L'extraordinaire histoire de la Villa Alice,
Maële Vincensini,Ed. Locus Solus, 2023
Mot de l'éditeur :
Quitter l’Île-de-France pour la Bretagne, quoi de plus banal ? Mais tomber sur une maison abandonnée, emplie de tous ses meubles et souvenirs intacts, visitée en mode « urbex », en devenir folle amoureuse et chercher par tous les moyens à l’acquérir, voilà déjà qui s’apparente à une enquête des plus singulières.
C’est cette aventure sur un peu plus d’un an que Maële partage sur les réseaux sociaux, depuis ses premiers contacts avec la Villa Alice : 40 épisodes mis en ligne sur TikTok, Instagram, Facebook, qui totalisent 20 millions de vues ! Et des articles de presse, des reportages TV, des liens insoupçonnés avec toujours de nouvelles personnes liées à la Villa Alice. Un phénomène !
Ce qui la pousse à fixer, en un beau-livre mêlant ses textes et photographies, toute cette histoire et ses rebondissements : la propriétaire presque centenaire, les fils retissés un à un de tous les personnages rencontrés sur les photos jaunies, au fond des tiroirs… leur destin traversé par deux guerres mondiales. Et des découvertes incroyables dans des pièces secrètes, des recoins de cheminées…
Comme les milliers followers passionnés par cette aventure, on progresse pas à pas sur les traces de la Villa Alice afin d’en percer le mystère, tout en suivant de près les affres d’une rénovation. Mais une rénovation qui entend garder son âme à un lieu qui en est chargé et que ce livre fait partager de manière originale, sensible et divertissante.
Dealer : Livres in room, Saint-Pol-de-Léon (29)
Ma lecture :
Mon Alice ne s'étant pas encore envolée de ses propres ailes, je n'avais pas encore ouvert mon cadeau de Noël, le livre de l'extraordinaire histoire de la Villa Alice. Peut-être suivez-vous les aventures de cette maison du Finistère Sud et de la famille de Maële, nouveaux propriétaires de cette maison aux âmes multiples...
En plein confinement, Maële, qui vit alors en région parisienne mais s'est retrouvée, par chance, coincée en Bretagne, tombe amoureuse de cette maison ouverte aux quatre vents et aux adeptes de l'urbex. Le monde est en train de vriller : et si, elle aussi, décidait de vriller et de changer de vie ? Son enquête commence à la porte entrouverte : à qui s'adresser pour acheter une maison abandonnée ? De voisins en notaire, elle rencontre la fameuse Alice et signe l'acte de sa vie rêvée. Une fois propriétaire des murs, du sol, du toit effondré et des vieux papiers, vaisselle, objets du quotidien éparpillés partout, Maële va de découvertes en découvertes.
Une chose est sûre, elle n'est pas tombée sur cette maison par hasard : elle avait rendez-vous avec elle. Le pouvoir des pierres et des âmes enfermées à l'intérieur y est pour quelque chose. Et Maële, sensible à leurs murmures, les a délivrées et a écouté leurs histoires. Celles d'Alice, de Monsieur Page, d'Anne-Marie et de toute les générations de la famille qui a vécu entre ses murs et sous ce pommier.
En fouillant placards, valises et pièces oubliées, ce n'est pas seulement l'histoire d'une famille qui s'écrit sous ses yeux, mais l'histoire d'un Finistère en guerre (14-18 et 39-45), d'une société en pleine mutation, de la place des femmes, de l'évolution de l'école, ... L'histoire dépasse les habitants de la maison, Maële l'a bien compris puisqu'elle compte l'offrir à tous via ce livre puis ce musée-gite qu'elle compte ouvrir très bientôt. Dormir dans ses souvenirs : quelle merveilleuse idée !
Les vieilles pierres, les vieux papiers, les âmes à faire parler, les rendez-vous du destin, tout ça me parle et dès le début de son aventure, j'ai été embarquée dans cette histoire, dans cette quête.
Et, comme je ne crois pas tout à fait au hasard, je crois que j'avais, moi aussi, rendez-vous avec Maële puisque quand elle découvrait l'histoire de son Alice, j'écrivais l'histoire de mon Alice. Elles auraient pu se croiser dans ce Finistère, au fil des années, si l'une n'était pas faite que de papier. A la lecture de cet ouvrage, j'y ai noté beaucoup de corrélations. Ce sont finalement leurs dépositaires qui se rencontrent via les réseaux sociaux. Et c'est formidable !
Je crois aussi que Maële a le don d'habiter la vie, d'embrasser la vie et de redonner une âme à de vieux papiers et objets oubliés, ou même à une baleine échouée pour leur offrir une histoire. Pas la sienne. La leur. Bravo !
Le rendez-vous est pris, Maële, au salon du livre du Conquet, le samedi 27 avril, à deux pas de l'Abbaye de Saint-Mathieu et du Bunker de Plougonvelin, deux endroits que j'affectionne beaucoup. Le hasard ? Hum, pas si sûre...
Avis des lecteurs:
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