Une belle vie,
Virginie Grimaldi,
Ed. Flammarion, 2023
Mot de l'éditeur :
Agathe et Emma Delorme sont soeurs. Elles ont grandi l’une contre
l’autre, mais sont pourtant très différentes. Depuis le jour de sa
naissance, Agathe, la plus jeune, bordélique et ardente, prend toute la
place dans le bain, dans la chambre et dans le coeur d’Emma.
Après
cinq ans d’un silence inexpliqué, Emma donne rendez-vous à Agathe dans
la maison de vacances : Mima, leur grand-mère adorée, n’est plus, il
faut vider les lieux et faire le tri dans les souvenirs. Les sœurs
Delorme ont une semaine pour tout se dire et rattraper le manque de
l’autre, avant l’arrivée des nouveaux propriétaires. Parviendront-elles à
réparer le passé ?
Dans la beauté de cet été au pays basque, où leur
enfance cogne à la porte, résonne la force de leurs éclats de rire. Se
moquer du temps qui passe dans les bras de ceux qu’on aime, et si
c’était ça, une belle vie ?
Virtuose des émotions, Virginie Grimaldi nous livre un roman bouleversant et irrésistible.
Mot de l'éditeur : Livre in room, Saint-Pol-de-Léon
Ma lecture :
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de Virginie Grimaldi. J'ai dû en lire seulement deux pour être exacte. Et j'avais oublié cette écriture, cette émotion palpable doucement atténuée par des notes d'humour. Histoire de passer du rire aux larmes, et des larmes aux rires.
Mina, la grand-mère d'Emma et Agathe est décédée, laissant une maison vide. Après cinq années d’absence, les deux sœurs se retrouvent et poussent la porte de cette maison qui a bercé leurs plus beaux souvenirs d'enfance. Pourquoi ces deux sœurs, si unies petites filles, ont-elles rompu le lien ? Et pourront-elles mettre leurs griefs de côté pour se retrouver ?
L'autrice a choisi une construction à double temporalité : le présent dans cette maison chargée de souvenirs, et le passé, où les souvenirs se déroulent, années après années, à mesure que les filles deviennent adolescentes puis adultes. Les chapitres courts donnent un rythme enjoué au récit, j'ai dû faire des pauses pour ne pas que ce moment passe trop vite.
Une belle vie est clairement un lecture bonbon aux saveurs de l'enfance. Une plongée dans les années 80 et 90, les années d'enfance des héroïnes Emma et Agathe, et de la mienne. Les références sont magiques quand elles sont partagées, du sac Koala à l’obsession Titanic en passant par Buffy, Friends et les CD Hit Machine, ...
Mais derrière le sucre et la tendresse du bonbon se cache un coulis acide, celui des blessures de l'enfance. Une nostalgie amère. Une famille chavirée, estropiée, une mère bancale et ces deux sœurs, agrippées l'une à l'autre. Jusqu'au départ de la grande. Jusqu'à la rupture.
Ces vacances dans le Sud, entre grand-mère et bord de mer sont salvatrices pour ces sœurs à la famille meurtrie. Que fait-on des blessures de l'enfance quand elles sont tues ? Comment grandir avec ?
Je ne regrette pas d'avoir renoué avec Virgine Grimaldi, j'ai beaucoup aimé sa plume, chargée d'émotion et pourtant légère, comme un sourire mouillé. J'ai adoré ses références culturelles et populaires des années 90, je les ai partagées avec elle. Merci pour ce retour vers cette nostalgie de l'enfance : lire est un roman, c'est parfois lire en soi.
Elle s'est offert le luxe de placer certains titres de romans dans ses dialogues ou dans le texte. Une délicieuse autodérision que je prends comme une invitation.
Et cette fin ! Cette fin que j'avais vu venir et dont j'attendais, avec fébrilité, le dénouement.
Un coup de coeur ? Un coup au coeur, je dirais. Je dirais même plus : et que ne durent que les moments doux quand nos souvenirs viendront danser... ^^
Merci !
Avis des lecteurs:
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