jeudi 10 octobre 2019

Suivre les vagues

Suivre les vagues T.2,

Au gré du vent,
Anaïs W.
Ed. Véridice, 2019


Mot de l'éditeur :

‹‹ En venant m’installer ici, je pensais que mes problèmes se résoudraient d’eux-mêmes. Après tout, c’est ce qu’on attend d’un changement, non ? Que les choses rentrent dans l’ordre et s’améliorent.
Mais j’ai vite été confrontée à une réalité cruelle : c’est un mensonge. Une nouvelle vie ne répare pas l’ancienne. Elle ne nous transforme pas du jour au lendemain et elle ne panse pas nos plaies encore à vif…
Par contre, elle nous ouvre des opportunités différentes, accompagnées de difficultés qui nous façonnent et nous font grandir. Je le découvre jour après jour depuis mon arrivée à Seignosse. ››


Dealer : Partenariat avec Anaïs W. (relecture, corrections)


Ma lecture :


C’est avec un réel plaisir que j’ai retrouvé Eléa, cette trentenaire que la vie n’a pas épargnée. Dans le T1 de Suivre les vagues, nous la quittions à Paris, avec cette volonté de retourner vers les Landes, prête à changer de cap suite à une rupture amoureuse difficile d’avec Farès.
Mais tout quitter pour se construire une nouvelle vie, n’est-ce pas fuir ses problèmes ?

Nous voilà donc à Seignosse où nous retrouvons une Eléa prête à se battre pour être heureuse. Elle a décidé de se donner les moyens pour réussir ce défi. Vivre seule, loin de sa meilleure amie, dans un univers qu’elle connaît mal : ce n’est pourtant pas gagné. Pas question de se morfondre dans son appartement, la jeune fille veut explorer sa vie. Pour cela, elle va l’explorer physiquement en se mettant au surf et ainsi, se dépasser. Dans le même temps, elle trouve un emploi saisonnier dans un shop de surf, histoire de joindre l’utile à l’agréable. Vous l’aurez compris, le surf est un élément important dans la nouvelle vie d’Eléa et dans le roman. Il est à la fois une échappatoire pour la jeune fille qui va affronter les vagues pour tenter de les dominer, et un personnage à part entière car, hormis ce rôle d’échappatoire, il joue un rôle social important pour Eléa. Grâce à ce sport, elle s’implique socialement à Seignosse en travaillant au shop de surf, elle se fait des amis, voire un peu plus. Bref, Eléa oublie ses tourments et prend les vagues comme elles viennent. Mais justement, elle oublie ses tourments. Et ne le fait-elle pas exprès, de consacrer tout son temps autour du surf pour ne plus penser à elle-même ? Elle s’était pourtant promis de se recentrer sur elle-même pour régler définitivement ses problèmes, comme sa rupture amoureuse… Persévérante, elle se tourne vers le développement personnel pour trouver les clés qui vont l’aider à donner un sens à ses douleurs, à ses angoisses : à sa vie. Sa transformation fait plaisir à voir et nul ne doute que ses démons sont derrière elle…
Jusqu’à ce que Farès, après plusieurs mois de silence, se retrouve sur le pas de sa porte…

Dans ce tome, Anaïs W. développe le côté…développement personnel et l’inclus naturellement au roman. Chacun est donc libre d’en faire ce qu’il veut : soit se laisser porter par le roman, soit faire un pause dans sa lecture et réfléchir. Réfléchir sur Eléa, d’abord, et ensuite, sur soi-même. Les réflexions menées par la jeune fille autour de thèmes vraiment divers comme la maternité, l’alimentation, la surconsommation, l’amitié, le travail sont pertinentes. L’auteur lance des pistes pour amener le lecteur à réfléchir sans jamais être démago.
Anaïs W. gagne en subtilité et en finesse. J’ai aimé sa palette de sujets de réflexions : chaque lecteur y trouvera son compte. 

Le décor, enfin, sert beaucoup le roman et invite à la réflexion. Asseyez-vous sur la plage, regardez la mer, laissez-vous bercer par les vagues, et l’introspection vous viendra naturellement…
Mais au-delà de la mer, j’ai découvert les Landes avec la Dune du Pilat, le train de la Rhune, … Suivre les vagues est un roman visuel, et, sans longues descriptions barbantes, Anaïs W. a su évoquer sa région avec fierté et finesse. J’ai apprécié le voyage !

Que retenir de ma lecture et de ma chronique ?
Mon roman préféré d’Anaïs W. reste L’espoir au corps qui évoquait le VIH sous fond d’histoire d’amour et de tourments intérieurs. Ah, amour et tourments intérieurs ? Ce sont des thèmes chers à l’auteur, et nous les retrouvons bien sûr dans Suivre les vagues. Je vous le disais, l’auteur a gagné en finesse et, en amenant ses personnages à se sortir de situations difficiles, un deuil là ou une rupture amoureuse ici, elle accompagne subtilement le lecteur à réfléchir sur la vie et, s’il le souhaite, sur lui-même. A chacun de suivre la vague qu’il choisit et d’y surfer avec la planche de son choix. Rester sur la plage à se laisser se bercer les vagues, ou prendre la vague ? Ce sont ces deux alternatives que propose l’auteur : réfléchir d’abord, et agir ensuite.
N’ayez pas peur, enfilez votre combinaison et jetez-vous à l’affront des vagues !
 


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