mardi 20 décembre 2011

Sauver Noël

snrs.jpgSauver Noël,

Romain Sardou,

Ed. XO, 2006

Mot de l'éditeur :
Pour sauver Noël, une gouvernante de choc et un petit garçon avisé vont faire alliance contre le Mal...
1854, à Londres. Gloria Pickwick, femme au tempérament énergique, aussi ronde que rousse, est une perle rare : gouvernante, cuisinière, préceptrice des enfants, elle tient la vaste maison de Lord Balmour d'une poigne affectueuse.
Aussi regarde-t-elle d'un oeil suspicieux leur nouveau voisin, l'étrange baron Ahriman. Mille rumeurs courent le quartier. Qui est ce baron ? Il refuse toutes les invitations, ses volets restent clos... Parfois une diligence menée par six chevaux noirs conduit des gens chez lui, des gens qu'on ne revoit jamais !
Arrive le 24 décembre. Tous les enfants, des fils de lord aux filles de lingères, se couchent en rêvant au lendemain. Mais le Père Noël ne vient pas. Aucun cadeau au pied des sapins illuminés. Une vague de tristesse submerge Londres. Une maison, et une seule, fait la fête ce jour-là, avec un tapage insolent. Les voisins étranges.
C'en est trop pour Gloria, qui prend l'affaire en main. Et Harold, un petit garçon futé, s'engage avec elle dans l'aventure, amenant des renforts insolites : des lutins, une fée, des oies douées de paroles et bien d'autres encore.
L'objectif de cette drôle de troupe : sauver Noël ! Si c'est encore possible...

L'an dernier à la même période, j'avais lu Une seconde avant Noël, du même auteur. Il y a quelques années, j'avais acheté les trois contes de Noël de Romain Sardou, et chaque année, je ratais le coche pour les lire ! Du coup depuis l'année dernière, je suis synchro ! Oui, car lire un conte de Noël en plein mois d'Août sur une plage ensoleillée (coquillages et crutacés), ça a tout de suite moins de charme ! Bref, tout ça pour dire que je viens de terminer ce conte, et ma foi, j'ai passé un bon moment ! Vous le raconter serait difficile, et vote lecture perdrait de sa magie, mais en gros, une seconde fois, Noël est menacé. Le jeune Harold et la gouvernante Gloria vont vivre de fabuleuses aventures pour tenter de le sauver.... On est plongés au coeur du Londres du 19è siècle, et l'auteur a une écriture parfaite pour ce genre, presque désuète, mais tellement charmante !

Un joli moment à lire en cette période de fêtes, même si j'avais préféré le premier conte.

A lire pour Noël, sans nul doute, à offrir ou à se faire offrir ! 

dimanche 11 décembre 2011

Fais-moi un bébé !

fmubsmFais-moi un bébé !

Sinéad Moriarty,

Ed. Plon, 2004

Mot de l'éditeur :

"Bonjour, je m'appelle Emma. Naguère, j'étais quelqu'un de normal et heureux. J'avais la tête sur les épaules, des amis sympas, un boulot que j'adorais et une vie sociale très animée... Jusqu'à ce que je décide d'avoir un bébé et me métamorphose en Kathy Bates dans Misery."
Tout a commencé très innocemment. J'avais tout planifié : je devais arrêter la pilule en décembre, faire l'amour, être enceinte en janvier, avoir le bébé en septembre, prendre un moniteur de gym privé en novembre et, dès décembre, avoir récupéré ma ligne et donné un bon rythme au bébé, pour pouvoir parader pendant les soirs de fête, telle Liz Hurley après sa grossesse. Non que je pense une seule seconde à me comparer à Liz, Elle ou Catherine Zeta, au demeurant... "Lucy, ma meilleure copine, m'a dit que je ressemblais à Julia Roberts dans Pretty Woman, mais c'est ça le rôle des meilleures copines : mentir pour vous réconforter."
Emma, 33 ans, est une jeune femme heureuse en ménage avec James, entraîneur d'une équipe de rugby. Jusqu'au jour où, fatiguée de s'entendre dire qu'elle n'est pas encore mère, elle décide d'avoir un bébé et constate qu'elle n'y arrive pas...

J'avais acheté ce roman à France Loisirs il y a fort longtemps, et je me suis enfin décidée à le lire ! Et quelle découverte ! C'est l'histoire d'un couple irlandais, tout juste trentenaire, qui essaie d'avoir un bébé. On suit alors les interrogations, les spéculations d'Emma dans sa "course" au bébé. C'est très drôle à lire, on retrouve un peu la même veine ques les Accros du shopping, (même si là, l'héroïne n'est pas accro au shopping), et c'est en même temps émouvant. On s'attache vraiment à James et Emma, et on attend avec impatience, tout comme eux, leur premier bébé !

A conseiller aux filles ! ^^

lundi 5 décembre 2011

Article 05-12-2011

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Le tailleur de pierre,

Camilla Lackberg,

Ed. Actes Sud, 2009

Mot de l'éditeur :

" La dernière nasse était particulièrement lourde et il cala son pied sur le plat-bord pour la dégager sans se déséquilibrer.
Lentement il la sentit céder et il espérait ne pas l'avoir esquintée. Il jeta un coup d'oeil par-dessus bord mais ce qu'il vit n'était pas le casier. C'était une main blanche qui fendit la surface agitée de l'eau et sembla montrer le ciel l'espace d'un instant. Son premier réflexe fut de lâcher la corde et de laisser cette chose disparaître dans les profondeurs... " Un pêcheur de Fjâllbacka trouve une petite fille noyée.
Bientôt, on constate que Sara, sept ans, a de l'eau douce savonneuse dans les poumons. Quelqu'un l'a donc tuée avant de la jeter à la mer. Mais qui peut vouloir du mal à une petite fille ? Alors qu'Erica vient de mettre leur bébé au monde et qu'il est bouleversé d'être papa, Patrik Hedstrôm mène l'enquête sur cette horrible affaire. Car sous les apparences tranquilles, Fjâllbacka dissimule de sordides relations humaines - querelles de voisinage, conflits familiaux, pratiques pédophiles - dont les origines peuvent remonter jusqu'aux années 1920.
Quant aux coupables, ils pourraient même avoir quitté la ville depuis longtemps. Mais lui vouer une haine éternelle.

Ce n'est que la troisième aventure de Patrick Hedström et d'Erica Falk que je lis, mais j'ai l'impression de les connaitre depuis toujours ! Ces romans de Camilla Lackberg sont fascinants, envoutants, aussi délicieux qu'un Daim.

Celui-ci, avec son intrigue entre-mêlée dans le temps est vraiment terrible ! Je ne vous en dis pas plus...

Et puis, à lire ces polars suédois, cela donne vriament envie de découvrir la Suède....où d'aller faire un tour à Ikéa (^^).

mardi 8 novembre 2011

Marzi


Marzi,
Sylvain Savoia, Marzena Sowa,
Ed. Dupuis, série commencée en 2005


L'avis de la Fnac :

Elle s’appelle Marzi, elle a 7 ans et vit en Pologne. Dans le HLM de la ville industrielle où elle habite, il y a ses parents, des enfants et des voisins qui râlent parfois un peu – par exemple s’ils en ont marre de devoir monter à pied parce que Marzi et ses copains s’amusent à appuyer sur les boutons d’ascenseur de tous les étages. À part ça, il y a les vendeuses insupportables dans le magasin où elle va faire la queue avec ses parents quand un arrivage de pain ou de viande est annoncé, et aussi le reste de la famille à la campagne avec le parrain un peu bizarre, regard de fou et dents en moins. Bref, la vie quotidienne qui va et les souvenirs d’enfance qui s’entassent pour plus tard sans que Marzi s’en rende compte…

