mardi 19 septembre 2017

La disparition de Josef Mengele

Rentrée Littéraire 2017



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La disparition de Josef Mengele,

Olivier Guez,
Ed. Grasset, 2017


Mot de l'éditeur :

1949  : Josef Mengele arrive en Argentine.
Caché derrière divers pseudonymes, l’ancien médecin tortionnaire à Auschwitz  croit pouvoir s’inventer une nouvelle vie à Buenos Aires. L’Argentine de Peron est bienveillante, le monde entier veut oublier les crimes nazis. Mais la traque reprend et le médecin SS doit s’enfuir au Paraguay puis au Brésil. Son errance de planque en planque, déguisé et rongé par l’angoisse, ne connaîtra plus de répit… jusqu’à sa mort mystérieuse sur une plage en 1979.
Comment le médecin SS a-t-il pu passer entre les mailles du filet, trente ans durant  ?
La Disparition de Josef Mengele est une plongée inouïe au cœur des ténèbres. Anciens nazis, agents du Mossad, femmes cupides et dictateurs d’opérette évoluent dans un monde corrompu par le fanatisme, la realpolitik, l’argent et l’ambition. Voici l’odyssée dantesque de Josef Mengele en Amérique du Sud. Le roman-vrai de sa cavale après-guerre.



Dealer : Sélection Jury Prix Landerneau 2017



Ma lecture :

Oh je ne vous l'ai pas dit ? Cette année, je re-signe pour l'aventure du Jury Prix Landerneau 2017 !
Au programme :
- La disparition de Joseph Mengele, Olivier Guez
- L'art de perdre, Alice Zeniter
- Bakhita, Véronique Olmi
- Sucre noir, Miguel Bonnefoy
Cette fois-ci, pas de cavalcade à Paris, mais une lecture approfondie à la maison ! Enfin, quatre romans en quinze jours tout de même, c'est assez sportif !

J'avais déjà repéré La disparition de Josef Mengele sur les étals de ma librairie, j'avais même failli l'acheter. J'ai donc commencer par ce dernier, confiante de lire un roman dans mes thèmes de prédilection avec ce renouveau tout de même : la traque des nazis. Et pas n'importe lequel : Josef Mengele, surnommé l'ange de la mort d'Auschwitz, celui qui s'est servi de ces milliers de Juifs pour trouver les meilleurs spécimens pour ces expériences médicales tordues et plus... C'est un nazi convaincu qui a pu jubilé pendant ces quelques années à Auschwitz où il avait la liberté d'expérimenter tout et n'importe quoi sur n'importe qui. Non, pas sur n'importe qui, sur des Juifs qui avaient perdu, à ses yeux, le statut d'hommes.
Après 1945, ce haut dignitaire nazi a échappé à toute justice en se terrant en Allemagne puis en filant en Amérique du Sud sous différents noms d'emprunts, de l'Argentine au Brésil. Regretter ses actes ? Que nenni ! Il a bien sûr passé cette vie d'exil à taire son vrai nom et sa profession, mais il a toujours assumé son "travail" à Auschwitz et toujours admiré le IIIème Reich. Malgré les différentes traques des nazis, jamais il ne sera retrouvé. Il meurt en 1979, par noyade, somme toute, volontaire. Il ne paiera jamais pour ses crimes, si ce n'est le prix de sa vie d'exil. Fort peu payé, n'est-ce pas ?

Olivier Guez suit, non pas notre héros, mais cet anti-héros, de l'Allemagne de 1945 au Brésil de 1979 et au-delà. Son style est court, journalistique, synthétique même. Il ne porte ni jugements ni considérations. Il ne relate que les faits, les uns après les autres, mais dans une sauce romancée plutôt savoureuse, même si savoureuse, dans le cas des "aventures" de Joseph Mengele, n'est pas fort bien trouvé. Ceci dit, c'est une véritable épopée qu'Olivier Guez propose à ses lecteurs, l'épopée d'un homme qui croyait, après la guerre, qu'il aurait tout gagné. Il a finalement tout perdu : son statut, sa femme, son fils, sa famille, ... Le style synthétique de l'auteur ne permet jamais au lecteur de s’apitoyer sur son sort, on n'en aurait même pas l'envie. Ce même style a délesté le roman de dynamisme, je dirai que c'est son point faible, mais en même temps justifié par le style voulu, et nécessaire, de l'auteur.

La disparition de Josef Mengele est un roman intéressant à lire sur ces nazis qui ont fui l'Allemagne de 1945, fui leurs responsabilités et se sont bâtis des empires, des nouvelles vies en Amérique du Sud. Fort heureusement, beaucoup de ces empires n'étaient qu'illusoires. La vérité finit toujours pas ressurgir, nettement ou insidieusement. Je n'avais pas encore lu de romans sur ce sujet, Les Mémoires des Klarsfeld m'attendent depuis plus de deux ans sur mon étagère ! Beate Klarsfeld est d'ailleurs brièvement évoquée dans ce roman.
Vu le sujet, je pensais avoir un coup de cœur pour La disparition de Josef Mengele, je n'en suis pas certaine. Il me reste encore trois autres romans à découvrir et à lire pour cette Sélection du Prix Landerneau 2017.
A bientôt, donc !


Avis des lecteurs:

Et vous, qu'en pensez-vous ?

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