Un parfum de rose et d'oubli,
Martha Hall Kelly,Ed. Charleston, 2019
Mot de l'éditeur :
Un parfum de rose et d'oubli est la préquel du best-seller Le Lilas ne refleurit qu’après un hiver rigoureux.Le Lilas ne refleurit qu’après un hiver rigoureux a permis à plus d’un million de lecteurs de découvrir l’inoubliable Caroline Ferriday.Un parfum de rose et d'oubli qui s’inspire aussi d'événements réels, nous ramène une génération plus tôt, aux côtés de la mère de Caroline, Eliza Ferriday, et suit les destins croisés de 3 femmes hors du commun, de St-Pétersbourg à Paris, sous les ombres menaçantes de la Première Guerre mondiale et de la révolution russe.
Sofya, l’aristocrate russe, y perdra sa fortune, son pays et peut-être même ce qu’elle a de plus précieux... son enfant ! Eliza, la mondaine américaine, tremblera pour ses amis russes et cette guerre qui se rapproche chaque jour un peu plus. Varinka, enfin, la jeune paysanne russe, presque une enfant, fera des choix qu’elle ne pourra jamais effacer et qui la feront basculer au cœur d’un combat qu’elle ne peut pas gagner.
Dealer : SP Charleston 😇
Ma lecture :
J'avais eu un énorme coup de cœur pour le premier roman de Martha Hall Kelly, Le lilas ne refleurit qu'après un hiver rigoureux. J'étais donc contente de découvrir son petit dernier...Autre époque, autres personnages... Enfin, autre époque, oui.
Nous voilà plongés dans la Russie des années 1914 à 1920.
Le Bolchévisme monte, monte et le tsar doit abdiquer. La famille de Sofya et de Luba, aristocrate, est menacée de mort. Elle se retrouve cloîtrée dans sa propre propriété, prise aux mains des Bolchéviques qui s'établissent dans leurs appartements. Mais le pire est à venir. Max, le tout jeune fils de Sofya va se faire enlever par une paysanne. Pour survivre et le retrouver, elle va tout tenter...
Cette jeune paysanne, Varinka, vit avec sa mère et son demi-frère, Taras, dans une isba plus que modeste. Leur seul objet considéré comme luxueux est leur samovar qui leur sera pris par les Bolchéviques en guise d'impôts. Taras, ce demi-frère plus qu'ambigu terrorise les deux femmes et se tourne vers le Bolchévisme où il excelle en qualité de tueur à gages.
Eliza Ferriday, l'américaine, suit les péripéties de son amie Sofya avec appréhension. La reverra-t-elle un jour ?
Un parfum de rose et d'oubli met en scène trois femmes, trois destins liés par les bouleversements des guerres. On s'attache, évidemment à ces trois femmes qui luttent contre elles-mêmes pour sauver leur honneur ou un être cher. J'ai beaucoup tremblé pour Sofya, à qui on enlève son fils, Max, encore presque un bébé. Elle se bat avec force et acharnement pour sa vie, pour la vie. Elle traversera toute l'Europe jusqu'à Paris, seule, sans un sous, pour le retrouver...
Même la jeune Varinka, qui paraît la moins sympathique, suscite beaucoup d'émotions car elle est véritablement coincée par ses mauvais choix. Elle s'enfonce au fil des chapitres, mue par l'amour qu'elle porte à ce fils, Max, qui n'est pourtant pas le sien.
Eliza, finalement, naviguant entre les Etats-Unis et la France n'est pas touchée directement par les guerres mais vit ses propres drames, comme la perte accidentelle de son mari. Eliza est en fait la mère de Caroline Ferriday, l'une des héroïnes du Lilas ne refleurit qu'après un hiver rigoureux. J'ai apprécié le clin d’œil !
J'aime beaucoup l'univers russe mais je ne me suis jamais penchée sur son Histoire, et ce roman m'a permis, non pas d'en vivre, mais d'en ressentir un partie, à travers la famille de Sofya. Martha Hall Kelly signe un roman dense et audacieux qui couvre beaucoup d'éléments historiques. J'ai été emballée par cette virée en Russie puis, surtout, par l'exil forcé de Sofya. Après avoir tout perdu, ou presque, pourra-t-elle aimer et vivre à nouveau ?
Un coup de cœur pour Un parfum de rose et d'oubli, pour le courage et l'audace de ces femmes qui vont devoir affronter leurs destins. Un coup de cœur certes moins fort que pour son premier roman, mais Martha Hall Kelly a su mettre en lumière ces femmes, jusque là restées dans l'ombre, qui vont devoir apprendre à vivre seules pour survivre.
Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?