suivirent qu'elle composa ses romans les plus célèbres.
Après la mort de son second mari, la santé d'Enid Blyton se dégrada très vite. Atteinte de la maladie d'Alzheimer, elle fut internée à la clinique de Greenways (à Hampstead), et mourut trois mois plus tard.


Principales œuvres
Enid Blyton a écrit plus de 800 romans en 40 ans. Au Royaume-Uni, les droits sur ses principales séries sont détenus par l'éditeur londonien Chorion PLC. Les principaux romans sont :

    * la série des Oui-Oui est parue en France dans la Bibliothèque rose.
    * La série Le Club des Cinq comprend 21 histoires, rédigées entre 1942 et 1963. Elle raconte les aventures d'un groupe de quatre enfants et de leur chien. Ces romans ont été publiés en France dans la Bibliothèque rose.
    * La série Le Clan des Sept, qui comporte 15 histoires rédigées entre 1949 et 1963, est parue en France dans la Bibliothèque rose. Elle présente plus un caractère de roman policier que le Club des Cinq.
    * La série Jojo Lapin, elle aussi parue en France dans la Bibliothèque rose.

(c) Wikipedia




mercredi 17 octobre 2007

Article 17-10-2007

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Les enfants de la  liberté
, Marc Levy
Ed. Robert Laffont,  2007




L'avis de l'éditeur :

On est tous l'étranger de quelqu'un.
" Jeannot, tu leur diras de raconter notre histoire, dans leur monde libre. Que nous nous sommes battus pour eux. Tu leur apprendras que rien ne compte plus sur cette terre que cette putain de liberté capable de se soumettre au plus offrant. Tu leur diras aussi que cette grande salope aime l'amour des hommes, et que toujours elle échappera à ceux qui veulent l'emprisonner, qu'elle ira toujours donner la victoire à celui qui la respecte sans jamais espérer la garder dans son lit. Dis-leur Jeannot, dis-leur de raconter tout cela de ma part, avec leurs mots à eux, ceux de leur époque. Les miens ne sont faits que des accents de mon pays, du sang que j'ai dans la bouche et sur les mains. "









Mon avis :
On ne présente plus Marc Levy. personnellement, j'ai lu tous ses romans. J'ai donc tout naturellement dévoré ce dernier.
Ca change des autres romans de l'auteur, vraiment beaucoup. Tellement même qu'on ne dirait pas que c'est lui qui écrit. Mais c'est ce qui est bien en même temps, il se met dans la peau de son père qui lui, qui nous raconte sa guerre, la Résistance, ... Et Marc Levy nous envoie ailleurs, dans un autre temps : dans le Toulouse des années 1942-44.
Et, moi qui ai lu beaucoup de livres sur ce sujet, je trouve que l'auteur (pourtant étranger à la période), raconte comme les témoins de cette époque. Même vocabulaire, tournures de phrases, ... J'entendais la même voix que Semprun ou d'autres, et non celle de l'auteur de romans d'amour.
Bref : joli coup pour Marc Levy !

mardi 16 octobre 2007

La saga de la Bicyclette Bleue

tqvlfdv.jpgEt quand viendra la fin du voyage...., Régine Deforges
Ed. Fayard, 2007



L'Avis de l'éditeur :
En 1966, le général de Gaulle, chef de l’État français, charge François Tavernier d’une mission aussi secrète que délicate : se rendre en Bolivie où Klaus Barbie, le criminel de guerre nazi, a trouvé refuge. Là, avec l’appui de Dominique Ponchardier, ambassadeur de France à La Paz, il devra obtenir l’extradition du tortionnaire de Jean Moulin. À défaut, il lui restera la possibilité de l’enlever ; voire de l’éliminer... À peine débarqué, Tavernier se trouve en butte à l’hostilité déclarée des exilés allemands : les attentats contre sa vie se multiplient. Par bonheur, Léa qui l’a rejoint à La Paz, le seconde courageusement dans cette lutte sans merci. Lancés sur les traces de Barbie et des siens, François et Léa nous entraînent à travers un pays magnifique, tout secoué qu’il est par la guérilla qu’y mène alors Ernesto Guevara. Après le Français Régis Debray, c’est d’ailleurs à la cause du Che que Charles, fils adoptif de Léa, se rallie en secret ; il s’y jette avec toute l’énergie de sa jeunesse, mêlant la saga des Tavernier aux soubresauts de l’histoire sud-américaine des années soixante : le grand rêve révolutionnaire du Che, son combat désespéré et sa fin tragique défilent alors devant nous. Après avoir traversé tant d’épreuves, survécu à l’Occupation allemande, aux déchirements de l’Indochine puis de l’Algérie françaises, Léa et François se retrouvent de nouveau entraînés par le tourbillon de l’Histoire. Cette fois, pourtant, elle se parera pour eux de funestes couleurs. Ainsi s’achève le cycle romanesque commencé par La Bicyclette bleue.



