La plus précieuse des marchandises,
Jean-Claude Grumberg,
Ed. Seuil, 2019
Mot de l'éditeur :
Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un
pauvre bûcheron. Non non non non, rassurez-vous, ce n'est pas Le Petit
Poucet ! Pas du tout.
Moi-même, tout comme vous, je déteste cette
histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs
enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons... Dans ce grand bois
donc, régnaient grande faim et grand froid. Surtout en hiver. En été une
chaleur accablante s'abattait sur ce bois et chassait le grand froid.
La faim, elle, par contre, était constante, surtout en ces temps où
sévissait, autour de ce bois, la guerre mondiale. La guerre mondiale,
oui oui oui oui oui.
Dealer : d'occasion
Ma lecture :
J'ai vu Jean-Claude Grumberg à La grande librairie cet hiver, et il parlait de son conte pour vieux enfants : La plus précieuse des marchandises.
Pauvre bucheronne et pauvre bucheron vivent dans les bois, dans le froid et la faim. Pauvre bucheronne désire être mère mais aucun bébé ne vient. Jusqu'au jour où un train de marchandises lui dépose un bébé emmailloté dans un châle de prière. Nous sommes dans le dur de l'hiver 1942-43. Cet hiver qui voit défiler des trains en direction de l'est d'où s'échappent déjà les fumées de la barbarie.
Pauvre bucheronne et pauvre bucheron vont s’occuper de cette précieuse marchandise et avec elle, attendre le printemps.
Le texte de Jean-Claude Grumberg est très court mais tellement intense et percutante. On sent que chaque mot est pesé pour bâtir, avec du vocabulaire emprunté aux contes, une histoire terrible et bien réelle. Les mots choisis sont doux pour décrire le dur. Et l'angle du conte, doux lui aussi, est original pour aborder cette période tragique de l'Histoire, elle n'en est que plus cruelle encore.
Une lecture courte et bouleversante. A lire. Évidemment.
Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?