Dans la nuit blanche,
Olivier Adam,
Ed. Robert Laffont, 2021
Mot de l'éditeur :
Antoine était dans le coma.
Il s'était fait renverser par une bagnole et on l'avait emmené aux urgences alors qu'il avait perdu connaissance.
Physiquement, il n'y avait pas trop de dégâts.
Deux
côtes cassées. Le poignet fracturé. Des hématomes et des contusions un
peu partout. Mais pour le moment il était dans les limbes. J'ai mis un
petit temps à réaliser.
D'abord j'ai pensé à son poignet. C'était le
droit ou le gauche ? Je sais, c'est débile, mais c'est ça que je me suis
demandé en premier. S'il pourrait rejouer au tennis et quand. Et la
guitare. Et puis le plus important a fini par se faire une place dans
mes pensées. Il était dans le coma. Entre la vie et la mort.
Dealer : Mots d'ici et d'ailleurs, Landivisiau
Ma lecture :
J'attends toujours la sortie d'un nouveau roman d'Olivier Adam avec une certaine impatience. Cette année, c'est plutôt aux adolescents qu'il s'adresse avec Dans la nuit blanche publié dans la collection R de Robert Laffont.
Nous voilà autour d'Antoine au moment où sa grande sœur, Léa, quitte le domicile familial pour aller faire ses études à Paris. Rouen n'était pas si loin, mais pas non plus assez proche pour faire l'aller-retour chaque jour. La séparation doit alors se faire, et pour Léa, c'est aussi une sorte d'émancipation. Sa petite chambre de bonne, sa vue sur l'église orthodoxe, ses voisins déjantés, sa fac sérieuse : sa nouvelle vie. Mais c'est aussi, pour elle et le reste de sa famille, une déchirure. De quatre, les voilà trois autour de la table...
Cependant, Olivier Adam ne s'arrête pas là dans le thème de la séparation. Antoine est bientôt percuté par une voiture. Il est dans le coma. Ses parents, ses amis, sa sœur défilent devant lui pour maintenir le lien. Dans ce roman chorale, chacun se confie, avoue ses torts, murmure ses sentiments, tient une main, caresse un front. Beaucoup de choses de jouent autour du lit d'Antoine. Qui l'a percuté ? Pourquoi ?
Dans la nuit blanche est mon coup de cœur d'octobre. Rien d'étonnant lorsque l'on sait qu'Olivier Adam fait partie de mes auteurs préférés. Il reprend ses thèmes fétiches : la séparation, l'absence, la filiation frère/sœur. Il ose aussi changer de registre en offrant un côté thriller à son roman autour de l'accident d'Antoine, et c'est franchement maîtrisé. Enfin, il s'intéresse aux premiers émois d'adolescents, notamment entre deux garçons : il aborde alors un nouveau thème, celui de l'homosexualité.
Bref, dans ce roman, Olivier Adam a su jouer entre les questions qui l'interrogent depuis toujours et en amener de nouvelles et créer ainsi de nouvelles ambiances. Son écriture est toujours juste, sans artifices. Les embruns de Saint-Lunaire n'ont pas, cette fois-ci, remués les personnages, mais ils n'étaient pas si loin, on pouvait presque les sentir.
Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?