Mon avis :
Je suis tombée sur ce livre par hasard, au fil des rayons d'une librairie. Et je me suis alors rendue compte que j'avais loupé les deux derniers tomes de la saga La Bicyclette Bleue. Je me suis donc très vite rattrappé en termiant les dernières pages du dixième et ultime volet.
François et Léa, bien que vieillis, sont toujours au coeur de l'Histoire. Dans cet épisode, il s'agit, d'une certaine façon, de réparer l'Histoire en extradant Klaus Barbie de Bolivie, pour le faire condamner. Tâche que confie le Général de Gaulle à son fidèle Tavernier.
Ce dernier ouvrage a bien des odeurs de fin, de conclusion. On se remémore les faits, les personnages des autres épisodes, des autres époques.
En principe, il ne faut jamais dévoiler la fin d'un roman, encore moins d'une saga ! Mais je ne peux m'empêcher de vous citer les dernières lignes, quelques peu floues : 

A l'autre bout du pont, François se dirigeait vers [Léa], portant Lorenzo qui riait aux éclats ; une vague de bonheur la submergea. Subitement, cette douleur qu'elle connaissait bien lui déchira la poitrine : elle retint un cri. Ses yeux se brouillèrent. Peu à peu, elle sentit ses forces l'abandonner, son corps devenir léger. Là-bas, François s'avançait vers elle, souriant, la regardant avec amour.
Comme à son retour d'Allemagne, en 1945, il était là, fort et rassurant : tout allait recommencer comme avant... Mais pourquoi, au lieu de se rapprocher, s'éloignait-il dans ce brouillard... ? François... !


Et c'est ainsi que se termine une saga de dix épisodes.
L'Histoire se parera pour eux de funestes couleurs...
C'est triste. Triste de quitter une saga. Triste de lire cette fin. Ah... !






La saga :

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1. La bicylcette bleue
2. 101 avenue Henri-Martin
3. Le diable en rit encore
4. Noir tango
5. Rue de la soie
6. La dernière colline
7. Cuba libre !
8. Alger, ville blanche
9. Les généraux du crépuscule
10. Et quand viendra la fin du voyage...



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J'ai commencé la saga au moment où France2 diffusait le téléfilm. Je peux donc dire que je les ai tous lus !
Et Léa Et François nous entraînent aux quatre coins du monde, au coeur de conflits, ...
Leur histoire l'Histoire ne sont que trop souvent mêlées et dépendantes. L'auteur mélange Histoire et romance, et c'est toujours passionnant !
Mais quand même, c'est triste de quitter une saga, en sachant qui'il n'y aura pas de suite...







L'auteur :

