mardi 29 décembre 2020

Charlotte

Charlotte,

David Foenkinos,
Ed. Gallimard, 2014

Mot de l'éditeur :

Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une oeuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : "C'est toute ma vie."
Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.



Dealer : Cadeau de Noël (Livres in room, Saint-Pol-de-Léon)


Ma lecture :

Je me souviens, il y a quelques années, avoir eu très envie de lire ce roman, Charlotte, puis l'avoir eu entre les mains et avoir été déçue. La mise en page ? Probablement. Pourtant, c'est aujourd'hui ce qui m'a conquise !


L'écrivain David Foenkinos explore la vie de la peintre Charlotte Salomon. La couverture offre son auto-portrait au lecteur. A 26 ans, elle a eu le temps de bâtir une œuvre picturale avant d'être assassinée par le nazisme en 1943. Il retrace sa vie, de la rencontre de ses parents à son arrivée à Auschwitz.

Ce qui m'avait, de prime abord, déroutée il y a quelques années, est la mise en page choisie par l'auteur, entre prose et poésie. Il va à la ligne à chaque phrase. Et cela met chaque phrase, chaque mot en relief. On sent alors tout le poids des mots, leurs choix réfléchis. Est-ce pompeux ? Non. Merveilleux. Une forme d'art pour brosser le portrait d'une artiste méconnue et disparue dans les sphères du nazisme.

Alors dans ce roman, tout est fascinant. La forme, bien sûr, je viens de vous en parler. Et la vie même de Charlotte Salomon, où la folie prenait chaque membre de sa famille, depuis des générations, pour les emmener, lentement, au suicide. La petite fille porte le prénom de sa tante disparue et perd, quelques années plus tard, sa mère, d'une même folie. Elle vit alors entre ses grands-parents chez qui la folie rôde malgré tout, et son père, accaparé par son métier de médecin.
Puis l'antisémitisme gagne l'Allemagne, son pays, et commencent alors des années d'errance. Elle se découvre une passion et un talent pour la peinture. Remède contre la folie qui guette sa famille, et échappatoire au climat nauséabond qui s'installe en Europe.
Malgré tout, en 1943, à tout juste 26 ans et enceinte de cinq mois, elle, qui ne s'était jamais sentie juive, est assassinée dès son arrivée à Auschwitz.
Destin fascinant, flamboyant, cruel. Pendant toute sa vie, Charlotte a eu, malgré elle, une posture dramatique, digne d'une tragédie grecque.

Charlotte est indubitablement un coup de cœur, probablement le dernier de 2020.
C'est beau, au sens philosophique du terme. Parfait pour clore une année, disons-le, franchement moche.

Avis des lecteurs:

Et vous, qu'en pensez-vous ?

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