Aujourd’hui, Marzi a grandi. Elle est venue étudier en France. Elle a un jour rencontré Sylvain Savoia, un dessinateur de BD à qui elle a raconté les souvenirs de la petite Marzi qu’elle était, tout là-bas dans la Pologne d’avant la chute du Mur de Berlin. Savoia s’est dit qu’il y avait là matière à un livre et, tant qu’à faire, pourquoi pas une bande dessinée ? Et c’est comme ça qu’est né cet album, "Petite carpe", premier volume des souvenirs de Marzi. Un livre tendre et savoureux dans lequel grandit une petite fille polonaise du début des années 80, à l’époque des files d’attente dans les magasins, des frigos soviétiques tous identiques et des voyages de Jean-Paul II retransmis à la télévision.
Avec ses grands yeux étonnés, Marzi raconte le monde comme elle le voit, aussi bien que l’aurait fait un reportage. C’est tout un quotidien qui défile sous forme de courts chapitres comme autant de scènes de la vie de tous les jours. Parfois drôles, parfois moins drôles, mais toujours imprégnés de tendresse, de fantaisie et de verve enfantine, même s’il y a parfois des moments plus difficiles à vivre. Marzi emmagasine les observations qui sont autant de futurs souvenirs d’adulte, et Savoia leur redonne vie avec son trait et ses couleurs d’une grande fraîcheur. La petite Marzi n’a pas fini de nous émouvoir et de nous amuser…



J'ai emprunté cette BD par hasard, à la bibliothèque. J'avais une envie de BD, et mon choix s'est arrêté sur elle. Je ne connaissais absolument rien à propos du livre, je ne savais pas à quoi l'attendre, mais les dessins me plaisaient.
Nous voilà donc transportés dans l'univers de Marzi, enfant qui vit dans la pologne d'avant la chute du mur. Par des petites histoires amusantes et tendres, elle raconte le rationnement, l'apparition des frigos et de la télévision couleur, ... Un monde bien loin du nôtre.
C'est très charmant : à conseiller vivement !

samedi 1 octobre 2011

La Passerelle

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La passerelle,

Lorrie Moore,

Ed. de l'Olivier, 2010

Mot de l'éditeur :

Après plus d’une décennie de silence, Lorrie Moore revient avec un roman, La Passerelle. Dès sa parution, le livre entre dans la liste des best-sellers du New York Times. Son héroïne, Tassie Keltjin, est une vraie country girl. Élevée dans une ferme du Midwest, Tassie s’installe en ville pour ses études. Elle n’a jamais pris l’avion, sait à peine ce qu’est un taxi et n’a jamais franchi la porte d’un restaurant chinois. Elle a vingt ans et tout à découvrir. Elle plonge avec euphorie dans ce tourbillon de nouveautés : le campus, les cinémas, les longues discussions entre amis… Mais cette autre Amérique qui l’enchante, loin de l’univers où elle est née, est en pleine crise. Le 11-Septembre a eu lieu quelques semaines plus tôt. Le pays déclare la guerre à l’Afghanistan. Le tableau idyllique se décompose. Le couple qui l’emploie pour garder Mary-Emma, leur fille adoptive, est de plus en plus étrange et la couleur de peau de l’enfant (elle est métisse) confronte chaque jour Tassie au racisme ordinaire.
La Passerelle est un livre sur les désillusions et la fragilité des apparences. On y retrouve la vivacité d’esprit de Lorrie Moore, son sens du détail. Et toujours, derrière l’humour, le naturel des dialogues et des situations, cette noirceur latente, qui la rapproche d’auteurs comme Raymond Carver ou Grace Paley.

J'avais emprunté ce roman pour l'été, je le termine le 1er Octobre ! J'ai mis beaucoup de temps à le lire ! Pourquoi ? Je l'ai trouvé intéressant mais avec des phases trop longues et redondantes de vide et d'ennui. Mais pas assez pour le refermer sans le terminer.

C'est l'histoire de Tassie, 20 ans, qui quitte sa famille et sa ferme pour entrer à la fac de la ville d'à côté. Elle redécouvre la vie. Elle se trouve un job de baby-sitter où elle doit s'occupper d'une petite afro-américaine adoptée par un couple de blancs, elle est  confrontée au racisme. Ce couple et leur histoire personnelle est de plus ne plus étrange... Par la suite, son frère fraichement diplômé s'engage dans l'armée et se retrouve en Afghanistan...
C'est un roman sur l'american life contemporain, la vie d'après le 11-Septembre. Les sujets traités sont intéressants mais, justement, ils auraient pu être mieux traités...

dimanche 4 septembre 2011

Vacances...

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Vacances...
Nicoby,

Ed. Drugstore, 2010

Mot de l'éditeur :

Dans le métro parisien, Mathieu aperçoit une femme qu’il n’avait pas vue depuis des années... Les souvenirs reviennent depuis ces vacances d’été qu’ils ont passées ensemble au bord de la mer. Franck le gros rigolo et Greg le beau gosse étaient venus camper entre copains. Tout comme Marine l’audacieuse et Amélie la réservée ! Mathieu, lui, s’ennuyait ferme à jouer au scrabble dans la caravane de ses parents, jusqu’à ce que la petite bande l’invite à se joindre à eux. Alors débutèrent enfin les vraies vacances, entre baignades, drague, boîte de nuit, premières bières et premiers baisers. Quand c’est la première fois, tout paraît exceptionnel ! Mais un événement dramatique qui clôturera l’été de ces nouveaux amis achèvera de cristalliser dans l’esprit de chacun d’entre eux ces moments inoubliables...Nicoby, avec un ton simple et un dessin élégant rappelant celui de Craig Thompson dans Blankets, nous replonge à merveille dans nos souvenirs d’adolescence. Notamment ce moment où on cesse d’attendre que la vie commence, pour se jeter enfin à l’eau et faire ce dont on a toujours rêvé.

J'ai emprunté cette BD hier, lors de ma permanence à la bibliothèque. Elle sentait bon les vacances, à l'aube de la rentrée.

On passe un bon moment en compagnie de Mathieu, Greg, Franck et les filles. Ca nous rappelle à tous nos premières vacances entre amis, sans les parents. Une onde de liberté les transporte, et nous avec !

Mais pour cette petite bande d'amis, ces vacances resteront à jamais gravées en eux, pour une toute autre raison.

Vraiment une bonne BD !

mercredi 31 août 2011

Les aventures d'Hergé

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Les aventures d'Hergé,

Bocquet, Fromental, Stanislas

Ed. Reporter, 2000

Mot de l'éditeur :

Les Aventures d'Hergé sont un hommage vibrant à l'Enchanteur de Bruxelles et à l'inépuisable magie de son art. Un portrait intime et impressionniste, plein de tact et de tendresse, dont les auteurs, servis par une documentation rigoureuse, mais résolus à n'exclure ni la fantaisie ni le parti-pris, convoquent foules les techniques narratives, tout l'humour de leur modèle pour évoquer sa vie d'homme et de créateur. Soixante-dix uns après la naissance de Tintin, Hergé devient un personnage de bande dessinée.

J'ai emprunté cette BD au hasard des bacs à BD de la nouvelle bibliothèque où je viens de m'inscrire. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. En fait, c'est une biographie d'Hergé. En voilà une bonne idée de dresser le portrait d'un Grand Homme de la BD dans une BD ! Sa vie est racontée par dates clés.

Ce que j'ai bien aimé c'est la double lecture qu'on peut en faire, comme les Tintin d'ailleurs. On peut en faire une simple lecture d'enfant, mais en y regardant de plus près avec des yeux d'adultes et plus connaisseurs, on retrouve le personnage controversé d'Hergé.

Une BD vraiment à l'image de l'homme. Un bel hommage !

mardi 30 août 2011

Je ne suis pas une fille facile

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Je ne suis pas une fille facile,

Karine Reysset,

Ed. Ecole des loisirs, 2005

Dès 12 ans

Mot de l'éditeur :

Justine a beau sortir, s’enivrer et embrasser le premier venu à pleine bouche, elle se retrouve toujours seule le lendemain ou au bout de quelques jours. Il y a toujours quelque chose qui cloche. Les garçons la trouvent soit trop folle ou trop sage, trop bourgeoise ou pas assez riche ou trop ceci et pas assez cela. Souvent, il faut bien le dire, ils la trouvent un peu bizarre. Chaque fois qu’elle se fait jeter comme une vieille chaussette, Justine a mal un bon coup, elle a envie de mourir, et puis ça passe en quelques heures. Mais, ces derniers temps, le chagrin dure. Serait-ce lié au départ d’Audrey ? La grande sœur de Justine quitte la maison, s’installe avec son fiancé. Justine est bouleversée. Alors, elle se console à sa manière, elle sort de plus belle, elle va et butine à gauche à droite, comme une fille facile, une fille facile plus compliquée qu’il n’y paraît.

