dimanche 29 mars 2020

La femme au manteau violet

La femme au manteau violet,

Clarisse Sabard,
Ed. Charleston, 2020


Mot de l'éditeur :

2018. La vie de Jo vole en éclats suite à ce qui ne semblait être qu'un banal accident sans gravité ; pourtant, un scanner révèle qu'un anévrisme risque de se rompre à tout moment. Le neurologue lui laisse le choix : elle peut être opérée, mais les risques sont importants.
Persuadée qu'elle va mourir, Jo se réfugie chez Victor, son grand-père.
Ce dernier va lui montrer un pendentif qu'il a reçu d'Angleterre quelques années plus tôt, avec pour seule explication ce mot griffonné sur une feuille : « De la part de Charlotte, qui n'a jamais oublié Gabriel.
Ce souvenir vous revient de droit. » Victor lui révèle que Gabriel était son frère aîné, décédé lorsqu'il était enfant. Jo décide de se rendre à Ilfracombe, dans le Devonshire, afin d'aider son grand-père à résoudre ce mystère, et surtout, de réfléchir à la décision qu'elle doit prendre...

1929. Charlotte et son mari, Émile, quittent leur vignoble d’Épernay pour un voyage d'affaires à New York. Sur place, la jeune femme s'éprend de Ryan, un mystérieux homme d’affaires.
Lorsqu'il se rend compte de cette trahison, Émile entre dans une rage folle, la frappe et la laisse pour morte. À son réveil, Charlotte se rend compte que son mari est parti ; pire, il lui a pris tous ses papiers.
Elle est effondrée : son fils de dix-huit mois, Gabriel, est resté en France, et sans papiers, elle ne peut pas le rejoindre...



Dealer : SP des éditions Charleston 😍


Ma lecture :

Recevoir le tout dernier roman de Clarisse Sabard en pleine période de confinement a été une véritable bouffée d'oxygène ! Et à l'heure où il est interdit de sortir de chez soi, elle va nous faire voyager du Devon à New-York...

Johanna est une jeune femme épanouie entre son métier de thanatopracteur, sa récente rupture amoureuse et son meilleur ami qui lui joue des airs de prince charmant. Épanouie, vous disais-je ? Oui, c'est peut-être exagéré. Mais elle est, somme toute, heureuse, entourée par sa famille et ses amis. Lorsqu'une rupture d'anévrisme menace sa vie et son équilibre (aussi bancal fût-il), Jo se retrouve au trente-sixième dessous. Son grand-père la réconforte et la revigore en lui présentant un mystérieux médaillon gravé au non de Gabriel. Qui est Gabriel ? Et pourquoi ce médaillon est-il entre les mains de son grand-père Victor ?

Voilà Jo plongée au cœur d'une histoire familiale rocambolesque. D'Iffracombe dans le Devon, à New-York, elle va rencontrer ses aïeux, Charlotte, Emile, Ryan, Curtis, qui ne sont pas forcément ceux que l'on croit.

Clarisse Sabard maîtrise l'art des romans à tiroirs où secrets et révélations s'entremêlent avec délectation. Ses descriptions pertinentes et dynamiques m'ont fait voyagé, pourtant confinée dans mon fauteuil, outre-Manche et outre-Atlantique à travers le siècle. Des fermes du Devon à la prohibition et aux speakeasy new-yorkais, les émotions s'envolent, des amours passionnées aux drames insurmontables. Toujours avec tendresse, l'auteur malmène ses personnages pour faire ressortir le meilleur d'eux-mêmes. L'écriture, légère et fluide, souvent teinté d'humour, oxygène l'histoire, libère les émotions. On rit, on tremble, on pleure : on vit ! C'est exactement ça, Clarisse Sabard à le don de rendre ses romans et ses personnages vivants et donc inévitablement attachants et liés à jamais au lecteur.

Le thème de la maternité, heureuse ou malheureuse, fil rouge du roman, est remarquablement bien mené. La scène de l'accouchement de Charlotte, en quelques lignes seulement, est tellement bien écrite qu'elle m'a laissée quelques contractions. Et la réflexion autour de la notion de mère est pertinente, sans tomber dans les stéréotypes.

Jo, forte de ses récentes découvertes, parviendra-t-elle à voler de ses propres ailes et à affronter son destin ?
En tout cas, elle est l'héroïne feel-good par excellence : elle a besoin d'un obstacle, d'une épreuve de la vie pour rebondir et se révéler telle qu'elle est vraiment, au plus profond de son âme.


La femme au manteau violet restera sans nul doute ma meilleure lecture de confinement. Ce voyage à travers les époques, les lieux, les personnages m'a fait chaviré. Le choix des années 20 new-yorkaises et de la campagne anglaise du Devon m'a tout de suite séduite. Je me suis laissée embarquer les yeux fermés, le cœur grand ouvert.
A déguster avec une tasse de thé et des scones tartinés de crème et de confiture ! En ces temps de morosité et de psychose, ce roman devrait être prescrit sur ordonnance !
Un coup de coeur ? Off course, my dear ! ❤




Avis des lecteurs:

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