jeudi 17 avril 2025

La griffe du diable

La griffe du diable,

Lara Dearman,
Ed. Robert Laffont, 2017


Mot de l'éditeur :

« Je n'ai pas peur du noir… juste de ce qui s'y cache. »

Poursuivie par ses démons, Jennifer Dorey a quitté Londres pour retourner dans sa maison d'enfance avec sa mère, à Guernesey, où elle est devenue reporter au journal local. Elle pensait pouvoir souffler un peu. Elle avait tort.

Quand le cadavre d'une jeune femme s'échoue sur une plage, la journaliste mène sa propre enquête et exhume plusieurs morts similaires qui s'étendent sur une cinquantaine d'années. Plus troublant encore, toutes les victimes avaient sur le bras des marques semblables à un symbole gravé sur un rocher de l'île : les « griffes du diable », dont la légende veut qu'elles aient été laissées par Satan lui-même…

Une île si proche de la France et pourtant si méconnue : Découvrez Guernesey, ses habitants, son folklore, ses plages, ses petits meurtres.
Une enquête de Jennifer Dorey au cœur des îles anglo-normandes, pour tous les fans de Peter May.
Bientôt adapté en série TV.


Ma lecture :

Même pour une journée passée à Guernesey, je voulais une lecture dédiée. Et j'ai trouvé, grâce à Babelio, ce thriller : La griffe du diable.

Jenny revient sur son île natale de Guernesey, après avoir passé quelques années à Londres en tant que journaliste, pour retrouver du calme, loin du tumulte de la capitale. Embauchée au journal local, Les nouvelles de Guernesey, elle enquête sur un meurtre : une jeune fille a été découverte sur une plage. La journaliste découvre alors d'autres meurtres similaires ayant eu lieu sur la cinquantaine d'années passées. Elle va y déceler d'étranges similitudes, la menant des sciences occultes à la Seconde Guerre mondiale. 

J'ai beaucoup aimé ce polar insulaire où tout le monde se connaît mais où les secrets sont bien gardés derrière les portes clauses, les caves ou les greniers. J'ai retrouvé des lieux découverts à Guernesey, comme les piscines extérieures de La Valette (voir photos). L'autrice retranscrit bien l'esprit de l'île, un peu à part, pas tout à fait anglaise, pas non plus française. Les sorcières et les esprits maléfiques ont bien marqué Guernesey comme ce rocher portant l'empreinte de la griffe du diable. Et que dire de ces bunkers qui hantent encore l'île depuis l'Occupation (les îles anglo-normandes ont été les seuls territoires britanniques occupés pendant la Seconde Guerre mondiale, laissant une amertume aux îliens) ?

J'ai également aimé la construction du thriller, façon Camilla Lackberg, où les scènes passées éclairent peu à peu la scène de crime. Chaque personnage, enquêteurs ou meurtrier, a voix au chapitre pour donner au roman une complexité diabolique.
Et sans oublier cette héroïne féminine, Jenny, en proie à ses démons et pourtant prête à en découdre. 

C'est chouette de découvrir des romans quand on allie lecture et tourisme : on fait de belles découvertes ! Il avait tout pour me plaire :
#ile #angleterre #sorcière #secondeguerremondiale #bunker #crime #mystère

Je compte lire le deuxième roman de cette série !


jeudi 10 avril 2025

Une vie comme ça

Une vie comme ça,

Karine Reysset,
Ed. Bruno Doucey, 2025


Mot de l'éditeur :

la mémoire est un puzzle chatoyant
dont il manque une grande partie des pièces

clouer les souvenirs sur le papier
à peine retrouvés ils s’envolent
comme des papillons de nuit

les souvenirs m’échappent
et j’ai peur de disparaître


Dealer : SP Karine Reysset (merci, merci !)


Ma lecture :

J'ai lu toute la littérature adulte de Karine Reysset, et la plupart de ses romans jeunesse, je peux donc dire que je la connais bien. Elle fait même partie de mes auteurs de référence. Alors j'ai accueilli cette idée de recueil de poésie avec un grande joie.  

La variante du dragon

La variante du dragon,

Christophe Lambert, 
Ed. Bayard Jeunesse, 2024
Dès 12 ans


Mot de l'éditeur :

Washington, 1943. Markus Eisenberg, dix-huit ans, est un juif originaire d'Allemagne émigré aux USA avec sa mère et sa tante suite à la « nuit de cristal » où son père a trouvé la mort. Marqué par ce drame, Markus rêve de se venger des nazis. Il s'est donc engagé volontairement dans l'armée et attend d'être envoyé en Europe. Mais son supérieur a un autre projet pour lui...

Il lui apprend l'existence d'un camp de prisonniers très particulier, situé non loin de Washington : le camp 11-42, où sont retenus des soldats et scientifiques allemands. L'état-major a choisi d'employer la manière douce à l'égard de ces « invités de marque » dont on estime qu'ils ont des renseignements importants à donner. Des jeunes gens maîtrisant parfaitement la langue de Goethe sont chargés de sympathiser avec eux et de leur tirer les vers du nez, une fois leur confiance gagnée.

Markus a donc été choisi pour rencontrer l'officier Hans Reinhardt, haut gradé des services secrets allemands capturé peu de temps auparavant à bord d'un sous-marin au large des Caraïbes. On a essayé de le faire parler sans succès : interrogatoires musclés, intimidation... rien ne fonctionne. Apparemment, il n'a qu'une seule passion dans la vie, en dehors de son Fuhrer bien aimé : les échecs...

Cette même passion qui habite Markus depuis son enfance. À contre-coeur, le garçon accepte la mission.


Dealer : Emprunté secrètement à mon fils


Ma lecture :

Lors d'un café littéraire au collège, mon fils a emprunté ce roman à un copain comme lui, féru d'échecs. Je n'ai pas résisté à l'envie de le lire !

Direction Washington en 1943. Markus, dix-huit est juif allemand émigré aux Etats-Unis après le décès de son père lors de la Nuit de Cristal. Il s'est ensuite enrôlé dans l'armée américaine pour le venger mais ce n'est pas en Europe qu'on a besoin de lui mais à Washington, auprès de prisonniers nazis dont Hans Reinhardt. Leur point commun ? La passion des échecs. Sa mission ? Battre ce haut dignitaire nazi sur l'échiquier afin de le faire parler. Markus va devoir s'entraîner dur pour y arriver et à se faire aider d'un coach de la rue, Olek. Il y passe ses journées et ses nuits, à imaginer ouvertures et défense quitte à mettre son amour de côté, la belle Rita.

