Par les routes,
Sylvain Prudhomme,Ed. Gallimard, 2019
Mot de l'éditeur :
"J'ai retrouvé l'autostoppeur dans une petite ville du sud-est de la
France, après des années sans penser à lui. Je l'ai retrouvé amoureux,
installé, devenu père. Je me suis rappelé tout ce qui m'avait décidé,
autrefois, à lui demander de sortir de ma vie. J'ai frappé à sa porte.
J'ai rencontré Marie". Avec Par les routes, Sylvain Prudhomme raconte la
force de l'amitié et du désir, le vertige devant la multitude des
existences possibles.Lu dans le cadre de mon aventure de Jurée pour le Prix Landerneau 2019
Ma lecture :
J'achève ici mes quatre lectures de la dernière sélection en lice pour le Prix Landerneau. Contrairement aux autres, je ne connais absolument pas cet auteur, Sylvain Prudhomme.En route vers la découverte !
Nous voilà en compagnie de Sacha, trentenaire qui quitte Paris pour aspirer au calme de la ville de V. V., nous n'en saurons pas plus. Toujours est-il que le jeune homme démarre une nouvelle vie, somme toute assez spartiate dans un studio, pour peindre. C'est dans ce contexte de renouveau qu'il croise un vieil ami, perdu de vue depuis quelques années, nous ne saurons rien de cette brouille. Mais nous assistons à cette amitié qui renaît de ses cendres. Ils étaient étudiants ensemble, et faisaient régulièrement du stop. L'autostoppeur, cet ami dont nous ne connaîtrons pas le prénom, continue toujours le stop. Voyez l'ambiance assez floue dans laquelle s'installe le récit ? Ce n'est pourtant pas dérangeant, j'ai aimé ce style fuyant.
Le récit continue, Sacha rencontre la compagne et l'enfant de l'autostoppeur, passe du temps avec eux tandis que l'autostoppeur part. Il s'en va régulièrement plusieurs jours à la rencontre des conducteurs qui l'emmènent ou en Bretagne, ou dans les Landes, ... Il se poste aux aires d'autoroute qu'il connaît par cœur et fait des rencontres humaines. Des gens heureux, malheureux, des gens qui fuient, qui reviennent, des travailleurs, des vacanciers, ...
Des sentiments se nouent tandis que d'autres se défont. Il y a vraiment un antagonisme entre ceux deux amis : celui qui reste, et celui qui, toujours, s'en va.
L'écriture est belle, enivrée, sincère.
Ce que je retiens de Par les routes, est cette ode à l'autostop, au voyage spartiate. Ce n'est pas rien d'inviter un inconnu à partager sa voiture le temps d'un trajet, et ce n'est pas rien de monter dans la voiture d'un inconnu le temps d'un trajet. Des rencontres se font, et l'humanité, alors, brille de mille feux. Quand l'autostoppeur se met en quête de traverser des villages aux noms atypiques, Menton, Bidon, Joyeuse, Beaulieu ou Painblanc, le voyage n'est plus que poésie. Une poésie obsédante...
Je ressors ravie de ma lecture, conquise par l'écriture de Sylvain Prudhomme. Belle découverte, donc !
Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?