lundi 20 juillet 2020

Les Magnolias

Les Magnolias,

Florent Oiseau,
Ed. Allary, 2020


Mot de l'éditeur :

– Caramel
– Pompon
– Cachou…
Il y a des gens, dans la vie, dont l’unique préoccupation semble d’imaginer des noms de poneys. Alain est de ceux-là. Sa carrière d’acteur au point mort – depuis qu’il en a joué un, dans un polar de l’été, sur TF1 –, le quarantenaire disperse ses jours. Chez Rosie en matinée – voluptés de camionnette – et le dimanche aux Magnolias – où sa grand-mère s’éteint doucement. On partage une part de quatre-quarts, sans oublier les canards, et puis mamie chuchote : « J’aimerais que tu m’aides à mourir. » Autant dire à vivre… La seconde d’après, elle a déjà oublié. Pas Alain. Tant pis pour les poneys : il vient de trouver là, peut-être, un rôle à sa portée…

Dans la lignée de Je vais m’y mettre et de Paris-Venise, Florent Oiseau brosse un nouveau portrait de loser magnifique – une parenthèse en Renault Fuego où valsent sandwichs aux flageolets, secrets de famille et cuites à la vieille prune, pour l’amour d’une grand-mère.


Ma lecture :

J'ai découvert Florent Oiseau l'été dernier lors de sa venue à Livres-in-room, ma librairie de secteur. Je lui avait acheté et fait dédicacer son Paris-Venise que j'avais trouvé formidablement drôle et absurde.
J'étais donc ravie de replonger dans un roman de Florent Oiseau...


Dans Les Magnolias, fini le voyage en train. Les déplacements se feront désormais en Renault Fuego, excusez du peu ! Ce roman a deux facettes : une absurde et une tendre. L'absurde se ressent dans les sandwiches beurre-flageolets-beurre, les virées vers la Dordogne en Fuego, le narrateur Alain -acteur raté-, son meilleur ami agent tout aussi raté que lui, Rico, l'obsession du narrateur pour les prénoms de poneys, .... Enfin, la tendresse se découvre aux Magnolias, la maison de retraite où Alain rend visite à sa grand-mère chaque dimanche, et parfois plus. Elle se délie aussi en Dordogne où la narrateur aime retrouver la maison de sa grand-mère, où les odeurs font ressurgir mille souvenirs. Là, dans un tiroir, il va faire un découverte familiale étonnante...

C'est un roman tout à fait absurde jalonné de scènes absolument cocasses et inattendues. Mais en même temps, cela reste pertinent, soigné et d'une tendresse incroyable. Comment, mais comment, peut-être écrire un roman à la fois absurde et cohérent, drôle et tendre, avoir l'air de s'en ficher de tout et d'écrire avec un talent formidable ? On retrouve l'univers drôle et poétique de Samuel Benchetrit et l'absurde de Fabcaro. Mais cette fois-ci, j'ai été touchée par cette tendresse qui reste toujours en arrière-plan du roman.
Ce n'est pas seulement un roman drôle, c'est un roman plus profond qu'il n'en a l'air et Florent Oiseau se cache derrière l'humour pour aborder des thèmes plus sensibles comme l'approche de la mort, la famille démantelée, ...
En terme de loosers, il y avait Jean-Claude Guss, maintenant il y a les personnages de Florent Oiseau, comme Alain.

Bref, joli coup de coeur pour ce roman de looser !
A dévorer avec un sandwich beurre-flageolets-beurre, évidemment !


PS : Fuego, finalement, ça ferait un super nom de Poney ! A bon entendeur...



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