Markus mènera-t-il à bien sa mission ?

J'ai trouvé ce roman jeunesse, à partir de 12 ans, vraiment très intéressant et j'ai découvert un pan de l'Histoire, celui des chaperons missionnés pour tirer les vers du nez de hauts prisonniers nazis et interrompre divers attentats et autres plans stratégiques. Ces chaperons étaient le plus souvent de jeunes juifs enrôlés dans l'armée américaine.
Le sujet et le contexte : les échecs dans la Seconde Guerre mondiale, m'ont bien sûr fait penser au Joueur d'échecs, de Zweig. J'ai aussi retrouvé l'adrénaline des parties de la série Le jeu de la Dame.

Bref, une belle découverte !


mercredi 9 avril 2025

Ainsi soit-elle

Ainsi soit-elle,

Benoîte Groult,
Ed. Grasset, 1975


Mot de l'éditeur :

En tête des espèces recensées sur notre globe s'inscrit l'humaine, bien sûr, incarnée dans l'homo sapiens. De nos jours, un chœur de voix de plus en plus fortes proclame qu'il n'est pas l'unique représentant présentable de l’espèce, que sa compagne la mulier (la femme) est sapiens aussi et a le droit d'occuper une place au soleil égale à la sienne, même si par tradition il la considère comme sa « moitié ».

« La tradition, voilà le mot clef qui a servi à justifier depuis des siècles la condition des femmes; une tradition établie par les hommes et renforcée par des lois, également conçues par les hommes. Il était fatal que le jour où les femmes prendraient conscience de cette injustice, elles se révolteraient contre le sort qui leur est fait, un sort que la vie quotidienne masque encore à quelques-unes d'entre elles, privilégiées, aveugles ou Ignorantes. » Le livre de Benoîte Groult vient à point dessiller les yeux de celles-ci ou renseigner celles-là et les hommes également afin que tous comprennent que le féminisme n'est pas une névrose ou une le mode mais une nécessité vitale, qu'« il faut enfin guérir d'être femme. Non pas d'être née femme, mais d'avoir été élevée femme dans un univers d'hommes », comme l'écrit Benoîte Groult, avant de rappeler les conditionnements de toutes sortes imposés aux femmes depuis les temps bibliques pour le seul confort et le seul bénéfice de l'autre sexe.

Une documentation solide, un humour parfois corrosif mais souvent réjouissant font de cet exposé sobre et objectif un des meilleurs ouvrages sur la question féminine.


Dealer : Boîte à livres de les 40 ans


Ma lecture :

Je continue de piocher dans ma fabuleuse boîte à livres reçue pour mes 40 ans. 
Pioche du jour : Benoîte Groult. Je ne l'avais encore jamais lue, de peur que ce soit trop corsé. Pourtant le corsage, Benoîte Groult l'a fait sauter depuis belle lurette !  

Ainsi soit-elle, ouvrage féministe de référence, donc, publié en 1975. Deux ans après la loi Veil. J'avais peur, à l'instar de sa couverture, que le texte soit devenu désuet. Mais malheureusement, pas du tout. Certains termes ont évolué, par exemple, elle parle de fraternité féminine sans en être satisfaite. Le serait-elle du très à la mode "sororité" ?

Son ouvrage commence comme une conversation avec le lecteur et avec elle-même au détour d'un voyage de Paris vers le Finistère qu'elle chérit. Et doucement, elle glisse vers le rapport hommes/femmes par des observations très quotidiennes et factuelles comme le comportement automobile. Puis son discours devient plus franc, plus militant avec une pudeur qui l'empêche de côtoyer les écueils des "chiennes de garde" de son époque. Il faut dire que Benoîte Groult use d'un certain sens de l'humour qui rend son ouvrage très plaisant à lire.
La journaliste est une des premières à dénoncer, nous ne sommes qu'en 1975, les mutilations féminines, comme les excisions, pour, selon les hommes, conférer les femmes dans leur vertu et ne pas les rendre ivres et... autonomes dans le plaisir sexuel. Edifiant !

Sans en abuser, et uniquement pour la comparaison rhétorique, elle met en parallèle misogynie, antisémitisme et racisme en se basant sur l'histoire des femmes, depuis le Moyen-Age. Là aussi, cette analogie est assez effarant ! L'autrice va loin pour bouleverser les consciences et réveiller des consciences féministes.

Cet ouvrage fête des 50 ans. Et son propos est toujours d'actualité. Est-ce une bonne nouvelle ? Franchement pas. Les choses bougent très lentement, à cause de la culture, la société, le fameux patriarcat. La linguistique a fait émerger de nouveaux termes comme sororité ou féminicide mais n'a réglé, ce n'est pas le rôle de la linguistique, aucun problème. 
Les mots changent-ils avant les maux ?

Franchement, ouvrez ce livre de Benoîte Groult et avec elle, faites le point sur la condition féminine aujourd'hui. 


mercredi 2 avril 2025

La Sage-femme d'Auschwitz

La Sage-femme d'Auschwitz,

Anna Stuart,
Ed. City, 2023


Mot de l'éditeur :

Dans le camp d'extermination d'Auschwitz, Ana est chargée de donner naissance aux enfants des autres prisonnières, qui sont ensuite confiés à des familles allemandes. La sage-femme avec l'aide de son amie Ester trouve l'idée de tatouer secrètement les bébés avec les numéros de leurs mères déportées, espérant ainsi qu'ils se retrouvent un jour. Récit inspiré d'une histoire vraie.


Dealer : Père Noël


Ma lecture : 

Je ne voulais pas lire ce roman, très méfiante avec les titres racoleurs tels que le tatoueur/le violoniste/la sage-femme/la bibliothécaire d'Auschwitz. On ne plaisante pas, on n'édulcore pas, on ne romance pas la Shoah. 

Mais ce roman est inspiré d'une histoire vraie, celle d'une sage-femme, Stanisława Leszczyńska, emprisonnée à Auschwitz et qui a fait naître plus de 3000 bébés. C'est le personnage d'Ana, chrétienne polonaise, qui arrive au camp en 1943 avec Ester, sage-femme formée sur le tas dans le ghetto juif de Lodz. Elles ne se quitteront jamais. A travers leurs voix, nous assistons au quotidien du camp. A la barbarie, à l'horreur, mais aussi à la solidarité salutaire.

