mercredi 11 mars 2020

Délation sur ordonnance

Délation sur ordonnance,

Bernard Prou,
Ed. Anne Carrière, 2017
Ed. Livre de poche, 2019


Mot de l'éditeur :

Au cours des années 2000, Oreste Bramard est amené à expertiser la bibliothèque de feu Grégoire Saint-Marly, médecin oculiste à Pau. Un jour, une étrange " ordonnance " s'échappe sous ses yeux d'une édition originale des Beaux Draps, de Céline. C'est une lettre de délation datée du 19 décembre 1942, dénonçant auprès de la préfecture quatre " mauvais Français ", et signée : Grégoire Saint-Marly ancien combattant de 14-18, père de quatre enfants.
Au cours des années 2000, Oreste Bramard est amené à expertiser la bibliothèque de feu Grégoire Saint-Marly, médecin oculiste à Pau, à la demande de la petite-fille et héritière du notable. Un jour, une étrange " ordonnance " s'échappe sous ses yeux d'une édition originale des Beaux Draps, de Céline. C'est une lettre de délation datée du 19 décembre 1942, dénonçant auprès de la préfecture quatre " mauvais Français ", et signée : Grégoire Saint-Marly ancien combattant de 14-18, père de quatre enfants.
Oreste et la jeune femme comprennent alors que la bibliothèque renferme des secrets. Conçue par le médecin bibliophile comme une " chasse au trésor ", la découverte de documents cachés leur permettra de reconstituer fidèlement ce qui s'est réellement passé.
Grégoire ne s'était probablement pas douté que ses propres enfants, Maurice, Laure, Marie et Charles, étaient d'une manière ou d'une autre liés aux personnes qu'il avait dénoncées : un instituteur ; un fonctionnaire ; un avocat ; et un journaliste, ancien amant de Mme Saint-Marly. Parmi ces " mauvais Français ", on trouve un communiste et résistant, un gaulliste, un arriviste forcené, et un Juif. Et, pour couronner le tout, trois d'entre eux sont francs-maçons.
En livrant ces hommes aux autorités de Vichy, Grégoire Saint-Marly ignorait qu'il poussait son fils Charles vers le peloton d'exécution. Que Maurice, qui fréquentait les truands de la rue Lauriston, deviendrait un roi du marché noir, avant de trouver la rédemption. Et comment ne pas évoquer le destin de sa fille Laure, amoureuse d'un officier allemand, et de son autre fille, Marie, la discrète émancipée, dont les faits de résistance étaient passés inaperçus ?
À travers les destins enchevêtrés de ces personnages, Bernard Prou reconstitue une période trouble où chacun s'est déterminé à agir selon son cœur et selon sa conscience.



Dealer : Offert par l'auteur ! :)


Ma lecture :

Je continue sur ma lancée Bernard Prou avec ce roman sur fond de seconde guerre mondiale : Délation sur ordonnance.

Laurence, sexagénaire, décide de faire expertiser la bibliothèque de son grand-père, le Docteur Saint-Marly afin de la mettre en vente. Lorsque le bibliophile Oreste Bramard arrive pour l'expertise, elle découvre un secret de famille datant de la seconde guerre mondiale. Son grand-père aurait dénoncé des concitoyens en 1942, dont son grand-père paternel...
Le début du roman se présente sous les meilleures auspices. L'auteur s'amuse à nous initier à un jeu de piste littéraire pour découvrir les secrets du Docteur Saint-Marly. J'ai trouvé ça vraiment génial et j'avais hâte d'en savoir plus sur cette famille !
Mais après, ça se corse un petit peu... Je reste sur une impression de promesses non tenues. Je m'explique... Bernard Prou est un véritable conteur d'histoires, passionné d'Histoire, un artisan de la littérature, c'est indéniable, et c'est pour ces raisons que j'aime lire cet auteur. Mais dans ce roman, peut-être a-t-il voulu explorer trop de pistes, y glisser trop d'intrigues pour se perdre par rapport au postulat de départ. Je ne me suis cependant pas ennuyée, mais j'ai été perdue dans ce tourbillon d'intrigues. Intrigues qui donnaient, malgré tout, un rythme effréné au roman. Mais un peu trop.
Je suis désolée de ne pas sortir enthousiaste de ma lecture : le cadre historique me bottait beaucoup, l'angle de départ aussi, mais la mayonnaise n'a pas pris. Trop d'ingrédients.

Bref, ce que je retiens de Bernard Prou est son côté artisan. Attention, ne prenez pas ce terme de manière péjorative, au contraire. Il est un artisan littéraire dans le sens où il fabrique des histoires avec des matériaux nobles : Histoire, choix de bons mots parfois oubliés, .... On ressent son plaisir d'écrivain de titiller ses personnages et ses lecteurs. Et ça, c'est magique !



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