Le chant de la rivière,
Hannah Ritchell,
Ed. Belfond, 2021
Mot de l'éditeur :
Les secrets remontent toujours à la surface. Sur fond de mariage à
l'anglaise, Hannah Richell tisse un drame plein de finesse et
d'humanité, où se lit l'influence de Maggie O'Farrell et d'Elizabeth
Strout.
Des trois sœurs Sorrell, Lucy a toujours été la plus imprévisible. Pour
autant, personne ne s'attendait à la voir annoncer ses noces une semaine
à peine avant la cérémonie !
Pourquoi une telle urgence ? Lucy ne peut-elle jamais rien faire comme tout le monde ?
Tandis qu'Eve, l'aînée, décide de tromper son agacement et ses problèmes
en s'investissant dans les préparatifs, Margot, la cadette, s'inquiète :
elle, qui a rompu tous liens des années plus tôt, redoute ce séjour
dans la maison de famille chargée de souvenirs douloureux, et la
confrontation inévitable avec sa mère, cette grande romancière à
l'inspiration tarie depuis longtemps.
Mais Margot n'est pas la seule à vouloir tenir le passé à distance. Car
s'il est un trait que partagent les Sorrell, mère et filles, c'est le
goût du secret. Et ces jours de fête pourraient se transformer en
catharsis familiale...
Dealer : SP Netgalley / Belfond
Ma lecture :
Une maison de famille anglaise, des secrets, des retrouvailles, une rivière, un mariage précipité : voilà de quoi ouvrir l'appétit ! J'ai découvert Hannah Richell au printemps dernier et j'ai été conquise dès le début. Elle a pris le créneau des romans où vieilles pierres et secrets bouleversent les familles...
Le chant de la rivière s'ouvre sur Margot, l'une des trois sœurs Sorrell. Elle a quitté la maison quelques années plus tôt, précipitamment et avec fougue, laissant sa famille dans l'incompréhension. Mais ce samedi, Lucy se marie, et elle tient à ce que sa sœur soit à ses côtés, quitte à se risquer à quelques frictions familiales. Margot redescend donc dans le Somerset avec ses secrets et ses peurs. La peur des retrouvailles. Ses sœurs, Lucy et Eve sont pourtant ravies de la revoir ; c'est avec sa mère, Kit, l'écrivaine à succès, que les retrouvailles sont plus difficiles. Elle doit lui expliquer son départ précipité. Mais comment lui avouer son terrible secret, cette honte qui l'a habitée toutes ces années ?
L'ambiance des préparatifs du mariage, avec cette vieille demeure au bord de la rivière et ses habitants sous tension, est pensante. Une sœur se marie précipitamment, une deuxième sœur se jette dans l'organisation de ce mariage pour ne pas penser au sien qui bat de l'aile, et la troisième sœur, vilain petit canard cache ses secrets. Autour d'elles, Kit, leur mère, nonchalante, ondule dans tout ce fatras. Leur père les a quittées quelques années plus tôt pour aller vivre avec Sibella, une voisine artiste potière. L'air est lourd de non-dits, de rancœurs, de secrets. Trop lourd pour que ce mariage sonne comme un bonheur éclatant. En fait, chaque sœur cache un secret bientôt trop lourd à porter. Bientôt tout éclatera. Bientôt, les drames ressurgiront. Bientôt, il faudra porter les couleurs du deuil. Mais avant, il y a un mariage à célébrer, des barnums à monter, des robes à ajuster, des sourires à figer.
Quelle ambiance, quels secrets ! Dès les premières pages, je savais que Le chant de la rivière serait un coup de cœur. Je pensais à cette maison du Somerset chaque soir avant de m'endormir, avec cette hâte, et cette crainte, de retrouver ces trois sœurs le lendemain. L'auteur, Hannah Richell, égraine doucement, subtilement les indices, révèle les secrets les uns après les autres. Je me suis attachée à ces trois sœurs qui se battent chacune contre leurs démons, chacune avec des armes différentes. Gagneront-elles le combat ? C'est tout ce qu'on leur souhaite, alors le quand tableau final apparaît, quand les pièces du puzzle se mettent en place, l'émotion est palpable et mouille les yeux. L'eau de la rivière, probablement...
Merci Hannah Richell pour ce magnifique roman dans cette ambiance anglaise si particulière que j'affectionne tant, pour les thèmes abordés avec délicatesse, denses et pertinents. Je referme le livre, doucement, et contemple le silence quelques instants pour saisir, subtilement, le chant de la rivière...
off course !
Avis des lecteurs:
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