Dans la maison d'été,
Karine Reysset,Ed. Flammarion, 2024
Mot de l'éditeur :
"Si nous avons eu notre part de malheurs, nous avons aussi connu des jours de partage, d'épiphanie et de joie, touché du bout des doigts la grâce et le bonheur, d'une manière qui n'appartient qu'à nous." La maison d'été, c'est la villa balnéaire qu'Albert et Rose achètent à l'automne 1980. Pendant plus de quarante ans, parents, enfants, petits-enfants vont s'y croiser, s'y succéder, y séjourner parfois pour quelques jours, parfois au long cours. Au fil des saisons, au gré des marées, quatre générations vont s'aimer, se déchirer, danser, rire et pleurer. Naissances, fêtes et anniversaires, premières fois, deuils, petits et grands événements de la vie jalonnent cette ample fresque romanesque qui retrace l'histoire d'une famille française de la fin du XXᵉ siècle à nos jours.
Dealer : SP de Karine Reysset
Ma lecture :
Les Hortensias, la maison de la famille Reiss est à vendre. Mamirose l'avait achetée avec Papibleu en 1980. Depuis, sur une quarantaine d'années, une floppée de parents et d'enfants ont exprimé leurs émois, des robes blanches aux robes noirs, des ventres pleins aux ventres vides.
Entrer dans la maison des Hortensias, c'est rencontrer la famille Reiss à travers plusieurs générations, des grands-parents, aux parents, puis aux enfants et petits-enfants qui deviennent parents à leur tour. C'est aussi cette langueur des étés au Pouliguen où les cousins de retrouvent au grand air, au bord de la mer et vivent leurs plus beaux moments. Les plus tragiques, aussi, comme ce Noël de 1980 où la famille d'Hélène et Richard s'agrandit pour s'assombrir presque aussitôt. Barbara, la grande sœur, restera toujours marquée par cet épisode, par ce bébé parti trop tôt. Et si les joies se succèdent sous le soleil du Pouliguen, la mer sait être le théâtre des plus grands drames de la famille, celui des noyades ou des naufrages volontaires.
J'ai beaucoup aimé cette fresque familiale avec pour même décor, cette maison des Hortensias. Celle qui rassemble. Celle où on s'exile. L'écriture sensible de Karine Reysset apporte de la justesse aux personnages et une mélancolie ambiante. Presque douillette. Les thèmes abordés tournent bien sûr autour de la famille : les rapports entre frères et sœurs, entre parents, enfants et grands-parents, les secrets et les non-dits, les séparations et les pièces rapportées, le deuil et les fissures, la place de l'autre ou encore, la transmission collective et individuelle.
J'ai également aimé les références à Modiano et ce parti pris d'errer dans ce brouillard, propre à l'auteur, entre fiction et réalité. Rien n'est vrai, rien n'est faux. Mais tout est liberté dans les émotions, les actions, les paroles. La fiction ne ment pas, elle corrige, parfois.
Bref, un coup de cœur vibrant, une fois de plus !
Je vous invite à pousser la porte de la maison d'été, de vous trouver un fauteuil confortable et de vous y installer pour plus de 500 pages.
Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?