mercredi 9 octobre 2019

Dans la forêt

Dans la forêt,

Jean Hegland,
Ed. Gallmeister, 2017


Mot de l'éditeur :

Rien n'est plus comme avant : le monde tel qu'on le connaît semble avoir vacillé, plus d'éléctricité ni d'essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au coeur de la forêt. Quand la civilisation s'effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l'inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d'inépuisables richesses.Considéré comme un véritable choc littéraire aux États-Unis, ce roman sensuel et puissant met en scène deux jeunes femmes qui entraînent le lecteur vers une vie nouvelle.


Ma lecture :

Je suis ravie de prendre le temps de participer au #pumpkinautumnchallenge pour découvrir des romans que je n'aurais pas lu de moi-même.

Dans la forêt se passe dans un futur proche qu'on appelle post-apocalyptique. Les villes et leurs magasins sont vides, il n'y a plus ni essence, ni électricité. Les gens fuient ou se terrent chez eux, vivant de leurs courtes réserves. C'est le cas de Nell et d'Eva, deux sœurs presque jumelles, livrées à elles-mêmes dans leur maison construite par les parents au cœur de la forêt. Elles ont à peine 18 ans, leurs parents sont mort, et elles n'ont aucune liaison avec le monde extérieur. Elles survivent grâce à leurs passions : la lecture pour l'une, la danse pour l'autre. Mais impossible de se procurer de nouveaux livres, et difficile de danser sans musique... Bientôt la forêt devient hostile, terre de prédateurs en tous genres...

Le roman de Jean Hegland est une leçon de vie.
Coupées du monde, Nelle et Eva doivent se débrouiller seules. Vraiment. Elles puisent dans les réserves stockées les mois précédents avec parcimonie. Elles se tournent peu à peu vers ce que la nature leur offre : plantes, graines, potager, ... Faute de moyens d'informations, elles redécouvrent l'instinct. J'ai relevé cette citation pertinente :
L’instinct est plus vieux que le papier, plus naturel que les mots. L’instinct est plus sage que n’importe quel article sur les trois étapes de l’accouchement, que n’importe quel article sur les interventions obstétricales. Mais d’où vient l’instinct ? Et où est-ce que je peux le trouver en ce moment, après avoir vécu sans lui pendant si longtemps ?
Il est bien vrai que la technologie qui nous entoure a étouffé nos instincts. Les machines ont fini par nous gouverner.

Le roman de Jean Hegland est un roman de philosophie.
Je viens de le dire, nous sommes gouvernés par la technologie. Bien sûr, nous nous en rendons compte, mais il est affreusement difficile d'en sortir. Et si tout s'arrêtait d'un seul coup ? Dans Dans la forêt, les deux sœurs sont privées de toute civilisation. Mais elles ont gardé l'humanité, l'espoir, la vie. Peu à peu elles doivent oublier la civilisation qu'elles connaissaient pour se tourner vers la nature, vers les instincts.
Je n’ai jamais vraiment su combien nous consommions. C’est comme si nous ne sommes tous qu’un ventre affamé, comme si l’être humain n’est qu’un paquet de besoins qui épuisent le monde. Pas étonnant qu’il y ait des guerres, que la terre et l’eau et l’air soient pollués. 
Ce qu'a imaginé Jean Hegland entraîne des réflexions sur notre monde, sur notre comportement. Ne sommes-nous pas en train d'emmener notre civilisation à sa perte ?

J'ai vraiment bien aimé Dans la forêt pour toutes ces petites réflexions à mener, ces attentions à donner à notre humanité. Le roman se situe entre la SF et le mythe de Robinson Crusoé.
Une réussite. Un coup de cœur. Le genre de lecture qu'on n'oublie pas !







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#forêt

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