lundi 28 décembre 2020

Tout peut s'oublier

Tout peut s'oublier,

Olivier Adam,
Ed. Flammarion, 2021


Mot de l'éditeur :

Un appartement vide : c'est ce que trouve Nathan quand il vient chercher son petit garçon chez son ex-femme. Très vite, il doit se rendre à l'évidence : Jun est rentrée au Japon, son pays natal, avec Léo.
À l'incompréhension succède la panique : comment les y retrouver, quand tant d'autres là-bas courent en vain après leurs disparus ? Et que faire de ces avertissements que lui adresse son entourage : même s'il retrouve leur trace, rien ne sera réglé pour autant ?
Entre la Bretagne où il tente d'épauler Lise, elle aussi privée de son fils, et un Japon qu'il croyait connaître mais qu'il redécouvre sous son jour le plus cruel, Nathan se lance dans une quête effrénée.
En retraçant l'itinéraire d'un père confronté à l'impensable, Olivier Adam explore la fragilité des liens qui unissent les parents et leurs enfants. 

 

Dealer : SP Flammarion 😇

 

Ma lecture :


Je saute une case et brave déjà 2021 avec ce nouveau roman d'Olivier Adam. Tout peut s'oublier...joli titre de saison, non ? Joli ? Pas tant que ça...

L'auteur nous emmène sur des sentiers battus, littéralement, de la Côte d'Emeraude en Bretagne à Kyoto au Japon. Un voyage absolument pas touristique mais bouleversant, au cœur d'une famille éclatée, celle de Nathan. Il aime autant sa Bretagne que les couleurs de Kyoto. Il a même fondé une famille avec une Japonaise, Jun. Ensemble, ils ont eu un fils, Léo. Un mariage mixte plutôt réussi. Jusqu'à ce qu'il devienne étouffant. Jun ne se plait plus en France, ne se plait plus avec Nathan. Alors elle le quitte, sans préavis. Puis, terriblement, elle quitte la France avec leur fils. Sans préavis.

Commence alors le désespoir d'un père qui subit de plein fouet cette fuite, cet abandon, cette disparition. Au Japon, les disparitions volontaires sont monnaie courante. On les appelle les évaporés. Mais une femme et un fils peuvent-ils s'évaporer ?
Nathan se bat pour retrouver son fils, mais au Japon, l'autorité parentale n'est pas partagée, elle n'incombe qu'à la mère, le père, lui, n'a aucun droit, encore moins s'il est étranger. Il parcourt les rues, les  sentiers de Kyoto, mais les portes restent closes et les bouches muettes.
"Oublie-nous". Peut-on oublier sa famille ? Son fils ?

 Olivier Adam signe un roman sur un père à la dérive, à la recherche de son fils. Le Japon, qui l'avait tant fasciné devient le théâtre d'un drame, de son drame. Un terre qui lui a enlevé son rôle de père, son lien paternel, une part de lui-même.
En arrière plan du drame vécu par Nathan, sa voisine, Lise, cherche également son fils, tout juste majeur, qui a décidé de claquer la porte du domicile familiale, faisant voler en éclat le couple qu'étaient ses parents. Deux fuites, deux disparitions, deux cœurs perdus. Et au dessus de tous ces drames, il y a l'amour. L'amour qui, lui, peut parfois s'évaporer lentement, fissurant un couple, une famille. Et si l'amour n'est plus, le couple non plus. Et les liens qui unissaient un homme et une femme se rompent totalement, finissant par fragiliser ceux qui unissent les parents aux enfants.

Tout peut s'oublier est un roman bouleversant sur la famille éclatée. Le thème est, évidemment, très dur, mais l'écriture est belle, parfois teintée d'humour pour alléger la douleur. Les histoires secondaires nourrissent le drame principal et donnent au roman une pertinence, une cohérence, un souffle. La disparition, la fuite sont au cœur des intrigues qui se nouent. Nathan pourra-t-il retrouver ce fils évaporé ? Ou devra-t-il l'oublier ? Tout peut s'oublier. Mais pas ça.



Premier coup de cœur de l'année 2021 !

 

Avis des lecteurs:

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Suivantes Précédentes Accueil