lundi 11 décembre 2017

Chanson de la ville silencieuse

Chanson de la ville silencieuse Olivier Adam Flammarion 2018 chanteur quête fille Lisbonne Alfama

Chanson de la ville silencieuse,

Olivier Adam,
Ed. Flammarion, 2018


Mot de l'éditeur :

Je suis la fille du chanteur. La fille seule au fond des cafés, qui noircit des carnets, note ce qu'elle ressent pour savoir qu'elle ressent. La fille qui se perd dans les rues de Paris au petit matin. La fille qui baisse les yeux. Je suis la fille dont le père est parti dans la nuit. La fille dont le père a garé sa voiture le long du fleuve. La fille dont le père a été déclaré mort. Celle qui prend un avion sur la foi d'un cliché flou. Celle dans les rues de Lisbonne, sur les pentes de l'Alfama. Qui guette un musicien errant, une étoile dépouillée d'elle-même, un ermite qui aurait tout laissé derrière lui. La fille qui traverse les jardins, que les vivants bouleversent, que les mots des autres comblent, la fille qui ne veut pas disparaître. Qui peu à peu se délivre.


Dealer : SP Flammarion, merci !
 

Ma lecture :

Quelle joie de recevoir le nouveau roman d'Olivier Adam, en exclusivité ! C'est Noël avant l'heure :)
Bref, passée la *danse de la joie*, il était temps de découvrir cette Chanson de la ville silencieuse...

C'est l'histoire de la fille du chanteur disparu qui le cherche dans les rues de Lisbonne. Ce dernier a abandonné voiture, guitare et chaussures au bord du fleuve. Suicide par noyade supposé. Mais aucune trace du corps. Lorsqu'un de ses ami lui montre une photo de ce qui pourrait être son père exilé à Lisbonne, la fille du chanteur part à sa recherche. A la recherche de son père chanteur qu'elle n'a finalement pas beaucoup vu entre tours de chants, enregistrements d'albums, alcool, ... Il a toujours été ce père à la fois absent mais à la fois présent partout (dans les magazines, à la radio, la télé, ...) qu'elle n'a jamais pu saisir. Lors de ses errances dans les rues de Lisbonne, la fille du chanteur mène une véritable quête introspective à la recherche, d'abord, de ses souvenirs d'enfant et d'adolescente près et loin de lui.

Depuis quelques romans, Olivier Adam aime mener ses personnages vers une introspection purificatrice. L'ambiance est plus lente, plus errante mais le style s'en ressort beaucoup plus profond, plus travaillé, plus lyrique, plus abouti. Plus que raconter une histoire, Olivier Adam raconte les émotions qu'il va chercher au cœur de ses personnages. Et,pour moi, c'est là la différence entre le roman et la littérature. Ici, le style prime sur la trame narrative. On ne s'ennuie, certes, pas, mais on erre dans les rues de Lisbonne et dans son âme avec la fille de ce chanteur disparu. Va-t-elle vraiment le retrouver ? A la limite, on s'en fiche, ce qui compte, c'est cette quête qu'elle mène durement pour le retrouver en elle. Elle en sait tellement peu sur lui, qu'elle erre entre faits réels, souvenirs déformés par l'enfance et imagination. Le chanteur est dans un véritable brouillard que je qualifierai volontiers de modianesque. Evidemment, j'ai aimé cet aspect du roman :)

En bref, Chanson de la ville silencieuse est la quête introspective de la fille du chanteur disparu qui va lui faire digérer son enfance, son adolescence, puis accepter la disparition de son père.

C'était étrange de lire ce roman autour des jours de la mort de "Johnny" : il avait quelques échos avec cette actualité...


Avis des lecteurs:

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