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Régine Deforges, nous l’avons retrouvée à son hôtel genevois, le Tiffany, point de départ d’une balade à laquelle elle nous a conviés dans la vieille ville de Genève. Une ville qu’elle connaît bien même si parfois les souvenirs s’estompent. «Genève, c’est la ville de Rousseau. Et pour moi, c’est très important. Je suis contente de parcourir cette vieille ville à la recherche de son fantôme. Vous savez, la Suisse, je connais un peu. J’ai épousé en première noce un monsieur Spengler. Il venait de Zurich, une ville avec un quartier chaud que j’aime bien. Et j’ai un fils de 49 ans qui porte le nom de Spengler.» Genève, Zurich. Mais aussi Lausanne. Régine Deforges se rappelle subitement avoir acheté son premier livre libertin dans «une petite librairie dans une rue qui monte». On aimerait plus de détails. «Peut-être un livre d’Apollinaire.» Dans la foulée, elle avoue également une passion pour la «ficelle» dont elle regrette immédiatement la disparition. A force de parler de Lausanne, la mémoire lui revient avec son lot d’images un peu floues. «J’ai participé à des vendanges. C’était dans un petit village entre Lausanne et Vevey, dans le Lavaux, je crois. J’ai rencontré aussi Simenon à son appartement à l’avenue des Figuiers. Il aimait ce que je faisais. Il m’avait demandé de participer à une émission qui lui était consacrée.»

Ces vagues souvenirs lausannois nous aident à atteindre, tout doucement, la vieille ville. Régine Deforges se fait plus silencieuse, regarde beaucoup autour d’elle et tire un peu sur son cigare en espérant trouver au plus vite un bouquiniste. «J’adore les romans noirs du XVIII et XIXe et les vieilles éditions de Victor Hugo.» En débouchant dans la Grand-Rue, en passant devant la maison natale de Michel Simon, né ici un 9 avril 1895, elle avoue qu’elle est atteinte de collectionnite aiguë. «Ma maison est remplie d’horreurs, je collectionne tout ce que je trouve, des bustes de Lénine et des écrivains célèbres, des broderies, des objets religieux. Ça exaspère mon mari mais tous ces objets ont une histoire et j’ai une grande tendresse pour eux.»

Nous passons presque sans la voir devant la maison de Rousseau, au numéro 40 de la Grand-Rue. Nous y reviendrons au retour lorsque la demeure sera enfin ouverte. Mais Régine Deforges fait la moue, l’esprit de Rousseau n’est décidemment pas très présent. Un rien nostalgique, elle évoque alors la fin de La bicyclette bleue avec la parution du dernier tome. «J’arrête parce que mes personnages sont vieux. J’écris des romans d’action. Et pour mes héros, c’est difficile de courir vite lorsque l’on a 40 ou 50 ans. J’arrête aussi parce que 1967 représente la fin d’une période. La mort du Che sonne le glas d’un rêve impossible à réaliser: changer le monde. Par les idées, par les armes. Je suis triste, j’ai envie de passer à autre chose.» En attendant de tourner la page, Régine Deforges évoque avec gourmandise un restaurant décrit dans son dernier livre: «La maison suisse, chez Mina». Un restaurant situé en plein cœur de la Paz en Bolivie. Un restaurant qui n’existe pas. «Mais j’ai trouvé un petit bistrot suisse en Patagonie près d’un lieu où je suis allée observer les baleines. Dans une maisonnette invraisemblable, une mère et sa fille faisaient des roestis. On y buvait même des vins suisses, de la Dôle, du Fendant, du Dézaley. C’était surprenant. Je n’ai pas résisté. Dans mon esprit, comme dans mon livre, il est maintenant à la Paz.»
(c) 24Heures


mercredi 3 octobre 2007

A l'abri de rien

aladroa.jpgA l'abri de rien, Olivier Adam,
Ed. de l'Olivier, 2007

L'avis de la Fnac :
Olivier Adam est l’un des jeunes romanciers dont on risque fort de parler en cette rentrée littéraire, avec ce nouveau livre que certains considèrent déjà être son meilleur texte…
Ici, le lecteur croisera le chemin de Marie, femme aliénée à la routine des jours dans une banlieue monotone comme il en existe tant. Attendre l’époux, gérer la vie matérielle des enfants… une vie de dévotion dans l’univers vide et désenchanté des zones pavillonnaires et des galeries marchandes. Au fond de Marie, il y a l’appel du gouffre, les fissures de la dépression. Et puis un jour, sa vie bascule. Une énergie obscure la pousse à de désintéresser de son foyer pour se tourner du côté d’un groupe de réfugiés dans l’attente d’un hypothétique départ pour l’Angleterre (songez aux réfugiés de Sangatte et vous aurez raison). Marie commence à les aider. Un peu. Beaucoup. Passionnément. A la folie.  Elle leur donne tout ce qu’elle peut leur donner, tout, comme si la rencontre de ces Errants étaient à sa manière une rencontre avec des frères de naufrage…
Un très beau livre, tout en retenue et en puissance de suggestion.





