Acide sulfurique,
Amélie Nothomb,
Ed. Albin Michel, 2005
Mot de l'éditeur :
"Concentration" : la dernière-née des émissions télévisées. On enlève des gens, on recrute des kapos, on filme ! Tout de suite, le plus haut score de téléspectateurs, l'audimat absolu qui se nourrit autant de la cruauté filmée que de l'horreur dénoncée.
Etudiante à la beauté stupéfiante, Pannonique est devenue CKZ 114 dans le camp de concentration télévisé. Le premier sévice étant la perte de son nom, partant de son identité. Zdena, chômeuse devenue la kapo Zdena, découvre en Pannonique son double inversé et se met à l'aimer éperdument. Le bien et le mal en couple fatal, la victime et le bourreau, la belle et la bête aussi.
Quand les organisateurs du jeu, pour stimuler encore l'audience, décident de faire voter le public pour désigner les prisonniers à abattre, un tollé médiatique s'élève mais personne ne s'abstient de voter et Pannonique joue sa vie...
Les jeux du cirque modernes : téléréalité, voyeurisme, ignominie, bonne conscience, dénonciation moralisante y ont partie liée. Un monde de bêtise et de cruauté, d'hypocrisie bien-pensante où l'individu a perdu toute liberté d'agir puisque tout est récupéré, où même la dénonciation du système appartient au système. Et cependant qui dit victime dit désir de sauver sa peau. En premier chef de reconquérir la faculté de nommer, le début de l'humanité selon Nothomb !
En allant rendre Une forme de vie à la bibliothèque, la bibliothécaire a insisté pour que j'empreunte celui-là, qu'une lectrice venait de rendre. Ca tombe bien, je ne l'avais pas encore lu ! Voilà pourquoi je me suis retrouvée à lire deux Amélie Nothomb à suivre.
Ce que j'ai aimé, c'est cette critique acerbe de la télé-réalité, cet effet "Big Brother is watching you". Organisateurs, acteurs, participants, spectateurs : tout le monde passe sous la plume acérée d'Amélie Nothomb. j'ai vraiment bien aimé cette satire.
Là où je tique c'est pour la comparaison explicite et somme toute assumée avec l'univers concentrationnaire de la dernière guerre mondiale. Il y a des choses qu'on ne peut véritablement pas comparer, même si, effectivement, parfois la tentation est forte.
Mais sinon, un bon roman, vraiment !
Par contre, en ce qui concerne ma lecture d'Amélie Notomb...c'est tout, pour le moment ! ^^
RépondreSupprimerTrès cynique celui ci. Et le sujet est tellement et toujours d'actualité hélas...