Le Prix Landerneau, édition 2009 est lancé !
Cela fait un an que Michel-Edouard Leclerc, avec ses Centres Culturels, propose ce prix littéraire.
Info : Le prix Landerneau a été créé en 2008 par les Espaces Culturels E.Leclerc. Il est attribué à un "auteur d'expression française dont le talent n'a pas encore rencontré un large public". L'objectif est de "favoriser la découverte de nouveaux talents et l’accessibilité, par le choix d’un texte développant une vraie histoire, forte de ses enjeux et de l’originalité de ses thèmes". L'an dernier j'avais été frustrée de voir plusieurs blogs parler de ce prix et recevoir les romans en lice, et moi non. Car ma ville natale est Landerneau quand même ! ;)
Je suis donc très honorée de participer à cette édition, et je remercie vivement Elodie Giraud de m'avoir envoyé ces six romans !
* L'origine de la violence, Fabrice Humbert
Lors d’un voyage scolaire en Allemagne, un jeune professeur découvre au camp de concentration de Buchenwald la photographie d’un détenu dont la ressemblance avec son propre père, Adrien, le stupéfie.
Rentré en France, il retrouve son père, sa famille, mais le souvenir de la photographie ne le quitte plus. Il décide alors de se lancer dans une recherche qui va bouleverser sa vie.
Ce détenu, nommé David Wagner, se révèle être son véritable grand-père. Peu à peu se met en place l’autre famille, la branche Wagner, la branche cachée, celle dont personne chez les Fabre n’évoque l’existence. Et c’est le destin croisé de ces deux familles, deux générations plus tôt, lorsque l’ambitieux David Wagner rencontra le riche Marcel Fabre et sa femme Virginie, qui éclate alors au grand jour, ainsi que les terribles conséquences que la liaison entre David et Virginie entraîna.
Au cours de sa quête à travers la France et l’Allemagne, dans la nouvelle vie qu’il tâche d’inventer avec une Allemande qu’il vient de rencontrer, le jeune homme se rend compte qu’on ne se débarrasse pas si facilement du passé – ni du sien ni de celui de sa famille. Lorsqu’on remonte à l’origine de la violence, c’est sa propre violence qu’on finit par rencontrer.
L’Origine de la violence est un roman ample, maîtrisé de part en part, dans lequel l’intrigue oscille entre le présent du narrateur et les éléments du passé qu’il révèle. Sa forme originale, teintée d’une part d’autofiction, permet à Fabrice Humbert d’aborder ici, avec beaucoup de respect et de subtilité, sans faux-semblants ni manichéisme, une page parmi les plus sombres de l’histoire.
* A l'angle du renard, Fabienne Juhel
Arsène Le Rigoleur est un paysan d'une quarante d'années, vivant en Bretagne intérieure, ancré à sa terre et rusé comme un renard. Son village, c'est son territoire, et gare à ceux qui viendraient fouiner dans ses histoires. Dans la métairie voisine, une belle ferme rénovée du XVIIe siècle, une famille d'urbains vient de s'installer, les Maffart. Ils appartiennent au monde détesté de la ville. Dès les premières incursions de leurs deux enfants dans la cour du Rigolur, la peur s'installe. Qui est-il vraiment ?