Ma lecture :
Ce n'est pas mon premier roman d'Olivier Adam, et on reconnaît ses thèmes récurrents : la mère perdue, une mort difficile à surmonter, ...
Et dans ce roman, précisément, il s'agit d'une femme (le narrateur, c'est elle, Marie) perdue au sein de sa famille, de sa vie, de la vie. Un jour, son chemin croise celui des Kosovars, et cela donne un certain sens à son existence. Mais malgré son dévouement, les réfugiés ne sont pas tous sauvés. Et elle non plus. 
C'est l'histoire d'une femme perdue...

Pourquoi je l'ai choisi ?
Olivier Adam était venu renconter des élèves et faire une conférence à la bibliothèque où je travaillais. Ca m'avais beaucoup plu. Après, j'avais lu quelques uns de ses romans.   
Et pendant cette  conférence, il nous a  parlé de l'écriture de ce livre. Donc, forcément, j'étais obligée  de le lire ! ;)
C'est un nouvel auteur, très prometteur. D'ailleurs, son dernier roman est pré-selectionné pour le Goncourt !

Ses autres romans que j'ai lu :


odoa-copie-1.jpgSous la pluie
Roman ado

Quand la mère d'Antoine s'endort une fois de plus dans sa voiture en pleine nuit, qu'elle sort sous la pluie et se perd, le monde se met à ressembler à un monde à l'envers, où les enfants inquiets doivent veiller sur des parents insouciants. Cette fois c'est sûr, tout va craquer, s'écrouler autour de lui. Heureusement, il y a Chloé. Si seulement elle voulait bien cesser de se moquer de lui...


Je vais bien ne t'en fais pas
Adapté au cinéma

Une autre lettre de Loïc. Elles sont rares. Quelques phrases griffonnées sur un papier. Il va bien. Il n'a pas pardonné. Il ne rentrera pas. Il l'aime. Rien d'autre. Rien sur son départ précipité. Deux ans déjà qu'il est parti. Peu après que Claire a obtenu son bac. A son retour de vacances, il n'était plus là. Son frère avait disparu, sans raison. Sans un mot d'explication. Claire croit du bout des lèvres à une dispute entre Loïc et son père. Demain, elle quittera son poste de caissière au supermarché et se rendra à Portbail. C'est de là-bas que la lettre a été postée. Claire dispose d'une semaine de congé pour retrouver Loïc. Lui parler. Comprendre.


La messe anniversaire
Roman ado

Caroline est morte. Il y a un an déjà. Elle avait quinze ans quand sa vie a basculé. Et la vie continue. Il y a Titou, qui déraille un peu; Sophie, qui refuse d’oublier de peur de trahir; Nico, l’ami d’enfance, celui du premier baiser; Marilou, qui a déménagé et refait sa vie; Alex, qui essaie de vivre pleinement et tout de suite, malgré la culpabilité… Chacun d’entre eux vient de recevoir par la poste un carton d’invitation frappé d’une petite croix grise. Ils sont invités samedi à la messe anniversaire et vont se retrouver après un an de deuil.

lundi 1 octobre 2007

Les contes d'Andersen

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Les Contes d'Andersen en BD
, Collectif
Ed. La Martinière / Petit à petit ; 2007




Ma lecture :

Cinq dessinateurs de bandes dessinées se sont plongés dans l'univers d'Andersen pour sortir cette compilation de cinq contes.
On y retrouve : La petite fille aux allumettes, Hans le balourd, Le Rossignol, Le vilain petit canard, et La princesse au petit pois.
Redécouverte pour certains, découverte pour d'autre.
Une manière différente d'appréhender les classiques !