J'ai emprunté ce roman pour ado à cause de l'auteur, Karine Reysset, qui écrit aussi bien pour les enfants/ados que pour les adultes.

C'est toujours particulier de lire, adulte, un roman pour ado, spécialement écrit pour eux. On retrouve néanmoins les thèmes de l'auteur : une fille en manque d'amour flirte et boit à tout va dans les soirées. Le départ de sa grande soeur n'arrange rien à son mal être.

Au final, je n'ai pas trop aimé. Les romans de Karine Reysset, dans l'écriture, se suivent et ne se ressemblent pas, parfois c'est trop brute, comme ici. Alors je n'ai pas accroché, dommage !

mercredi 24 août 2011

La jeune fille au pair

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La jeune fille au pair,

Joseph Joffo,

Ed. Lattès, 1993

Mot de l'éditeur :

Montmartre; à la Libération. Jeune Allemande arrivée à Paris, Wanda devient fille au pair auprès d'une famille juive, les Finkelstein. Elle espère ainsi pénétrer dans cette communauté et comprendre ces gens que les Nazis avaient voués à l'extermination. Peu à peu, grâce à Samuel, Hélène et leurs enfants, la jeune fille va dépouiller ses préjugés et commencer d'apprécier et de mieux comprendre ce peuple qui se découvre à elle. Pourtant, malgrè l'amitié neuve qui la soutient, il lui arrive de disparaître sans raison ni objet. Qu'est- elle venue chercher là, en fait ? La paix ? Le pardon, la libération de sa mémoire ? Et oui, de quoi ? Quel est le secret qui hante la vie de Wanda ? Ce récit boulversant, mais tendre et drôle aussi, est l'histoire d'une expiration où le coeur mène l'esprit, où l'apprentissage de la fraternité humaine débouche sur une véritable conversion intérieure. Une oeuvre de réconciliation.

Joseph Joffo est l'auteur de nombreux livres qui furent des succès mais dont le plus célèbre reste, sans conteste, Un sac de billes.

J'ai emprunté ce roman un peu au hasard des étagères de la bibliothèque. Oh je connaissais l'auteur pour avoir lu Un sac de billes étant enfant, et le titre, La jeune fille au pair, m'a rappelé ces étés où j'étais moi-même jeune fille au pair.

Pourtant, rien à voir avec ma propre expérience !

Wanda, jeune allemande, arrive dans le Paris de la Libération et trouve un emploi de jeune fille au pair dans une famille juive, les Finkelstein. La jeune fille découvre et noue de profonds liens avec les Finkelstein, tout en restant évasive sur sa propre famille. Qui est-elle vraiment ? Quel intérêt a une jeune allemande à se rapprocher de cette famille juive, étant donné le contexte d'après-guerre où le traumatisme de la Soah est encore vif ?

L'écriture n'est pas parfaite, mais j'ai trouvé la réflexion tellement intéressante que ça ne plombe pas pour autant le roman.

A noter que j'ai appris, en écrivant cet article, que Joseph Joffo a eu recours (et a toujours, je pense) à des nègres pour remanier la plupart de ses romans. Mais quand on a de belles histoires à raconter, et quand on assume l'aide de nègres, alors tout est bien ! :)

mercredi 17 août 2011

Un été calme

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Un été calme,

Arne Bellstorf,

Ed. de l'An 2, 2006

Mot de l'éditeur :
Christophe Bachmann doit redoubler sa seconde. L'été arrive à sa fin et la rentrée approche irrémédiablement. Les dernières semaines de vacances de Christophe, seul à la maison avec sa mère, s'écoulent sans surprise. C'est à ce moment qu'il fait la connaissance de Myriam. Leur première rencontre est très prometteuse...

Christophe, un jeune ado, seul avec sa mère s'ennuie pendant ses vacances d'été. Il rencontre bien quelques amis, mais rien ne se passe, on ne sait pas ce que fait vraiment sa mère.

Bref, l'ennui du héros transparait tellement que la elcture de cette BD allemande m'a terriblement ennuyée.

Aucun intérêt, même les traits des personnages me sortaient des yeux !

mercredi 3 août 2011

Les heures souterraines

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Les heures souterraines,

Delphine de Vigan,

Ed. JC Lattès, 2009

Mot de l'éditeur :

Chaque jour, Mathilde prend la ligne 9, puis la ligne 1, puis le RER D jusqu'au Vert-de-Maisons. Chaque jour, elle effectue les mêmes gestes, emprunte les mêmes couloirs de correspondance, monte dans les mêmes trains. Chaque jour, elle pointe, à la même heure, dans une entreprise où on ne l'attend plus. Car depuis quelques mois, sans que rien n'ait été dit, sans raison objective, Mathilde n'a plus rien à faire. Alors, elle laisse couler les heures. Ces heures dont elle ne parle pas, qu'elle cache à ses amis, à sa famille, ces heures dont elle a honte.
Thibault travaille pour les Urgences Médicales de Paris. Chaque jour, il monte dans sa voiture, se rend aux adresses que le standard lui indique. Dans cette ville qui ne lui épargne rien, il est coincé dans un embouteillage, attend derrière un camion, cherche une place. Ici ou là, chaque jour, des gens l'attendent qui parfois ne verront que lui. Thibault connaît mieux que quiconque les petites maladies et les grands désastres, la vitesse de la ville et l'immense solitude qu'elle abrite.
Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser. Un jour de mai. Autour d'eux, la ville se presse, se tend, jamais ne s'arrête. Autour d'eux s'agite un monde privé de douceur.
Les heures souterraines est un roman sur la violence silencieuse. Au coeur d'une ville sans cesse en mouvement, multipliée, où l'on risque de se perdre sans aucun bruit.

Ce livre fait toujours partie de ma PAL enpruntée à la bibliothèque pendant sa fermeture annuelle.

J'avais déjà lu No et moi de l'auteur, et ce roman m'avait bien plu : ma chronique.

J'ai aussi bien aimé Les heures souterraines, on retrouve un peu d'Olivier Adam dans ces deux personnages, Mathilde et Thibault, à deux doigts du désespoir, que tout oppresse, et que tout rabaisse, et que rien ne semble les tirer vers la lumière. C'est vrai que c'est un roman triste, où on aimerait voir au loin une lueur  d'espoir, mais ce la semble difficile. Dire que j'ai passé un bon moment en compagnie de Mathilde et Thibault serait faux car leur quotidien est tellement dur que j'étais bien mieux sur le banc du pignon de ma maison au soleil avec ma tasse de thé à portée de main. Cependant c'est un très bon roman !

Petit bémol, Mathilde et Thibault ne se connaissent pas, se croisent au hasard du métro parisien, mais aucun n'accroche l'autre, tellement perdus dans leur sombre univers.... Aucun ne sait voir en l'autre la bouée de sauvetage qu'ils représentent. Le mal est fait, le mal est là, le mal semble les avoir vaincus...

Cela dit, j'ai vraiment bien aimé ma lecture et je ne regrette pas mon choix ! :)

samedi 30 juillet 2011

La mauvaise rencontre

lmrpg.jpgLa mauvaise rencontre,

Philippe Grimbert,

Ed. Grasset, 2009

Mot de l'éditeur :

Loup, le narrateur de La Mauvaise rencontre, va connaître ses premiers émois et ses premiers deuils aux côtés des trois personnages à qui ce livre est dédié : la tendre Nina et la fantasque Gaby, les " deux " mères qu'il s'est choisies, et Mando, l'ami de cœur, avec qui, depuis la petite enfance, il a tout partagé. C'est seulement à la conclusion de cette histoire que Loup comprendra les ressorts cachés du sentiment que lui vouait ce compagnon de tous les moments importants de sa vie. La révélation des abîmes que cette amitié recouvrait fera vaciller son existence. Il connaîtra la blessure inguérissable des promesses non tenues : cette lourde chaîne qui, à jamais, nous attache à nos fantômes.

Ce roman fait encore partie de ma pile des lectures d'été.