J'ai trouvé le parcours d'Ana vraiment poignant et juste. Exerçant son métier, donner la vie dans un camp de la mort, et dans cet antagonisme, ose tenir tête à Mengele et à ses subalternes. Elle fait preuve d'un caractère fort et résilient.
Je me suis également attachée au personnage d'Ester, plus romanesque mais qui, justement, offre le terme de roman au récit consacré à Leszczyńska, sans jamais trahir la grande ligne de l'Histoire ni édulcorer la Shoah. Pour survivre aux drames et à l'inhumain, l'espoir de retrouver son jeune mari la poussera à dépasser ses propres douleurs pour se consacrer aux autres. C'est dans cette solidarité, cette sororité puisqu'il s'agit d'une section de femmes, que la lumière se maintient au sein de leurs sombres baraquements. 

Malgré quelques passages romanesques, et qui ne nuisent pas à l'Histoire, je suis agréablement surprise par ce roman. On sent bien que l'autrice a voulu préserver la vérité tout en y insérant une histoire.
Et, je ne pensais pas le dire, mais j'ai hâte de lire la suite !

vendredi 28 mars 2025

Shell Shock

Shell Shock,

Meurtres au Central Guttenberg,
Michaëla Watteaux,
Ed. Black Lab, 2025


Mot de l'éditeur :

Jeanne Duluc, jeune journaliste socialiste et féministe, s’est fait embaucher en ce début d’automne 1925 au Central téléphonique Gutenberg afin d’enquêter sur les difficiles conditions de travail des demoiselles du téléphone. L‘une d’entre-elles, Tatiana, est alors sauvagement assassinée. Ce meurtre, qui porte pour signature un masque déposé sur le visage défiguré de la victime, n’est pas sans rappeler celle du « Tueur des Halles », qui terrorise les femmes de la capitale depuis plusieurs mois. L’enquête est confiée à Paul Varenne, inspecteur dépendant à la cocaïne et à l’opium à la suite de ses blessures de guerre. Varenne ne croit pas à l’hypothèse du Tueur des Halles, ni même à la culpabilité de Mangrin, le gardien du Central téléphonique, rescapé des tranchées, sur lequel se portent les soupçons. C’est alors que survient un deuxième meurtre.

Dans le Paris des Années folles où se croisent artistes, écrivains, anciens combattants gueules cassées, dans un siècle où les femmes revendiquent l’égalité sociale, Varenne se lance dans une course éperdue pour identifier le tueur en série, alors que d’aucun autour de lui ne semblent finalement pas pressés de voir l’affaire élucidée.


Dealer : SP Black Lab / La Bande


Ma lecture :

Paris, Années 20, Féminisme, Enquête, Gueules Cassées, Crime : il n'en fallait pas plus pour me convaincre.
Et cette couverture ! Et je ne vous parle pas du soin apporté à la mise en page, avec les polices de chapitres retro. 

mercredi 26 mars 2025

Le téléphone carnivore

Le téléphone carnivore,

Jo Nesbo,
Ed. Gallimard,  2023


Mot de l'éditeur :

Un ado étrange, un autre qui disparaît, aspiré par le combiné d'une cabine téléphonique à l'orée de la forêt.
Qui pour croire une fable pareille, hormis la mystérieuse Karen.Et pourtant... Si le téléphone sonne, répondrez-vous à l'appel ?

Richard Elauved, quatorze ans et mal dans sa peau, est recueilli, après la mort de ses parents, par son oncle et sa tante dans une petite ville où il s’ennuie ferme, ne fréquentant que Tom, bègue et moqué de tous.
Le jour où ce dernier se volatilise, on accuse Richard de l’avoir poussé dans la rivière. Personne ne le croit quand il raconte que le téléphone de la cabine publique où il avait entraîné son camarade pour faire des blagues a dévoré l’oreille, puis la main, le bras et… le reste du corps de Tom.
Personne sauf l’énigmatique Karen, qui l’encourage à mener une investigation jugée superflue par la police. Envoyé en centre de redressement, Richard réussit à s’enfuir avec la complicité de jumeaux maléfiques et aboutit à un manoir abandonné dans la forêt, où se succèdent des phénomènes paranormaux qui semblent tous dirigés contre lui.
Avec Le téléphone carnivore, Jo Nesbø signe un premier roman d'horreur ambitieux et d'une remarquable efficacité.


Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :

Je n'avais jamais lu Jo Nesbo, mais cette couverture et ce titre ont attisé ma curiosité : Le téléphone carnivore. Ca en jette ! Cet auteur norvégien, plutôt habitué aux thrillers, livre là son premier roman d'épouvante.

Une ville américaine où rien ne se passe. Un enfant, Richard, catapulté là à vivre chez son oncle et  sa tante depuis le décès accidentel de ses parents. Et son seul ami, Tom, aspiré sous ses yeux par le téléphone situé à l'orée de la forêt. Ca sent les années 80. Ca sent l'encens de Stephen King, celui qui distille doucement se parfums jusqu'à vous étouffer.

Bref, il ne se passait rien à Ballantyne jusqu'à ce que Richard y pose ses valises. Et que les problèmes grouillent autour de lui. Plutôt désagréable avec ses camarades, il peine à s'intégrer et les rares personnes qu'il fréquente finissent par disparaître. Le voilà interné en hôpital psychiatrique où, là aussi, des choses étranges se déroulent sous ses yeux...

Ce serait cruel de vous en dire plus !
Mais j'ai beaucoup cette ambiance de petite ville américaine des années 80 aux effluves de Stephen King. L'horreur devient psychologique et la fin... La fin est vertigineuse ! A vous faire aspiré par un téléphone au fin fon d'une forêt !

Etes-vous prêts ?


lundi 24 mars 2025

Le procès Mein Kampf

Le procès Mein Kampf,

Harold Cobert, 
Ed. Les Escales, 2025


Mot de l'éditeur :

L'histoire vraie et rocambolesque de la publication de Mein Kampf en France.

1934. La France s'est relevée de la Première Guerre mondiale mais l'incertitude plane quant aux véritables intentions d'Adolf Hitler, chancelier de l'Allemagne depuis 1933. Son manifeste, Mein Kampf (" Mon combat"), qu'il a écrit lors de son emprisonnement, rencontre un immense succès dans son pays. Mais, en France, on n'en connaît que des extraits et sa traduction ayant été interdite par le Führer lui-même, le texte entier reste inédit. Programme politique bientôt mis en œuvre ou simple écrit de jeunesse, que peut bien contenir Mein Kampf pour que les Français ne soient pas autorisés à le lire ? Hitler, qui ne cesse de clamer sur la scène internationale une paix désormais éternelle entre l'Allemagne et la France, chercherait-il à dissimuler des desseins et des intentions plus sombres ? Cette interdiction de publier intrigue pour des raisons bien différentes.