La Cause des Femmes

ghlcdf.jpgLa cause des femmes, Gisèle Halimi
Précédé par : Le temps des malentendus
Ed. Gallimard, 1992 (nouvelle édition)

Le mot de l'Editeur :
Une jeune fille de seize ans, Marie-Claire C..., se fait avorter avec la complicité de sa mère. Employée de métro, mère célibataire de trois filles qu'elle élève d'une manière exemplaire, Mme Chevalier est jugée devant le tribunal de Bobigny. "Procès d'un autre âge ", disent les personnalités (médecins, savants, artistes) et les femmes citées par la défense comme témoins. L'association "Choisir" transforme le procès de ces femmes en acte d'accusation contre la loi de 1920 qui réprime l'avortement et, dans les faits, ne touche que les pauvres. En quelques semaines, l'affaire de Bobigny crée un mouvement d'opinion irréversible. Dans cette nouvelle édition d'un livre qui fait date, on trouvera un texte où, pour la première fois, Marie-Claire, aujourd'hui elle-même mère d'une fille de seize ans, s'exprime. Récit des souffrances et bilan de son combat. On trouvera également un avant-propos inédit de Gisèle Halimi, l'avocate du procès, qui assimile cette phase de la libération des femmes à la désobéissance civique. Refuser une loi injuste pour en faire naître une autre, conforme au droit pour les femmes de choisir de donner (ou non) la vie. La plus fondamentale de leurs libertés.



Ma lecture :
J'ai longtemps était passionnée par un téléfilm sorti en 2000 : Victoire ou la douleur des femmes. Victoire, personnage fémisniste jouée par mon actrice devenue alors favorite : Marie Trintignant.
Six ans plus tard, j'apprends que Gisèle Halimi vient à Rennes pour donner une conférence sur le féminisme. Ce nom, je l'ai déjà attendu, avec le Procès Bobigny, mais je ne sais rien d'elle. Je décide d'aller la voir, et là, je tombe sous le charme. Je suis également émue car je me rends compte que je suis en face d'un personnage historique.
Depuis, je lui ai écrit, et elle m'a gentiment répondu. Et je lis ses livres.
Elle est devenue féministe par son histoire, donc, presque par nature. Elle s'est mêlée au combat en voulant changer les mentalités de son époque.
Le Procès de Bobigny l'a rendue célèbre et a ouvert la porte de la libération des femmes.

Mais revenons à ce livre précis.
Il traite de faits qui se sont déroulés dans les années 70, surtout l"histoire de Bobigny.
Lire ça aujourd'hui paraît un peu vieillot car la condition féminine est loin d'être la même. Et c'est justement ça qui est formidable. On comprend d'où mieux d'où l'on vient, quels chemins ont été parcourus.
" Libérer la femme implique un changement des structures, et des rapports économiques. Mais aussi un changement dans la forme "mâle" du pouvoir. Et même (c'est la pierre de touche de ce combat) une révolution des mentalités. Un monde à changer dans son "commerce", dans sa relation, dans sa culture.
L'homme devra réapprendre à vivre. L'homme nouveau sera libre, car il ne sera plus en situation d'oppresseur. De même qu'un pays qui en opprime un autre n'est pas un pays libre, un homme ne pourra se réclamer de la liberté que si la femme en jouit à part entière, comme lui.
Il pourra naître entre la femme et l'homme, une nouvelle approche, une nouvelle relation. Tout aura changé en fait : la sexualité, le partage des tâches, le langage. Une autre manière d'appréhender la vie. Un partage juste et responsable entre deux égales libertés. "

Voilà comment Gisèle Halimi conclut son essai... Je crois qu'elle et toutes les femmes de son époque peuvent être fières de ce qu'elles ont accompli, car aujourd'hui en France, les hommes et les femmes de ma génération vivent dans cette harmonie.

A conseiller vivement !




Voici la plaidoirie de Gisèle Halimi, pour le Procès de Bobigny, dit par l'actrice Anouk Grimbert.




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Autres livres de Gisèle Halimi :
La Kahina (roman, 2006)
Avovate irrespectueuse (essai, 2002)
Le lait de l'oranger (roman, 1988)
Djamila Boupacha (essai, 1962)
Le site web de son association : Choisir


Téléfilms sur le sujet :
Victoire ou la douleur des femmes (2000)
Le procès de Bobigny (2006)

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