samedi 29 février 2020

La petite Russie

La petite Russie,

Francis Desharnais,
Ed. Pow Pow, 2018


Mot de l'éditeur :

L’Abitibi, c’est la frontière du nord. La petite Russie raconte la colonisation de cette région du Québec, de ces hommes et de ces femmes qui ont tout quitté pour aller défricher et cultiver la terre. C’est aussi l’histoire d’un petit village qui s’appelle Guyenne. Guyenne n'est pas une paroisse comme les autres. C'est une coopérative. Le bois que tu coupes là-bas ne t’appartient pas : la coop garde 50% de ton salaire pour financer le développement de la colonie. Dans le coin, il y en a appellent ça « la petite Russie ». C’est là que Marcel et Antoinette vont vivre durant vingt ans.
Inspiré par le récit de ses grands-parents, qui ont habité à Guyenne de 1948 à 1968, Francis Desharnais signe avec La petite Russie son sixième livre pour les Éditions Pow Pow. Basé sur Guyenne, vingt ans de colonisation sous le régime coopératif… et après, un ouvrage publié par son grand-père en 1983, ce livre rend hommage à ces colons qui ont tenté l’expérience d’un autre modèle de société. Mais c'est aussi, pour l’auteur une manière de se replonger dans l’histoire de sa propre famille.



Dealer : Médiathèque de Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :

J'ai souvent regardé cette BD, mais je n'osais pas l'emprunter, peu emballée. Je me suis finalement décidé et je ne regrette pas mon choix !

Francis Desharnais retrace l'histoire de ses grands-parents, pionniers québécois au milieu du XXème siècle. Avant le mouvement hippie, ils avaient, comme quelques autres, envie d'une autre société, d'une autre vie. Alors quand le Québec a mis des forêts inexploités à disposition, les Desharnais ont sauté le pas. Marcel devient bucheron et agriculteur. Il déboise, utilise le bois pour construire cette nouvelle société, et installe ses plantations agricoles à la place. Ils sont des dizaines puis des centaines à le rejoindre, le concept marche bien : coopération, vivre ensemble, autour de la famille et de la paroisse. Ils vivent en totale autarcie, chacun s'entraide dans son labeur et ils ne veulent plus du monde extérieur. C'est l'expérience des colons québécois.
Mais peu à peu, ce modèle utopique trouve ses failles...

J'ai découvert à travers La petite Russie une histoire que je ne connaissais absolument pas. Ces colons québécois, tellement proches de nous ont voulu créer un nouveau modèle sociétal basé sur un régime coopératif. Nous sommes avant le mouvement hippie et en plein essor communiste : chacun s'inspire de l'autre. Mais ce jeune couple, Marcel et Antoinette, finissent par déchanter. Surtout Antoinette qui se désole que les femmes n'aient aucun rôle de décision et sont confinées à la maison avec balai, enfants et casseroles.

Ce que j'ai trouvé fantastique, c'est de lire avec... l'accent québécois. Le texte est écrit en québécois et l'accent s'installe sournoisement dans la lecture.
Maudit tabarnak, j'ai ben eu du plaisir, faut ben dire !




Avis des lecteurs:

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Suivantes Précédentes Accueil