La goûteuse d'Hitler,
Rosella Postorino,Ed. Albin Michel, 2019
Ed. France Loisirs, 2019
Mot de l'éditeur :
1943. Reclus dans son quartier général en Prusse orientale, terrorisé à l'idée que l'on attente à sa vie, Hitler a fait recruter des goûteuses. Parmi elles, Rosa.Quand les S.S. lui ordonnent de porter une cuillerée à sa bouche, Rosa s'exécute, la peur au ventre : chaque bouchée est peut-être la dernière. Mais elle doit affronter une autre guerre entre les murs de ce réfectoire : considérée comme « l'étrangère », Rosa, qui vient de Berlin, est en butte à l'hostilité de ses compagnes, dont Elfriede, personnalité aussi charismatique qu'autoritaire.
Pourtant, la réalité est la même pour toutes : consentir à leur rôle, c'est à la fois vouloir survivre et accepter l'idée de mourir.
Dealer : SP France Loisirs
Ma lecture :
Dans un pays où le mal règne, Rosa survit à la guerre. Sa mère est morte lors d'un bombardement à Berlin et elle vit désormais chez ses beaux-parents, à la campagne, attendant langoureusement son mari parti sur le front russe. Elle vient cependant d'être engagée pour faire partie de l'équipe des goûteuses d'Hitler. Il s'agit, pour le nazi, d'éviter tout risque d'empoisonnement. Grâce à ce poste, Rosa ne connaît pas la faim, rare privilège en temps de guerre, même en Allemagne. Mais chaque bouchée que porte Rosa à sa bouche peut la conduire vers la mort...Le roman raconte donc la guerre vue par Rosa. Elle décrit ces séances de repas particulières, les suspicions avec les autres goûteuses, les amitiés qui, finalement, se créent, ... Elles ne rencontrent jamais Hitler mais, avec leur rôle de goûteuses, protègent sa vie.
Elle apprend bientôt que son mari est porté disparu, considéré comme mort. Elle est effondrée par la nouvelle et espère toujours son retour... Ce qui ne l'empêche pas de tomber dans les bras d'un soldat SS. Elle trahit son mari et ses beaux-parents en laissant, avec un plaisir non feint, le mal venir en elle. A partir de là, Rosa est tiraillée entre le bien et le mal. Elle n'est pas nazie au fond d'elle, mais travaille pour le Reich, pour Hitler. Elle a succombé à Albert, ce SS. Alors qui est-elle ? Quel est son rôle dans cette guerre ?
Le sujet du roman est vraiment intéressant car l'angle de narration est différent : nous sommes dans le quartier général du Fuhrer ! Mais je n'ai pas réussi à m'attacher à Rosa, trop insipide à mes yeux, et si je ne m'attache pas à un personnage, j'ai du mal à m'intéresser à son histoire. C'est bien dommage. Mais quitte à être dans ma lecture, je voulais savoir ce qui allait advenir à Rosa à la fin de la guerre, et du roman. Et...brrrr...déception ! La fin est tout bonnement bâclée. Il se passe à la fois tout et rien.
Bilan plus que mitigé donc. Une couverture originale et un sujet intéressant ne suffisent pas à faire un bon roman. Il faut des personnages forts qui laissent leurs empreintes. Rosa ne me laissera même pas une miette...
Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?