Philippe Grimbert est un auteur que j'affectionne beaucoup, cette lecture me présageait un bon moment.

La mauvaise rencontre, est un roman sur l'amitié, vu par l'écrivain-psychanalyste qu'est Grimbert.

Loup et Mando sont amis à la vie à la mort, deux alter ego, deux amitiés vraies. Pourtant, en grandissant, chacun va prendre un chemin différent, jusqu'à ce que ces deux inséparables finissent par se séparer. Sans violente dispute, sans un mot de trop, chacun va s'effacer de la vie de l'autre. Pourquoi ? Comment une si belle amitié peut se terminer comme ça, sans raison apparente ?

C'est un beau roman sur l'amitié, sur ce que l'Ami (celui avant un grand A) représente dans notre vie et dans sa vie, sur l'idéalisation qu'on peut en faire, les non-dits qu'on concède à maintenir pour préserver cette amitié, sur ce qu'on ne veut pas voir et assumer.

Ce n'est pas mon roman préféré de Philippe Grimbert, mais le thème est intéressant, et la manière de le traiter aussi, parfois osée, même...

A l'Amitié !

jeudi 28 juillet 2011

Suite française

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Suite française,

Irène Némirovsky,

Ed. Denoël, 2004

Mot de l'éditeur :

Ecrit dans le feu de l'Histoire, Suite française dépeint presque en direct l'Exode de juin 1940, qui brassa dans un désordre tragique des familles françaises de toute sorte, des plus huppées aux plus modestes.

Avec bonheur, Irène Némirovsky traque les innombrables petites lâchetés et les fragiles élans de solidarité d'une population en déroute. Cocottes larguées par leur amant, grands bourgeois dégoûtés par la populace, blessés abandonnés dans des fermes engorgent les routes de France bombardées au hasard...

Peu à peu l'ennemi prend possession d'un pays inerte et apeuré. Comme tant d'autres, le village de Bussy est pays alors contraint d'accueillir des troupes allemandes. Exacerbées par la présence de l'occupant, les tensions sociales et frustrations des habitants se réveillent...

Roman bouleversant, intimiste, implacable, dévoilant avec une extraordinaire lucidité l'âme de chaque Français pendant l'Occupation (enrichi des notes et de la correspondance d'Irène Némirovsky), Suite française ressuscite d'une plume brillante et intuitive un pan à vif de notre mémoire.

J'ai longtemps vu ce roman sur les étagères des bibliothèques ou des librairies sans jamais le prendre. Alors que j'ai beaucoup lu sur le thème de la guerre, ce roman-là ne m'a jamais attirée. Néanmoins, je me suis décidé à l'emprunter pour les vacances. Mais...malheureuse déception !

Pourtant ce roman, Suite française, a une histoire extraordinaire. En pleine guerre, l'écrivain Irène Némirovsky entreprend cette saga pour raconter le quotidien des français durant l'Occupation, notamment l'exode. Le récit s'arrête brutalement (et n'a donc pas de fin) car elle se fait arrêter et déporter à Auschwitz où elle mourra rapidement.

Je m'attendais à un grand roman, bien écrit, je suis restée sur ma fin ! J'ai d'ailleurs interrompu la lecture, chose que je déteste faire. Certes, ce que j'ai lu sur l'exode était intéressant, mais je ne sais pas, je m'attendais vraiment à mieux. A trop entendre parler d'un roman sans le lire ne fait qu'augmenter nos attentes, et par conséquent, augmenter les facteurs de déception...

Si vous l'avez lu, n'hésitez pas à me laisser des commentaires pour me livrer vos impressions.

vendredi 22 juillet 2011

Oh les filles !

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Lepage & Michel,

Ed. Futuropolis, 2009  [2 tomes]

Mot de l'éditeur :

Trois filles. Trois destinées croisées, et une même amitié complice. Une vie au quotidien, que traversent drames et bonheurs dans une symphonie de rires et de pleurs.
Elles s¹appellent Chloé, Leila et Agnès. Elles sont nées la même année, le même jour peut-être. L¹une s¹embrase comme un feu follet, l¹autre aborde le rivage d¹une mer du sud, la troisième apparaît dans les cris, déjà, du sentiment d¹abandon. L¹une est fille de fille-mère, l¹autre de jeune Maghrébine, l¹autre encore de bourgeoise pressée. Et les pères ? Ils esquivent, de gré ou de force, les tout premiers regards que leurs filles ne demandent qu¹à fixer sur eux.
Les hasards et les nécessités d¹un sourire, d¹une grimace, d¹un regard ou d¹un silence font se rencontrer les trois filles, à quatre ans, dans un même quartier d¹une capitale, Paris sans doute. Elles vivent leur enfance les yeux levés dans la quête d¹un sourire maternel, les yeux baissés dans l¹incompréhension ‹ parfois, souvent ‹ du monde si étrange des adultes, les yeux humides d¹un bonheur vécu comme une récompense, les yeux secs d¹une rage qui enfle, les yeux noyés dans le chagrin d¹un drame incompréhensible. Mais toujours, toujours, les yeux de l¹une plongés dans les yeux de l¹autre dans la reconnaissance de la seule fratrie qu¹elles se désirent, celle de l¹amour partagé. Elles ne se quitteront plus...

Cette petite série, deux tomes, était mis en avant, dans ma bibliothèque, dans une sélection "Cap BD".

Je m'y suis donc risquée, et j'ai passé un plutôt bon moment en compagnie de Chloé, Leila et Agnès. On voit grandir ces trois fillettes que rien ne liait, et pourtant, au fil des années, ces filles devenues femmes deviendront inséparables.
Une belle histoire de filles, à se prêter de filles en filles ! ^^

vendredi 15 juillet 2011

La fortune de Sila

La fortune dlfdsfh.jpge Sila,

Fabrice Humbert,

Ed. Le Passage, 2010

Mot de l'éditeur :

Paris, juin 1995. Dans un grand restaurant, un serveur est violemment frappé par un client. Autour de lui, personne n’intervient. Ni le couple russe qui contemple cette scène avec des sentiments mêlés, ni la femme du client en colère, ni les deux jeunes gens, deux Français, venus fêter une première embauche à la banque.
Une simple anecdote ? Pas même un fait divers ?
Dans le cours des vies, aucun événement, si minime soit-il, n’est anodin. Et la brutalité de l’un, l’indifférence ou la lâcheté des autres vont bientôt se révéler pour ce qu’elles sont vraiment : le premier signe de leur déclin.
De la chute du mur de Berlin à la crise financière de 2008, dans un monde façonné par l’argent, les destins croisés des acteurs de cette scène inaugurale, de l’oligarque russe au financier français en passant par le spéculateur immobilier, tissent peu à peu une toile. Et au centre de la toile, Sila, le serveur à terre, figure immobile autour de laquelle tout se meut.

Après L’Origine de la violence, Fabrice Humbert signe avec La Fortune de Sila un roman captivant, une véritable fresque contemporaine de nos sociétés mondialisées.

Ce roman était en présentation dans ma bibliothèque. C'est le bandeau "par l'auteur de L'origine de la violence" qui m'a attirée, roman que j'avais lu et chroniqué en 2009 ici (clic).

Celui-ci, La fortune de Sila me laisse perplexe par la difficulté à en donner un résumé !
Des personnages inconnus les uns des autres vont se retrouver dans un grand restaurant parisien et vont asister ou participer à une scène de violence impulsive, gratuite. Cette scène les laisse indifférents, nul ne s'oppose. Pourtant, chacun, au plus profond de soi, va se voir transformé.

Un roman également sur notre société régie par l'argent, sur ces individus, eux, moi, vous, nous, les autres, prisonniers de cette société...ou pas ?

Un roman où l'on s'interroge !

Vraiment, Fabrice Humbert est un auteur à suivre !

dimanche 3 juillet 2011

Lydie

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Lydie,

Jordi Lafebre & Zidrou,

Ed. Dargaud, 2010

Mot de l'éditeur :

Avez-vous déjà entendu parler de "l'impasse du bébé à moustache" ? Ne cherchez pas ce bout de rue sur un plan, vous perdriez votre temps ! Seuls Zidrou et Jordi Lafebre peuvent vous y conduire ! Les habitants de l'impasse, les "moustachus", partagent les joies et les peines du quotidien sous le regard d'une statuette de madone à l'enfant Jésus. Alors quand Camille, jeune femme simple d'esprit, perd sa petite Lydie tout juste née, tous les habitants la soutiennent. Ils sont solidaires à nouveau lorsque Camille leur annonce le retour miraculeux de sa petite fille. Mieux vaut un joli mensonge qu'une vilaine vérité, pensent-ils tous. Seulement qu'arrive-t-il quand la vérité reprend ses droits ?