Tout oppose d'anciens combattants proches de l'Action Française à des militants de la cause juive, et pourtant ils vont s'unir dans leur désir de voir le manifeste illégalement traduit en français. Et c'est ainsi que naît une union sacrée, presque contre-nature, entre des adversaires quasi irréductibles mais rassemblés par une même cause.

Le Procès Mein Kampf raconte avec brio la folle histoire de la publication de ce texte en français et du retentissant procès qu'elle a entraîné, portée par le flamboyant avocat Philippe Lamour.


Dealer : Livres in room, Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :

Sujet ô combien intéressant que la publication de Mein Kampf, recueil des pamphlets les plus désastreux d'Hitler.  

mercredi 19 mars 2025

La Couleur des sentiments

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La Couleur des sentiments,

Kathryn Stockett,
Ed. Actes Sud, 2011


Mot de l'éditeur :

Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée.

Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot.

La jeune bourgeoise blanche et les deux bonnes noires, poussées par une sourde envie de changer les choses malgré la peur, vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.


Dealer : Boîte à lire de mes quarante ans


Ma lecture :

Il prenait la poussière depuis une quinzaine d'années dans mes étagères et il aura fallu qu'on me l'offre à nouveau dans la boîte à lire de mes 40 ans pour me convaincre de le lire.

Immersion dans le Mississipi des années 60. La ségrégation règne encore en maître et règle cette société américaine. L'autrice pousse la porte des villas des bourgeoises blanches aux robes amidonnées pour nous faire découvrir le quotidien des bonnes, noires. L'argenterie à faire briller, les chambres à faire, les enfants à s'occuper, les repas à cuisiner, ... Et leurs places tellement fragiles au sein de ces familles : au moindre faux pas, elles sont renvoyées, calomniées et parfois envoyées en prison. Le Ku Klux Klan sévit toujours, ne l'oublions pas.

Miss Skeeter, jeune femme blanche élevée par son inoubliable bonne, noire, Constantine décide d'écrire un livre sur les bonnes pour mettre leur quotidien en lumière. Elle veut aussi découvrir pourquoi Constantine a disparu sans la prévenir. Celles à qui l'on confie enfants et maisons sont traitées de manière tout à fait particulière. Elles ont accès à leur intimité mais n'ont absolument pas le droit d'utiliser leurs toilettes, il ne faudrait pas attraper les virus des noirs. Elles ont également accès à de nombreux secrets cachés dans les tiroirs mais leur parole est toujours méprisée. Elles ne sont que menteuses, voleuses et bavardes. Et l'intolérance et l'injustice dictent les codes.
Miss Skeeter convainc ces bonnes de parler, de délivrer leurs vérités. Elles ont tout à y gagner... et tout à y perdre. Dans le plus grand secret, elle recueille leurs confessions, leurs attachements aux enfants qu'elles élèvent à la place des leurs, leurs doutes, leurs humiliations mais aussi la solidarité entre bonnes.

Un roman fort inspiré par l'expérience de l'autrice, élevée par une bonne noire à Jackson, Mississipi. Les personnages, parfaitement campés, sont attachants et peignent la société américaine des années 60, dictée par les lois raciales et patriarcales et dominée par les blancs.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, merci Delphine !


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Quand je lis, mon esprit s'emballe !


lundi 10 mars 2025

La petite-fille

La petite-fille,

Bernard Schlink,
Ed. Gallimard, 2023


Mot de l'éditeur :

"Il aurait bien aimé avoir des enfants, il n'en avait eu aucun - maintenant il avait donc une petite-fille. Et puisque à présent il l'avait, il devait aussi se soucier de son âme." 

À la mort de son épouse Birgit, Kaspar découvre un pan de sa vie qu'il avait toujours ignoré : avant de quitter la RDA pour passer à l'Ouest en 1965, elle avait abandonné un bébé à la naissance. Intrigué, Kaspar part à la recherche de cette belle-fille inconnue et remonte jusqu'à Svenja qui, restée en Allemagne de l'Est, a épousé un néonazi et élève dans cette doctrine une fille nommée Sigrun. Kaspar serait prêt à voir en elles les membres d'une nouvelle famille. Mais leurs différences idéologiques font obstacle : comment une adolescente aussi intelligente que Sigrun peut-elle soutenir des théories complotistes et racistes ? Comment l'amour pourrait-il naître dans ce climat de méfiance et de haine ? Bernhard Schlink offre de nouveau un grand roman sur l'Allemagne qui questionne la façon dont le passé imprègne le présent et interroge nos divisions intestines comme nos élans fraternels.


Dealer : Père Noël


Ma lecture :

Passionnée par la Seconde Guerre mondiale, j'étais intéressée par l'angle de ce roman : la survivance du nazisme après-guerre et après la réunification de l'Allemagne. 

samedi 1 mars 2025

Ma maison en fleurs

Ma maison en fleurs,

Pauline Bilisari, 
Ed. Robert Laffont, 2023


Mot de l'éditeur :

Un recueil de poèmes illustrés sensibles, dont la lecture délivre une force unique.
La seule personne avec laquelle on vivra tout au long de notre vie, c’est nous.
Ma maison en fleurs, c’est l’intimité et la difficulté d’être au monde parfois. C’est l’idée que l’on reste sa propre maison, même dans l’incendie. Pauline Bilisari y parle du rapport à soi, au corps, et à tout ce que l’on est. Elle écrit la santé mentale, la souffrance de vivre, et la force que l’on porte en soi, même lorsqu’on l’oublie. Elle y conte la puissance avec laquelle on peut se haïr, mais surtout la façon dont on peut apprendre à se connaître, s’accepter, et peut-être même finir par s’aimer, un jour.

" Le chemin est long, semé d’embûches, je le parcours moi-même encore, mais je vous confie mon cœur, dans sa vulnérabilité, sa sensibilité à fleur de peau, et sa résilience. "


Dealer : seconde main


Ma lecture :

J'ai vu les pétales de Pauline Bilisari s'envoler sur Instagram, et j'avais envie de découvrir ses poèmes.

Ma maison en fleurs raconte la souffrance, la dépression, la douleur, comme une maison qui brûle. Puis, lentement, sur ces cendres, des bourgeons apparaissent et la floraison renaît. Après un long chemin difficile et douloureux, la maison redevient accueillante.
Les mots, les structures verbales sont brutes et abruptes, s'entrechoquent les uns aux autres. Se blessent et se réparent. Blessent et réparent.

