mardi 26 juin 2018

Sans oublier

Sans oublier,

Ariane Bois,
Ed. Belfond, 2014


Mot de l'éditeur :

La disparition de sa mère, elle pourrait en mourir. Pourtant elle va survivre, et l'épreuve de douleur se fait parcours de réconciliation, de compréhension et de vie. Une plume trempée dans l'urgence, un roman d'aujourd'hui.
Lorsqu'elle apprend l'accident qui a coûté la vie à sa mère, une jeune femme voit sa vie exploser. Tout se délite et s'obscurcit dans le ciel de sa mémoire. L'onde de choc atteint ses enfants et son mari. Pour enrayer cette chute libre, il lui faut partir, tenter de se retrouver pour sauver les siens.

Récit d'un crash intime, d'une fugue maternelle sur les traces d'un silence familial, Sans oublier raconte comment, pour devenir mère, il faut d'abord cesser d'être une fille.
Une écriture intense qui réconcilie de façon saisissante la noirceur du deuil et la rage de vivre.




Dealer : Bibliothèque de Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :

Séduite par Le gardien de nos frères, j'ai eu envie de poursuivre la lecture des romans d'Ariane Bois.

Dans celui-ci, Sans oublier, il est plutôt question de deuil. L'héroïne, à qui on ne donne pas de prénom, mène une vie sans heurts à Paris entre son mari, appelé sobrement l'Homme, ses deux enfants Claire et Simon, et ses parents, dont elle est proche. Quand sa mère, reporter, meurt brutalement dans un crash d'hélicoptère, sa vie, évidemment bascule. Déjà remuée par le suicide de son frère il y a quelques années, elle ne parvient pas à reprendre pied. Peu à peu elle se met à l'écart de la vie. Son mari et ses enfants deviennent doucement des étrangers, son cœur ne fonctionne plus, son cœur est noyé par le chagrin. Elle fuit le quotidien, la réalité, la vie. Elle en vient à faire ce qu'on pourrait appeler une fugue familiale, une fugue maternelle et se retrouve en Haute-Loire, à Le-Chambon-sur-Lignon. Son père y a fait une école prestigieuse et depuis, ils y passaient quelques vacances. Dans la tranquillité de la montagne, elle souhaite se retrouver avec sa mère...
Le hasard, ou l’inconscient, vont la mener jusqu'à Jeanne qui a caché des enfants Juifs pendant la guerre. Sur une photo, elle reconnait sa mère... Comment est-ce possible ?

Ariane Bois livre là un beau roman sur la maternité : être fille et être mère. Peut-on continuer à être la fille quand on est mère à son tour ? Et comment rester la fille de quand la mère n'est plus ?
Cette femme à la dérive reste belle dans ses émotions vraies et justes. Le quotidien ne masque pas son deuil, elle préfère le fuir pour vivre pleinement son deuil, au détriment de sa propre famille. Sa mère disparue, elle n'arrive plus à être mère. Elle ne sait plus.
Le passage à Chambon est mon préféré, évidemment, autour de la Seconde Guerre Mondiale, sur ces enfants juifs cachés dans les campagnes de Zone Libre. Gourmande, il est trop succin à mon goût mais délivre la clé de la compréhension, du pardon et de l'espoir.

Avis des lecteurs:

Et vous, qu'en pensez-vous ?

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