vendredi 7 février 2020

L'espoir malgré tout

L'espoir malgré tout,

(Spirou),
Emile Bravo,
Dupuis, 2018


Mot de l'éditeur :

Janvier 1940. Un hiver particulièrement rude s'est abattu sur Bruxelles. Alors que tout le monde attend avec appréhension l'arrivée imminente de la guerre, Fantasio s'est engagé dans l'armée belge. Dans la forteresse d'Ében-Émael, il est impatient d'en découdre et ne doute pas une seconde que les armées française et britannique écraseront l'armée allemande... Quant à Spirou, il est toujours groom et continue de vivre le plus normalement possible. Sa rencontre avec Felix, un peintre juif allemand dont les nazis ont jugé l'oeuvre "dégénérée", et Felka, sa femme, va lui faire découvrir la "question juive" et la complexité de la situation internationale. Quand la guerre éclate, Fantasio cherche à servir la patrie le plus héroïquement possible. Spirou, lui, essaye de comprendre la complexité de la situation à travers des rencontres avec des personnages profondément humains et tente de se rendre utile en étant fidèle à ses valeurs.



Dealer : Médiathèque de Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :

Enfant, ou même adulte, je n'ai jamais lu les Aventures de Spirou et Fantasio, seulement le Petit Spirou, qui n'a rien à voir. Je ne savais pas à quoi m'attendre  avec ces personnages. J'avais l'idée d'un Fantasio reporter, réfléchi et responsable et d'un Spirou plus naïf et facétieux. En tout cas, j'étais contente de les découvrir dans une grande aventure au cœur de la Seconde Guerre Mondiale...
Nous voilà à Bruxelles en 1940. Spirou, jeune groom de 16 ans subit la guerre avec les privations, l'effondrement de son hôtel et Fantasio s'engage tour à tour dans l'armée belge, puis au journal Le soir. Le jeune homme va vite déchanter côté armée et côté presse qui a penché du côté allemand.

Emile Bravo dresse donc le portrait d'un Bruxelles miné par la guerre : rationnement, pauvreté, bombardements, nazisme, déportations, .... Finement, il a su apporter de l'humour dans un contexte pourtant très sombre. Spirou, l'ingénu découvre les atrocités de la guerre de manière naïve et touchante tandis que Fantasio fait office de clown de service en montrant qu'il n'y comprend pas grand chose. Qui peut prétendre comprendre quelque chose à la guerre, d'ailleurs ? L'auteur évoque tous les thèmes de la guerre vu par l'enfant qu'est alors Spirou. Les messages tels que l'endoctrinement, la solidarité, la trahison passent beaucoup mieux et sont plus efficaces avec cet angle d'approche.
Le trait d'Emile Bravo ressemble à celui d'Hergé si bien que parfois, on ne sait plus où est Spirou, où est Tintin. J'aime beaucoup ce trait : simple, efficace, rassurant car il me rappelle les BD de mon enfance.


L'espoir malgré tout raconte donc la guerre en Belgique vu par un enfant de 16 ans, naïf et concerné. Spirou est prêt à en découdre pour retrouver un pays libre et protéger ses amis.
La mise en scène, entre gags et drames, est touchante et percutante.
Spirou et Fantasio, un cocktail détonnant pour aborder un sujet sensible !


Avis des lecteurs:

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