dimanche 22 octobre 2017

Ces rêves qu'on piétine



Ces rêves qu'on piétine Sébastien Spitzer 2017 Editions de l'observatoire rentrée littéraire avis chronique critique blog coup de coeur Gobbels Bunker

Ces rêves qu'on piétine,

Sébastien Spitzer,
Ed. de l'Observatoire, 2017


Mot de l'éditeur :

Sous les bombardements, dans Berlin assiégé, la femme la plus puissante du IIIe Reich se terre avec ses six enfants dans le dernier refuge des dignitaires de l’Allemagne nazie. L’ambitieuse s’est hissée jusqu’aux plus hautes marches du pouvoir sans jamais se retourner sur ceux qu’elle a sacrifiés. Aux dernières heures du funeste régime, Magda s’enfonce dans l’abîme, avec ses secrets.
Au même moment, des centaines de femmes et d’hommes avancent sur un chemin poussiéreux, s’accrochant à ce qu’il leur reste de vie. Parmi ces survivants de l’enfer des camps, marche une enfant frêle et silencieuse. Ava est la dépositaire d’une tragique mémoire : dans un rouleau de cuir, elle tient cachées les lettres d’un père. Richard Friedländer, raflé parmi les premiers juifs, fut condamné par la folie d’un homme et le silence d’une femme : sa fille.
Elle aurait pu le sauver.
Elle s’appelle Magda Goebbels.




Dealer : Bibliothèque de Sibiril   /  Livres in room, Saint-Pol-de-Léon



Ma lecture :

En allant acheter quelques romans de la Rentrée Littéraire pour la bibliothèque, la libraire nous a conseillé Ces rêves qu'on piétine retraçant deux histoires, deux destins.
Celui d'Ava, petite fille rescapée des camps et des longues marches de la mort, portant contre elle et en elle un rouleau rempli de lettres de disparus. Elle devient le témoin de ce qui est déjà indicible. En parallèle, nous sommes fin Avril 1945, nous suivons les derniers jours de Magda Gobbels et de sa famille. Magda Gobbels est bien sûr la femme de Joseph Gobbels, l'un des cadres les plus importants de IIIème Reich. La famille mourra empoisonnée dans le Fürherbunker le lendemain du suicide d'Hitler, afin d'échapper à toute arrestation, à tout jugement et de mourir avec le IIIème Reich dans ses ruines.

Ce que l'on ne sait pas  toujours, à propos de Magda, c'est que son père adoptif, Richard Friedlhãnder, qui lui a offert une belle jeunesse, était Juif. En épousant Gobbels, jamais elle ne tendra la main vers lui, jamais elle ne répondra à ses lettres. Il mourra dans les camps de la mort... Quelques unes de ces lettres sont repliées dans le rouleau que porte la petite Ava. Accompagnée de sa mère, Fela, et d'un compagnon de fortune, Judah, elle fuit les marches de la mort, parvient à semer les brigades nazies chargées de tuer les derniers survivants. Surtout ne pas laisser de traces, de témoins de la Shoah. Mais Ava est courageuse, elle marche, se cache et peu à peu trouve le chemin de la Liberté en rencontrant Gary et Lee, un GI et une reporter de guerre américaine. Son périple est terminé, sa vie est sauvée, sa mission de témoin accomplie. Tandis que la petite fille, née dans les camps de la mort, peut espérer un avenir radieux, Magda Gobbels, elle, attend l'heure du suicide collectif. Son passé radieux prend fin le 1er Mai 1945, jour où elle donne un somnifère à cinq de ses six enfants, puis leur administre à chacun, les uns après les autres, dans un calme irrévérencieux, une capsule de poison fatal.
Vraiment, ce roman est magnifique, tant dans l'angle d'écriture que l'écriture elle-même, tellement belle ! Sébastien Spitzerest journaliste, il n'a pas un style mièvre, mais il s'est ardemment documenté, et les faits sont effroyables par eux-même, inutile de rajouter du pathos inutile. L'écriture est poétique, juste. Tout cela apporte de la force, de la vérité au récit.
Ces rêves qu'on piétine est un roman magnifique, l'auteur, en retraçant deux destins opposés, et pourtant tellement liés, montre la Seconde Guerre Mondiale dans tous ses antagonismes.
Un véritable coup de cœur !



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