dimanche 30 août 2020

Les roses fauves

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Les roses fauves,

Carole Martinez,
Ed. Gallimard, 2020


Mot de l'éditeur :

"Peu après la sortie de mon premier roman, Le cœur cousu, une lectrice m'a raconté une coutume espagnole dont j'ignorais l'existence : dans la sierra andalouse où étaient nées ses aïeules, quand une femme sentait la mort venir, elle brodait un coussin en forme de cœur qu'elle bourrait de bouts de papier sur lesquels étaient écrits ses secrets. A sa mort, sa fille aînée en héritait avec l'interdiction absolue de l'ouvrir. J'ai métamorphosé cette lectrice en personnage. Lola vit seule au-dessus du bureau de poste où elle travaille, elle se dit comblée par son jardin. Dans son portefeuille, on ne trouve que des photos de ses fleurs et, dans sa chambre, trône une armoire de noces pleine des cœurs en tissu des femmes de sa lignée espagnole. Lola se demande si elle est faite de l'histoire familiale que ces cœurs interdits contiennent et dont elle ne sait rien. Sommes-nous écrits par ceux qui nous ont précédés ? Il faudrait déchirer ces cœurs pour le savoir. "

 

Dealer : Livres in room, Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :

Qu'il est grisant de profiter de la Rentrée Littéraire pour découvrir de nouveaux auteurs ! Et non, je n'avais jamais encore lu Carole Martinez.  C'est chose faite !


Dans Les roses fauves, l'auteur nous emmène dans un petit village breton où vivent une boiteuse, des secrets, et des fantômes qui hantent encore les rues et les âmes. Elle nous emmène aussi à la rencontre d'une légende espagnole qui dit que les femmes, à l'heure de la mort, livrent leurs derniers secrets dans un cœur cousu qu'elles referment. Même à leur mort, personne n'a le droit de les ouvrir, cela serait trahir ses ancêtres. Carole Martinez nous emmène enfin au cœur de l'écriture d'un roman. Beaucoup de sujets passionnants, non ?

Tout part de cœurs, de cœurs qui battent dans une armoire. Désireux de livrer leurs secrets ?
Lola craint ces cœurs dont elle est la gardienne. Ce sont ses aïeules espagnoles qui vibrent, qui sifflent encore à ces oreilles. Doit-elle porter leur passé ou les oublier ? Que se passe-t-il vraiment si on les ouvre ? Quelle malédiction s’abattrait sur elle ?

Débarquée dans ce petit village breton, à cause d'une vieille carte postale en noir et blanc, Carole Martinez, narrateur personnage, se plonge dans l'histoire locale. Elle rencontre Lola, guichetière au bureau de poste, plutôt bourrue au premier abord, qui vit seule entourée de ses fleurs. Intriguée par cette écrivaine, elle va lui livrer ses secrets, et pourquoi pas, ceux de ses aïeules. Et si elle devenait un personnage de roman ?

Carole Martinez nous emmène en terre inconnue, entre réalité, fiction, légende, rêve, passé, présent. Tout s'emmêle pour former un monde brumeux où morts et vivants ont encore quelques mots à s'échanger. Autour des roses, impétueuses et fauves, se dessinent une sensualité et une poésie, berceau de la création. On ne sait plus où on est mais la plume enchanteresse de l'auteur nous permet d'approcher le merveilleux.
Les Roses Fauves est un roman au doux parfum, mais gare à l'épine empoisonnée...


Avis des lecteurs:

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