Mamie Luger,
Benoît Philippon,
Ed. Les Arènes, 2018
Mot de l'éditeur :
Six heures du matin, Berthe, cent deux ans, canarde l’escouade de flics qui a pris d’assaut sa chaumière auvergnate. Huit heures, l’inspecteur Ventura entame la garde à vue la plus ahurissante de sa carrière. La grand-mère au Luger passe aux aveux et le récit de sa vie est un feu d’artifice. Il y est question de meurtriers en cavale, de veuve noire et de nazi enterré dans sa cave. Alors aveux, confession ou règlement de comptes ? Ventura ne sait pas à quel jeu de dupes joue la vieille édentée mais il sent qu’il va falloir creuser. Et pas qu’un peu.
Dealer : Prêté par une amie
Ma lecture :
La couverture, très réussie, attire l’œil. Qui est cette mamie qui semble être en garde à vue ?
Faites connaissance avec Berthe, 102 ans, arrêtée pour avoir ouvert le feu sur des policiers et soupçonnée du meurtre de son voisin. Oubliez l'image de mamie tricot, Mamie Luger n'a rien d'un ange. Des cadavres peuplent sa cave. Ses anciens maris en fait. Jusqu'à ce que la mort vous sépare, disait le curé, et bien voilà. Un mari trop douteux, pas assez performant, trop violent : la centenaire n'hésite pas à sortir son Luger et à leur mettre un balle en pleine tête.
La gouaille de Benoît Philippon est drôle et délicieuse. J'imaginais la mère Bodin me raconter sa vie, ses amour, ses emmerdes. Le ton est donné dès le début. A 102 ans, Berthe n'en a que faire de la bienséance. Elle confesse meurtre après meurtre à l'inspecteur Ventura. Tout a commencé pendant la guerre, quand un nazi s'est mis en tête de la violer : avec sa propre arme, il a bel et bien fini avec une balle dans la tête. Et avec cette précieuse arme, un Luger, Berthe va se faire justice. Son mariage bat de l'aile et c'est le mari qui prend du plomb dans l'aile ! Pas de chichis ! Féministe avant l'heure, Berthe défend ses plates bandes et ne se laisse pas faire par les hommes. Elle les mène au Luger comme à la baguette. Et malgré tout, confessions après confessions, la centenaire dévoile quelques impacts de tendresse.
Mamie Luger ? Une serial killeuse centenaire attachante, un roman addictif, une écriture ciselée comme il faut, et une lecture jubilatoire.
Avis des lecteurs:
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