vendredi 24 avril 2020

Le ghetto intérieur

Le ghetto intérieur,

Santiago H. Amigorena,
Ed. POL, 2019


Mot de l'éditeur :

"Vicente Rosenberg est arrivé en Argentine en 1928. Il a rencontré Rosita Szapire cinq ans plus tard. Vicente et Rosita se sont aimés et ils ont eu trois enfants. Mais lorsque Vicente a su que sa mère allait mourir dans le ghetto de Varsovie, il a décidé de se taire.
Ce roman raconte l’histoire de ce silence – qui est devenu le mien."



Ma lecture :

Cette année encore, je ne participe pas au Prix France Inter du Livre. Mais comme le roman de Santiago H. Amigorena m'attirait, j'ai décidé de le lire malgré tout.
Le ghetto intérieur n'est pas un énième roman, une énième confession sur la Seconde Guerre Mondiale. Il raconte les générations d'après, ceux qui ont dû vivre avec ce poids, souvent tu, sur leurs épaules. Il raconte ceux qui ont dû vivre quand les autres sont morts.
Vicente Rosenberg a quitté la Pologne en 1928 pour s'établir en Argentine. Il y rencontre sa femme et se construit une vie familiale, sociale et professionnelle rayonnante. Est-il Argentin ? Est-il Polonais ? Est-il Juif ? Il ne pense pas à ça, il est un jeune homme heureux dans ses chaussures.
Puis la guerre éclate, et avec elle, l'antisémitisme devient une politique. A Buenos-Aires, Vicente ne ressent pas ni la guerre, ni l'antisémitisme. La vie y est plutôt douce. Mais les nouvelles que lui donne sa mère et certains journaux sont alarmantes... Il avait pourtant demandé à sa famille restée à Varsovie de venir les rejoindre mais aucun n'avait voulu abandonner son pays...
Vicente devient muet face à ses nouvelles. De là où il est, il ne peut rien faire. Alors il se tait. Il sait ce qu'il se passe dans le ghetto de Varsovie mais lutte pour ne pas y penser. Fait-il une sorte de déni ? Il se sent coupable de ne pas pouvoir les sauver alors que lui mène la belle vie, cela lui est insurmontable. Alors il tait la Pologne, il tait sa famille restée là-bas, il tait sa mère.


Et ce silence a pesé sur chaque descendant de Vicente Rosenberg. Ce silence polonais...
L'écriture Santiago H. Amigorena est belle, émouvante, sensible, recherchée. Elle met la lumière sur ce drame familial, ce drame historique.
Superbe !

Avis des lecteurs:

  1. Allez, je le sors de ce pas de ma PAL ! :D Merci pour ce retour de lecture !

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    Réponses
    1. Super ! Viens me redire ce que tu en as pensé :)
      A bientôt !

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