jeudi 7 septembre 2017

Romain Gary s'en va-t-en guerre

Romain Gary s'en va-t-en guerre,

Laurent Seksik,
Ed. Flammarion, 2017


Mot de l'éditeur :

Avant d'inventer Émile Ajar, Romain Gary s'est inventé un père. Bâtissant sa légende, l'écrivain a laissé entendre que ce père imaginaire était Ivan Mosjoukine, l'acteur russe le plus célèbre de
son temps. La réalité n'a rien de ce conte de fées.
Drame familial balayé par l'Histoire et fable onirique, Romain Gary s'en va-t-en guerre restitue l'enfance de Gary et la figure du père absent. Avec une émotion poignante, le roman retrace vingt-quatre heures de la vie du jeune Romain, une journée où bascule son existence.
Après Les derniers jours de Stefan Zweig et Le cas Eduard Einstein, Laurent Seksik poursuit magistralement cette quête de vérité des personnages pour éclairer le mystère d'un écrivain, zones d'ombre et genèse d'un créateur, dans une histoire de génie, de ténèbres et d'amour.




Dealer : Bibliothèque de Saint-Pol-de-Léon



Ma lecture :

C'est étrange, je suis persuadée d'avoir lu Les derniers jours de Stefan Zweig, de Laurent Seksik, et de l'avoir formidablement aimé. Mais après quelques recherches, je n'ai lu que la BD... Du coup, (grrrr, il faut éviter de dire du coup !), Romain Gary s'en va-t-en guerre est le premier roman de Seksik que je lis !

De Romain Gary, je vous avoue, je n'ai jamais rien lu. De Romain Gary, je ne connais juste l'anecdote du prix Goncourt : il est le seul écrivain à l'avoir remporté deux fois, en trichant et en usant d'un pseudonyme, Emile Ajar. Ma connaissance sur cet homme s'arrête là.
En lisant ces 24h de la vie, d'enfant, de Romain Gary, j'en ai appris beaucoup plus. Romain Gary, d'abord, est là encore un pseudonyme que ce jeune Lituanien, Roman Kacew, emprunte en arrivant à France en 1928.
Laurent Seksik s'attarde donc sur l'enfance de l'écrivain, qui s'appelle encore Roman et qui vit en dans le ghetto de Wilno (la Vilnius actuelle), dans l'entre-deux guerres. Il habite avec sa mère un petit appartement. Il voit peu son père, accaparé par son travail de fourreur. Mais, ce qu'il découvrira, c'est qu'il n'est pas si accaparé que ça par son travail, mais plutôt par sa seconde vie avec une autre femme dont il attend un enfant. En 24h, l'enfance du jeune Roman bascule : sa mère est harcelée par les huissiers, a perdu son emploi et ne peut lui offrir qu'un pauvre avenir. Quant à son père, il l'a trahit. Ses certitudes, ses espoirs s'envolent. Roman veut fuir, fuir le ghetto, fuir l'Empire Russe (Lituanie actuelle), se construire une nouvelle vie.

J'ai trouvé ce roman intéressant, même si je ne connaissais pas vraiment Romain Gary. Il montre que quelques heures, un moment clé dans la vie d'en enfant peut déterminer son existence. Ce jeu d'identité, Romain Gary en jouera dès son arrivée en France, pour paraître plus Français, par exemple.
Romain Gary s'en va-t-en guerre aborde aussi le thème de la religion juive, des pogroms, avec justesse et pudeur. Je connais mal ces ghettos d'avant 1941.

Bref, un roman intéressant auquel je croyais plus accrocher. Je reste donc quelque peu déçue, car j'en attendais peut-être trop ?


Avis des lecteurs:

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