L'orfèvre poète pose des mots sur ses maux et c'est une véritable thérapie qui se dessine pour elle-même et le lecteur. Les mots fleurissent son cœur jusqu'à étouffer la douleur et la dépression.

Comme pour les poésies contemporaines que je lis en ce moment, j'ai la sensation d'avoir devant moi un diamant brut, sans artifice.  Les émotions ne trichent pas. Elles se sèment au vent. Au lecteur d'en attraper les pétales...

je sais tout au fond
qu'il y a d'autres choses en moi
que mes larmes
et mes cris.
il y a les sourires
plus lumineux parfois que le soleil,
mes éclats de rire
à gorge déployée,
mes plaisanteries de mauvais goût
mes taquineries comme preuve d'amour
mon second degré, mon esprit
ma bienveillance, ma tolérance
ce soleil dans mon cœur
que j'oublie
que je tapis.il y a tout cela aussi, en moi
bientôt prêt à rejaillir



jeudi 27 février 2025

Les mémoires de la Shoah

Les mémoires de la Shoah,

Annick Cojean,
Baudouin & Rojzman,
Ed. Aire Libre/Dupuis, 2024


Mot de l'éditeur :

1942, descente des nazis dans le ghetto de Kovno, en Pologne : son nouveau-né dans les bras, une jeune femme regarde autour d'elle, hagarde. Bessie K : « Je tenais le bébé, et j'ai pris mon manteau, et j'ai emballé le bébé, je l'ai mis sur mon côté gauche car je voyais les Allemands dire "gauche" ou "droite", et je suis passée au travers avec le bébé. Mais le bébé manquait d'air et a commencé à s'étouffer et à pleurer. Alors l'Allemand m'a rappelée, il a dit : "Qu'est-ce que vous avez là ?" Je ne savais pas quoi faire parce que cela allait vite et tout était arrivé si soudainement. Je n'y étais pas préparée (...) Il a tendu son bras pour que je lui tende le paquet ; et je lui ai tendu le paquet. Et c'est la dernière fois que j'ai eu le paquet. »

C'est l'un des nombreux témoignages de survivants des camps de la mort recueillis par Annick Cojean, grand reporter au Monde depuis plus de quarante ans. Elle reçoit en 1996 le prix Albert Londres pour Les Mémoires de la Shoah. Ces textes magnifiques prennent une nouvelle dimension aujourd'hui avec cette adaptation en bande dessinée de Théa Rojzman et Tamia Baudoin.Une adaptation sensible des textes d'Annick Cojean en partenariat exclusif avec le Prix Albert Londres et le Mémorial de la Shoah.


Dealer : Livres in room, Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture : 

J'ai entendu parler de cette bande dessinée en janvier dernier, lors d'une Grande Librairie consacrée à la Shoah. Elle commémorait les 80 ans de la libération des camps. Bande dessinée, que dis-je, reportage graphique, puisqu'elle reprend la série de reportages qu'Annick Cojean a réalisée pour le journal Le Monde en 1994/95 à l'occasion du cinquantenaire de la libération des camps. La journaliste bretonne avait alors obtenu le prix Albert Londres. 

mercredi 26 février 2025

Les Enfants cachés de l'Île aux Moines

Les Enfants cachés de l'Île aux Moines,

Un secret enfoui sous l'Occupation,
Julie Schittly,
Ed. Presses de la cité, 2024


Mot de l'éditeur :

L'histoire vraie de cinq enfants juifs cachés sur l'île aux Moines qui, en 1940, fut le théâtre de la fraternité et de l'humanité. Sur la trace d'une mémoire cachée, une enquête sur les lieux avec des témoins de l'époque.
Ils s'appelaient Irène, Ilona, Georges, Daniel, Robert.
Cinq enfants juifs accueillis, à partir de 1940, " au meilleur des endroits ", qui ont eu la vie sauve grâce aux habitants de l'île aux Moines. Un secret resté enfoui depuis, dans la perle du golfe du Morbihan.
Au décès d'Irène, fin 2022, la plupart des Îlois découvrent le récit de ces sauvetages courageux et la rafle de 1943. Pour Julie Schittly, il était impensable que l'on ignore ou que l'on oublie que l'île aux Moines fut un refuge et un havre de fraternité pour des familles traquées.
Mais qu'il y eut là, aussi, des destins inachevés...
Bouleversante et mémorielle, une enquête inédite pour l'Histoire, sur les lieux, avec des témoins de l'époque.


Dealer : Espace Culturel Leclerc, Vannes


Ma lecture : 

Il y a deux semaines, je me suis offert une virée à l'île aux moines, et, vous commencez à me connaître, j'ai eu envie d'une lecture souvenir. Cette enquête, Les Enfants cachés de l'Île aux Moines, j'avais failli l'acheter au Mémorial de la Shoah, où il a évidemment sa place.  

mardi 25 février 2025

L'âge fragile

L'âge fragile,

Donatella Di Pietrantonio,
Ed. Albin Michel, 2025


Mot de l'éditeur :

Lucia, la narratrice, a toujours vécu dans le même village des Abruzzes, en Italie.
En pleine période de pandémie de Covid-19, sa fille Amanda, venue de Milan, passe tout son temps enfermée dans sa chambre. Outre la détresse de son enfant, Lucia doit faire face au crime dont elle a été témoin trente ans plus tôt et dont elle n'a jamais parlé.

Prix Strega 2024, prix Strega Giovani 2024.


Dealer : Librairie Gwalarn, Lannion


Ma lecture :

Mon mari m'a choisi ce roman, au hasard des étals d'une librairie bretonne. Lisant, malgré moi, peu de littérature étrangère, il avait peu de chance de faire fausse route.

Direction l'Italie, au cœur des montagnes et des forêts des Abruzzes. 
En plein Covid-19, Amanda revient chez sa mère, Lucia. La pandémie a fermé les universités et la jeune fille s'enferme dans sa chambre, dans un silence assourdissant. Mère et fille ne se comprennent pas, amputées de dialogue.
C'est dans cette pandémie que le père de Lucia lui fait don d'une terre abandonnée depuis trente ans, le camping familial. Trente ans... Elle repense alors à ce dernier été, là où le drame s'est produit. Tous les journaux en ont parlé : les Abruzzes ont été témoins d'une tragédie. Deux jeunes filles, en vacances au camping, ont été violées et tuées. L'amie de Lucia, Doralice, en a réchappé mais est revenue tout autre. Cet épisode aura mis fin à l'insouciance des étés, de l'adolescence et de l'amitié. La terre, si chère à Lucia, est-elle encore gorgée de ce sang ? Que va-t-elle faire de cette terre tachée dont elle hérite ?

