lundi 20 janvier 2025

La petite bonne

La petite bonne,

Bérénice Pichat,
Ed. Les Avrils, 2024


Mot de l'éditeur :

Domestique au service des bourgeois, elle est travailleuse, courageuse, dévouée. Mais ce week-end-là, elle redoute de se rendre chez les Daniel. Exceptionnellement, Madame a accepté d’aller prendre l’air à la campagne. Alors la petite bonne devra rester seule avec Monsieur, un ancien pianiste accablé d’amertume, gueule cassée de la bataille de la Somme. Il faudra cohabiter, le laver, le nourrir. Mais Monsieur a un autre projet en tête. Un plan irrévocable, sidérant. Et si elle acceptait ? Et si elle le défiait ? Et s’ils se surprenaient ?


Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :

Bénérice Pichat nous emmène dans un immeuble parisien des années 30 où la petite bonne est au service de Monsieur et Madame Daniel.

Elle est toujours mal à l'aise quand elle travaille chez eux car elle ne sait pas comment se comporter avec Monsieur, ancien pianiste revenu "gueule cassée" de la Somme. Elle accepte pourtant de le garder tout un long week-end pendant que Madame s'échappe à la campagne. Commence alors un roman à trois voix, entre vers et prose, où chacun se dévoile et une intrigue gonfle sa voile. La petite bonne raconte son quotidien et confie ses désaveux de maternité. Madame, elle, veut oublier sa vie d'avant avec ce mari fantasque et artiste pour la sacrifier auprès de son mari mutilé. Et Monsieur, qui a laissé sa vie dans les tranchées voudrait rejoindre la mort pour de bon. Profitant de l'absence de son épouse, et s'il parvenait à convaincre la bonne ?

La forme de ce roman est tout à fait atypique et mélange prose et vers allègrement, mettant en relief mots et émotions. La bonne s'exprime en vers libres, saccadés, bruts. Comme des diamants. Ses maîtres utilisent la prose pour des phrases plus amples, plus voluptueuses. Dans ce huis clos où le verbe sert tous les desseins, le temps s'écoule lentement, le temps d'une rencontre entre la bonne et Monsieur. Le temps d'un accord. Musical. Et plus encore. Le temps de casser les codes. Des classes. Et du verbe.

La petite bonne, un roman qu'on n'oublie pas, pour son fond et sa forme. Pour sa musique, ces mots qui sonnent, ces émotions qui s'entrechoquent. D'une symphonie au requiem.

Avis des lecteurs:

Et vous, qu'en pensez-vous ?

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