* L'homme barbelé, Béatrice Fontanel
Héros de la guerre de 14, Ferdinand a vécu Verdun, Douaumont, les Eparges, le Chemin des Dames avant de rejoindre, deux mois avant l’Armistice, le Front d’Orient, puis il participe à la campagne de Syrie jusqu’en novembre 1919. Résistant durant la seconde guerre mondiale, il est arrêté en mars 1944 pour trafic de faux papiers, puis déporté au camp de Mauthausen où il meurt en janvier 1945. Entre ces deux dates – la fin de la première guerre mondiale et son arrestation par la Gestapo -, il se marie avec Thérèse dont il a quatre enfants. Tyran domestique, il terrorise sa famille sans jamais porter la main sur elle. Lorsqu’il est arrêté, le soir du 10 mars 1944, il est emmené avec sa femme et son plus jeune fils de 17 ans, Kiki. L’épouse et le fils attendent toute la nuit dans un salon, sans échanger un mot, pendant qu’ils entendent Ferdinand se faire torturer dans la pièce d’à côté. Au petit matin, on emmène le père qu’ils ne reverront jamais plus. Thérèse et Kiki sont libérés. Lorsqu’on demande au fils ce qu’il a ressenti, à ce moment précis, il réfléchit un instant et répond : « Je me suis dit : Enfin une journée tranquille. »
* Un dieu un animal, Jerôme Ferrari
Un jeune homme a pris la décision de quitter son village natal pour aller, revêtu du treillis des mercenaires, à la rencontre du désert qu’investirent tant d’armées, sous des uniformes di - vers, après le 11 septembre 2001. De retour du checkpoint où la mort n’a pas voulu de lui, ce survivant dévasté est condamné à affronter parmi les siens une nouvelle forme d’exil. Il se met alors en demeure de retrouver la jeune fi lle de ses rêves d’adolescent, mais cette dernière semble avoir disparu sous les traits d’une jeune femme désormais vouée corps et âme à son entreprise… Requiem pour une civilisation contemporaine médusée par les sombres mirages de la guerre comme par la violence inouïe de l’horreur économique, cérémonie cruelle et profane qu’illumine l’ardente invocation d’un improbable salut, Un dieu un animal retentit des échos du chant bouleversant que fait entendre une humanité crucifi ée sur l’autel de la dépossession.
* Les mains nues, Simonetta Greggio
Emma est vétérinaire de campagne. À quarante-trois ans, au beau milieu d’une vie rude, autarcique et solitaire, elle voit débarquer le jeune Giovanni, adolescent fugueur de quatorze ans, dont elle a autrefois connu les parents, Micol et Raphaël. Ce qui s’est joué entre elle et les parents de Giovanni, elle a voulu l’oublier, l’enfouir au plus profond. Elle souhaiterait que Giovanni parte, mais il reste. Et s’installe peu à peu entre eux une histoire tendre, fiévreuse et maladroite.
Lorsque Micol revient chercher son fils, elle croit comprendre l’irréparable, la liaison entre Emma et Gio. Il y aura procès. Il y aura vengeance. Mais de quoi, et de qui, se venge-ton ? D’un amour qui reste tabou ? Ou d’un passé dont les blessures ne se sont pas refermées ?
Sur un sujet délicat, Simonetta Greggio livre un roman subtil autant qu’âpre et inattendu, porté de bout en bout par la voix d’Emma. Portait d’une femme aux mains nues et rugueuses dont la vie se trouve soudainement bousculée.
* L'attente du soir, Tatiana Arfel
Ils sont trois à parler à tour de rôle, trois marginaux en bord de monde.
Il y a d’abord Giacomo, vieux clown blanc, dresseur de caniches rusés et compositeur de symphonies parfumées. Il court, aussi vite qu’il le peut, sur ses jambes usées pour échapper à son grand diable noir, le Sort, fauteur de troubles, de morts et de mélancolie.
Il y a la femme grise sans nom, de celles qu’on ne remarque jamais, remisée dans son appartement vide. Elle parle en ligne et en carrés, et récite des tables de multiplications en comptant les fissures au plafond pour éloigner l’angoisse.
Et puis il y a le môme, l’enfant sauvage qui s’élève seul, sur un coin de terrain vague abandonné aux ordures. Le môme lutte et survit. Il reste debout. Il apprendra les couleurs et la peinture avant les mots, pour dire ce qu’il voit du monde. Seuls, ces trois-là n’avancent plus. Ils tournent en rond dans leur souffrance, clos à eux-mêmes. Comment vivre ? En poussant les parois de notre cachot, en créant, en peignant, en écrivant, en élargissant chaque jour notre chemin intérieur, en le semant d’odeurs, de formes, de mots. Et, finalement, en acceptant la rencontre nécessaire avec l’autre, celui qui est de ma famille, celui qui, embarqué avec moi sur l’esquif ballotté par les vents, est mon frère.
On ne cueille pas les coquelicots, si on veut les garder vivants. On les regarde frémir avec ces vents, dispenser leur rouge de velours, s’ouvrir et se fermer comme des cœurs de soie. Giacomo, la femme grise, le môme, que d’autres ont voulu arracher à eux-mêmes, trouveront chacun dans les deux autres la terre riche, solide et lumineuse, qui leur donnera la force de continuer.
J'ai un ou deux romans de ma PAL à terminer puis je pense que je commencerai par
L'origine de la violence, le sujet me plaît bien :)
Le Prix, quant à lui, sera décerné au mois de juin.