Entre présent et passé, entre résiliences et non-dits, la nature a encore des secrets à murmurer. Elle est d'ailleurs très présente dans le roman. J'ai retenu une phrase qui, je pense, résonnera longtemps en moi : "La nature repousse sur les tragédies et les désastres."

L'autrice explore également les liens familiaux, si fragiles à tout âge. Lucia est restée sur les terres de son enfance pour ne pas abandonner son père vieillissant alors que sa fille s'est envolée pour Milan, loin d'elle et de sa protection.
L'écriture est belle, à demi-mots, se déroulant autour des souvenirs et d'une nature indomptable, sur l'oubli et l'inaltérabilité. 

Un roman fort qui a reçu les équivalents des Prix Goncourt et Goncourt des lycéens italiens.

vendredi 21 février 2025

L'été de la Libération

L'été de la Libération,

Jenny Lecoat,
Ed. Mercure de France, 2025


Mot de l'éditeur :

À la Libération, les Allemands quittent Jersey : la jeune Jean Parris peut alors rêver d’une vie meilleure. Après des mois de privations, vivant avec une mère fragile, elle attend avec impatience le bateau qui doit ramener sur l’île les prisonniers exilés. Mais le père qu’elle aimait tant n’en descend pas.

Dénoncé aux nazis pour possession illégale d’une radio sur laquelle il écoutait la BBC, il est mort dans une prison française il y a des mois. Sa famille veut à tout prix que justice se fasse. S’engage alors une chasse aux sorcières. Jean doit-elle se méfier d’Hazel, l’institutrice socialiste qui vit au-dessus de la quincaillerie de son père et avec qui il se disputait souvent ? Contre toute attente, la jeune femme pourrait bien devenir sa seule confidente dans cette île où le climat de suspicion s’est généralisé…

Jenny Lecoat s’inspire de son histoire familiale pour décrire le traumatisme auquel la population de Jersey a dû faire face après la guerre, et en tire un récit haletant.


Dealer : SP Mercure de France


Ma lecture :

J'ai découvert Jenny Lecoat l'année dernière lors d'un escapade à Jersey, j'avais lu La clandestine de Jersey, qui se déroulait pendant la Seconde Guerre mondiale. L'autrice reste dans son secteur de prédilection avec son nouveau roman, L'été de la Libération.  

lundi 17 février 2025

Et je pense à toi tout bas

Et je pense à toi tout bas,

Fany Simon,
Autoédition, 2024


Mot de l'éditeur :

Peut-on tout pardonner à ceux qui nous aiment ?
La raison peut-elle être plus forte que l’amour ?

Saint-Malo, 1995. Lorsque son père l’appelle pour qu’elle le rejoigne au chevet de sa mère hospitalisée, Emma n’imagine pas que sa vie s’apprête à voler en éclats. Alors que ses certitudes s’effondrent les unes après les autres, elle peut compter sur ses amis pour la soutenir. Qu’en sera-t-il de Grégoire, celui qui a brisé son cœur huit ans plus tôt et qui vient de réapparaître ?
Les mois qui suivent apportent des réponses à Emma, mais pas forcément celles qu’elle aurait souhaitées. Laissez-vous porter au rythme des grandes marées, de Cancale à Saint-Malo, des années 60 à 90.


Ma lecture :

J'ai découvert cette autrice bretonne sur les réseaux il y a quelques mois. J'avais hâte de découvrir son roman frappé par les embruns...  

vendredi 7 février 2025

Parmi les fleurs bruissent les secrets

Parmi les fleurs bruissent les secrets,

Adrienne Young,
Ed. Harper Collins, 2024


Mot de l'éditeur :

Une femme risque tout pour mettre fin à la malédiction qui touche sa famille depuis des générations, révéler la vérité derrière la disparition de sa mère et rencontrer l’amour dans ce roman envoûtant, par l’autrice à succès de Fable.

Dans une petite ville cernée par les montagnes en Caroline du Nord aux États-Unis, June Farrow attend que le destin la retrouve. Car les femmes Farrow sont connues pour leur ferme florale mais aussi pour la mystérieuse malédiction qui les frappe l’une après l’autre.

Depuis un an, June voit et entend des choses qui n’existent pas. De légers carillons éoliens, une voix l'appelant par son nom et une porte mystérieuse apparaissant de nulle part : autant de signes qui lui annoncent le début de sa longue déchéance.

Pourtant, après la mort de sa grand-mère, June se risque à toucher la porte qui continue de surgir devant ses yeux ébahis et à en franchir le seuil. De l’autre côté l’attendent un voyage à même de changer à la fois le passé et le futur, la vérité derrière les mystères qui tourmentent sa ville et une histoire d’amour maudite.


Dealer : Livres in room, Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :

Sa couverture, son titre et son magnifique jaspage me faisaient de l'œil depuis sa sortie. Et j'ai été, moi aussi, envoûtée par ces montagnes bleues... 

dimanche 2 février 2025

Le jardin de Georges

Le jardin de Georges,

Guénaëlle Daujon,
Ed. Intervalles, 2024


Mot de l'éditeur :

Un matin de juillet 1897, Georges Delaselle découvre une petite île bretonne en face de Roscoff : l’île de Batz. Artiste amateur, il vient y écrire et y dessiner loin de la capitale où il est né. Il tombe aussitôt amoureux de deux hectares de terre et de sable à l’est de l’île, qu’il décide d’acquérir pour y réaliser son rêve : un jardin exotique, créé à partir de graines venues du monde entier.

Ami des Vilmorin et des impressionnistes, Georges est fasciné par le règne végétal. Année après année, croquis après croquis, il sculpte son paradis. En 1918, on lui diagnostique la tuberculose et il s’installe définitivement sur l’île, à plus de 50 ans. On le croit condamné mais plus le jardin avance, plus la maladie recule, et le désert du bord de mer se met à germer.


Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :

J'ai découvert ce roman dans le cadre du prix littéraire de mon réseau de médiathèques, Au creux des mots. Il fait partie, avec La petite bonne, des cinq sélectionnés.