J'ai emprunté cette BD par hasard et j'ai passé un bon moment en la lisant.

C'est l'histoire de Camille et de Lydie, et puis de tout un quartier, celui de l'impasse du bébé à moustache. Drôle de nom de quartier, drôle d'histoire. Camille, femme simplette à qui la vie n'a jamais fait de cadeau, accouche d'un bébé sans vie, Lydie. Mais dans son esprit, Lydie est bien vivante. Tout le quartier va alors vivre dans l'illusion, dans le mensonge autour de Lydie...

Très beau !

Les dessins, le texte, l'époque me font penser à Magasin Général.

Article 03-07-2011

lldnpsc.jpgLa légende de nos pères,

Sorj Chalandon,

Ed. Grasset, 2009

Mot de l'éditeur :

Après avoir été journaliste à la Voix du Nord, Marcel Frémaux est devenu biographe familial. " Toute vie mérite d'être racontée ", disent ses publicités, et c'est pour cela que ses clients se confient à lui. Il les écoute, met en forme leurs souvenirs, les rédige puis fait imprimer un livre destiné aux amis ou au cercle familial.
Un matin, Lupuline Beuzaboc se présente au biographe.
Tescelin, le père de Lupuline, ancien cheminot du Nord de la France, était un Résistant, un partisan de l'Armée des ombres. Dédaigneux des hommages, il n'a raconté sa bravoure qu'à sa fille. Alors, pour ses 85 ans, Lupuline veut offrir à son père les mémoires de son combat. Elle veut ramener son passé glorieux en pleine lumière. Le vieil homme est réticent. Embarrassé. En colère même de tout ce tapage. Et puis il accepte.
Marcel Frémaux va s'atteler à cet ouvrage avec passion. Pierre Frémaux, son père, fut un Résistant. Comme le vieux Beuzaboc, un partisan de l'Armée des ombres, silencieux et dédaigneux des hommages. Mais son père n'a jamais rien raconté. Et il est mort, laissant son fils sans empreinte de lui. En écoutant Beuzaboc, c'est son père que le biographe veut entendre. En retraçant sa route, il espère enfin croiser son chemin. Mais rien ne se passe comme il le pensait. Et plus Beuzaboc raconte, plus le doute s'installe. C'est par une poignée de mains, que le biographe et le vieil homme avaient scellé leur pacte de mémoire. Ensemble, ils franchiront les portes de l'enfer.

Encore un Sorj Chalandon ? Et oui, j'avais eu le flair et en avais emprunté deux d'un coup !

Et là encore, quel régal ! Le meilleur compliment que je puisse faire sur ce roman, et qui le résume aussi bien est : c'est un Modiano Lillois, à la recherche de la vérité dans la fiction.

Peu de temps après avoir enterré son père, Marcel Frémaux, biographe, accepte d'écrire le récit de Résistance de l'énigmatique Beuzaboc. En écoutant ce vieil homme, il entend la voix de son propre père, Résistant pendant la guerre. Les voix se superposent, se confondent, s'écartent.
Qu'a vraiment à dire ce Beuzaboc ?

mardi 28 juin 2011

Une promesse

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Une promesse,

Sorj Chalandon,

Ed. Grasset, 2006

Mot de l'éditeur :

Nous sommes en Mayenne, une maison à l'orée d'un village. Tout est silencieux, les volets fermés et la porte close.
Nuit et jour pourtant, sept amis en franchissent le seuil. Les uns après les autres, chacun son tour et chacun sa tâche. S'accomplit ainsi le serment de sept âmes vives à deux âmes sombres : la parole donnée pour retarder le deuil.
Voici l'histoire d'un mystère et d'une fraternité.

Toujours dans mon envie de lire de la belle littérature, j'ai pris ce roman au hasard. Hasard, pas tout à fait, sa couverture jaune légendaire de Grasset, ainsique que son bandeau rouge "Prix Médicis" m'ont attirée. Je ne savais pas à quoi m'attendre, mais a priori, je ne pouvais pas vraiment être déçue.

Et...bonne pioche !

Je ne connaisais pas Sorj Chalandon (j'en ai quand même pris deux dans les étalages de la bibliothèque) et ce fût une belle découverte ! Moi qui voulait de jolis mots, de belles phrases : me voilà servie !

Difficile de résumer ce roman sans trahir sa véritable âme, mais il parle de deuil, de fidélité, de loyauté, d'amitié, d'amour, ...

Résumé concis et énigmatique, certes, mais réussira-t-il à vous convaincre ? Je l'espère...pour vous ! ^^

lundi 20 juin 2011

Zazie dans le metro

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Zazie dans le metro,

Clément Oubrerie,

Ed. Gallimard, 2008

Mot de l'éditeur :

Zazie débarque à Paris pour la première fois chez son tonton Gabriel. Le Panthéon, les Invalides et le tombeau véritable du vrai Napoléon, elle s'en contrefiche. Mais kesski l'intéresse alors, Zazie, à part les bloudjinnzes ?
Le métro. Et quand elle apprend que ses employés sont en grève, les injures fusent. C'est qu'il vaut mieux pas la contrarier, la mouflette !



J'avais lu l'orignal de Raymon Queneau il y a fort longtemps, honteuse, déjà à l'époque, de ne pas avoir lu le fameux Zazie dans le metro. Mais j'en avais été terriblement déçue.

J'ai donc lu cette BD pour me réconcilier avec le roman : pas concluant !

Et...je suis déçue d'être déçue à nouveau !

dimanche 19 juin 2011

Un soupçon légitime

uslsz.jpgUn soupçon légitime,

Stefan Zweig,

Ed. Grasset, 2009

Mot de l'éditeur :
Il est difficile d'établir avec précision quand fut écrite cette nouvelle, publiée 1984 dans le volume Praterfrühling. Nous savons juste que Stefan Zweig, fuyant le régime nazi, s'était exilé à Londres en 1935, et qu'il emmenagea à Bath en juillet 1939 avec Lotte Altmann, sa secrétaire qui allait devenir sa seconde épouse.

Betsy et son mari, couple de jeunes retraités, mènent une existence solitaire et tranquille jusqu’au jour où emménagent leurs nouveaux voisins, les Limpley. John Charleston Limpley est un homme débordant d’enthousiasme, bavard et expansif, qui attire immédiatement la sympathie. Cette vitalité se révèle pourtant vite épuisante, y compris pour sa propre femme. Pour la réconforter, Betsy lui offre un chiot, Ponto.
Limpley se prend d’une passion dévorante pour l’animal. Les rôles s’inversent et Ponto devient le maître, habitué à voir ses moindres caprices satisfaits. Betsy ne supporte pas cette tyrannie, et ses relations avec les Limpley se refroidissent. C’est alors que Mrs. Limpley tombe enceinte.
Limpley oublie son chien et, toujours dans la démesure, se consacre tout entier à sa femme et à sa fille. Ponto, délaissé, ne comprend pas cette indifférence et éprouve bientôt une rancœur grandissante à l’égard de son maître et de l’enfant…

Désireuse de lire de la bonne littérature, j'ai emprunté cette nouvelle de Zweig à la bibliothèque.

Je ne suis pas déçue : intrigue bien menée, de belles lettres.

C'est l'histoire d'un couple qui, ne pouvant pas avoir d'enfant, adoptent un chien et le chérissent comme leur enfant. Le chien est roi dans la maison. Puis un jour, le miracle se produit : la femme tombe enceinte. La vie du couple change et  tous ne parlent avec délectation que du bébé à venir et délaissent le cher animal. Le chien fait tout pour attrier l'attention, mais rien n'y fait, et il finit par se rendre compte que ce bébé est à l'origine de tous ses problèmes.

