vendredi 22 mars 2019

Ueno Park

Ueno Park,

Antoine Dole,
Ed. Actes Sud Junior, 2018


Mot de l'éditeur :

Huit adolescents. Huit voix. Ils ne se connaissent pas mais ont en commun de rejeter les codes traditionnels de la société japonaise. Tous laissent entrevoir un furieux besoin d'imposer leur trace dans ce monde. A Ueno Park, ils vont se trouver réunis pour Hanami, le spectacle de l'éclosion des cerisiers.


Dealer : Médiathèque de Saint-Pol-de-Léon


Lu dans le cadre du Club de Lecture

Ma lecture :

Ueno Park semble être le Central Park de Tokyo : un écrin de verdure, un poumon rempli d'oxygène, une pause dans ces rues qui palpitent trop vite. Chaque année, au début du Printemps, Ueno vibre autour des cerisiers en fleurs, les Shakura. Les Japonais aiment célébrer cette fête, le Hanami.

Et dans ce parc, se promènent des tas de gens, tous différents. Parmi eux, huit adolescents qu'Antoine Dole a choisi d'éclairer plus particulièrement. Il y a Ayumi qui est restée cloîtrée dans sa chambre pendant plus de deux ans et qui choisit Hanami pour sortir de sa coquille ; Sora, un genderless kei qui n'a pas peur d'affronter le regard des autres, habillé en poupée ; ou encore Fuko qui, en phase terminale de leucémie, veut vibrer un dernière fois au cœur des cerisiers en fleurs. Tous vivent enfermés dans les codes de la société japonaise où ils ne doivent viser que la perfection, le contrôle de soi, ... Et tous ont décidé de se libérer de ces chaînes sociétales et d'exprimer leurs idées, leurs envies de voir la vie. Comme ces cerisiers, ils sont sur le point d'éclore et de libérer leur plus belles fleurs, leur vrai nature.

Ueno Park est un vibrant hommage à ces adolescents japonais élevés dans une société où il n'y a peu de place aux rêves, à l'extravagance, à l'oisiveté, à la véritable passion. Il faut travailler dur pour être reconnu, tous les autres ne sont que des freeters, des losers. Antoine Dole dresse le portrait de huit adolescents hors-normes qui cassent les codes sociétaux. Ils vivent un bouleversement psychologique propre à l'adolescence et vont au bout de leurs démarches, de leurs envies, de leurs rêves. L'auteur décrit bien les scènes d'Hanami où les Japonais, assis ou allongés sur des bâches attendent l'éclosion des fleurs comme un éternel recommencement et une éternelle magie. Une pause dans leur vie à mille à l'heure.

Un roman court construit en huit parties, comme les huit adolescents. Ces portraits sont intenses, poignants et beaux. J'ai appris beaucoup de petites choses, des pétales, sur le Japon que je connais très peu.
A lire...à l'ombre d'un cerisier en fleurs, bien sûr !




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