La délicatesse du homard,
Laure Manel,
Auto-édité puis :
Ed. Michel Lafon, 2017
Mot de l'éditeur :
François, directeur d’un centre équestre en Bretagne, découvre, lors
d’une promenade à cheval sur la plage, une jeune femme inconsciente au
pied d’un rocher. Plutôt que d’appeler les secours, il décide sans trop
savoir pourquoi de la ramener chez lui pour la soigner. À son réveil,
l’inconnue paraît en bonne santé, mais peu encline à parler. Elle
déclare s’appeler Elsa mais refuse de répondre à toute autre question.
Commence alors entre le célibataire endurci et cette âme à vif une
étrange cohabitation, où chacun se dévoile peu à peu à l' autre sans
pour autant totalement révéler les secrets qui le rongent. Et même si le
duo en s’ apprivoisant s’apaise, leur carapace peine à se fendre…
Qui est Elsa et quelle vie est-elle en train de fuir ?
Ma lecture :
J'avais très envie de découvrir Laure Manel, et ce roman se déroulant dans le Finistère Nord a précipité mon choix.
La délicatesse du homard, c'est quoi ? Un roman avec deux héros à reconstruire, un roman avec des paysages bretons, un roman avec des chevaux lancés au triple galop, un roman où les personnages découvrent leurs dernières cartes jusqu'à la fin...Le début de ma lecture m'a laissé perplexe : une écriture parlée, des personnages flous, donc peu attachants. Ce n'était pas gagné. Ils m'ont même franchement agacée. François, ours célibataire, recueille cette inconnue, Elsa, retrouvée échouée sur la plage, dans sa maison. Il lui offre le gite et le couvert et elle ne lui accorde en retour aucune attention, aucun mot. Il faudra attendre quelques jours et quelques pages pour que les langues se délient. Elle est en fuite. De quoi ? On ne le sait pas vraiment, on comprendra plus tard. Aux côtés des chevaux, dans des paysages finistériens époustouflants, la jeune femme s'ouvre peu à peu et distille, porte après porte, les drames qui l'ont façonnée et poussée à fuir. Ces paysages, c'est la côte brestoise qui prend vie sous la plume de Laure Manel, la pointe Saint-Matthieu et son abbaye en ruines que j'adore, Le Conquet et, au bout du bout, Ouessant. Les dunes, le sable, la mer : autant de palettes de couleurs...que d'émotions. Car au fur et à mesure que le lien entre Elsa et François se crée, le lecteur s'attache à ses personnages une fois leurs masques bougons tombés à leurs pieds.
Est-ce les embruns, mais le bouquet final pique les yeux et serre les cœurs.
La délicatesse du homard ? Un roman sur le deuil, les fêlures, les secondes chances. Les résiliences.
Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?