Un drame, alors, survient...

jeudi 16 juin 2011

Un cirque passe

ucppm.jpgUn cirque passe,
Patrick Modiano,
Ed. Gallimard, 1992



Mot de l'éditeur :
« Place du Châtelet, elle a voulu prendre le métro. C'était l'heure de pointe. Nous nous tenions serrés près des portières. À chaque station, ceux qui descendaient nous poussaient sur le quai. Puis nous remontions dans la voiture avec les nouveaux passagers. Elle appuyait la tête contre mon épaule et elle m'a dit en souriant que "personne ne pourrait nous retrouver dans cette foule". À la station Gare-du-Nord, nous étions entraînés dans le flot des voyageurs qui s'écoulait vers les trains de banlieue. Nous avons traversé le hall de la gare et, dans la salle des consignes automatiques, elle a ouvert un casier et en a sorti une valise de cuir noir. Je portais la valise qui pesait assez lourd. Je me suis dit qu'elle contenait autre chose que des vêtements. »
Cela fait, vous l'aurez remarqué, quelques semaines que je n'ai plus d'appétit de lecture.
A la mort, récente, de Jorge Semprun, je suis allée à la bibliothèque de ma ville pour emprunter un ouvrage de lui que je n'aurais pas lu : il n'y en a aucun ! Je me suis donc rabattue sur une valeur sûre : Modiano.
Avec Modiano, il n'y a pas de surprises, il nous emmène toujours dans les rues brumeuses de Paris, dans ses Cafés d'un autre temps, où passé, présent et futurs se cotoient sans frontières connues. C'est la même chose à chaque fois, mais c'est toujours un réel régal !
En lisant, j'entendais un voix nasillarde des années 50-60 me raconter l'histoire.
Un bon moment, encore, passé avec Patrick Modiano !

mardi 14 juin 2011

L'écriture ou la vie

L'écritleolajs.jpgure ou la vie,

Jorge Semprun,

Ed. Gallimard, 1994

Mot de l'éditeur :

Déporté à Buchenwald, Jorge Semprun est libéré par les troupes de Patton, le 11 avril 1945. L'étudiant du lycée Henri-IV, le lauréat du concours général de philosophie, le jeune poète qui connaît déjà tous les intellectuels parisiens découvre à Buchenwald ce qui n'est pas donné à ceux qui n'ont pas connu les camps : vivre sa mort. Un temps, il va croire qu'on peut exorciser la mort par l'écriture. Mais écrire renvoie à la mort. Pour s'arracher à ce cercle vicieux, il sera aidé par une femme, bien sûr, et peut-être par un objet très prosaïque : le parapluie de Bakounine, conservé à Locarno. Dans ce tourbillon de la mémoire, mille scènes, mille histoires rendent ce livre sur la mort extrêmement vivant. Semprun aurait pu se contenter d'écrire des souvenirs, ou un document. Mais il a composé une œuvre d'art, où l'on n'oublie jamais que Weimar, la petite ville de Goethe, n'est qu'à quelques pas de Buchenwald.

Jorge Semprun est mort il y a une semaine. L'occasion pour moi de repenser à ce grand homme que j'admire. J'ai eu l'occasion de le suivre en conférence, en colloque lors d'un week-end consacré à Semprun à Rennes, en 2007. j'en avais d'ailleurs parlé Ici (désolée, les illustrations n'ont pas l'air d'avoir survécu au temps). Et l'occasion pour ce blog de me rendre compte que je n'avais pas fait d'article sur son oeuvre magistrale : L'écriture ou la vie. Ma dernière année à la fac de Lettres s'était terminée par un module consacré aux univers concentrationnaires, j'ai donc pu étudier Semprun en profondeur, c'est là que mon admiration est née.

Dans cet ouvrage, Semprun revient sur, confit-il, la période la plus importante de sa vie : l'épisode Buchenwald. Il va plus loin que raconter son quotidien concentrationnaire. Il évoque sa difficulté à écrire sur cette période, il se passera presque vingt ans avant qu'il écrive Le grand voyage.

L'homme de Lettres et de Philosphie livre alors une oeuvre remarquable sur ce thème : Le grand voyage, Quel beau dimanche ! , L'écriture ou la vie.

La fiction ravive les souvenirs, ou l'inverse ? Toujours est-il que Semprun, un peu à la manière de Modiano, nous entraîne dans l'ombre des camps, dans l'ombre de sa vie.

Je ne saurai que trop vous conseiller la lecture de L'écriture ou la vie, l'approche de cet homme de combat, qui, dès la libération de Buchenwald, reprenait clandestinement ses activités au Parti Communiste espagnol.

vendredi 10 juin 2011

A vos risques et périls

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A vos risques et périls,

Pascale Meret,
Ed. Thierry Magnier, 2007
Roman Ado

Mot de l'éditeur :
Un nouveau concept de téléréalité : une île déserte, six adolescents livrés à eux-mêmes sous l'oeil des caméras, tenus de garder la cohésion du groupe pour gagner…Six adolescents ont été soigneusement choisis par Grave Production pour répondre à un panel établi. Trois garçons : le beur de service (beau et paresseux), le Français moyen (terne et invisible), l'aristo décadent (scout toujours). Trois filles : la bimbo (qui veut faire carrière au cinéma), la black (sportive et secouriste), la grosse (mais très intelligente). Les six membres du « Commando Hibiscus », qui se croient en compétition avec d'autres équipes, doivent surmonter les épreuves ensemble. Mais l'île déserte, au large d'une dictature, n'est pas si déserte et les voilà kidnappés par une troupe de rebelles opposante à la junte militaire. Bien évidemment la production n'avait pas prévu cela, quoique ce ne soit pas si mal pour l'audimat… Pas prévu non plus que les six jeunes deviendraient proches de leurs ravisseurs, qui ne sont pas très âgés non plus ! L'assaut final est donné par l'armée et les rebelles sont abattus froidement (sauf un)… Au bout du compte nos héros auront surtout gagné en maturité, solidarité… et humanité ! Aucun d'entre eux ne sera plus le même qu'au départ. Rythme, humour, dialogues savoureux… Le texte alterne les voix des ados, le discours cynique de la production, avec celui d'un narrateur omniscient. Plus qu'explorer les dessous de la téléréalité, le roman évoque surtout un vrai parcours initiatique à travers le portait de filles et de garçons sur qui pèse le poids des ambitions parentales.

D'abord désolée pour cette absence ces dernières semaines !

A vos risques et périls, remake pour adolescents de Koh Lanta, l'émission de télé-réalité où des individus sont jetés sur une île "déserte" et filmés 24h/24 (donc pas si déserte que ça, l'île !).
Sont donc mis en pâture six adolescents d'horizons différents : Samir, Aphrodite, Vanessa, Mickaël, Bernadette et Charles. Ils jouent le jeu de survivants et manipulent leur image avec brio, jusqu'au jour où la vraie aventure commence : ils sont enlevés par une guerilla. Chacun redevient soi-même, plus humain. Hors camera, hors scénario, la notion de survie devient réelle.

Comment ces six adolescents que tout séparait s'en sortiront-ils...s'ils s'en sortent ?

Une belle satire de la télé-réalité.

