mercredi 26 février 2025

Les Enfants cachés de l'Île aux Moines

Les Enfants cachés de l'Île aux Moines,

Un secret enfoui sous l'Occupation,
Julie Schittly,
Ed. Presses de la cité, 2024


Mot de l'éditeur :

L'histoire vraie de cinq enfants juifs cachés sur l'île aux Moines qui, en 1940, fut le théâtre de la fraternité et de l'humanité. Sur la trace d'une mémoire cachée, une enquête sur les lieux avec des témoins de l'époque.
Ils s'appelaient Irène, Ilona, Georges, Daniel, Robert.
Cinq enfants juifs accueillis, à partir de 1940, " au meilleur des endroits ", qui ont eu la vie sauve grâce aux habitants de l'île aux Moines. Un secret resté enfoui depuis, dans la perle du golfe du Morbihan.
Au décès d'Irène, fin 2022, la plupart des Îlois découvrent le récit de ces sauvetages courageux et la rafle de 1943. Pour Julie Schittly, il était impensable que l'on ignore ou que l'on oublie que l'île aux Moines fut un refuge et un havre de fraternité pour des familles traquées.
Mais qu'il y eut là, aussi, des destins inachevés...
Bouleversante et mémorielle, une enquête inédite pour l'Histoire, sur les lieux, avec des témoins de l'époque.


Dealer : Espace Culturel Leclerc, Vannes


Ma lecture : 

Il y a deux semaines, je me suis offert une virée à l'île aux moines, et, vous commencez à me connaître, j'ai eu envie d'une lecture souvenir. Cette enquête, Les Enfants cachés de l'Île aux Moines, j'avais failli l'acheter au Mémorial de la Shoah, où il a évidemment sa place.  

Des enfants cachés en Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale, ce sujet ne pouvait que faire écho à mon roman. Et au-delà de ma fiction, j'étais ravie et curieuse de découvrir cette histoire vraie, longtemps restée secrète. Secrète parce que méconnue, parce que, même en temps de guerre, un enfant est un enfant, quelle que soit sa religion.

Après une bouteille lancée à la mer sur Facebook, la journaliste d'Ouest-France Vannes enquête sur un pan de l'Histoire qui la passionne et découvrir les destins de cinq enfants, Irène, Ilona, Georges, Daniel et Robert. C'est au décès d'Irène que l'histoire se révèle aux îliens et que, non pas encore des Justes, mais des Gardiens de la vie sont aussi reconnus : maire, médecin ou religieuses.
Son enquête m'a beaucoup fait penser à celles de sa "voisine", Stéphanie Trouillard qui prend la peine, elle aussi, de creuser derrière les non-dits et la mémoire défaillante de l'Histoire. Elle fait ressurgir des vies sur des noms qu'on ne prononce plus et des photos oubliées.

Irène, Ilona, Georges, Daniel et Robert étaient des enfants intégrés dans l'île aussi bien que les natifs. Alors personne n'aurait pensé à les dénoncer. Même la rafle de 1943, orchestrée par la méthodologie bien ficelée des Nazis n'arrivera pas à les emporter. Leurs familles seront cependant démembrées. Ils seront, pour reprendre les mots d'Annick Cojean, les bourgeons sur ces arbres  brûlés.

J'ai aimé cette déambulation sur cette île, d'ordinaire aux couleurs éclatantes, mais ici teintée de noir et blanc, à la lueur des photos et lettres anciennes. A la lueur de la torche de la journaliste Julie Schittly.

Journalistes, historiens et auteurs jouent bien là le rôle de passeur de mémoire. Avec justesse et honneur.

Avis des lecteurs:

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Suivantes Précédentes Accueil