L'ilien,
Michel Jolivet,Ed. Outre-Manche, 2016
Mot de l'éditeur :
Eté 1913. Yann n'a que 17 ans, gaillard robuste et déjà expérimenté, matelot depuis 3 ans sur le Reder Mor, le meilleur bateau de l'île de Siec. La mort de Fanch, son patron, lui fera quitter son île, havre de paix du littoral nord finistérien. Confronté aux difficultés puis aux plaisirs de la ville à travers des expériences amoureuses qui le feront devenir adulte, il embarquera sur un grand navire long-courrier qui l'amènera en Amérique du Sud par le redouté Cap Horn. Yann découvrira les règles si particulières de la navigation à voile, la manœuvre des grands voiliers, l'amour pour la fille de son capitaine et la dure réalité de la condition humaine...Capitaine de la marine marchande, petit fils de goémonier, embarqué à 16 ans au long-cours, Michel Jolivet nous livre ici un roman d'aventure dans lequel se mêlent les techniques de la navigation à voile et une description détaillée de la vie en Bretagne à l'aube du XXème siècle. Il nous fait parcourir le monde à travers une œuvre touchante d'humanisme issue de son expérience de la mer et des hommes.
Dealer : SP des éditions Outre-Manche
Ma lecture :
J'ai reçu ce roman il y a quelques
semaines des mains de son éditrice. Les éditions Outre-Manche
publient en effet le roman de Michel Jolivet, L'Ilien.Cet
auteur ne m'est pas inconnu, en tout cas son nom. C'est,
comme on dit, un gars du coin. Un gars du coin qui écrit sur son
coin, l'Ile de Siec. C'est une petite île, presqu'île à marée
basse, île à marée haute, au large de la grande plage de Santec,
le Dossen, en Finistère...
En embarquant sur le Cassiopée, un trois-mâts qui navigue autour du monde, il embarque véritablement dans l'âge adulte. Ce n'est plus l'enfant de Siec, mais le marin de Siec. En mer, il fait ses preuves et se révèle. Il est tellement doué dans l'exercice de la navigation que ses chefs le jalousent. Mû par l'amour de la mer, puis par l'amour de la gente féminine, le jeune Yann va se retrouver dans des situations difficiles. Parviendra-t-il à affronter le Cap Horn sans y périr ? Saura-t-il faire chavirer le cœur d'Annabelle sans perdre pied ?
Le roman de Michel Jolivet a trois facettes. Il y a d'une part le roman du terroir qui conte la vie sur l'île de Siec au début du XXème siècle. Quand on ne connaît pas cette île, cela peut paraître anodin, mais quand cette île fait partie de votre cadre de vie, c'est passionnant car aujourd'hui, l'île de Siec est quasiment désertique. Il ne reste plus qu'une maison et quelques ruines d'anciennes habitations et du port. J'aime aller marcher à Siec, toute proche de la côte, elle permet une évasion vers un ailleurs. Courte évasion, car Siec est toute petite. Mais j'ai trouvé passionnant de voir la vie se dérouler à Siec : l'activité portuaire, l'école aux horaires changeantes selon les marées, les habitants, … Il m'était pourtant difficile d'imaginer la vie sur ce « tas de cailloux ». Je lis très peu de romans du terroir, mais parfois, il faut jouer le jeu et savoir où on vit. Sur ce point, donc, merci Michel Jolivet pour ce voyage dans le temps et dans notre patrimoine historique !
L'autre pan du roman, et le plus important, est l'aventure maritime. Embarquement immédiat vers un univers qui m'est totalement inconnu. Pour une sortie hors des sentier battus, celle-ci est revigorante ! J'avais peur d'être « larguée » par les termes marins, mais le voyage s'est bien passé. Un peu de houle, mais je n'ai pas cédé au mal de mer. Au contraire, j'ai été embarquée dans cette folle aventure, de Bretagne en Amérique du Sud. Je vais vous faire une confidence, je n'ai lu qu'un ou deux Jules Verne, n'ai jamais L'île au trésor, mais j'imagine fort bien que L’Îlien apporte ces frissons de lecture. Ces romans d'aventure, maritime ou pas, ne sont pas mes sujets de prédilection, mais j'ai été agréablement surprise : j'ai passé un bon moment de lecture ! Le lecteur ne peut que ressentir de l'empathie pour le jeune Yann. On vit véritablement cette aventure avec lui, on vibre pour lui, et on a quand même hâte d'arriver à terre pour souffler un peu !
Le troisième pan du roman le plombe véritablement. L'auteur a enjolivé L'Ilien de scènes quelque peu osées. Vous me comprenez, n'est-ce pas ? Tout ce qu'il se passe en mer, reste en mer, dit-on. Le jeune Yann, tout frais sorti de son île de Siec découvre les femmes et le plaisir charnel. Alors cela fait de ce roman un roman d'initiation, et ce n'est pas un mauvais point en soit. Mais, ces scènes n'ont pas d'intérêt ni littéraire, ni romanesque, à part une ou deux qui servent quand même l'intrigue. Et c'est vraiment dommage car ce côté grivois gâche l'âme du roman qui est l'aventure maritime de Yann. Même s'il est certain qu'il découvre l'amour pendant son voyage, et que c'est important pour son personnage, les scènes étaient souvent lourdes et pataudes. De l'amour, oui, du grivois, non ! Voilà le point noir du roman, qui, à mon goût, le gâche totalement, voir le décrédibilise...
Ceci dit, L'Ilien est un premier roman d'un auteur amateur, et l'affaire est, somme toute, bien menée. Michel Jolivet rend hommage à sa région en mettant en scène un p'tit gars du coin parti faire ses armes en embarquant sur un grand navire. Il va découvrir la vie, les doutes, les espoirs, les désillusions, la peur, l'amour, la trahison, …
Il va surtout découvrir sa vie...
Voici quelques photos de la fameuse Ile de Siec...
Pour rêver un peu...
Un roman, une aventure, un bateau,
Une occasion de re-découvrir le Finistère !
Une occasion de re-découvrir le Finistère !
Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?