Le jardin de Georges. Ici, on connaît tous le nom Georges Delaselle : un jardin de l'île de Batz porte son nom. Son jardin. Mais lui ? Le connaît-on vraiment ?
Guénaëlle Daujon a décidé de revenir sur l'histoire de la création de cet écrin botanique battu par les vents.

Les bretons ont une forte tendance à être chauvins (en même temps, on a de quoi,  non ? ^^), donc quand on peut lire des romans sur notre patrimoine, on a toujours du plaisir !
Et Guénaëlle Daujon offre une véritable ode au jardin Delaselle.
Georges, assureur parisien, aquarelliste à ses heures perdues, découvre l'île de Batz, cette île au large de Roscoff, dans le Finistère Nord, alors appelée "l'île sans arbre". Lui, l'homme sans attache se sent immédiatement chez lui, au plus profond de lui-même. Il achète un lopin de terre de quelques hectares. Un terre rocheuse, battue par les vents, où rien ne pousse, disent les agriculteurs iliens. L'aquarelliste pose ses pinceaux, mets les mains dans la terre et peint un nouveau paysage. Il déstructure le site, y construit des paliers, creuse, plante, aménage. Trop de vent ? Il plante des cyprès, rempart naturelle contre ce vent. Son jardin, telle une aquarelle, prend forme peu à peu. L'esquisse est prometteuse. Et bientôt éclatent les couleurs. C'est une poésie de la terre qui s'impose.

Georges est dévoué à son jardin. Le jardin est d'ailleurs le personnage principal du roman. Il est totalement personnifié. Il lui a même sauvé la vie : condamné à mort en 1918 par la tuberculose due au mauvais air de Paris, il revit dans les embruns. Le jardin est la famille de Georges, pas étonnant qu'il lui ait laissé son nom. Ce Parisien, qui a eu beaucoup de mal à s'intégrer parmi les îliens, lui l'étranger, est aujourd'hui une figure majeure de l'île. Enfin son jardin. Et son nom. L'œuvre de sa vie, monumentale, perdure 80 ans après sa mort.
Et même la tempête dévastatrice de novembre 2023 n'aura pas eu raison du jardin car chacun y est attaché. Ceux qui mettent les mains dans la terre. Ceux qui coupent les arbres tombés à terre. Et ceux qui misent financièrement pour que la poésie du jardin irradie encore les cœurs.

Le jardin de Georges ? Un coup de cœur inattendu.
Le rendez-vous est pris pour une rencontre avec l'autrice le samedi 19 avril 2025, in situ, entre la bibliothèque de l'île de Batz et ce fabuleux jardin colonial. 


mardi 28 janvier 2025

Une reine

Une reine,

Judith Elmaleh,
Ed. Robert Laffont, 2022


Mot de l'éditeur :

Deux générations. Deux histoires. Deux femmes en quête d’elles-mêmes.

Casablanca, au siècle dernier. Mimi n’a jamais porté une aussi belle robe. Depuis le matin, sa mère et sa sœur s’affairent autour d’elle. À quatorze ans, c’est la première fois qu’elle est invitée à un tel banquet et ainsi mise à l’honneur. Mimi l’ignore mais, ce soir-là, on l’a mariée.

Paris, de nos jours. Pour la seconde fois, Anna divorce. Tandis que les déménageurs s’activent, elle observe, sidérée, sa vie qui vient d’éclater en morceaux, et mesure ce qui lui reste à accomplir : dénicher un nouvel appartement, élever ses deux enfants comme si de rien n’était – et s’organiser avec leurs pères respectifs –, décrocher ce job de scénariste dont elle a besoin… Mais en a-t-elle seulement la force ?

Sur un coup de tête, Anna décide d’aller reprendre son souffle à Casa, chez sa grand-mère, dans cet appartement où tout est à sa place. Un monde et deux générations séparent ces deux femmes. Face à sa petite-fille désorientée, Mimi va peu à peu lever le voile sur des secrets de famille jusqu’alors bien gardés…


Dealer : Camille, dans ma Boîte à livres des mes 40 ans ^^


Ma lecture :

Pour mes 40 ans, mes amis m'ont offert une boite à livres avec des romans extraits de leurs propres bibliothèques. L'occasion de sortir de mes sentiers battus et d'aller vers la découverte d'auteurs. C'est ainsi que j'ai eu le roman de Judith Elmaleh entre les mains... 

Anna voit sa vie éclater en morceaux lorsqu'elle divorce pour la seconde fois. Pourquoi n'arrive-t-elle pas à fonder un foyer pérenne ? Avant de tendre vers une dépression qu'elle ne saurait gérer, elle s'envole vers le Maroc, pays d'où elle est partie à 17 ans pour étudier le journalisme à Paris. Sa grand-mère, plutôt mutique, l'y attend, avec son fameux thé à la menthe et des secrets à révéler...

A l'heure où Anna se pose beaucoup de questions sur son avenir professionnel, sa vie de famille, de couple, de mère, elle interroge le terreau familial et va découvrir un secret bouleversant, lié aux traditions marocaines. Qui était sa grand-mère enfant, puis jeune fille ? A quoi rêvait-elle ? A-t-elle seulement eu le temps de rêver ? A 14 ans, elle est mariée de forcé à un homme bien plus âgé qu'elle. Quel destin lui réserve-t-il ?

Anna cesse de s'apitoyer sur son sort et découvre un pan caché de son histoire. Si elle a grandi au Maroc, c'est en France qu'elle s'est épanouie, savourant une certaine liberté, celle de se tromper. Mimi, sa grand-mère, n'a  pas eu cette chance, elle était enchaînée aux tradition, quoiqu'il lui en coûte.

Derrière la pudeur et le silence se cachent des secrets et des destins de femmes bouleversants. En recomposant le puzzle de sa famille, Anna lève le voie des non-dits...
Un très beau premier roman de Judith Elmaleh (la sœur de) qui offre une plume intime et virevoltante aux zones d'ombre pour les mettre dans la lumière.
Une très belle découverte, merci Camille pour ce partage !




vendredi 24 janvier 2025

Paroles

Paroles,

Jacques Prévert, 
Ed. Gallimard, 1949


Mot de l'éditeur :

Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Epanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara...
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant...