A conseiller vivement !

dimanche 13 mars 2011

Les aventures de Tintin au pays des Soviets

topds.jpgLes Aventures de Tinti au pays des Soviets,

Hergé,

Casterman, 2000

Première édition, Le Petit Vingtième, 1930

Mot de l'éditeur :
Tintin a 70 ans ! Afin de fêter cet anniversaire, les éditions Casterman ont eu l'heureuse idée d'éditer, sous une forme accessible au grand public, le premier épisode des ses aventures. Jusqu'à présent en effet, les tribulations de Tintin au pays des Soviets, parues pour la première fois le 10 janvier 1929, à raison de deux pages par semaine dans le journal "Le petit Xxème", n'étaient accessibles qu'aux collectionneurs tintinophiles, via surtout les Archives d'Hergé.
Outre qu'il est le point de départ d'une création éditoriale énorme, cet album est fétiche pour plusieurs raisons : il est le seul à ne pas avoir été remanié pendant la guerre pour paraître comme les autres en couleurs, il a fait l'objet également de très nombreuses versions pirates, et enfin, de façon anecdotique, il lui a longtemps manqué une page, la page 99, par rapport à l'original d'Hergé.
Il compte aussi, contrairement aux autres, 140 pages. Il a été dessiné en une année. Du coup, les dessins évoluent nettement entre la première page, assez sommaire, et la dernière, plus aboutie, plus claire, plus précise et lisible. L'histoire est bien sûr celle d'un reporter du Petit Xxème et de son fox-terrier partis ausculter la société bolchevique. Les rebondissements se succèdent à un rythme (trop) effréné, Tintin est décidément un bagarreur - rien ne l'arrête, ours, grand costaud, etc.-, un briseur de véhicules - tout y passe, voiture, train, avion - et un débrouillard à l'efficacité redoutable - il se déguise rapidement, regorge d'idées -, Milou lui donne une réplique régulière, le scénario est linéaire et sans surprises.
La nouveauté est surtout dans la peinture politique et sociale radicale qui y est faîte de la société soviétique : dans l'enfer rouge, le pays du grand mensonge, Tintin est constamment poursuivi par les agents de la Guépéou, les gens sont affamés et exploités. Le message est clair.
Cet album est véritablement une curiosité.

Ce premier album des aventures de Tintin date des années 1929, 1930 où il est d'abord publié par épisodes dans le journal Le Petit Vingtième.
Par la suite, Hergé n'a jamais voulu que cet ouvrage soit publié par Casterman avec les autres aventures, il voulait conserver une place à part pour cette première aventure. Il a été très vite indisponible, les collectionneurs se l'arrachaient. Puis, à l'occasion des 70 ans de Tintin en 2000, Casterman a enfin osé publier les Aventures au pays des Soviets, contre la volonté et après la mort d'Hergé...

Et comme je reste pieds et poings liés à France Loisirs pour me faire la collection Tintin, j'ai enfin lu ce premier ouvrage ! Mais...quelle déception ! On remarque bien qu'Hergé débute : les dessins ne sont pas agréables, ne parlons même pas des dialogues, l'intrigue est brouillon (sûrement dû à sa parution en épisodes), ... Tintin semble avoir des pouvoirs hors-du-commun : il est le seul rescapé d'un train explosé ; transformé en bloc de glace, Milou le sauve en trouvant un sac de sel au milieu de nulle part ; il scie entièrement un tronc d'arbre avec un simple canif, ...

Bref, étant enfant, j'ai adoré lire toutes les aventures de Tintin mais celle-là vient de briser le charme... C'est dommage ! Je ne sais plus trop quoi en penser, de Tintin avec certaines polémiques qu'il y a pu avoir autour, notamment avec Tintin au Congo...

Résolument, lire enfant des ouvrages destinés aux enfants et aux adultes, n'a pas le même impact quand on les lit adulte. Ici, cela laisse un arrière goût amer.

jeudi 3 mars 2011

Article 03-03-2011

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Indignez-vous !

Stéphane Hessel,

Ed. Indigène, 2010

Mot de l'éditeur :

" 93 ans.
La fin n'est plus bien loin. Quelle chance de pouvoir en profiter pour rappeler ce qui a servi de socle à mon engagement politique : le programme élaboré il y a soixante-six ans par le Conseil National de la Résistance ! " Quelle chance de pouvoir nous nourrir de l'expérience de ce grand résistant, réchappé des camps de Buchenwald et de Dora, co-rédacteur MO de la Déclaration universelle des Droits de l'homme de 1948, élevé à la dignité d'Ambassadeur de France et de Commandeur de la Légion d'honneur ! Pour Stéphane Hessel, le " motif de base de la Résistance, c'était l'indignation.
" Certes, les raisons de s'indigner dans le monde complexe d'aujourd'hui peuvent paraître moins nettes qu'au temps du nazisme. Mais " cherchez et vous trouverez " : l'écart grandissant entre les très riches et les très pauvres, l'état de la planète, le traitement fait aux sans-papiers, aux immigrés, aux Roms, la course au "toujours plus", à la compétition, la dictature des marchés financiers et jusqu'aux acquis bradés de la Résistance - retraites, Sécurité sociale...
Pour être efficace, il faut, comme hier, agir en réseau : Attac, Amnesty, la Fédération internationale des Droits de l'homme... en sont la démonstration. Alors, on peut croire Stéphane Hessel, et lui emboîter le pas, lorsqu'il appelle à une " insurrection pacifique ".

Je voulais l'acheter, ai eu du mal à le trouver, et l'ai finalement trouvé à la bibliothèque.

Aussitôt pris, aussitôt lu, d'un bras, pendant un don de plasma, pour la petite histoire.

Un appel de 13 pages exactement d'un homme de 93 ans, grand homme lié à la Résistante, à l'élaboration de la Déclaration des Droits de l'Homme de 1948, ...

Un appel aux nouvelles générations, embourbées dans une société de consommation qu'on comprend de moins en moins mais dans laquelle nous vivons tous et avec laquelle nous composons tous.

Un appel à "une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse, le mpéris des plus faibles et de la culture, l'amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous."

Avec  cette citation, tout est dit. Il est bon d'entrendre ce discours de temps en temps pour replacer les choses. Qu'est devenu le monde d'après-guerre, a-t-on vraiment tiré les erreurs du passé ? Et que pouvons-nous faire, chacun, individuellement pour lutter ? Pas si simple de sortir du rang.

A lire, oui, mais je ne comprends pas forcément tout le succès médiatique qu'il y a eu autour de ces 13 pages.

mercredi 2 mars 2011

La Cucina

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La Cucina,

Lily Prior, [ITA]

Ed. Grasset, 2002

Mot de l'éditeur :

La cucina, c'est la cuisine ; le cœur de la vie, le témoin privilégié de tous les évènements familiaux, des naissances et des morts comme des fornications.
A chaque occasion, Rosa Fiore s'y réfugie. Entre orgasme et fettucine, difficile de ne pas saliver à la lecture de cette histoire d'amour torride.

J'avais reçu ce roman de Mélanie, via le swap autour de la cuisine. Et...joli choix en effet !

C'est l'histoire de Rosa Fiore (prononcez le à l'italienne et vous entendrez les cigales et sentirez les oliviers) qui passe son temps à cuisiner. On la suit, autour de sa cuisine, enfant dans la ferme familiale. Et quelle famille ! Celle où les péripéties et les scandales s'enchaînent à tour de bras. Puis Rosa quitte le hameau pour Palerme où elle devient bibliothécaire et continue à cuisiner pour son quartier. Là, elle rencontre le mystérieux Inglese. Véritable coup de foudre où les plaisirs de la chair s'entremêlent. La cuisine culmine au plus haut point de l'érotisme.

Je n'en dis pas plus pour ne pas dévoiler les ingrédients secrets de cette recette fondante.

A déguster, à saliver sans gêne mais avec un bonne assiette de spaghettis !

jeudi 17 février 2011

Apocalypse Bébé

virginie despentes apocalypse bebe renaudot avis critique chronique
Apocalypse bébé,
Virginie Despentes,
Ed. Grasset, 2010


Mot de l'éditeur :
Valentine Galtan, adolescente énigmatique et difficile, a disparu. La narratrice, Lucie, anti-héroïne trentenaire, détective privée sans conviction ni talent engagée par la grand-mère de Valentine pour surveiller ses faits et gestes, l’a perdue sur un quai de métro parisien. Comment la retrouver ? Que faire des édifiantes photos de Valentine qui la montrent si expérimentée avec les garçons ? Aurait-elle rejoint sa mère, qu’elle n’a jamais connue, à Barcelone ? Le mieux pour Lucie serait de faire équipe avec la Hyène, une « privée » aux méthodes radicales, une femme puissante, au corps souple, plein d’une violence qui s’exprime par saccades : moyennant finances, et aussi par amusement, La Hyène accepte le marché. Voici les collègues mal appariées, l’une lesbienne volcanique, l’autre hétéro à basse fréquence, qui traversent la France et l’Espagne jusqu’à Barcelone à la recherche d’une petite fugueuse, une gosse mal grandie, une fille de la bourgeoisie qui finira – on ne vous en dit pas plus – par rejoindre le camp des irréductibles.
Road-book, comme il y a des road-movies, portraits d’êtres blessés, traversée des différentes couches sociales - la bourgeoisie cultivée, botoxée et peureuse, les cités rebelles qui croient à l’avenir de l’Islam néolibéral, les radicaux de gauche ou de droite en imposteurs, les back-rooms lesbiens - ce roman particulièrement maîtrisé de Virginie Despentes fait dialoguer la forme du polar contemporain avec la satire sociale la plus corrosive. Et, étrangement, comme passée en contrebande, résonne une tendresse pour toutes les Valentine, ces adultes cousus d’enfance qui paient pour nos fautes.
 
