La Sage-femme d'Auschwitz,
Anna Stuart,Ed. City, 2023
Mot de l'éditeur :
Dans le camp d'extermination d'Auschwitz, Ana est chargée de donner naissance aux enfants des autres prisonnières, qui sont ensuite confiés à des familles allemandes. La sage-femme avec l'aide de son amie Ester trouve l'idée de tatouer secrètement les bébés avec les numéros de leurs mères déportées, espérant ainsi qu'ils se retrouvent un jour. Récit inspiré d'une histoire vraie.
Dealer : Père Noël
Ma lecture :
Je ne voulais pas lire ce roman, très méfiante avec les titres racoleurs tels que le tatoueur/le violoniste/la sage-femme/la bibliothécaire d'Auschwitz. On ne plaisante pas, on n'édulcore pas, on ne romance pas la Shoah.
Mais ce roman est inspiré d'une histoire vraie, celle d'une sage-femme, Stanisława Leszczyńska, emprisonnée à Auschwitz et qui a fait naître plus de 3000 bébés. C'est le personnage d'Ana, chrétienne polonaise, qui arrive au camp en 1943 avec Ester, sage-femme formée sur le tas dans le ghetto juif de Lodz. Elles ne se quitteront jamais. A travers leurs voix, nous assistons au quotidien du camp. A la barbarie, à l'horreur, mais aussi à la solidarité salutaire.
J'ai trouvé le parcours d'Ana vraiment poignant et juste. Exerçant son métier, donner la vie dans un camp de la mort, et dans cet antagonisme, ose tenir tête à Mengele et à ses subalternes. Elle fait preuve d'un caractère fort et résilient.
Je me suis également attachée au personnage d'Ester, plus romanesque mais qui, justement, offre le terme de roman au récit consacré à Leszczyńska, sans jamais trahir la grande ligne de l'Histoire ni édulcorer la Shoah. Pour survivre aux drames et à l'inhumain, l'espoir de retrouver son jeune mari la poussera à dépasser ses propres douleurs pour se consacrer aux autres. C'est dans cette solidarité, cette sororité puisqu'il s'agit d'une section de femmes, que la lumière se maintient au sein de leurs sombres baraquements.
Malgré quelques passages romanesques, et qui ne nuisent pas à l'Histoire, je suis agréablement surprise par ce roman. On sent bien que l'autrice a voulu préserver la vérité tout en y insérant une histoire.
Et, je ne pensais pas le dire, mais j'ai hâte de lire la suite !