Dealer : Boîte à livres des mes 40 ans


Ma lecture :

Je vous avais dit que cette année, je voulais lire plus de poésie. Ce Paroles de Jacques Prévert tombe à point nommé.
Mais je dois vous raconter comment il est arrivé entre mes mains. j'ai fêté mes 40 ans l'année dernière, et mes amis ont eu une belle idée : prendre un livre de leur bibliothèque pour me l'offrir dans une sorte de boîte à livres que j'aime appeler "la boîte à livres de mes 40 ans". Jolie poésie, déjà, n'est-ce pas ? 

jeudi 23 janvier 2025

La reine sous la neige

La reine sous la neige,

François Place,
Ed. Gallimard Jeunesse, 2019


Mot de l'éditeur :

Une tempête en plein ciel,un avion dérouté,un vol de portable,un coup de foudre,deux amoureux,une reine morte,un enfant perdu,un tigre évadé du zoo,une statuette de plastique, une enquête impossible,Londres sous la neige...


Dealer : Livres in room, Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture : 

Quand j'ai vu cette couverture à l'allure très british et royale, j'ai craqué les yeux fermés. 

lundi 20 janvier 2025

La petite bonne

La petite bonne,

Bérénice Pichat,
Ed. Les Avrils, 2024


Mot de l'éditeur :

Domestique au service des bourgeois, elle est travailleuse, courageuse, dévouée. Mais ce week-end-là, elle redoute de se rendre chez les Daniel. Exceptionnellement, Madame a accepté d’aller prendre l’air à la campagne. Alors la petite bonne devra rester seule avec Monsieur, un ancien pianiste accablé d’amertume, gueule cassée de la bataille de la Somme. Il faudra cohabiter, le laver, le nourrir. Mais Monsieur a un autre projet en tête. Un plan irrévocable, sidérant. Et si elle acceptait ? Et si elle le défiait ? Et s’ils se surprenaient ?


Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :

Bénérice Pichat nous emmène dans un immeuble parisien des années 30 où la petite bonne est au service de Monsieur et Madame Daniel.

mercredi 15 janvier 2025

Tata

Tata,

Valérie Perrin,
Ed. Albin Michel, 2024


Mot de l'éditeur :

« Colette est remorte. Ce mot n'existe nulle part. Remourir, ça n'existe pas. »

Colette était une femme sans histoire. C'est du moins ce que l'on croyait jusqu'au jour où sa nièce apprend son décès par un appel de la police. Car Colette, sa tante unique, a déjà été enterrée il y a trois ans...

Avec ce roman virtuose où s'entrelacent destins et intrigues palpitantes, Valérie Perrin, extraordinaire conteuse de nos vies, signe son grand retour.


Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :

J'aime beaucoup le bandeau apposé à la couverture :
"Il n'y a pas de gens sans histoire."
Inspirant, non ? 

jeudi 9 janvier 2025

La part des lâches

La part des lâches,

Marguerite Boutrolle,
Ed. Virages graphiques, 2024


Mot de l'éditeur :

Après un burn-out et une séparation amoureuse, Aby décide de rejoindre la colocation de sa meilleure amie Jet, en Auvergne. Mais l'ambiance devient rapidement pesante pour elle, qui n'est pas habituée a la vie en communauté...

Ville ou campagne ? Argent ou décroissance ? Liberté individuelle ou interdépendance groupale ? La part des lâches raconte avec beaucoup de sensibilité nos fragilités et contradictions.


Dealer : SP Masse Critique Babelio


Ma lecture :

Le sujet, se sortir d'un burn-out à la campagne, comme un retour aux sources, m'a tout de suite plu. 

mercredi 8 janvier 2025

Les fleurs aussi ont une saison

Les fleurs aussi ont une saison,

Camille Anseaume & Cécile Porée,
Ed. Delcourt, 2023


Mot de l'éditeur :

En quelques mois, Cécile perd les trois femmes de sa vie. Quelle idée de mourir en hiver quand on aime les tulipes, et au printemps quand on aime les passiflores. Et surtout quelle idée de mourir en série alors que Cécile est enceinte. Les fleurs aussi ont une saison c'est ça : une histoire de deuils mais aussi de beaucoup de rires qui fusent au milieu des larmes...


Dealer : Médiathèque de Plouescat


Ma lecture :

J'ai choisis ce roman graphique totalement par hasard. Je n'imaginais pas qu'il pourrait me toucher autant... 

lundi 6 janvier 2025

Le baiser du prodige

Le baiser du prodige,

Philippe Brieallard,
Autoédition, 2024


Mot de l'éditeur :

À quatorze ans, Hugo est un prodige du piano. Malheureusement, les adolescents ne sont pas tendres avec leurs semblables, surtout lorsqu'ils sont passionnés par les arts. Aussi, le jeune garçon s'isole, et mène une vie de reclus. Lorsqu'il croise la route de Monsieur Raymond, vieil esthète passionné comme lui de piano et d'impressionnisme, sa vie bascule. Une improbable amitié naît entre ces deux êtres que tout oppose. Pourtant, Hugo découvre bientôt que son ami cache de sombres secrets... Le jeune pianiste va-t-il lui tourner le dos, ou le suivre dans un univers inconnu, où la morale n'a plus sa place ? Dans Le Baiser du Prodige, Philippe Brieallard compose un roman tout en intensité, dont les héros allient grâce artistique et duplicité.


Dealer : SP de l'auteur, Philippe Brieallard


Ma lecture : 

Il y a quelques semaines, j'ai reçu une invitation de Philippe Brieallard à lire son premier roman, Le baiser du prodige. En ce moment, lui ai-je répondu, je réponds rarement favorablement par manque de temps mais son accroche m'a...accrochée. 

"Quel rapport peut-il y avoir entre un baiser et un jeune prodige du piano ?"

vendredi 3 janvier 2025

Les fragments du coeur

Les fragments du cœur,

Marion Fritsch,
Ed. Albin Michel, 2024


Mot de l'éditeur :

« J’ai aimé tout de nous et même le chagrin, je l’ai serré contre moi jusqu’à en faire de l’amour. »

A l'époque où le discours amoureux se flétrit, comment réinventer les sentiments ? Dans Les Fragments du coeur, son premier livre, Marion Fritsch fait le récit d'une histoire d'amour à travers ses quatre saisons, et pose les enjeux nouveaux d'une émotion universelle, entre passion et résilience.


Dealer : Seconde main


Ma lecture :

Premier post de l'année !
Alors je me dois de vous la souhaiter belle, douce, cohérente et surtout...pleine de poésie. De la poésie dans les mots, les gestes, les attentions, les aspirations, les pensées.
Cette année, j'ai décidé de lire plus de poésie. Je me contente chaque année de lire quelques poèmes classiques pour le Printemps de Poètes. C'est trop peu. Je devrais même dire : cette année, j'ai décidé de lire de la poésie. 

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