Romancière et cinéaste, Virginie Despentes est l’auteure, entre autres, de Baise-moi (1993, adapté au cinéma en coréalisation avec Coralie Trinh Thi), Les Jolies choses (1998), Teen Spirit (2002), Bye Bye Blondie (2004), et d’un récit, King Kong Théorie, tous publiés chez Grasset. Elle prépare actuellement la réalisation de son prochain film, adapté de Bye Bye Blondie, avec Béatrice Dalle et Emmanuelle Béart.


 
J'ai emprunté ce roman par hasard, je n'avais jamais rien lu de Virginie Despentes : c'est chose faite et je ne regrette pas ! Cependant, il est vrai que la confrontation a été brutale, elle ne mache pas ses mots et mets ses personnages dans des situations plus qu'embarasantes, mais pour en sortir le meilleur.
Une ado, Valentine, disparait. Lucie est chargée de la retrouver, devant l'ampleur de la tâche, elle demande de l'aide à une détective hors pair, La Hyène. Les deux femmes sont à l'opposée l'une de l'autre : leur union portera-t-elle ses fruits ? On les suit sur les routes de France, d'Espagne à la recherche de cette mystérieuse Valentine. Qui est-elle, que fait-elle ?
Je vous conseille vivement ce roman, on ne s'ennuie pas du début à la fin ! :)

samedi 5 février 2011

Le mec de la tombe d'à côté

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Le mec de la tombe d'à côté,

Katarina Mazetti,

Ed. Gaïa, 2006

Mot de l'éditeur :

Placez côte à côte sur un banc, dans un cimetière, un vieux garçon séduisant et une jeune veuve terne. Elle est bibliothécaire et ne pense que culture, il est agriculteur et n’imagine pas qu’on puisse lire « de son plein gré ». Avec ces ingrédients, Katarina Mazetti a conquis les lecteurs suédois qui se sont arraché "Le Mec de la tombe d’à côté". Il est vrai qu’un coup de foudre parmi les tombes, à l’heure où l’horloge biologique de Madame sonne l’alarme, ne manque pas de ressorts comiques. Mais ce roman d’un amour hors norme fait aussi la démonstration qu’on ne s’affranchit pas sans douleurs de sa classe sociale : lorsqu’il s’agit de choisir entre opéra et traite des vaches, la passion est requise. Et c’est un minimum.

Vous vous dîtes que j'enchaîne avec les auteurs suédois ? Ce n'est que le fruit du hasard, en rendant, justement, Le Prédicateur à la bibliothèque, je suis tombée sur ce livre aux pages roses ! Oui oui, les pages sont roses, intégralement !

Pages roses pour un roman d'amour ? Oui, certainement, mais tout de même pas à l'eau de rose !

Désirée vient presque tous les jours sur la tombe de son défunt mari, qui repose aux côtés des parents de Benny. A force  de se croiser là, ils commencent à discuter. Une belle histoire d'amour commence là ? Pas si simple ! Pour résumer rapidement, bien que je ne suis pas cette émission, c'est comme si l'on suivait deux candidats de L'amour est dans le pré qui essayent, tant bien que mal, de vivre ensemble. Mais les passions et les attentes quotidiennes d'un agriculteur à tendance vieux garçon n'ont rien à voir avec celles d'une bibliothécaire férue de culture ! Chacun s'essaye dans le monde de l'autre : Benny se risque à l'Opéra, Désirée regarde les vaches...de loin !

Je n'en vous dis pas plus si ce n'est que je ne peux que vous le conseiller. Et les pages roses font leur petit effet ! :)

dimanche 16 janvier 2011

Le Prédicateur

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Le Prédicateur,

Camilla Läckberg,

Ed. Actes Sud, 2009

Mot de l'éditeur :

Le descendant d’un prédicateur manipulateur des foules, catastrophé d’avoir perdu le don de soigner, entreprend de tuer pour bénéficier à nouveau de l’aide divine. Les nouvelles aventures d’Erica Falck, l’héroïne middle class découverte dans La Princesse des glaces.

Un matin d’été, un jeune garçon joue dans les rochers à Fjällbacka, la petite ville touristique de la côte ouest dont il était question dans La Princesse des glaces. Dans une crevasse, il tombe sur le cadavre d’une femme. La police établit rapidement qu’il s’agit d’un meurtre mais l’affaire se complique avec la découverte, plus profond au même endroit, de deux squelettes de femmes…
L’inspecteur Patrik Hedström est chargé de l’enquête en cette période estivale où l’incident a tendance à faire fuir les touristes et qui, canicule oblige, rend difficiles les dernières semaines de grossesse d’Erica Falck, sa compagne.
Sans témoins, sans éléments déterminants, la police ne peut que patauger en attendant les résultats d’analyses des services spécialisés. Mais grâce à Erica, fille du pays qui fouille à la bibliothèque, le tableau va se constituer : les squelettes sont certainement ceux de deux jeunes femmes disparues vingt-quatre ans plus tôt : Mona et Siv. Entre ainsi dans lumière la famille Hult, divisée depuis cette époque en deux branches qui se haïssent.
Il était une fois Ephraïm, prédicateur, gourou d’une église évangélique, toujours en tournée avec ses deux petits garçons, Gabriel et Johannes, dotés tous deux de pouvoirs de guérisseurs. Devenu adulte, Gabriel s’est marié avec une Laini, Johannes avec une Solveig. Gabriel a déclaré à la police avoir vu son frère prendre en stop une des jeunes filles disparues. Depuis la mort d’Ephraïm, Gabriel et Laini, ainsi que leur fille Linda, profitent d’une belle demeure et de terres qu’ils exploitent. Leur fils Jacob est installé comme directeur d’un centre religio-éducatif pour enfants à problèmes. L’autre branche croupit misérablement dans ce que lui a alloué le testament : une bicoque crasseuse où végètent Solveig, ex-reine de beauté devenue obèse, et ses deux fils délinquants : Johan et Robert.
Transpirant autant dans son bureau qu’en tournée d’interrogatoires, se sentant coupable de ne pas s’occuper d’Erica qu’il abandonne aux prises avec des membres de la famille envahissants, Patrik finit par assembler les morceaux du puzzle, allant de surprise en surprise. Mais le temps presse et la pression monte quand une nouvelle disparition se produit : Jenny, une jeune fille en vacances dans un camping du coin. La liste s’allonge… et l’étau se resserre autour de la famille Hult.
Une nouvelle fois, Camilla Läckberg excelle à tisser son intrigue, manipulant son lecteur avec jubilation, entre informations finement distillées et plaisir pervers de nous perdre en compagnie de ses nombreux et complexes personnages : couples qui battent de l’aile, policiers flemmards, adolescents en crise. Sa force : nous passionner dans cette ambiance d’enquête provinciale et figée, où rien n’avance puisque rien n’est facile à trouver. Ici, les enquêteurs pataugent, et les journées passent, apportant leur lot de nouvelles victimes plus que de miraculeux sauvetages. Sous la chape de plomb, le suspense.

Depuis Millenium, Actes Sud a trouvé un bon filon avec les polars suédois.

Suite de La Princesse des Glaces, on retrouve avec plaisir Patrick et Erica en proie à une série de meutres sur plusieurs générations.

Après ce long résumé de l'éditeur, que vous dire de plus ? Beaucoup de suspens, de rebondissements, toujours bien écrit. Le charme des noms propres : la ville de Fjällbacka, Patrick Hedström, Erica Falck, ... nous renvoie directement en Suède, dépaysement garanti !

A savourer en mangeant un Daim dans un fauteuil Ikea ! ^^

Tome 1 : La Princesse des Glaces (Chronique)

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